Véies. Les remparts et la porte de la Piazza d Armi - article ; n°1 ; vol.105, pg 221-239
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1993 - Volume 105 - Numéro 1 - Pages 221-239
Paul Fontaine, Véies. Les remparts et la porte de la Piazza d'Armi, p. 221-239. À Véies, la fortification archaïque, de la Piazza d'Armi diffère sensiblement des remparts urbains. Ses particularités topographiques et architecturales sont ici soulignées dans le contexte véien et, plus largement, étrusque. La porte à cour qui s'ouvre dans la muraille est une réalisation de prestige. Cette donnée et l'abandon précoce de la Piazza d'Armi invitent à reconsidérer la fonction de ce petit plateau et de sa fortification. La Piazza d'Armi ne serait pas l'acropole de Véies, comme le pensait déjà M. Torelli. Mais il est possible qu'elle abritait la résidence royale de la cité archaïque. On peut suggérer que la fortification avait alors une valeur essentiellement représentative, comme expression monumentale du siège du pouvoir, la défense de Véies ayant été assurée plus tard, par la construction de l'enceinte urbaine.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 70
Langue Français

Extrait

Paul Fontaine
Véies. Les remparts et la porte de la Piazza d'Armi
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 105, N°1. 1993. pp. 221-239.
Résumé
Paul Fontaine, Véies. Les remparts et la porte de la Piazza d'Armi, p. 221-239.
À Véies, la fortification archaïque, de la Piazza d'Armi diffère sensiblement des remparts urbains. Ses particularités
topographiques et architecturales sont ici soulignées dans le contexte véien et, plus largement, étrusque. La porte à cour qui
s'ouvre dans la muraille est une réalisation de prestige. Cette donnée et l'abandon précoce de la Piazza d'Armi invitent à
reconsidérer la fonction de ce petit plateau et de sa fortification. La Piazza d'Armi ne serait pas l'acropole de Véies, comme le
pensait déjà M. Torelli. Mais il est possible qu'elle abritait la résidence royale de la cité archaïque. On peut suggérer que la
fortification avait alors une valeur essentiellement représentative, comme expression monumentale du siège du pouvoir, la
défense de Véies ayant été assurée plus tard, par la construction de l'enceinte urbaine.
Citer ce document / Cite this document :
Fontaine Paul. Véies. Les remparts et la porte de la Piazza d'Armi. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 105,
N°1. 1993. pp. 221-239.
doi : 10.3406/mefr.1993.1799
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1993_num_105_1_1799PAUL FONTAINE
VÉIES. LES REMPARTS ET LA PORTE
DE LA PIAZZA D'ARMI
Au mois de mars 1917, en attendant la reprise des fouilles au sanc
tuaire de Portonaccio, E. Stefani procéda à quelques sondages sur l'aire de
la Piazza d'Armi. Deux d'entre eux permirent de découvir sur la marge
nord du site une porte et une partie des remparts de l'acropole véienne1
(fig. 1; 2, a-b; 6, a). De nouvelles fouilles italiennes - substantiellement iné
dites - eurent lieu à Piazza d'Armi entre 1968 et 1972; à cette occasion fut
dégagé un nouveau tronçon des remparts, formant un angle avec la mur
aille précédemment mise au jour2 (fig. 2, c).
Si l'on mesure l'importance d'une fortification à son étendue, il est
évident que les remparts urbains de Véies, englobant une superficie de 190
ha3 supplantent largement les murs de Piazza d'Armi. Le plateau de l'acro
pole couvre en effet 6, 9 ha à peine et ses remparts, en supposant qu'ils fo
rmaient une ligne continue sur le périmètre du site, ne devaient guère excé
der 1 km de longueur, contre 9 km env. pour l'enceinte de la ville. La mod
estie relative des vestiges de Piazza d'Armi n'ôte cependant rien à leur
intérêt. On tient là en effet un des plus anciens témoins de l'architecture
militaire étrusque et un des premiers monuments de l'histoire urbanistique
de Véies. À ce double titre, ils méritent sans aucun doute plus d'attention
qu'on ne leur en a réservé jusqu'à présent. Par ailleurs, le réexamen de ces
murs apparaît d'autant plus souhaitable que leur contexte est aujourd'hui
beaucoup mieux connu. L'École anglaise de Rome a livré une excellente
étude de la topographie générale de Véies et de ses remparts urbains, objets
1 E. Stefani, Veto. Esplorazioni dentro l'area dell'antica città, dans NSA, 1922,
p. 390-398, fig. 13-17 et 21.
2 G. Nardi, Repertorio degli scavi e delle scoperte archeologiche nell'Etruria meri
dionale, II (1966-1970), Rome, 1972, p. 65-66, faisant également état d'une nouvelle
fouille complète de la porte; M. Guaitoli, Notizie preliminari su recenti ricognizioni
