Une peinture augustéenne à Bolsena - article ; n°1 ; vol.97, pg 247-294

Claudine Allag

Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1985 - Volume 97 - Numéro 1 - Pages 247-294
Claudine Allag, ~~Une peinture augustéenne à Bolsena~~, p. 247-294. À Bolsena, un puits, proche de bâtiments d'habitation, contenait des débris d'enduits peints dont la provenance ne pourra sans doute jamais être connue. L'étude approfondie de ces vestiges - dont beaucoup sont malheureusement peu lisibles -, aboutit à la restitution partielle de plusieurs décorations murales, certaines de type architectural, d'autres figurées. De technique et de style assez homogènes, d'origine probablement commune, ces différents éléments apparaissent très proches d'une série de peintures recensées dans les demeures augustéennes à Rome. Leur ressemblance étroite avec une création aussi caractéristique et aussi bien datée, et l'indéniable qualité de leur réalisation, posent le problème de l'influence des modèles impériaux à Bolsena : classe sociale adhérant aux modes nouvelles? artisan ou atelier formé à Rome même? La découverte de peintures d'un style si éphémère et si peu représenté en dehors de Rome, reste surprenante.
48 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: MELANGES_DE_L-ECOLE_FRANCAISE_DE_ROME
• Publié le: 01 janvier 1985
• Nombre de lectures: 14
• Langue: Français
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Extrait

