Une seconde vie
52 pages
Français

Une seconde vie

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
52 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

UNE SECONDE VIE Sandrine grisvard PROLOGUE « Ilsavaient passé une agréable soirée tous les deux, se projetant dans leur avenir, et estimant qu’il était grand temps qu’ils s’installent ensemble. Ils avaient pris la petite départementale pour rentrer, chacun dans ses pensées, quand tout à coup des phares surgissant de nulle part, arrivèrent droit sur eux, ne comprenant pas ce qu’il se passait, il perdit le contrôle de la voiture, qui fit une embardée sur le côté gauche, des tonneaux interminables puis alla heurter l’arbre de plein fouet. Tout alla très vite. Il ne pouvait plus bouger mais pu tourner la tête, car il voulait s’assurer que la passagère assise à ses côtés allait bien. Celle-ci recroquevillée sur elle-même, était sans connaissance, le cri épouvantable qu’elle avait lancé retentissait à ses oreilles. Il réussit à défaire sa ceinture afin de pouvoir se pencher vers elle, essayé de lui faire reprendre conscience en la bousculant comme il le pu, sans lui faire plus de mal. Lorsqu’il vit son visage projeté en arrière, livide et dénué de toute expression, après cinq minutes de béatitude, il comprit qu’elle était sans vie….». Dan se». Toujours ce mêmeréveilla brusquement en sueur en criant « non cauchemar qui revenait sans cesse à lui, ne négligeant aucune particularité, le hantant désespérément, comme pour le culpabiliser d’avantage.

Informations

Publié par
Publié le 23 avril 2016
Nombre de lectures 27
Langue Français

Extrait

UNE SECONDE VIE
Sandrine grisvard
PROLOGUE
« Ils avaient passé une agréable soirée tous les deux, se projetant dans leur avenir, et estimant qu’il était grand temps qu’ils s’installent ensemble. Ils avaient pris la petite départementale pour rentrer, chacun dans ses pensées, quand tout à coup des phares surgissant de nulle part, arrivèrent droit sur eux, ne comprenant pas ce qu’il se passait, il perdit le contrôle de la voiture, qui fit une embardée sur le côté gauche, des tonneaux interminables puis alla heurter l’arbre de plein fouet. Tout alla très vite. Il ne pouvait plus bouger mais pu tourner la tête, car il voulait s’assurer que la passagère assise à ses côtés allait bien. Celle-ci recroquevillée sur elle-même, était sans connaissance, le cri épouvantable qu’elle avait lancé retentissait à ses oreilles. Il réussit à défaire sa ceinture afin de pouvoir se pencher vers elle, essayé de lui faire reprendre conscience en la bousculant comme il le pu, sans lui faire plus de mal. Lorsqu’il vit son visage projeté en arrière, livide et dénué de toute expression, après cinq minutes de béatitude, il comprit qu’elle était sans vie…. ». Dan se ». Toujours ce mêmeréveilla brusquement en sueur en criant « non cauchemar qui revenait sans cesse à lui, ne négligeant aucune particularité, le hantant désespérément, comme pour le culpabiliser d’avantage. Il revivait cet accident presque chaque nuit, comme si celui-ci s’était produit la veille, alors que deux ans s’étaient écoulés depuis. Il se leva et descendit boire un verre d’eau à la cuisine. Cette image s’imprégnait en lui, l’obsédait. Le souvenir du visage de Caroline sans vie, omniprésent. Dan ne pouvait oublier, ne pouvait l’oublier. Il monta se recoucher mais il lui fut impossible de se rendormir. Se retournant encore et encore, il alluma la lumière et s'assit dans son lit. Il effleura du bout des doigts la photo posée sur sa table de nuit, photo prise au début de leur histoire, peut être devrait-il l’enlever mais il ne s’y résignait pas. Il farfouilla dans son tiroir, prit une enveloppe dans laquelle se trouvait une coupure de journal qu’il sortit et déplia. Il relut l’article qu’il connaissait par cœur, relatant l’accident, accompagné d’une photo de Caroline, connue pour s’être occupée de plusieurs associations. Depuis deux ans, la douleur de Dan ne s’atténuait pas, aussi vive et continuelle, doutant de la voir s’estomper un jour, mais Dan n’en laissait rien paraître. Il se rendait régulièrement sur la tombe de Caroline, y déposant sa fleur préférée, une rose, sa rose blanche.
CHAPITRE I
Les cheveux grisonnants, la barbe naissante, les yeux bleus, à quarante-huit ans, Dan était un bel homme, gardant son charme d’autrefois avec son petit air mystérieux et espiègle. Il alla de la cuisine à la salle à manger où il prit le journal et s’assit dans son fauteuil près de la fenêtre. Le temps dehors devenait maussade, un temps de neige. Il adorait voir la neige tomber et recouvrir les prés d’une blancheur immaculée. A cet instant, il appréciait le silence qui régnait dans la maison en l’absence d’Emma et des enfants.
