Une approche des usages et représentations des écrans multimédias dans leur contexte social de production - article ; n°1 ; vol.13, pg 43-65
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Une approche des usages et représentations des écrans multimédias dans leur contexte social de production - article ; n°1 ; vol.13, pg 43-65

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Description

Publics et Musées - Année 1998 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 43-65
What happens when an inexperienced user tries to use a multimedia computer in a library, i.e. in a situation of knowledge acquiring ? This question guided an investigation conducted in 1996 among CDRom users. This paper analyses its results. Indeed libraries have recently increased their collections of electronic documents. Yet their use remains limited, most of the users being still inexperienced and unfamiliar with this training space. This paper sheds some light on the exploratory uses of the new medium.
Que se passe-t-il lorsqu'un utilisateur novice s'essaye à la manipulation d'un poste informatique multimédia dans une bibliothèque, c'est-à-dire, dans un contexte d'acquisition des connaissances ? Cette question a servi de fil conducteur à une étude réalisée en 1996, auprès d'utilisateurs de cédéroms, dont seront présentés ici les principaux résultats. Les bibliothèques, en effet, ont aujourd'hui considérablement augmenté leurs collections en documents électroniques. Cependant, l'usage de ce type de documents reste encore minoritaire. En outre, la plus grande part des utilisateurs sont encore des usagers novices, pour lesquels la bibliothèque constitue un espace de formation. L'étude apporte, précisément, un éclairage sur ces usages exploratoires.
Que ocurre cuando el que manipula por primera vez un ordenador multimedia en una bibioteca, o sea en un lugar historicamente dedicado al saber ?
Esta cuestión suscito una investigación conducida en 96 con visitantes usando cédéroms. Presentamos en este papel los resultados mas importantes.
Si las han aumantado considerablemente las colecciones de documentos electrónicos en bibliotecas, estos documentos quedan poco utilizados. Ademas, muchos de los que los utilizan son novicios, que consideran la biblioteca como un legar que los ofrece una opurtunidad de formaciôn. Nuestra investigaciôn considéra particularmente estos exploradores.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Agnès Vigué-Camus
Une approche des usages et représentations des écrans
multimédias dans leur contexte social de production
In: Publics et Musées. N°13, 1998. pp. 43-65.
Abstract
What happens when an inexperienced user tries to use a multimedia computer in a library, i.e. in a situation of knowledge
acquiring ? This question guided an investigation conducted in 1996 among CDRom users. This paper analyses its results.
Indeed libraries have recently increased their collections of electronic documents. Yet their use remains limited, most of the users
being still inexperienced and unfamiliar with this training space. This paper sheds some light on the exploratory uses of the new
medium.
Résumé
Que se passe-t-il lorsqu'un utilisateur novice s'essaye à la manipulation d'un poste informatique multimédia dans une
bibliothèque, c'est-à-dire, dans un contexte d'acquisition des connaissances ? Cette question a servi de fil conducteur à une
étude réalisée en 1996, auprès d'utilisateurs de cédéroms, dont seront présentés ici les principaux résultats. Les bibliothèques,
en effet, ont aujourd'hui considérablement augmenté leurs collections en documents électroniques. Cependant, l'usage de ce
type de documents reste encore minoritaire. En outre, la plus grande part des utilisateurs sont encore des usagers novices, pour
lesquels la bibliothèque constitue un espace de formation. L'étude apporte, précisément, un éclairage sur ces usages
exploratoires.
Resumen
Que ocurre cuando el que manipula por primera vez un ordenador multimedia en una bibioteca, o sea en un lugar historicamente
dedicado al saber ?
Esta cuestión suscito una investigación conducida en 96 con visitantes usando cédéroms. Presentamos en este papel los
resultados mas importantes.
Si las han aumantado considerablemente las colecciones de documentos electrónicos en bibliotecas, estos documentos quedan
poco utilizados. Ademas, muchos de los que los utilizan son novicios, que consideran la biblioteca como un legar que los ofrece
una opurtunidad de formaciôn. Nuestra investigaciôn considéra particularmente estos exploradores.
Citer ce document / Cite this document :
Vigué-Camus Agnès. Une approche des usages et représentations des écrans multimédias dans leur contexte social de
production. In: Publics et Musées. N°13, 1998. pp. 43-65.
doi : 10.3406/pumus.1998.1101
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pumus_1164-5385_1998_num_13_1_1101Agnes Vigué-Camus
UNE APPROCHE DES USAGES ET REPRÉSENTATIONS
DES ÉCRANS MULTIMÉDIAS DANS LEUR CONTEXTE
SOCIAL DE PRODUCTION
D es multimédias inter
actifs, donnant accès à des
ressources diverses (topo
graphie des lieux, systèmes
de réservations ou de
documentation), sont mis
progressivement à la dispos
ition du public dans les
établissements culturels1.
Or, on sait peu de choses sur la façon dont les usagers s'approprient
