Un monde nouveau sur les décombres ?
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Un monde nouveau sur les décombres ?

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“Arrêter les matches” ? D’abord l’immigration ! Educ’ Nat’ : l’agrégation bientôt désagrégée “Mémoire” : une chasse strictement gardée
N° 2877
R I VA R O L “Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir” HEBDOMADAIRE DE L’OPPOSITION NATIONALE ET EUROPÉENNE
24/10/2008
Un monde nouveau sur les décombres
E RT E S , à l’issue de ses trois heures d’en-tretiens le 18 octobre àCamp David avec son homologue français, actuel-lement président des Vingt-Sept, et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso à la retraite présidentielle de Camp David, George W. Bush n’a pas rejeté d’em-blée le principe de sommets du G7 élargi à la Russie (G8) et maintenant au G13 avec la participation des nouvelles puissances économiques que sont la Chine, l’Inde, le Brésil, le Mexique et l’Afrique du Sud. Mais cette rencontre favorisera-t-elle l’émergence du « monde nouveau » exalté la veille par Nicolas Sarkozy ? A Québec où il n’a passé que «vingt-six heures chrono» comme l’a déploré le quotidienLe Soleil, inter-prète de nos cousins de la Belle Province qui espéraient voir le couple présidentiel rester au moins deux jours en ce quatre-cen-tième anniversaire de la ville fondée par Champlain, l’Elyséen — venu seul — a certes fait une apparition au sommet de la Francophonie, qu’il a laissé à François Fillon le soin de clô-turer, mais il a surtout participé au sommet Union Européenne-Canada, déjeuné avec le Premier ministre canadien tout récemment reconduit, le
N° 2877 du 24 OCTOBRE 2008 www.rivarol.com Belgique, Luxembourg : 3,75Canada : . . . . . . . . 6,52 $ CAN Suisse : . . . . . . . . . . . . 5,80 FS Port. Cont. : . . . . . . . . . . 4,00DOM avion. : . . . . . . . . 4,00TOM avion. : . . . . . . . 480 XPF Afrique avion : . . . . . 2500 CFA Imprimé en France/Printed in France M 02536- 2877 -F:3,50E 3:HIKMPD=[UXZU[:?m@i@h@r@a;
conservateur Stephen Harper, jacté devant l’Assemblée du Québec où, accroissant la grogne, il a plaidé pour l’unité du Canada, et tenu moult confé-rences, justifiant ainsi l’augmentation pharamineuse du budget de l’Elysée. Autant d’occasions pour lui de reprendre son antienne sur la “refon-dation” d’un capitalisme “moralisé”, déclarant notamment — devant l’As-semblée du Québec — que la crise actuelle n’est pas une “parenthèseaprès laquelle tout pourrait «recom-mencer comme avant» mais qu’elle accouchera d’un «monde nouveau» : «Ce monde nouveau, ou bien nous arriverons à le réguler, à l’organiser, à le moraliser, et alors de cette crise sor-tira un progrès pour l’humanité, ou bien nous n’y parviendrons pas et le chacun pour soi, les égoïsmes, les fanatismes, la logique d’affrontement prévaudront, et alors, ce monde sera peut-être pire que celui que nous avons connu», a prédit le chef de l’Etat français, qu’on ne peut qu’ap-plaudir. Seul hic : croit-il vraiment à ce qu’il dit ? Ce monde nouveau émergeant des décombres, beaucoup l’avaient ima-
giné après la Grande Dépression, notamment l’économiste britannique Keynes dont Franklin Roosevelt reprit les idées à son compte, au moins offi-ciellement. Mais on ne sache pas que la crise de 1929 ait en quoi que ce soit incité à la prudence un supercapita-lisme apatride au service des “fana-tismes” stigmatisés par Sarkozy. Au contraire puisque ce ghetto d’or qu’est la Réserve fédérale trouva en 1941 les fonds nécessaires pour financer l’ef-fort de guerre américain alors qu’elle avait prétendu manquer d’argent pour sauver l’économie américaine. Actuellement, on parle beaucoup de la chute des Bourses occidentales malgré le Plan Paulson et celui adopté par Londres, Berlin et Paris lors du sommet de l’Elysée le 11 octobre (près de 1 000 milliards d’euros débloqués pour sauver les banques et donc leur permettre de desserrer le crédit en faveur des entreprises). Mais, outre que cette générosité semble n’avoir eu qu’un effet éphémère, l’Occident n’est pas le seul concerné, loin de là. La Chine tablait sur son prodigieux volume d’exportations pour assurer la
?
progression de sa crois-sance, et Moscou sur l’envo-lée des prix des hydrocar-bures pour reconstruire la Russie. Tout indique que les échanges vont diminuer et, compte tenu d’une paupéri-sation générale qui incite à économiser sur l’énergie, le baril d’or noir a perdu en cinq mois la moitié de sa valeur. Ce qui risque de priver le Kremlin tout à la fois de sa principale arme géostraté-gique et des moyens de don-ner aux Russes des condi-tions et un niveau de vie satisfaisants. L’ex-Union soviétique qui, depuis l’arri-(Dessin de CHARD.) vée de Vladimir Poutine, s’acharnait à retrouver son statut de Super-Grand pourra-t-elle mener cette entreprise à bien dans le contexte actuel ? Rien n’est moins sûr… et peut-être était-ce l’un des buts de la manœuvre. Car, répétons-le, si le correspondant aux Etats-Unis de l’insignifiant RIVAROL pouvait depuis cinq ans alerter contre l’inéluctable cata-clysme, comment expliquer — et admettre — la cécité et la paralysie persistantes des grands pontes de New York et de Washington devant le choc à venir ? Ces gens-là ne sont pas des idiots. Ce sont donc des salauds. C’est pourquoi l’entrevue de Camp David était inutile. Non seulement il ne servait à rien de rencontrer un George Bush en fin de course, dont les promesses d’ailleurs vagues n’en-gageront guère son successeur, mais il était surtout illusoire d’espérer convaincre un président dont l’entou-rage a œuvré pendant huit ans à l’avènement non d’un monde nou-veau multipolaire et plus juste mais, ce qui est tout différent, d’un Nouvel Ordre mondial régenté par l’Hyper-puissance, même faillie. Au détriment du reste de la planète, alliés inclus, mais dans l’intérêt exclusif de quelques millions d’élus.
RIVAROL, <galic@rivarol.com>.
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