Baromètre de la pauvreté (Secours populaire)

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• Publié par: Le_Parisien
• Publié le: 11 septembre 2014
• Nombre de lectures: 6 678
• Langue: Français

Extrait

Inégalités
66 % Des françaIs
disent avoir un proche
dans la pauvreté
Situations de survie(Source : Ipsos-SPF 2014)
La pauvreté
s’étend
et s’enracine 
Prendre la mesure d’une crise qui dure.
Le baromètre Ipsos-SPF 2014 (p. 15),
l’analyse des données collectées dans
les permanences du Secours populaire
en 2013 (p. 19)
et les témoignages
ÉDITO Derrière les chiffres, la vie ! recueillis (p. 22)
Le Secours populaire, avec ses bénévoles montrent que, avec et ses partenaires, est sur le terrain, au
quotidien. L’ami de l’association fait ainsi des ressources qui
face aux S.O.S. toujours plus nombreux. Et si
s’amenuisent, une vous aussi, vous nous aidiez à faire reculer la
pauvreté ? Que la lecture de ce sondage vous part croissante de
incite à dire : « C’est trop injuste, je vais faire
quelque chose d’utile. » Vous m’avez compris. D’avance la population en est
merci ! Julien Lauprêtre, président du Secours populaire
réduite à survivre.
Un livret de portraits de personnes
aidées par le Secours populaire a été édité
par l’association. Il est consultable sur
.www secourspopulaire.frleurs proches à ne pas se résigner. Il appelle à
ne pas accepter ces situations, à ne pas consi-Urgence et devoir d’agir
dérer qu’elles sont sans issue. Il appelle à favo-
riser toutes les initiatives permettant de ne
plus penser la pauvreté comme une fatalité.
Il appelle à redresser la tête et à œuvrer col-
En 2014, la précarité se géné- 86 % craindre de voir la pauvreté frapper leurs lectivement et efcacement.
ralise, la peur de l’avenir pour enfants, plus encore que leur propre géné- Ainsi en a-t-il été de la victoire considérable
soi ou pour ses enfants touche des ration. Ces chiffres corroborent l’enquête remportée en 2013 par les Restos du cœur,
couches de plus en plus larges de de 2012 sur les conditions de vie des béné- les Banques alimentaires, la Croix-Rouge et
la population. Les chifres du baro- ficiaires de minima sociaux menée par la le Secours populaire français. De concert avec
mètre Ipsos le confirment : 66 % Direction de la recherche, des études, de l’éva- les populations, ils ont conduit l’Union euro- des personnes interrogées ont un luation et des statistiques (Drees) et publiée péenne à revenir sur sa décision de réduire les
proche qui vit la pauvreté, contre 56 % en 2007. fn juin 2014, comme ils corroborent le rap- moyens fnanciers accordés aux associations,
Pour 29 % d’entre elles, ce sont des membres port 2013-2014 de l’Observatoire national de dans le cadre du Fonds européen d’aide aux
de leur famille. Ces préoccupations leur sont la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes). plus démunis (FEAD), qui permet aux popu-
devenues si familières qu’elles déclarent à Le Secours populaire appelle les lecteurs et lations dans la difculté de disposer de quoi
La rue à la fn de la chute. L’acuité
Bernard Baudin/Le bar Floréal.photographie de la crise exige des engagements forts
et des mesures appropriées que les
associations ne peuvent assurer seules.Malik, 51 ans, Hellemmes-Lille, Olivier Pasquiers/Le bar Floréal.photographie
demandeur d’emploi. « Mon refuge était
un garage froid. Quand le SPF m’a proposé
un logement, je n’y croyais plus. »
manger. Le SPF est fort d’une riche expérience Aussi, le SPF a-t-il choisi une approche enfants ouvre-t-il également le droit pour eux
en la matière. En 1988, il publiait sa première concrète et pragmatique pour combattre au sport, aux vacances, au soutien scolaire.
« Enquête témoignage pauvreté-précarité, les conséquences d’une crise qui perdure et Et cette ouverture de droits va de pair avec la
approche statistique » et relevait que 9 % des contraint des pans toujours plus vastes de la proposition d’agir pour d’autres qui sont dans
personnes interrogées disposaient d’un tra- population à survivre à bas bruit. la difculté, en France ou dans le monde. Elle