effectivement ces écrans ou s'en détournent2. Que se passe-t-il, concrète
ment, lorsqu'ils se trouvent confrontés à ces objets désignés parfois —
plus particulièrement dans le cas des accès à Internet — comme de nou
veaux objets de savoir? Et tout d'abord, les utilisateurs les considèrent-ils
comme tels? L'étude présentée ici vise à apporter quelques éclairages sur
des modalités d'usage des écrans multimédias.
Ce travail s'inscrit dans le programme proposé par Serge Proulx, qui
engage à la réalisation de monographies ou d'études qualitatives permett
ant de «saisir les manières par lesquelles les gens font usage des médias
et des nouvelles technologies» (Proulx, 1994, p. 149). Si, comme le
remarque S. Proulx, le recours à la notion d'usage a été fructueux, part
iculièrement durant les deux dernières décennies, permettant de concept
ualiser un récepteur actif face au média en lieu et place du consommat
eur passif, il convient à présent de consacrer nos efforts à un travail de
clarification du concept d'usage. Une des voies proposée par S. Proulx
consiste à travailler sur les contextes spécifiques dans lesquels différents
usages prennent corps^. Le concept de contexte, en effet, a été particuli
èrement travaillé et discuté en France depuis une quinzaine d'années en
sociologie, à travers des recherches qui prennent appui sur les travaux de
sociologues anglo-saxons tels que H. Garfinkel, A. Cicourel, et bien sûr
E. Goffman. Plutôt que de prendre pour objet des structures sociales dans
leur globalité, ces recherches insistent sur le travail d'appropriation, de
reproduction et d'invention des acteurs autour des formes sociales; ceci
au cours des pratiques et des interactions (de face-à-face, mais aussi tél
éphoniques, épistolaires, etc.) de la vie quotidienne4. Au-delà de leurs
divergences, ces travaux ont en commun d'envisager les structures et les
formes sociales comme une coproduction de multiples acteurs sociaux.
Retenons donc la convergence d'intérêts pour l'idée de production com
mune des activités sociales et, surtout, de production située au sein de
cadres précis. S. Proulx souligne ainsi, dans la même perspective, qu'il
Approche des usages et représentations
publics & musées n°13 pas d'usager global face à l'objet technique, mais des usagers n'existe
entourés par des environnements distincts (dans un espace public, dans
son foyer, etc.). Or, ces agents, différents selon les contextes (citoyens,
personnes privées), ne correspondent jamais à l'usager anticipé par les
concepteurs des techniques innovantes. Les modalités d'usage, en effet,
ne sont pas superposables aux scénarios ou aux «programmes d'action»
qui sont envisagés par les concepteurs et inscrits dans les dispositifs tech
niques5. Poursuivre une réflexion sur l'usage suppose donc d'être attentif
à la façon dont les utilisateurs vont avoir affaire aux objets dans le cours
de leurs activités quotidiennes. D'une part, on peut s'interroger sur les
pratiques qui préexistent à l'utilisation de l'objet, en se demandant com
ment celui-ci va être progressivement inséré dans un ensemble de gestes
et d'habitudes, une telle perspective supposant la réalisation d'études
dans le long terme; d'autre part, on peut focaliser son attention sur les
effets spécifiques de l'objet et ses caractéristiques6. Précisément, c'est aux
propriétés des écrans multimédias, aux effets que leur aspect matériel et
physique exerce sur l'utilisateur que l'on va s'intéresser ici. Les usages qui
nous intéressent seront mis en relation, nous l'avons dit, avec le contexte
précis dans lequel ils sont mis en œuvre: une bibliothèque, c'est-à-dire
un lieu où la plupart des lecteurs ont le projet d'acquérir des connais
sances7.
La question que l'on se pose est alors la suivante: l'agent engagé
dans un processus d'acquisition de connaissances, reposant notamment
sur un travail de sélection et de maîtrise d'informations parmi un champ
de possibles8, cet agent va-t-il percevoir et identifier les écrans multiméd
ias comme offrant des ressources spécifiques? Cette question est étayée
par les travaux de D. Norman qui, dans la perspective d'une «écologie
cognitive», souligne le rôle contraignant de l'environnement et de ses
modalités d'organisation dans l'action?. II met ainsi l'accent sur le fait que
l'ordinateur est un artefact représentationnel qui joue sur l'activité de lec
ture elle-même, comme le font d'autres artefacts tels que la liste ou le
tableau (Norman, 1993). L'ordinateur pourrait ainsi fournir des appuis
pour que s'engage une activité perceptuelle et cognitive différente de
celles qui accompagnent la consultation de l'imprimé. En effet, les postes
interactifs parlent, envoient des messages visuels et sonores10. L'écran
focalise l'attention, l'œil de l'auditeur étant en quelque sorte accroché par
cette zone lumineuse. En outre, par la médiation du casque accompag
nant l'écran, l'utilisateur est pris dans un flux de paroles et de vibrations
qui donnent à l'énoncé une autre texture, le faisant exister dans un uni
vers, non plus seulement visuel mais sonore (bruit, musique, voix). Ainsi,
par la médiation de l'écran, les modalités de rencontre avec des informat
ions textuelles pourraient être transform&

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