Son journal sur ses genoux, Dan songeait aux années passées. Ces années qui selon lui, s’étaient envolées, lui avaient glissé entre les doigts, sans qu’il ne puisse les retenir, ni même les vivre pleinement.
Que peut-on dire de vingt années d’un mariage confus où l’harmonie n’existe pas ? De manière négative un véritable échec, de manière positive le bonheur d’avoir ses enfants. A l’époque Dan s’était marié avec Emma, se croyant amoureux d’elle mais la réalité s’était imposé à lui. Aujourd’hui, il se rendait à l’évidence que c’était par dépit, son amour pour elle il l’avait mis en suspend. Avait-il jamais été amoureux d’Emma ? Au début de leur liaison certainement et pendant un certain temps. Par la suite Emma avait réussi à anéantir le bonheur que Dan désirait lui apporter, elle n'avait jamais chercher a encourager Dan en ce sens, et son amour pour elle s'était amenuisé. Elle avait toujours considéré leur mariage comme un jeu, dont Dan se trouvait être le pion qu’elle manipulait à sa guise, selon ses envies et ses désirs. Il avait feint l’indifférence, en imposant à son entourage l’image d’une famille unie et heureuse. Pendant toutes ces années il avait refusé l’évidence, refoulé la vérité au plus profond de lui-même, s’était menti en se convaincant que tout allait bien. Mais au fil des années, il avait découvert la véritable Emma, ce visage caché et ce côté cruel dont il ne se serait jamais douté l’existence…. Toutes ces souffrances subies, ces humiliations endurées, dont il ne l’aurait jamais cru capable, Dan savait à présent le pourquoi, il avait enfin compris. Il lui avait fallu attendre toutes ces années pour enfin comprendre le comportement d’Emma, sa jalousie, son agressivité et sa méchanceté. Mais le retour six mois plus tôt, de Marianna la sœur de Caroline changea Emma et le cours de son existence…..Tant d'années perdues....
Son journal tomba à terre et le fit tressaillir. Il se baissa pour le ramasser, l’ouvrit à la page des sports et essaya de le lire. Sa concentration était telle qu’il ne voyait ni les photos, ni les articles devant lui, mais les images de sa vie depuis sa rencontre avec Emma, le jour de son mariage vingt ans plus tôt, comme dans un film.
Vingt ans plus tôt……
*
Dan rentra vite, car le temps dehors n’était pas des plus enviables. Il entreprit de prendre une douche. Il devait être prêt pour 19 heures. Il entra dans la salle à manger, enleva son manteau, embrassa Maria et dit un bonjour rapide à sa sœur. Il monta deux à deux les marches de l’escalier.
C’était la première fois depuis l’accident que Maria voyait son fils aussi vivant, ses craintes se dissipant un peu. Dan avait connu des moments très difficiles et douloureux, qui l’avaient anéanti. Le voir ainsi la soulageait vraiment. Il commençait à sortir à nouveau, revoyait ses amis, revivait enfin. Elle espérait que cela allait continuer. « Vivre l’instant présent se disait-elle, c’est l’essentiel ». Ne sachant pourquoi, de ses quatre enfants, Maria avait toujours eu un petit faible pour Dan, sans doute parce que celui-ci était son unique fils. Bien qu’elle aimât tout autant ses trois filles. Frances la tira de ses pensées en lui apportant une tasse de café. Maria savait que Dan et elle étaient très liés, et ce depuis leur plus tendre enfance.
Tu avais l’air très loin ?
Elle regarda sa fille et lui sourit.
Tu as remarqué comme Dan a l’air plus heureux ces derniers temps ? Il revit un peu, comme avant l’accident.
C’est vrai, tu as raison. Il lui aura fallu du temps mais je crois qu’à présent il va mieux.
Tu sais où il va ce soir ?
A l’anniversaire de Mathis. Jordane lui a préparé une fête sans qu’il le sache et a invité Dan. Il manque beaucoup à Mathis.
Il va revoir Mathis….enfin ! Mathis est quelqu’un de bien pour lui ! Frances opina de la tête. Ils seront beaucoup ?
Une vingtaine de personnes je crois. Jordane a réservé une salle au Chalet. Elle s’amusait de voir Maria aussi gaie.
Mathis était l’ami de Dan depuis ses études de Médecine, liés par une amitié sans faille. Dan et lui se connaissaient par cœur. Aussi lors du décès de Caroline, lorsque Dan s’était éloigné de tous ses amis, lorsqu'il avait érigé un mur entre lui et les personnes qui voulaient l'aider, Mathis bien que désemparé et triste, avait pris son mal en patience, sachant que Dan reviendrait. C’était sa façon à lui de réagir face à la douleur, son choix et pour cela Mathis le respectait encore plus, aux risques de perdre son meilleur ami.
Frances et Maria discutaient vivement lorsque Dan réapparut. Elles s’interrompirent brusquement et le regardèrent ébahies.
Je ne suis pas bien c’est ça ?
Elles se reprirent toutes deux et sourirent.
Tu es très bien ne t’inquiète pas le rassura Frances.
