Un habitat et un dépôt d objets métalliques protohistoriques découverts dans le lit de l Hérault à Agde (note d information) - article ; n°1 ; vol.149, pg 371-394
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Un habitat et un dépôt d'objets métalliques protohistoriques découverts dans le lit de l'Hérault à Agde (note d'information) - article ; n°1 ; vol.149, pg 371-394

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 2005 - Volume 149 - Numéro 1 - Pages 371-394
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2005
Nombre de lectures 53
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Madame Annie Dumont
Monsieur Philippe Moyat
Un habitat et un dépôt d'objets métalliques protohistoriques
découverts dans le lit de l'Hérault à Agde (note d'information)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 149e année, N. 1, 2005. pp. 371-
394.
Citer ce document / Cite this document :
Dumont Annie, Moyat Philippe. Un habitat et un dépôt d'objets métalliques protohistoriques découverts dans le lit de l'Hérault à
Agde (note d'information). In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 149e année, N. 1,
2005. pp. 371-394.
doi : 10.3406/crai.2005.22859
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_2005_num_149_1_22859NOTE D'INFORMATION
UN HABITAT ET UN DÉPÔT
D'OBJETS MÉTALLIQUES PROTOHISTORIQUES
DÉCOUVERTS DANS LE LIT DE L'HÉRAULT A AGDE,
PAR M. PHILIPPE MOYAT, Mme ANNIE DUMONT, M. STÉPHANE VERGER
ET M. JEAN-FRANÇOIS MARCOTTI, Mme SANDRA GRECK,
M. THIERRY JANIN
Le site de La Motte se trouve sur la commune d'Agde, dans le
lit du fleuve Hérault, à 5 kilomètres de son embouchure, près du
point de raccordement du Canal du Midi au chenal naturel.
Découvert en 2003 au cours d'une prospection subaquatique
effectuée sur cette portion du cours d'eau1, le site est conservé à
une profondeur comprise entre 4 et 6 mètres. Une importante
concentration de vestiges de différentes périodes (Âge du
Bronze, Âge du Fer, période gallo-romaine) est visible dans une
bande longue d'environ 200 mètres et large d'une trentaine de
mètres, localisée entre la rive droite et le milieu du chenal, en
amont et en aval de l'embouchure du canal du Midi. Une cam
pagne de prospection menée en février 2004 a concerné plus par
ticulièrement la zone située en amont du canal, où sont
concentrés des vestiges de la fin de l'Âge du Bronze2.
Un habitat protohistorique près de l'embouchure de l'Hérault
Le site est, en cours d'érosion et les vestiges affleurent à la
surface du sédiment. Un relevé précis de tous les éléments
visibles sur le fond du chenal a été effectué sur une surface de
228 m2. Parmi les vestiges recensés, on note la présence de bois
1. Ph. Moyat et C. Tourette, Découverte d'un site protohistorique dans le fleuve Hérault
(prospection-évaluation), janvier 2003, site de La Motte, Agde, rapport de prospection
déposé au S.R.A. Languedoc-Roussillon et au D.R.A.S.S.M., 2003.
2. Ph. Moyat, A. Dumont et J.-F. Mariotti, Rapport de prospection subaquatique et
bathymétrique dans le fleuve Hérault, commune d'Agde (Languedoc-Roussillon). Site de la
Motte, février et avril 2004, rapport déposé au S.R.A. Languedoc-Roussillon et au
D.R.A.S.S.M.,2004. COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 372
d'architecture (pieux plantés), de céramique, de faune et de
matériel de mouture (meules), dont l'abondance et la répartition
indiquent la présence d'un habitat protohistorique. Cependant, la
surface prospectée n'est pas suffisamment étendue pour livrer
des plans de maisons et comprendre l'agencement de cet
ensemble. La seule organisation spatiale qui ressort très nette
ment de l'examen du plan de répartition des bois consiste en
deux lignes de pieux parallèles, orientées sud-est/nord-ouest, avec
des pieux de plus gros diamètre dans la ligne située du côté du
chenal, c'est-à-dire à l'est, et des pieux de plus petite dimension
pour la ligne localisée du côté de la rive droite.
