Nouvelles recherches sur Jacques Cœur - article ; n°1 ; vol.103, pg 62-74
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1959 - Volume 103 - Numéro 1 - Pages 62-74
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Constantin Marinesco
Nouvelles recherches sur Jacques Cœur
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 103e année, N. 1, 1959. pp. 62-
74.
Citer ce document / Cite this document :
Marinesco Constantin. Nouvelles recherches sur Jacques Cœur. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, 103e année, N. 1, 1959. pp. 62-74.
doi : 10.3406/crai.1959.10988
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1959_num_103_1_10988COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 62
moderne et de Persan déclarées vacantes à l'École nationale des
Langues orientales vivantes, par arrêté du 8 décembre 1958. Il
demande à l'Académie de lui présenter deux candidats à ces chaires.
Ces présentations seront inscrites à l'Ordre du jour de la prochaine
séance.
M. Clovis Brunel fait connaître que la Commission du Prix de
La Grange a décidé d'attribuer le prix en 1959 à la Société des anciens
textes français.
M. Clovis Brunel fait connaître que la Commission du Prix
Honoré Chavée a décidé d'attribuer le prix en 1959 à Mme S. Escof-
fier pour son ouvrage La rencontre de la langue d'oïl, de la langue
d'oc et du franco-provençal entre Loire et Allier, limites phonétiques
et morphologiques et remarques sur le lexique d'une zone marginale
aux confins de la langue d'oïl, de la langue d'oc et du franco-provençal.
M. Clovis Brunel fait connaître que la Commission du Prix de
La Fons Melicocq a décidé d'attribuer le prix en 1959 à la Société
des Antiquaires de Picardie.
Acte est donné de ces trois communications.
M. Constantin Marinesco expose à l'Académie ses nouvelles
recherches sur Jacques Cœur.
COMMUNICATION
NOUVELLES RECHERCHES SUR JACQUES «EUR,
PAR M. CONSTANTIN MARINESCO.
Je m'excuse de rappeler qu'à trois reprises, en 1949, 1950 et 1953,
j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie les résultats de mes
recherches sur l'Argentier de Charles vu en partant, principalement,
d'un nombre assez considérable de documents inédits que j'ai pu
découvrir, lors de plusieurs campagnes d'investigations dans les
archives de Barcelone, Madrid et Valence. Je ne dois pas oublier
d'ajouter que d'autres renseignements fournis par les archives fran
çaises et le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale
sont venus compléter ma documentation espagnole.
L'activité multiforme de Jacques Cœur (marchand, financier,
personnage mêlé à la vie politique de son temps), ses relations inter
nationales d'affaires et autres, rendent complexes et, partant, diffi
ciles les recherches destinées à reconstituer une carrière qu'on peut
qualifier de prodigieuse.
En recevant chez lui, un jour, le vaillant chevalier Jacques de
Lalaing, auquel il offrait ses services, Jacques Cœur lui dit : « ... il
n'est guères de royaumes ni de provinces où je n'aie mes changes... »*.
1; Georges Chastellain, Chronique du bon chevalier mess ire Jacques de Lalain, édition
J. Ai Buchon dans Collection des chroniques nationales françaises, Paris, 1825, p. 184. NOUVELLES RECHERCHES SUR JACQUES CŒUR 63
Sans me flatter de connaître très exactement tous les royaumes et
toutes les provinces auxquels faisait allusion l'Argentier, j'ai cru
bien faire de procéder à une enquête dans les archives et les bibli
othèques où j'espérais qu'il y aurait encore des traces de son activités
Si les résultats concernant l'Ecosse, l'Angleterre, les Pays-Bas, le
Portugal, Palma de Majorque, Alicante, Pampelune, Venise, Mess
ine, Raguse et, enfin, Malte, ont été, jusqu'à présent du moins*
décevants, j'ai eu plus de chance, tout d'abord à Barcelone — une
fois encore, — à Gênes, à Païenne et à Genève. J'ajouterai aussi
quelques renseignements — assez modestes — puisés dans ce qui est
resté des archives de Naples, après leur incendie par les Allemands
en 1943.