Maria quant à elle n’arrêtait pas de le contempler, il ressemblait tellement à son père à cet instant précis. Après 30 secondes de béatitude, elle réussit enfin à parler.
Magnifique mon grand !
Merci maman. Cela faisait longtemps n'est-ce pas….
Oui beaucoup trop longtemps !
Ils se sourirent mutuellement. Dan avait revêtu un jean noir et un pull gris clair faisant ressortir ses yeux d’un bleu limpide. Il jeta un œil sur sa montre et vit qu’il était 18 h 45.
Les filles je dois vous laisser. Bonne soirée à vous. À demain.
Amuse-toi bien surtout.
Sans aucun doute !
Tout en conduisant, Dan se demanda s’il avait bien fait d’accepter cette invitation. Depuis l’appel de Jordane, deux semaines plus tôt, il n'avait cessé d’y penser. Lui qui avait rejeté Mathis d’une manière si violente après Caroline, ne voulant plus voir personne, ni même son meilleur ami, se doutait que celui-ci ne serait peut-être pas heureux de le revoir. Il regrettait son attitude passée. Jordane avait insisté pour qu’il vienne. Elle voulait que Mathis et lui se retrouvent et avait réussi à convaincre Dan de venir. Il arriva près du restaurant et se gara à l’unique place qui lui était disponible. Le restaurant affichait complet pour la soirée. Rien d’étonnant à cela, le Chalet était un des meilleurs restaurant de la région avec une bonne renommée. Et sa décoration aussi simple fut elle était atypique et très chaleureuse. Il coupa le contact et s’attarda quelques minutes. Tellement de souvenirs l’assaillaient. Son premier rendez-vous avec Caroline, son anniversaire, leur tête à tête, ce restaurant en lui-même était Caroline, témoin de leur complicité, de leur bonheur, de leur angoisse certains jours…sans elle, plus rien n’était pareil. Caroline…sans qui il n’aurait jamais connu ni aimé ce restaurant, ni aimé tout simplement.
Il ferma les yeux et descendit de sa voiture, il devait se reprendre, s’efforcer de continuer à vivre normalement, sans elle, sans eux, mais surtout pour eux. Il pénétra dans le hall du restaurant et un serveur vint à sa rencontre. La première salle était bondée. Le serveur lui demanda s’il était attendu et Dan lui répondit qu’il était invité à l’anniversaire de Mathis Biazutto. Celui-ci le conduisit dans la deuxième
salle réservée pour l’occasion. Il fit coulisser la porte séparant les deux salles, le laissant découvrir son ambiance. La scrutant du regard, il vit plusieurs personnes de sa connaissance, mais ne vit pas Mathis. Il ne se sentit pas bien, prêt à faire demi-tour. Son attention fut attirée par un geste de la main de Jordane qui vint à sa rencontre. Lui répondant malgré lui, il s’avança vers elle. Jordane tout sourire le prit dans ses bras.
Bonsoir Dan ! Très heureuse de ta présence. Merci d'être venu.
Je ne pense pas que je vais rester tu sais. Ce n’est peut-être pas une bonne idée que je sois là…..C’est peut-être trop tôt pour moi…peut-être que Mathis ne voudras pas me revoir...tu pourras lui donner mon cadeau….
Ne fais pas ça Dan, s’il te plait….implora Jordane qui attendait beaucoup de cette soirée. Mathis sera content de te voir, je te le promets.
Je n’en suis pas si sûr que toi tu sais….
Fais moi confiance…D’accord ? Sans lui laisser le temps de répondre Jordane lui prit le bras et l’entraina au milieu de la foule.
Plusieurs personnes le saluèrent, heureux de le revoir mais ils ne s’arrêtèrent pas.
Tu les verras tout à l’heure lui dit Jordane.
Ils arrivèrent au fond de la salle où se trouvait Mathis qui était de dos, il parlait gaiement avec un couple. Jordane laissa Dan et alla prévenir Mathis de sa présence qui se retourna aussitôt. Dan ne sachant comment réagir, avait l'impression d'être un adolescent de quinze ans, n'arrivant plus à bouger et se sentant tout bête face à Mathis, qui fit le premier pas en s'avançant vers lui, tout sourire, lui serrant la main, et sans lui laisser le temps de réagir, le prit dans ses bras.
- C'est bon de te revoir tu sais !
- C'est une idée de Jordane....
- Je m'en doute lui répondit Mathis en se retournant pour regarder Jordane qui lui fit un clin d'oeil. Et tu es ma plus belle surprise de la soirée.
Dan n'osait ni le regarder, ni lui parler, tellement il se sentait honteux au souvenir de leur dernière entrevue.
- Si j'étais toi, je ne serais pas heureux de me voir....lui dit Dan.
- Tu veux bien arrêter... Viens on va parler...
Et à son tour Mathis l'entraina en dehors de la salle, pour être plus au calme. Ils se parlèrent une bonne trentaine de minutes. Dan s'excusant de son attitude et lui expliquant qu'il avait eu besoin de cet éloignement après Caroline.