Les pieux en bois de chêne caducifolié sont majoritaires. Les
pieux en orme et en saule sont également abondants, mais de
dimension plus réduite. Les essences minoritaires (aulne, chêne
vert, frêne, érable et merisier) ont été identifiées pour des pieux
de plus petit diamètre. Le plan de répartition des vestiges fait res
sortir des concentrations de pierres (basalte), qui sont liées aux
structures sans que l'on puisse en déterminer la fonction précise
(assainissement des sols, solins de base de sablières, vestiges de à pierres chauffées ?). La céramique a fait l'objet d'un
ramassage de surface afin que l'on dispose d'un échantillon pour
étude et datation. Ce lot est directement comparable aux séries
habituellement découvertes sur les sites de la fin de l'Âge du
Bronze languedocien.
En avril 2004, un relevé bathymétrique a concerné 200 mètres
linéaires de chenal dans le secteur prospecté. Cette vision en
courbes de niveau de la configuration actuelle du fond du fleuve
englobe largement la zone traitée en plongée, et montre très net
tement que le site se trouvait sur un haut-fond. Elle fait égale
ment ressortir une limite possible de l'ancienne berge du côté de
la rive droite. On ne connaît pas la configuration précise de cette
partie du fleuve pendant la Protohistoire et à partir des données
dont on dispose actuellement3, deux hypothèses sont envisa
geables.
3. P. Ambert, « La branche orientale du delta de l'Hérault ou de l'insularité du volcan
d'Agde à l'époque gréco-romaine. Hypothèses archéologiques et données géologiques »,
dans Sur les pas des Grecs en Occident, Études massaliètes 4, Marseille, 1995, p. 105-112 ; Id.,
« Géologie et géomorphologie des pays de l'étang de Thau et de la basse vallée de l'Hé
rault », dans M. Lugand et I. Bermond (dir.), Agde et le Bassin de Thau, Carte archéologique
de la Gaule 34/2, Paris, 2001, p. 48-57. UN HABITAT DU FLEUVE HÉRAULT 373
1. Si le chenal principal de l'Hérault existait déjà dans une
configuration proche de celle que l'on connaît aujourd'hui, mais
dans ce cas sans doute plus large et avec un tracé plus irrégulier,
on peut penser que le site se trouvait sur une berge basse ou un
haut-fond exondé en période d'étiage et inondé en cas de crue,
voire, peut-être, sur une île. Cette position n'aurait rien de surpre
nant : la fin de l'Âge du Bronze voit un développement important
de l'occupation des rivages des lacs alpins avec une architecture
adaptée à ces milieux humides. Dans la vallée de la Saône, la
découverte d'habitats en bien des points comparables à ceux des
rivages lacustres prouve que les vallées fluviales ont également
été concernées par l'occupation de ces zones a priori inhospital
ières car inondables4. Entre autres, l'occupation de ces milieux a
sans doute été favorisée par un épisode climatique relativement
sec mis en évidence pour la fin de l'Âge du Bronze, notamment
en Allemagne, en Suisse et dans le Jura.
2. Le site de La Motte pouvait aussi se trouver dans une zone
lagunaire, sur une portion de terre en légère surélévation, mais
pas forcément hors d'eau en permanence. Là encore, cette hypo
thèse est tout à fait envisageable :.des occupations protohisto
riques en milieu lagunaire sont recensées dans la région proche,
sur l'étang de Thau5. Près de l'embouchure de l'Hérault existait
une zone marécageuse, lentement atterrie par les crues du fleuve,
mais on ne connaît pas l'extension exacte de la lagune holocène
et l'étude des forages disponibles atteste l'existence d'un plan
d'eau largement ouvert sur la mer, à une période qui reste à
déterminer. Le forage du pont d'Agde, localisé non loin du site de
La Motte, montre une succession de formations lagunaires et flu-
viatiles6. Il est pour l'instant impossible de dépasser ce stade de la
réflexion, mais on entrevoit le potentiel du gisement de La Motte
pour compléter nos connaissances sur l'évolution de l'environne
ment et sur l'occupation humaine de cette portion de vallée.
4. L. Bonnamour, « L'habitat Bronze final du Gué des Piles à Chalon-sur-Saône
(S.-et-L.) : étude archéologique », Gallia Préhistoire 31 (1989), p. 159-189.
5. F. Leroy, « Sites lagunaires du Languedoc au Néolithique et à l'Âge du Bronze », dans
J. L'Helgouach et J. Briard (éd.), Systèmes fluviaux, estuaires et implantations humaines de la
Préhistoire aux grandes invasions, Actes du 124e congrès national des Sociétés historiques et
scientifiques, Nantes, 1999, Paris, 2001, p. 229-239.

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