Échanges d influences dans les chancelleries souveraines du Moyen Âge, d après les types des sceaux de majesté - article ; n°2 ; vol.112, pg 192-220
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Échanges d'influences dans les chancelleries souveraines du Moyen Âge, d'après les types des sceaux de majesté - article ; n°2 ; vol.112, pg 192-220

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1968 - Volume 112 - Numéro 2 - Pages 192-220
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Monsieur Robert-Henri Bautier
Échanges d'influences dans les chancelleries souveraines du
Moyen Âge, d'après les types des sceaux de majesté
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 112e année, N. 2, 1968. pp. 192-
220.
Citer ce document / Cite this document :
Bautier Robert-Henri. Échanges d'influences dans les chancelleries souveraines du Moyen Âge, d'après les types des sceaux
de majesté. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 112e année, N. 2, 1968. pp. 192-
220.
doi : 10.3406/crai.1968.12243
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1968_num_112_2_12243COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 192
•*•
MM. Paul Demiéville et Edouard Salin interviennent après
cette communication.
SÉANCE DU 24 MAI
PRESIDENCE DE M. HENRI-CHARLES PUECH
Le Président a le très grand regret de faire part à l'Académie
du décès survenu cette nuit de M. André Piganiol, académicien
ordinaire.
L'éloge du défunt sera prononcé à une séance ultérieure.
L'ordre du jour appelle la désignation du délégué et du délégué
adjoint de l'Académie à l'Union académique internationale pour la
session de 1968 en remplacement de M. Charles Samaran, empêché
d'y assister, et de M. André Piganiol, décédé.
L'Académie, à l'unanimité des membres présents, désigne le
R. P. Jean Festugière et M. Pierre Courcelle.
M. Robert-Henri Bautier fait, sous le patronage de M. Charles
Samaran, une communication intitulée : Échanges d'influences
dans les chancelleries souveraines du Moyen Age, d'après les types
des sceaux de majesté.
COMMUNICATION
échanges d'influences
dans les chancelleries souveraines du moyen âge,
d'après les types des sceaux de majesté,
par m. robert-henri bautier.
C'est en étudiant de front les actes des diverses chancelleries et
des différentes époques que les maîtres de la Diplomatique, sous
l'Ancien Régime, ont fait progresser leur discipline : sans négliger
les travaux portant plus particulièrement sur telle ou telle catégorie
d'actes, ils donnaient la priorité à la Diplomatique générale, espé
rant ainsi dégager des règles de critique d'une valeur universelle.
Mais, si un Giry consacrait encore la plus grande partie de son
Manuel à la Diplomatique générale, on n'a plus guère conçu, au cours
du xixe siècle, de progrès que par la voie de travaux aussi précis
que possible menés dans d'étroites limites de temps et de lieux : on
a donc étudié avec prédilection dans chacun des pays les actes de
tel souverain, de tel prince, de tel évêché ou de tel évêque. Loin de CHANCELLERIES SOUVERAINES DU MOYEN ÂGE 193
moi l'idée de critiquer cette méthode analytique qui seule a permis
de donner à la Diplomatique cette assiette scientifique qui est
aujourd'hui la sienne. Mais sans doute le temps est-il venu d'en
revenir à des vues plus synthétiques et, en particulier, à des études
d'évolution comparée, désormais rendues possibles par les dévelop
pements de la science. De tels travaux, presque totalement négligés
— mis à part en France l'admirable synthèse, vigoureuse mais
parfois discutable, d'Alain de Boiiard sur l'acte privé — seraient,
à notre avis, de nature à rendre à la Diplomatique les plus grands
services en lui ouvrant les larges horizons qui actuellement lui font
gravement défaut. C'était également l'opinion de Georges Tessier
qui m'avait encouragé très vivement à présenter à l'Académie la
présente communication. Puisque la fatalité a voulu qu'il ne fut
plus là pour la patronner comme il en avait l'intention, me soit
permis de rendre ici à la mémoire de mon maître l'hommage très
respectueux qui lui est dû.