- Peu importe ce qu'il s'est passé la dernière fois, l'essentiel c'est de te revoir aujourd'hui. Tu sais que tu pourras toujours compter sur moi, je serai toujours là...et ma Jordane a eu une merveilleuse idée. Merci à toi d'avoir accepté son invitation. Ils se tapèrent la main comme avant puis rentrèrent à nouveau.
Jordane les vit. Elle était heureuse de les voir ensemble, à nouveau réunis. Ils vinrent vers elle et Mathis la prit dans ses bras.
- Merci ma belle....
- Je suis tellement contente. Bon retour parmis nous Dan lui dit-elle en lui prenant la main.
La soirée continua et se déroula tranquillement. Dan parla avec beaucoup de personnes qu'il n'avait pas vu depuis longtemps, tous étaient heureux de le revoir et il prit énormément de plaisir
de les revoir. Son verre à la main, il allait d'une personne à l'autre, se sentant étrangement bien, se surprenant lui-même à sourire et même à rire. En voulant se retourner il heurta une jeune femme, et lui renversa du vin sur sa robe.
- Pardon, maladresse de ma part, s'excusa-t'il à l'intention de la jeune femme qui se mit à rire.
- Ce n'est pas grave, ne vous inquiétez pas lui répondit-elle en le détaillant du regard. Et vous êtes ? Mais je vous ai déjà vu...
- Dan Castellano...Vous m'avez déjà vu...
- Emma Bonnelli...oui je travaille avec votre soeur Hélèna...
Jordane qui passait au même moment se réjouit de cette rencontre.
- Tout va bien ? leur demanda-t'elle. Ta robe Emma ? On va peut-être mettre quelque chose dessus, viens avec moi.
- D'accord ! A tout à l'heure Dan ?
- Oui à tout à l'heure...
Le dîner fut excellent et très gai, Dan apprécia chaque instant de ce repas, malgré l’insistance d’Emma à le détailler. Elle ne cessait de le couver des yeux. Dan commença à se sentir mal à l’aise, n’ayant plus l’habitude de ce genre de situation. Cela faisait tellement longtemps qu’il ne regardait plus aucune femme. Mathis qui remarqua le manège d’Emma, apprécia de constater qu’une femme essayait de séduire son ami mais cela n’allait pas être facile loin de là, Mathis le savait. Il savait aussi que Dan revenait doucement à la vie et le brusquer ne servirait à rien. Leurs regards se croisèrent et ils se comprirent mais Dan aurait aimé à cet instant, lui crier qu’il n’était pas enocre prêt pour une liaison, quelle qu’elle soit, pas encore, pas maintenant. Emma ne le laissait pas indifférent, loin de là, mais il préfèrait l'ignorer et se comporter le plus naturellement du monde.
Hélèna m’a déjà parlé de vous.
En bien j’espère ?
Naturellement.
À son tour, il se mit à la regarder avec attention. Elle avait les yeux bruns, les cheveux noirs, raides et longs. Il remarqua qu’Emma n’était pas une femme aux traits fins, la féminité chez elle ne se remarquait pas au premier abord, mais elle avait un charme bien à elle. Dan songea en la considérant d’avantage qu'elle était tout l'opposé de Caroline. Mais il se dit aussi qu’il fallait qu’il arrête de comparer toutes les femmes à Caroline…..
Après le dîner, Jordane avait prévu de continuer la fête en allant danser, pour ceux qui le voulaient. Emma en fut enchantée. En allant à cette soirée, elle ne s'était pas imaginée rencontrer Dan Castellano. Cela faisait des années qu’elle attendait ce moment….
La soirée se termina tard dans la nuit. Dan rentra sans faire de bruit pour ne pas réveiller Maria, monta dans sa chambre et s’allongea sur son lit. Tout en réfléchissant, il prit conscience qu’Emma et lui s’entendaient plutôt bien, mais une soirée n’était pas tout. Il ne voulait surtout pas que cette relation soit plus qu’une amitié, du moins pour le moment, il n’arriverait pas à aller plus loin avec Emma et ne le voulait pas. Depuis Caroline, il n’y avait eu personne. Il avait bien essayé mais cela avait été un véritable échec et pour Dan, Caroline était unique et resterait l’unique…il ne concevait pas l’idée de se marier avec une autre femme et cela rien ni personne ne pourrait le changer. Mais c’était mal connaître Emma Bonelli que de croire qu’elle le laisserait une seconde fois lui échapper.
CHAPITRE II
Lorsque Dan leur raconta sa soirée, et son plaisir d'avoir revu Mathis. Il était bien décidé à le revoir régulièrement. Maria se sentait heureuse pour son fils et Héléna se moqua gentiment de lui au sujet d'Emma. Héléna était la plus jeune des sœurs de Dan, la petite dernière des enfants de Maria. Il se trouvait qu’Emma et elle, travaillaient au même endroit et se côtoyaient tous les jours.
Tu sais, Emma me parlait déjà de toi depuis longtemps, à présent cela va être pire s’exclama Hélèna.