vail fxe, que 60 % auraient voulu avoir un tra- va aussi avec la proposition de s’exprimer sur
vail correctement rémunéré, mais refusaient les difcultés ressenties et sur les moyens à invitation à l’action
l’« assistance » ; et que plus de 50 % étaient mettre en œuvre pour s’en sortir. et accès aux droits
endettées à des degrés divers, le loyer grevant En témoigne avec éloquence « Le livre porte-
le budget dans 96,6 % des cas ; enfn, que 90 % Le Secours populaire a rendu public le fait que voix » édité par le SPF, en 2010, qui s’est fait
d’entre elles se restreignaient sur l’alimenta- venir dans ses permanences d’accueil pour l’écho des paroles des personnes accueillies.
tion. Hors ces aspects, elles étaient « comme y chercher de quoi préparer les repas pour Ce livre et ce numéro de Convergence consti-
tout le monde ». Dans le cinquième pays le les siens constituait une porte d’entrée à des tuent des outils précieux pour rencontrer les
plus riche de la planète, c’est dire l’ampleur activités et à l’action bénévole. Ainsi, le fait pouvoirs publics, à tous niveaux, de l’échelle
du féau. de recevoir des produits alimentaires pour les de la commune à celle de l’Europe, mais aussi la huitième vague du baromètre ipsos/
secours populaire français Les Français
que nous venons de réaliser a été l’occasion et la pauvreté de reprendre une série d’indicateurs que nous
avions testés pour la première fois en 2007. Sept ans après, les
Baromètre Ipsos réponses obtenues permettent de mesurer l’ampleur et l’impact
pour le Secours
de la crise économique qui a touché la France. Plus nombreux populaire français
à avoir eux-mêmes expérimenté la pauvreté à un moment de Peur de voir ses enfants basculer dans
la précarité, renoncement aux soins et à leur vie (35 % en ont fait la dure expérience, contre 30 % avant
une alimentation équilibrée, incapacité
la crise), les Français sont aussi davantage entourés par des à épargner... Autant de symptômes d’un
malaise qui, comme le révèlent les résultats personnes qui vivent des situations difficiles : 66 % ont au moins
de ce baromètre, frappe, depuis la crise de
un proche qui connaît une situation de pauvreté (contre 56 % 2007, de plus en plus de Français.
en 2007). Pour une proportion significative de la population
française, il est aujourd’hui très difficile de boucler ses fins de
mois et le « reste à vivre » (une fois qu’on a payé toutes ses
dépenses contraintes) est limité. L’épargne apparaît alors comme Le seuil de pauvreté
un luxe inaccessible, ce qui renforce la vulnérabilité face aux
aux yeux des Françaisaléas de la vie. Ces problèmes financiers ont des conséquences
très concrètes : la grande difficulté pour nombre de Français de Question 1
se faire soigner en est un terrible exemple. En 2014, 18 % des
Pour vous, en dessous de
Français déclarent ainsi qu’ils ont déjà dû tout simplement quel revenu net par mois
une personne seule peut être renoncer à une consultation chez un dentiste, en raison de son
considérée comme pauvre dans
coût. C’est 5 points de plus qu’en 2008. Si les Français sont un pays comme la France ?
toujours très anxieux quant à l’avenir de leurs enfants, ils se Moins de 800 euros. . . . . . . . . . . . . 16 %
montrent, cette année, un peu moins inquiets pour eux-mêmes. Entre 800 et 999 euros . . . . . . . . . . 16 %
Espérons que ce sont les prémisses d’une reprise de la confiance 1 000 euros. . . . . . . . . . . . . . . . . . .24 %
qui sera confirmée dans les prochaines éditions du baromètre. Plus de 1 000 euros. . . . . . . . . . . . . 40 %
Amandine Lama, directrice d’études Ne se prononce pas. . . . . . . . . . . . . . 4 %
au département politique et opinion, Ipsos Public Afairs Question ouverte, réponses spontanées
Situations perçues 86 % comme un état des partenaires économiques, financiers, des français interrogés
culturels, éducatifs… pour leur faire part de disent craindre de de pauvreté
notre action et les inviter à agir aussi avec voir la pauvreté frapper
une intensit&