Les échanges d'influences dans les chancelleries médiévales
devront être, à mes yeux du moins, un des éléments essentiels du
programme de la Commission internationale de Diplomatique,
actuellement en cours d'organisation. Or aujourd'hui, dans ce
domaine, on ne peut guère signaler que l'étude, fort importante,
que le regretté diplomatiste belge Paul Bonenfant a consacrée à
l'influence de la chancellerie byzantine sur les actes de Charlemagne
et de ses successeurs1 : imitation de la titulature impériale, intro
duction de l'indiction dans la date, apparition du bullement des
actes solennels et souscription par le mot Legimus, autographe
et écrit au cinabre. Mais par la suite, que de coïncidences révéla
trices pourraient être faites : c'est en 857 que l'expression regiae
dignitatis notarius ou cancellarius paraît à la chancellerie de
Lothaire n2 ; elle se retrouve en 860 sous Charles le Chauve3. C'est
en 888 que Bérenger ier, en Italie, nomme pour la première fois à
l'archicancellariat le titulaire d'un évêché4 ; en 892, Eudes fait de
même5. Eudes aussi emprunte à la chancellerie de son prédécesseur
1. Paul Bonenfant, L'influence byzantine dans les diplômes des Carolingiens, dans
les Mélanges Henri Grégoire, t. III (Annuaire de l'Institut de philologie et d'histoire
orientales et slaves, t. XI, 1951).
2. Ce titre et celui de regiae dignitatis archicancellarius apparaît avec le chancelier
Ercamboldus (Miihlbacher, n08 1280, 1300, 1305) et devient courant sous le
Grimbland, 866-869 ; cf. H. Bresslau, Handbuch der Urkundenlehre, t. I, p. 391 et n. 1.
3. C'est le titre que prend Gauzlenus, l'un des principaux notaires de Charles le Chauve
et futur archichancelier lorsqu'il souscrit les actes 219, 229, 230 et 232 du Recueil des
actes de ce roi par G. Tessier, ainsi que le diplôme synodal de Pitres du 25 juin 861
(Tardif, Cartons des rois, n° 179, p. 112).
4. Cf. Bresslau, op. cit., p. 392 et 402.
5. Ce fut d'abord l'évêque de Paris, Askericus ; après lui furent archichanceliers
l'évêque d'Autun Adalgarius, puis l'archevêque de Sens Gautier ; cf. R.-H. Bautier,.
Recueil des actes d'Eudes..., p. xxv sq. COMPTES RENDUS DE L*ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 194
Charles le Gros l'usage, jusque là germanique, de dater les actes de
l'année de l'Incarnation1 ; mais, par la suite, cette pratique ayant été
abandonnée, on est amené à constater que le roi Lothaire la reprend
en 9672, moins de quatre ans après que la chancellerie pontificale
en ait pris l'initiative3.
Une foule de faits diplomatiques ne sont explicables que si on
les met en relation à travers les chancelleries. En effet, les chancell
eries ottonienne, pontificale, royale française — pour ne citer que
celles-là — ont exercé tour à tour une influence considérable sur les
autres chancelleries, tant souveraines que seigneuriales ou ecclé
siastiques. Sans parler de parallélismes évidents dans l'organisation
même de la chancellerie, il suffit de rappeler combien, par exemple,
l'écriture des bulles pontificales, la formule de datation « Data per
manum... », la disposition des souscriptions cardinalices en colonnes,
la rota, la bulle papale de plomb ont profondément marqué les actes
d'une large partie de l'Europe. De même, le style de Pâques, la liste
des grands officiers de la couronne, les caractères externes des actes
royaux français et, au xive siècle, les lettres « De par le roy », peuvent
se suivre à la trace à partir de la France capétienne et jusqu'en
Europe centrale. Les formules des actes notariés italiens passent les
Alpes, tandis qu'on peut retracer, à travers toute la France du
milieu du xme siècle, le développement du sceau de juridiction et
l'essor de l'acte de juridiction gracieuse publique.
Nous ne pouvons ici, dans le temps très bref d'une communication,
tenter de jeter la lumière sur chacun de ces points qui demanderait
étude technique et justification. Nous ne prendrons qu'un exemple
de ces échanges d'influences, le type des sceaux de majesté ; car il
s'agit de la manifestation la plus visible de l'acte solennel des sou
verains. Et, puisque ce domaine regarde aussi, d'un autre point de
vue, l'histoire de l'art, qu'on veuille bien noter qu'il s'agit d'un ter
rain tout spécia

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