Pendant de longs mois, comprenant que Dan, ne réagissait pas à ses avances, Emma fit en sorte qu’il soit au courant de ses moindres faits et gestes par l’intermédiaire d’Hélèna. Elle se fit remarquer comme elle le put et réussi même à se faire inviter par Hélèna ; Dan n’eut aucun besoin de faire le moindre pas vers elle, d’ailleurs il n’en éprouvait aucun désir. Il se disait que ce ne serait qu’une passade et qu’elle se lasserait, mais il ne connaissait pas Emma. Elle l’attira dans son antre, tissa une toile autour de lui, aussi sûrement qu’une araignée le ferait avec une proie. Grâce à sa persévérance, elle réussit à entrainer Dan dans une relation tout à fait banale, au début. Prenant soin de ne pas se faire oublier, pour l’inciter à penser à elle de plus en plus, et lui faire oublier son passé qu’elle détestait. S’apercevant qu’elle ne cessait pas, Dan céda enfin à ses avances, ce qui réjouit Emma, pour elle c’était déjà une victoire, une victoire sur elle-même mais surtout sur Caroline. Elle avait enfin cet homme qu’elle désirait par-dessus tout depuis longtemps et qu’une autre lui avait pris. À présent Dan serait à elle, rien ni personne ne viendrait lui prendre. Elle était certaine de pouvoir lui faire oublier Caroline, tant de fois enviée, détestée, jalousée, tellement elle irradiait de beauté. Mais pour Emma à présent son seul but était Dan, lui faire oublier cette femme superficielle qu’il avait cru aimer. Elle comptait bien lui prouver qu’il s’était trompé.
Après un an de relation, tout se passait plutôt bien. Dan revivait une histoire, différente de la précédente, à tout point de vue, mais agréable, ce qui lui faisait du bien, il l’admettait. Mais il savait aussi que plus jamais, il n’aimerait comme il avait aimé Caroline, et ce malgré les efforts continuels d’Emma, à lui concocter de beaux et bons moments en sa compagnie. Elle faisait tout pour le subjuguer et le rendre heureux, comme si une rivalité était présente…Cette idée avait traversé l’esprit de Dan, mais après réflexion, il s’était dit qu’il devait être paranoïaque.
L’année suivante, Dan et Emma se marièrent par un beau mois de juillet, quelques mois après qu’elle lui ait annoncé qu’ils allaient avoir leur premier enfant. Dan était fou de joie mais ressentait une pointe d’anxiété. Anxiété que devait ressentir la plupart des pères, pensait-il. Serait-il à la hauteur de ce petit être qui serait là d’ici quelques mois. Emma quant à elle ne s’angoissait pas le moins du monde. Tout à son bonheur elle prépara activement leur mariage qui se déroula à merveille, par un temps magnifique.
Ce jour-là, Dan aurait dû être le plus heureux des hommes, curieusement il éprouvait une sorte de malaise, comme s’il regardait un film projeté dans une salle de cinéma, un rôle joué par quelqu’un d’autre que lui. Il se prétendait heureux, il l’était sûrement mais pas autant qu’il aurait dû l’être. Lors de la cérémonie, au moment de prononcer ses vœux, en tournant son visage vers celui d’Emma, ce fût celui de Caroline qu’il perçut, son sourire, son regard, ce regard tant aimé…Au cours des derniers mois précédents leur union, Dan tenta une discussion à propos de Caroline. Ce fut la première et la dernière fois qu’il essaya de se confier auprès d’Emma. Le peu qu’il dit, fit comprendre à Dan que celle-ci se moquait éperdument de son passé, elle ne lui porta aucune attention et le traduisit par des paroles blessantes à son intention. Dan ne saisit pas cette attitude, aussi se résigna-t-il à ne plus faire allusion à Caroline. Il souffrit d’avantage de ce manque de sollicitude et de compréhension. À ce moment-là, il ne savait rien de la jalousie extrême qu’éprouvait Emma à l’encontre de Caroline.
Emma rayonnait de bonheur. Elle venait d’obtenir ce qu’elle souhaitait depuis très longtemps en la
personne de Dan, comme si elle avait reçu son jouet à Noël. Vêtue d’une robe couleur vieux rose, ses cheveux relevés en un chignon orné de fleurs blanches, et un maquillage parfait lui donnait l’impression d’une grande dame. Toute l’assemblée semblait s’amuser. Dan parcourut la salle du restaurant où le repas avait lieu. Il se mit à contempler certains des invités, les personnes les plus importantes à ses yeux. D’abord son regard se porta sur Frances et Paolo, un beau petit couple sans histoire. Paolo était architecte de profession, un grand architecte, il commençait à se faire un nom dans la profession. Grace à lui, Dan avait trouvé un petit emploi de serveur en plus de ses études de médecine, afin de subvenir un peu mieux aux besoins de sa future famille, emploi qu’il assurait lorsqu’il n’était pas de garde à l’hôpital en tant qu’interne. Encore deux ans et il pourrait enfin exercer en tant que pédiatre. Ce qui lui tardait. Son regard parcourut à nouveau la salle, et s’arrêta sur un couple qui dansait, ce couple qu’il connaissait depuis sa plus tendre enfance, ce couple qui n’était autre que ses parents. C’était comme s’il les voyait pour la première fois. Son papa était venu le féliciter après la cérémonie. Il lui dit ces quelques mots qui le faisaient encore réfléchir quant à leur sens.