Je dois préciser qu'en dehors de mes recherches personnelles, de
nouvelles données sur le procès de Jacques Cœur viennent d'être
recueillies en France, plus précisément aux Archives de la Loire,
grâce à M. Roger Guillot, professeur à l'École militaire préparatoire
d'Autun. En effet, M. Guillot y a trouvé une copie des interrogat
oires auxquels fut soumis l'Argentier, copie faite entre 1461 et
1464, à l'instigation des enfants de Jacques Cœur. Cet important
document nous livre des précisions remarquables sur la manière
dont fut mené le procès1. J'y reviendrai.
Il va de soi que je ne vais pas reprendre l'examen des faits que
j'ai présentés dans mes études antérieures concernant l'Argentier
de Charles vu (elles ont été publiées dans la Revue historique, les
Mélanges Louis Halphen et Lucien Febvre ; je dois ajouter qu'après
ces trois communications à l'Académie des Inscriptions, j'ai publié
en 1953, à Barcelone, un mémoire intitulé : Alfonse le Magnanime
protecteur d'un rival du commerce catalan: Jacques Cœur. Pourquoi ?)„
Je rappellerai simplement, pour une meilleure compréhension
de ce que je vais présenter, que les documents catalans m'ont permis
de préciser les relations d'affaires et d'ordre politique entre l'Argent
ier et Alfonse v d'Aragon, roi de Naples, et les membres de sa
famille, et de montrer qu'une partie de la flotte de Jacques Cœur
avait été construite dans tel arsenal d'un des territoires appartenant
au souverain espagnol, lequel — c'est infiniment probable — était
coïntéressé dans les entreprises commerciales de l'Argentier.
Penchons-nous tout d'abord sur les précisions fournies par mes
nouveaux documents et le rôle politique joué à l'étranger par Jacques
Cœur. C'est une galère de ce dernier qui transporta en 1446 l'ambas-
1. Très obligeamment, M. R. Guillot m'a permis de prendre connaissance de son travail
dactylographié : Recherches sur Jacques Cœur, d'après les Archives du duché de Roannais,
Saint-Ëtienne, 1955 (Mémoire pour diplôme d'études supérieures, Faculté des Lettres
de Lyon). COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 64
sade dépêchée à Alexandrie par le grand maître de l'ordre de Saint-
Jean de Jérusalem, ayant, à l'époque, son siège à Rhodes. Abandonné
par l'Occident, le chef des Hospitaliers se vit forcé de conclure la
paix avec le Soudan mamelouk1 et si on tient compte des excellentes
relations, assez bien connues, du chef musulman avec Jacques Cœur,
on peut deviner facilement le rôle qu'a pu jouer l'Argentier dans les
pourparlers qui amenèrent la paix entre le grand maître et les Arabes
d'Egypte. Peu de temps après, nous voyons mêlé de
près aux affaires de Gênes qui sont alors d'une extrême complication.
Les faits concernant les remous qui agitaient la grande cité ligure
sont grosso modo assez bien connus, grâce aux pages toujours valables
que lui consacra Du Fresne de Beaucourt dans sa classique Histoire
de Charles vil. Rappelons simplement que Gênes était convoitée
en même temps par le roi de France, par le Dauphin, le futur
Louis xi, et par Alfonse d'Aragon2.
Mais le nombre des compétiteurs vient d'augmenter d'une unité
grâce aux recherches entreprises aux Archives d'État de Milan par
l'érudit belge M. Armand Grunzweig, lequel a pu mettre à nu les
manœuvres d'Isabelle, duchesse de Bourgogne, troisième femme de
Philippe le Bon, afin de faire de Gênes un apanage pour son fils,
Charles de Charolais, le futur Charles le Téméraire3.
J'ai eu l'agréable surprise de découvrir, à la Bibliothèque natio
nale de Madrid et aux Archives de la Couronne d'Aragon de Barcel
one, la correspondance échangée entre Charles vu et Alfonse v au
sujet de cette ville. La missive du roi de France adressée à l'Espa
gnol (une copie rédigée en catalan) fait savoir qu'il entendait récu
pérer Gênes comme lui appartenant de droit. Comme il avait cru
comprendre que certaines personnes étaient opposées à ces projets
(l'allusion à Alfonse v, lequel soutenait le parti des Adorai4, est on
ne peut plus claire), il demandait à ce dernier de préciser ses inten
tions. La

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