svolte in seminario, dans Ricognizione archeologica. Nuove ricerche nel Lazio (- Qua-
dlstTopAntRom, 9), Florence, 1981, p. 81-82 et fig. 2; M. Torelli, Veto, la città, l'arx e
il culto di Giunone Regina, dans Miscellanea T. Dohm, Rome, 1982, p. 118.
3 S. Judson et P. Hemphill, dans SE, 49, 1981, p. 195.
MEFRA - 105 - 1993 - 1, p. 221-239. 222 PAUL FONTAINE
de deux campagnes de fouilles stratigraphiques, en 1957 et en 19584.
D'autre part, les fouilles italiennes récentes ont permis de conclure que
l'occupation de la Piazza d'Armi, particulièrement intense entre le VIIIe et
le milieu du VIe siècle, décroît ensuite rapidement pour cesser dans les dé
cennies initiales du Ve siècle, l'acropole perdant désormais sa fonction
d'habitat5. Dans l'état où il s'est figé, l'aménagement interne de ce petit pla
teau remonte, semble-t-il, au tout début de l'époque archaïque6. L'Institut
de topographie antique de Rome en a clarifié le plan7 (fig. 2).
La chronologie absolue des remparts de la Piazza d'Armi n'a mal
heureusement pu être précisée jusqu'ici. Ces murs, on le sait, sont isolés de
l'enceinte urbaine et ils en diffèrent par le matériau et la technique de
construction. L'abandon de l'acropole au début du Ve siècle livre un termi
nus ante quem dont il faut se contenter pour l'instant. Comme on l'a tou
jours pensé depuis l'exploration anglaise de Véies, les remparts de la Piazza
d'Armi sont donc antérieurs aux remparts urbains dont la date, fixée à la
fin du Ve siècle par l'École anglaise8 mais encore discutée, ne peut vraisem
blablement pas être relevée beaucoup plus haut que milieu du Ve siècle
env.*
Les notes que nous dédions ici aux remparts de la Piazza d'Armi, n'ont
aucune prétention d'exhaustivité. Elles résultent d'une reconnaissance per
sonnelle sur le terrain10 et de la relecture des maigres données de fouille pu
bliées, c'est-à-dire essentiellement le rapport de E. Stefani. Nous voudrions
attirer l'attention sur les particularités topographiques et architecturales
des vestiges et proposer, à travers l'analyse de la porte, une interprétation
fonctionnelle de cette fortificazion étrusque.
Les restes de la fortification de Piazza d'Armi s'échelonnent sur 120 m
4 J. B. Ward-Perkins, dans PBSR, 27, 1959, p. 38-79; Id., dans PBSR, 29, 1961,
en particulier p. 3-39; L. Murray Threipland, dans PBSR, 31, 1963, p. 33-73.
5 M. Torelli, op. cit., p. 119.
6 G. Colonna, dans Rasenna. Storia e civiltà degli Etruschi, Milan, 1986, p. 426.
7 M. GuAiTOLi, loc. cit.
8 L. Murray Threipland, loc. cit.
9 C'est-à-dire l'époque où on situe actuellement l'apparition de la céramique
«Internal Slip-ware», qui définit le terminus post quem de l'enceinte. Voir M. Torell
i et I. Pohl, dans NSA 1973, p. 218-220; M. Torelli, Veto, la città, l'arx e il culto di
Giunone Regina, dans Miscellanea T. Dohm, Rome, 1982, p. 120.
10 Au cours de l'hiver 1992, dans le cadre d'un programme de recherche sur les
enceintes étrusques, entrepris sous les auspices de la Fondation A. von Humboldt à
l'Archäologisches Institut de l'Université de Cologne (dir. Prof. Dr. H. von Hesberg)
et avec l'aide du F.N.R.S. (Bruxelles). Nous remercions très cordialement Monsieur
M. Lenoir et l'École française de Rome d'accueillir dans les Mélanges de l'École les
premiers résultats de cette recherche. Illustration non autorisée à la diffusion
Κ) Ni
Fig. 1 - Véies. Plan général (a) et relief de la partie méridionale (b). (D'après J. B. Ward-Perkins, 1959, p. 39, fig. 1
et M. Guaitoli, 1981, p. 80, fig. 1).
Illustration non autorisée à la diffusion 224 PAUL FONTAINE
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 2 - Plan de la Piazza d'Armi (d'après M. Guaitoli, 1981, p. 81, fig. 2).
env. au sommet des pentes qui font face au plateau urbain. Sur le front
nord des murs se dresse la porte, porte principale certainement - et peut-
être unique - de l'acropole puisqu'elle desservait les communications avec
la ville. Sauf à proximité immédiate de la porte, les remparts ne conservent
tout au plus qu'une à deux assises en élévation. Ils présentent une ma
çonnerie sèche en blocs de tuf grisâtre et se composent de deux parements
en appareil rectangulaire pseudo-isodome enserrant un noyau de blocs
plus irréguliers et de terre.
Du petit tronçon isolé à l'est de la porte (fig. 2, a) ne sont visibles que
trois assises, dont deux de fondation. Le mur est épais de 1,72 m. Sur les
deux parements, des boutisses alternent avec les carreaux, suivant une dis
position en quinconce que nous n'avons pas observée à l'ouest de la porte.
Ces boutisses sont grossièrement taillées en forme de coin et pén

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