Toutes mes félicitations mon grand !
Merci papa.
Ils se serrèrent la main, Simon prit Dan dans ses bras, puis lui fit face.
Je te souhaite le même bonheur que j’ai avec ta maman et aussi, promets-moi de prendre soin de toi, j’ai promis à ta maman de te surveiller de loin, tu la connais, inquiète comme elle est, mais je ne serai pas toujours là.
Dan opina de la tête.
Promis papa, mais pourquoi me dis tu cela, je suis heureux tu sais...
Nous serons toujours là pour toi…
Sur ces paroles, Simon lui fit un clin d’œil accompagné d’un sourire et alla rejoindre les autres invités. Emma qui se trouvait en retrait et en pleine conversation avec ses amies, ne sut rien de cet aparté. Dan remarqua que Simon ne prit pas la peine de s’arrêter pour la féliciter. Les paroles qu’il venait de prononcer le perturbait quelque peu. Il avait senti comme un message qu’il voulait lui transmettre, et il avait lu dans son regard une expression d’inquiétude. Pourtant Simon n’était pas du genre à s’épancher… Ce que Dan ne comprit pas ce jour-là, il le comprendrait bien des années plus tard, mais beaucoup trop tard, Simon n’étant plus là pour qu’ils puissent en parler tous les deux. Il comprendrait aussi qu’ils n’avaient jamais été aussi proches qu’en cette minute.
*
Dan et Emma s’installèrent dans le petit appartement, pour un loyer modeste, situé à côté de celui des parents de Dan. Petit mais suffisant pour les deux. Son salaire d’interne, ses gardes et son petit emploi de serveur leur permettait de vivre agréablement. Tout se passa très bien les cinq premiers mois, puis Emma commença à se lasser et à se plaindre, que l’appartement était trop petit, qu’il n’était jamais là pour elle, qu’elle déprimait et se sentait seule. Il tenta de la rassurer en lui disant que tout cela ne serait que temporaire, et qu’avec un peu de patience cela irait mieux, une fois son internat terminé. Et qu'avec l’arrivée prochaine du bébé elle n’aurait plus de temps pour elle, mais elle persistait dans son entêtement. En guise de réponse, Emma poussa un long soupir et secoua négativement la tête, afin de faire comprendre à Dan qu’il l’agaçait fortement. Elle voulait toujours plus grand et plus beau, rien ne la satisfaisait jamais, ce qui exaspérait Dan et commençait par l’inquiéter. Il se rassurait en mettant ses attitudes sur le compte de sa grossesse, qui arrivait bientôt à son terme. La présence du bébé lui ferait oublier ses envies de déménagement et de grandeur, du moins c’est ce qu’espérait Dan.
*
Emma contempla les petites mains, le petit nez, les petits yeux fermés, le petit corps parfait de son fils qu’elle tenait dans ses bras, si petit et déjà si merveilleux. Les cadeaux, habits et peluches entassés sur la petite table, ainsi que la valise prête pour le retour d’Emma et du petit Simon, prénommé
comme son grand-père. Pour une fois Emma, avait été d’accord avec l’envie de Dan. Ce qui était plutôt rare. Dan allait venir les chercher pour les ramener à l’appartement où tout était prêt pour l’arrivée de ce petit bonhomme.
Emma dans sa jalousie extrême, ne put s’empêcher de penser à Caroline.
J’ai donné à ton papa ce qu’elle n’a pu lui donner, c’est-à-dire toi mon fils, encore une victoire sur toi Caroline.
Toute à sa joie, elle embrassa son petit Simon sur le bout du nez au moment où Dan entra dans la chambre. Il contempla sa femme et son fils fièrement. Un flash rapide passa devant ses yeux, qu’il balaya le plus vite possible, son passé ressurgissait encore une fois, sans qu’il s’y attende. Depuis l’accouchement, une semaine plus tôt, Emma n’était plus la même, son comportement plus doux persuada Dan que cela n’était pas qu’un passage. Emma releva la tête. Ils se regardèrent se sourirent mutuellement. Ce petit bonhomme les rendait heureux tous les deux et ne pouvait apporter que du bonheur. Emma s'approcha de Dan et lui mit Simon dans les bras. Dan était aux anges. Un merveilleux petit bonhomme a aimer et qui aurait besoin de lui.
- On l'a bien réussi notre fils dit Emma en regardant Dan avec des yeux remplis d'amour.
En cet instant, Dan vit une autre Emma, qui lui plaisait.
- Tu as raison répondit Dan en lui déposant un baiser sur le front, il est magnifique notre Simon.
Ils l'habillèrent tous les deux et Dans l'installa dans le cosy, qu'il porta lui-même pour sortir de la clinique.