Claudine Allag
Une peinture augustéenne à Bolsena
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 97, N°1. 1985. pp. 247-294.
Résumé
Claudine Allag, Une peinture augustéenne à Bolsena, p. 247-294.
À Bolsena, un puits, proche de bâtiments d'habitation, contenait des débris d'enduits peints dont la provenance ne pourra sans
doute jamais être connue. L'étude approfondie de ces vestiges - dont beaucoup sont malheureusement peu lisibles -, aboutit à la
restitution partielle de plusieurs décorations murales, certaines de type architectural, d'autres figurées. De technique et de style
assez homogènes, d'origine probablement commune, ces différents éléments apparaissent très proches d'une série de peintures
recensées dans les demeures augustéennes à Rome. Leur ressemblance étroite avec une création aussi caractéristique et aussi
bien datée, et l'indéniable qualité de leur réalisation, posent le problème de l'influence des modèles impériaux à Bolsena : classe
sociale adhérant aux modes nouvelles? artisan ou atelier formé à Rome même?
La découverte de peintures d'un style si éphémère et si peu représenté en dehors de Rome, reste surprenante.
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Allag Claudine. Une peinture augustéenne à Bolsena. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 97, N°1. 1985.
pp. 247-294.
doi : 10.3406/mefr.1985.5500
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1985_num_97_1_5500CLAUDINE ALLAG
UNE PEINTURE AUGUSTÉENNE À BOLSENA*
Les différentes structures qui ont été dégagées sur le site de Bolsena
lors de la campagne de 1970, ont fait l'objet, l'année suivante, d'un rap-
* Liste des abréviations :
Barbet-Allag, Techniques = A. Barbet et C. Allag, Techniques de préparation des
parois dans la peinture murale romaine, dans MEFRA, 84, 1972, 2, p. 936-1069.
Baster-De Vos, Terzo Stile = F. Bastet - M. De Vos, Proposta per una classificazio
ne del terzo stile pompeiano, dans Archeologische Studien van het Nederlands
Instituut te Rome, La Haye, 1979.
Beyen, Wanddekoration = H. Beyen, Die pompejanische Wanddekoration vom zwei
ten bis zum vierten Stis, I-II, La Haye, 1938, 1960.
La Rocca-De Vos, Pompei = E. La Rocca, M. et A. De Vos, Guida archeologica di
Pompei, Vérone, 1976.
Bragantini-De Vos, Farnesina = I. Bragantini, M. De Vos, Museo nazionale romano.
Le pitture, II, 1, Le decorazioni della villa romana della Farnesina, Rome, 1982.
Carettoni, Casa di Augusto = G. Carettoni, La decorazione pittorica della casa di
Augusto sul Palatino, dans RM, 90, 1983, p. 373-419.
De Vos, Egittomania = M. De Vos, l'egittomania in pitture e mosaici romano-camp
ani della prima età imperiale, dans EPRO, 84, Leyde, 1980.
Engemann, Architekturdarstellugen = J. Engemann, Architekturdarstellunge des frü
hen zweiten Stils, dans RM, Suppl. 12, Heidelberg, 1967.
Lehmann, Boscoreale = Ph. W. Lehmann, Roman Wall paintings from Boscoreale in
the Metropolitan Museum of Art, Cambridge Mass., 1953.
Pompei 1748-1980 = Mostra Roma 1981. Catalogo a cura di I. Bragantini, M. De
Vos, F. Parise Badoni, Rome, 1981.
Neue Forschungen = Neue Forschungen in Pompeji, Colloquium Essen 1973, a cura
di Β. Andreae et H. Kyrielis, Recklinghausen.
Rizzo, Casa dei Grifi = G. E. Rizzo, Le pitture della Casa dei Grifi, dans MonPittAnt,
III, Roma, fase. I, Rome, 1936.
Rizzo, Aula Isiaca = G. E. Rizzo, Le pitture dell'aula Isiaca, dans MonPittAnt, HI,
Roma, fase. II, Rome, 1937.
Rizzo, Casa di Livia = G. E. Rizzo, Le pitture della Casa di Livia, dans MonPittAnt,
III, Roma, fase. Ili, Rome, 1937.
Schefold, VP = K. Schefold, Vergessenes Pompeji, Berne, 1962.
Tran Ταμ Τινη, Catalogue = V. Tran Ταμ Τινη, Catalogue des peintures romaines
(Latium et Campanie) du musée du Louvre, Paris, 1974.
MEFRA - 97 - 1985 - 1, p. 247-294. 248 CLAUDINE ALLAG
port préliminaire1; mention y est faite d'un puits, de section quadrangu-
laire, qui contenait un grand nombre de fragments d'enduits peints mêlés
à une terre fine et sèche.
Ce puits, situé dans le secteur de constructions massives en tuf du IIe
s. av. J.-C, peu éloigné de quartiers d'habitation dont l'occupation s'éche
lonne du IIe s. av. au IIIe s. ap. J.-C, ne peut malheureusement être ratta
ché à aucun de ces édifices. Il est, de plus, compris dans la zone la plus
arasée de ce terrain fortement en pente. Aucun élément archéologique en
place ne pourra donc indiquer avec certitude la provenance, ni la date
des décors peints qu'il contenait.
La présence d'enduits peints ainsi entassés implique seulement qu'il y
a eu là démolition volontaire du revêtement mural d'un édifice, en vue de
son renouvellement. En effet, une destruction totale, brutale ou progressiv
e, aurait entraîné la ruine simultanée des murs et de leurs enduits; ici,
au contraire, les différentes surfaces que l'on a pu reconstituer à partir
des fragments recueillis correspondent au format de plaques détachées
des murs, amenées là et jetées sur un remblai où elles se sont émiettées2.
Si les plaques recomposées restent en nombre insuffisant pour restituer
une paroi complète, si certaines d'entre elles restent irrémédiablement
isolées, c'est peut-être que le travail d'évacuation des déblais fut partagé
entre deux ou plusieurs personnes, deux ou plusieurs points de décharge.
Les hasards de la fouille n'en ont fait mettre au jour qu'un seul. Par ail
leurs, le seul arasement du terrain peut expliquer la perte d'une grande
partie du matériel.
Le puits a fourni, toutefois, en plus des peintures, quelques tessons
de céramique aretine du Ier s. ap. J.-C, qui permettent tout au moins de
fixer approximativement le moment de sa désaffectation et de son rem
blayage.
Ces vestiges présentent malgré tout, après étude, l'intérêt d'apparten
ir à un courant stylistique précis, bien connu, bien daté.
Leur totale indépendance en regard des autres sujets d'études du sec
teur (que ce soit l'architecture ou le reste du matériel), leur intérêt indé-
1 J.-M. Pailler, Bolsena 1970 : La maison aux peintures, les niveaux inférieurs et
le complexe souterrain, dans MEFRA, 83, 1971, p. 367-403.
2 Paradoxalement, de nombreux décors ne nous sont connus que parce qu'ils
avaient cessé de plaire, et ne doivent leur conservation relative qu'à un entasse
ment qui les a préservés de l'érosion lente et irrémédiable. À Bolsena même, des
enduits provenant de la maison aux Salles Souterraines ont été retrouvés dans la
taberna et les latrines du Forum (Leur étude par A. Barbet paraîtra dans Bolse
na VI). PEINTURE AUGUSTÉENNE À BOLSENA 249 UNE
niable pour l'histoire de l'art décoratif romain, justifient que ce travail ne
soit pas inséré dans la publication définitive du secteur mais puisse const
ituer un article indépendant.
Notre travail de tri a permis de regrouper des fragments qui, ou bien
s'assemblaient réellement, ou bien étaient très proches les uns des autres
par leurs caractéristiques techniques et stylistiques. Nous sommes ainsi
parvenus à constituer une douzaine de groupes différents dont la cohé
rence interne est facilement mise en évidence. Nous pensons agir avec
prudence en donnant d'abord une étude indépendante de chaque groupe.
Les liens éventuels d'un groupe à l'autre sont beaucoup plus aléatoires, et
nous verrons qu'ils apparaissent, selon les cas, comme hautement probab
les ou extrêmement douteux. Les rapprochements possibles ne seront
envisagés que dans un deuxième temps, afin de ne pas imposer au lecteur
des regroupements parfois tentants mais non prouvés.
1 - ENSEMBLE I
A - Ensemble I a
Catalogue 3.
P.70. 122.2: 3 fragments; champ vert, trait blanc et trait noir parallèles,
bordure rouge vermillon puis champ blanc à traits roses.
P.70. 122.3 : 1 fragment; ligne d'oves ocre jaune sur fond blanc. 124.3 : 3 fragments; champ vert, bordure rouge entre deux traits
noirs, longeant un champ blanc à motifs d'oves ocre jaune.
P.70.126.1 : 4 angle de compartiment vert à trait intérieur
blanc, bordure rouge vermillon souligné d'un trait blanc au contact
du champ vert; puis bande blanche à filets roses longeant un champ
mauve.
3 Numérotation des fragments : Dès les premières opérations de nettoyage et
de protection au fixatif acrylique, chaque fragment a reçu un numéro c