Arrivés à leur appartement, Dan fit visiter toutes les pièces à Simon, bien qu'il dormait. Il ne se lassait pas de le regarder. Une autre vie commençait pour tous les trois. Dan ayant pris deux semaines de vacances, s'occupa tous les jours de Simon, pemettant à Emma de se reposer. Il lui donnait le biberon, le câlinait, se relevant même la nuit pour le regarder dormir. Ils vivaient, Emma et lui de belles journées, s'adaptant au rythme de Simon, se relayant pour prendre soin de lui. Son arrivée les avaient boulversés tous les deux, à tel point qu'ils étaient en accord sur tout.
Après ces deux semaines magiques pour Dan, son retour à la clinique fut difficile. Elle se trouvait à un quart d’heure de chez lui, ce quart d’heure si court fut il en voiture lui permit de décompresser, de réfléchir. Il adorait travailler à la clinique où un poste de pédiatre l’attendait par la suite, une chance pour lui. La clinique Saint Antoine était prestigieuse, renommée pour sa qualité de soins et son accueil envers ses patients. Tous les services étaient bien aménagés et équipés, le service pédiatrique était prestigieux, avec un équipement médical hors norme et un service de néonatalogie prêt à accueillir non seulement les bébés en détresse et ayant besoin de soins médicaux importants mais aussi les parents, les mamans souhaitant rester auprès de leurs nouveau-nés. Ce qui était important dans une structure comme celle-ci. Toute la décoration et le design avaient été réalisés pour apaiser et soulager les cicatrices visibles et non visibles. Dan en était d’autant plus fier que Paolo en était son concepteur, avec son talent et son originalité il avait séduit toute la clinique, si bien qu’à présent il en faisait de même dans le service cardiologie.
*
Cinq mois après la naissance de Simon, la magie des premiers jours avait disparu comme par enchantement. Ce jour-là Dan venant de finir son service décida d’aller s’installer à la cafétéria avec ses livres de médecine afin d’avancer un peu dans ses cours, car à la maison avec Emma et Simon cela lui était pratiquement impossible de se concentrer. Ses examens approchaient à grands pas et il devait encore réviser certains cours. En pleine concentration, Dan mit un certain temps avant de s’apercevoir qu’un petit garçon de douze mois lui tirait sur le pantalon pour attirer son attention.
- Eh mon Nicolas ! Mais que fais-tu là mon bonhomme ? Tu en avais marre de tes parents et tu as fui… je te comprends…
Frances étant derrière Dan se mit à rire et lui administra une petite tape dans le dos. Nicolas
quant à lui le regardait perplexe avec des yeux tout ronds. Frances, les affaires de Nicolas dans les bras fit un baiser à Dan et s’installa en face de lui. Elle donna un jouet à Nicolas.
On te dérange peut-être dis-moi ?
Vous ne me dérangez jamais. Comment ça va ?
Je viens de faire mon échographie...
Frances avait un sourire qui en disait long.
Et alors tout va bien ? Et le bébé ?
Tu peux dire les bébés, ils vont très bien…
Frances suspendit sa phrase et attendit la réaction de Dan, qui restait interdit face à la nouvelle.
Dis quelque chose, tu me fais peur !
Heureux ou pas les parents ?
Très très heureux ! Je viens de prévenir Paolo par téléphone, il y a eu un grand silence, tout comme toi. J’ai même cru qu’il avait fait un malaise, et après un cri de joie ! Bien sûr ce ne sera pas toujours facile mais on va s’y préparer.
Félicitations ! Je suis content pour vous. Et toi Nicolas tu vas être doublement grand frère ouah !
Nicolas qui n’était pas embêtant continuait de jouer mais leva la tête en entendant son prénom et sourit à Dan.
J’espère que tout ira bien jusqu’à la fin et qu’ils resteront bien au chaud le plus longtemps possible.
Sur ce Frances lui montra son échographie, qui était parfaite.
Tout ira bien, il n’y a pas de raison. Tu auras deux beaux bébés en plus de ce petit bonhomme !
Dan chatouilla Nicolas qui rit aux éclats.
Assez parlé de moi. Et toi comment tu vas ? Pas trop fatigué avec tout ce que tu cumules ?
Tout va bien j’arrive à gérer, et j’essaie de tout mener de front mais je ne te cache pas qu'il y a des jours un peu plus durs que les autres mais dans l’ensemble ça va. Simon grandit et s’intéresse à tout, il est vraiment surprenant. Et puis j’adore venir ici, cela me plait de plus en plus. Encore une année et c’est bon, je serai pédiatre ! dit-il en souriant.
Frances remarqua une certaine nervosité chez Dan, elle savait qu’il ne disait pas la vérité. Il parlait de Simon, de son travail mais pas d’Emma. Elle n’osa pas lui poser plus de question, elle savait qu’il n’y répondrait pas.
Mon frère pédiatre ! Quelle fierté ! Tu as été courageux toutes ces années et tu l’es encore ! Je t’adore tu sais et tu seras adorable en pédiatre répondit Frances en lui prenant la main. Ils se sourirent mutuellement. On va te laisser. Je vais aller voir comment va mon mari.
Dan déposa Nicolas à terre, se leva et pris Frances dans ses bras.
Je suis vraiment heureux pour vous deux ! Et tout ira bien tu verras.
Merci mon Dan ! Frances habilla Nicolas. Tu sais que si tu as besoin on est là ?
Je sais mais ne t’inquiète pas tout va bien. Prends soin de toi, C’est la priorité.
Ils se serrèrent dans les bras et Frances partit avec Nicolas qui fit un signe de la main à Dan, auquel il répondit.
Dan la regarda s’éloigner avec Nicolas par la main. Il aurait aimé la rattraper et lui dire que lui aussi l’adorait. Avec Frances, ils se comprenaient, elle le comprenait, sans avoir besoin de se parler et Dan savait que Frances se doutait qu’il n’allait pas bien. À l’époque, Frances et Caroline étaient les meilleures amies du monde, c’était par Frances que Caroline et lui s’étaient rencontrés, sans le vouloir, rien qu’en y pensant Dan sourit. La première fois qu’il avait vu Caroline, ce jour-là en grande conversation avec Frances, qui lui présenta. Toutes deux installées sur le banc dans le parc où il devait retrouver Frances. Il se souvenait même de la tenue qu’elle portait, un jeans, un pull marine faisant ressortir ses cheveux d’une blondeur extrême, attachés en un chignon, des mèches rebelles s'y échappant et des tennis. Même dans la simplicité Caroline avait un charme à faire damné un saint. Un vrai coup de foudre, pour l’un comme pour l’autre, rien ni personne n’aurait pu empêcher leur histoire. Surtout que lui ce jour-là, n’était pas du tout à son avantage. Ils avaient commencé à parler, comme s’ils s’étaient toujours connus, comme si c’était une évidence, de tout et de rien, en oubliant même la présence de Frances. Et curieuse coïncidence, elle aussi voulait être médecin mais spécialisée en cardiologie, les hasards de la vie…Comment avait-elle pu tomber sous son charme ? Revenant à la réalité, ses livres devant lui, qu’il referma, il se dit qu’il aurait dû parler à Frances de ses problèmes avec Emma et de l’accident mais il s’était résigné. Pour lui ses problèmes étaient les siens, ils ne concernaient que lui et personne d’autre.
*
Frances remonta tranquillement pour aller chez Emma. Elle lui avait promis de passer la voir. Elle admirait le paysage qui se présentait à elle. Les montagnes enneigées éblouies par le soleil, les prés non plus verts mais blancs, cette beauté d’une féerie époustouflante. Ces montagnes s’étendant à perte de vue, indéfinissables, incompréhensibles, si belles et si dangereuses, jamais elle n’aurait pu quitter toute cette magnificence. Elle avait eu beaucoup de chance de rencontrer Paolo qui lui aussi n’aurait pour rien au monde quitté cet endroit. A cet instant Dan occupait son esprit, elle s’inquiétait beaucoup pour lui, d’ailleurs Maria aussi, mais ni l’une ni l’autre ne soufflaient mots. La nervosité de Dan cachait quelque chose, il avait énormément changé ces derniers mois. Sa maigreur de plus en plus frappante terrifiait Frances, en même temps avec toute l’énergie qu’il dépensait à tout concilier, cela était peut-être normal, Frances tentait de se rassurer. A la mort de Caroline, un changement s’était déjà produit en Dan. A elle aussi, Caroline manquait. Tellement de moments et de fous rires partagés avec elle, des secrets échangés, les premières confidences, l'amitié qu’elles auraient sans doute toujours si la vie leur en avait laissé le temps. Par la suite avec la rencontre d’Emma puis avec la naissance de Simon, cela s’était arrangé. A présent tout recommençait. Dan se repliait sur lui-même, se renfermait comme si une barrière ne lui permettait aucune communication, aucune confidence. Frances n’arrivait pas à le faire parler malgré tous ses efforts. Elle savait aussi la jalousie maladive d’Emma à l’encontre de Caroline. De son vivant Caroline lui en parlait beaucoup car cela l’affectait, elle ne comprenait pas le comportement d’Emma. Frances soupçonnait Emma de ressentir toujours cette jalousie et d’en faire subir les conséquences à Dan. Une brise légère se leva. Son attention fut attirée par Nicolas, tombé à genoux dans la neige. Frances le releva et vit qu’il rigolait, sa petite frimousse rougie par le froid. En chœur, elle en fit de même et se mit à rire elle aussi.
Heureusement que tu es là toi, mon cœur ! parvint-elle à articuler. Elle le porta et pressa le pas de peur qu’il ne prenne froid.
Elle arriva chez Emma et apprécia la chaleur de l'appartement. Elles discutèrent toutes les deux tout en buvant un chocolat chaud, tandis que Nicolas et Simon jouaient ensemble après leur goûter. Frances parla de Dan à Emma, mais pour elle tout allait bien....Frances n'insista pas, elle respectait trop son frère pour s'immiscer dans sa vie.
*
Au fil des mois qui passaient, Dan regardait Simon grandir avec émerveillement. Autant Nicolas le
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents