Biographie universelle ancienne et moderne/PEROTTI (Nicolas)
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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843Tome 32 page 512 à 513PEROTTI (Nicolas)PEROTTI (Nicolas), célèbre grammairien, était né en 1430 à Sassoferrato, petite ville sur les confins de l’Ombrie et de la Marched’Ancône, d’une famille qui se prétendait alliée à la maison de Levis, Envoyée dans sa jeunesse à l’académie de Bologne, il reçutdes leçons de Nicolas Volpe, de Vittorino de Feltre ; et il fit de rapides progrès sous ces habiles maîtres. Le défaut de fortunel’obligea d’accepter une chaire dans cette même académie qui venait d’être témoin de ses premiers succès. Il y professa la[1]rhétorique et la poésie (1) d’une manière si brillante que le sénat de Bologne le choisit en 1452 pour haranguer l’empereur FrédéricIII à son passage dans cette ville. La jeunesse de l’orateur et ses talents précoces intéressèrent Frédéric, qui l’honora de la couronnepoétique et lui fit expédier des lettres de conseiller impérial. Perotti adressa la même année au pape Nicolas V la traduction des cinqpremiers livres de Polybe, les seuls que l’on connût alors, et le pontife lui accorda une gratification pour l’encourager à continuer cegenre de travail. Ce fut peu de temps après qu’il se rendit à Rome ; il y fut accueilli par le savant Bessarion, qui le combla detémoignages d’affection et contribua beaucoup à son avancement. Apostolo Zeno prétend que Perotti ne vint à Rome qu’en 1458 ;[2]mais un bref du pape Calixte III du 8 juillet 1456 (2) prouve qu’à cette ...

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Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 Tome 32 page 512 à 513
PEROTTI (Nicolas)
PEROTTI (Nicolas), célèbre grammairien, était né en 1430 à Sassoferrato, petite ville sur les confins de l’Ombrie et de la Marche d’Ancône, d’une famille qui se prétendait alliée à la maison de Levis, Envoyée dans sa jeunesse à l’académie de Bologne, il reçut des leçons de Nicolas Volpe, de Vittorino de Feltre ; et il fit de rapides progrès sous ces habiles maîtres. Le défaut de fortune l’obligea d’accepter une chaire dans cette même académie qui venait d’être témoin de ses premiers succès. Il y professa la [1] rhétorique et la poésie (1)d’une manière si brillante que le sénat de Bologne le choisit en 1452 pour haranguer l’empereur Frédéric III à son passage dans cette ville. La jeunesse de l’orateur et ses talents précoces intéressèrent Frédéric, quil’honora de la couronne poétique et lui fit expédier des lettres de conseiller impérial. Perotti adressa la même année au pape Nicolas V la traduction des cinq premiers livres de Polybe, les seuls que l’on connût alors, et le pontife lui accorda une gratification pour l’encourager à continuer ce genre de travail. Ce fut peu de temps après qu’il se rendit à Rome ; il y fut accueilli par le savant Bessarion, qui le combla de témoignages d’affection et contribua beaucoup à son avancement. Apostolo Zeno prétend que Perotti ne vint à Rome qu’en 1458 ; [2] mais un bref du pape Calixte III du 8 juillet 1456 (2)prouve qu’à cette époque il remplissait les fonctions de secrétaire apostolique et que ses services lui avaient déjà valu le titre de comte du palais de Latran. Les devoirs que lui imposait cette place n’empêchèrent pas Perotti de donner des leçons publiques sur la langue latine. Il prit Martial pour sujet, moins pour éclaircir les passages obscurs de cet auteur que pour avoir l’occasion de contredire Domit. Calderino, dont le caractère lui avait déplu (voy. Alexand. ab Alexandro, lib. 4, 21). Il fut nommé en 1458 archevêque de Siponto ou de Manfredonia, dans la Pouille ; mais ses talents le rendaient nécessaire à Rome, et il fut autorisé à se reposer sur un vicaire de l’administration de son diocèse. Perotti eut part à toutes les affaires importantes traitées de son temps ; il fut pourvu en 1465 du gouvernement de l’Ombrie et en 1474 de celui de Pérouse. Mais les hautes fonctions dont il était revêtu ne ralentirent point son ardeur pour les lettres. Il passait tous les moments qu’il pouvait dérober aux affaires dans la petite île de Centipera, près de Sassoferrato, qu’il s’était plu à embellir et à laquelle il avait donné le nom de Fugicura. Il y avait formé une bibliothèque, qu’il orna des bustes des hommes les plus célèbres, et donna ainsi à Paul Jove l’idée de sa galerie (voy.Giovio). Ce fut dans cette retraite que Perotti mourut, le 13 décembre 1480. Torquato Perotti, qui se flattait d’une origine commune avec l’archevêque de Manfredonia, lui fit élever en 1623 un monument dans la principale église de Sassoferrato, avec une inscription très [3] honorable, mais qui manque d’exactitude (3). On a répété, d’après Paul Jove, que Perotti fit perdre la tiare à Bessarion, dont il était le conclaviste, pour n’avoir pas voulu permettre qu’on l’interrompît dans ses études : cette anecdote est suspecte (voy. BESSARION). Les bibliothèques d’Italie possèdent un grand nombre de harangues, de lettres et d’autres opuscules de Perotti, dont [4] Apostolo Zeno a recueilli les titres avec son exactitude ordinaire (1), dans l’ouvrage cité à la fin de l’article. Outre la traduction de [5] Polybe, souvent réimprimée, mais dont l’édition de Rome, 1473, est une rareté typographique (2), du Discours de Basile sur l’envie, du Serment d’Hippocrate, etc., on a de cet écrivain :
e [6] 1Rudimenta grammaticesqui eut un tel succès,, Rome, 1473, in-fol. C’est la première édition de cette grammaire latine (3) qu’elle fut réimprimée quatre fois à Rome dans l’espace de trois ans, et qu’il s’en fit dix à douze éditions dans le reste de l’Italie et à Paris avant la fin du siècle. Erasme l’a citée avec éloge ; mais elle n’est plus recherchée aujourd’hui que par les curieux.
e 2In C. Plinii secundi proemium. commentariolus; c’est la préface de l’édition que Perotti publia, en 1473, de l’Histoire naturelle de Pline. Il se proposait d’établir la supériorité de son édition sur celle que J. André, évêque d’Aleria, avait donnée en 1470 ; mais quoiqu’il y ait relevé vingt-deux fautes d’impression, elle n’en est pas moins regardée comme infiniment plus correcte et offrant un texte plus pur que l’édition de Perotti (voy. PLINE).
e 3Oratio pro régis Romanorum Frederici jucunda receptione, ex parte communitatis Bononiensis. Cette harangue a été insérée dans l’édition de 1475 de la Margarita poetica d’Alb. d’Eyb (voy. ce nom).
e 4Cornucopia sive commentaria linguae latinae. Cet ouvrage, le plus important de ceux qu’a laissés Perotti, n’est pas un dictionnaire, comme on pourrait le croire d’après le titre, mais un commentaire sur le livre des Spectacles et le premier des Epigrammes de Martial. Il paraît que Perotti avait renoncé à terminer l’explication d’un poëte si rempli d’obscénités et qu’il ne destinait point son travail au public. Ce fut Pirro Perotti, son neveu, qui le fit imprimer à Venise en 1489, in-fol., avec des additions et une préface qui contient quelques détails assez intéressants. L’explication des passages licencieux appartient uniquement à l’éditeur, qui en convient lui-même. Cette première édition est très rare ; mais les curieux recherchent davantage celles qui sont sorties des presses des Almdes Tenise, 1499, 1513 et 1526, in-fol. Il y a beaucoup de recherches et d’érudition dans cet ouvrage ; il n’est cependant pas exempt d’erreurs. J. Parrhasius en a relevé plusieurs dans son livre De rebus per epistolam quœsitis (lett. 37). Scriverius découvrit le premier que Perotti avait inséré dans son commentaire (sur l’épigramme 87) une fable qui ne différait que par quelques mots de celle de Phèdre :Arbores in tutela deorum ;mais loin d’accuser l’auteur moderne de plagiat, il en tira la conséquence que les fables que nous avons sous le nom de Phèdre n’étaient pas l’ouvrage de l’affranchi d’Auguste. Dans un voyage. qu’il fit en Italie, d’Orvïlle trouva à la bibliothèque Ambrosienne un manuscrit autographe de Perotti qui, parmi plusieurs fables imitées d’Esope, d’Avienus, etc., en contenait plusieurs de Phèdre ; et il adressa uneNoticesur ce recueil à Burmann, qui l’a insérée dans la préface de l’édition de Phèdre, Leyde, 1727 (voy. BURMANN). On peut donc conjecturer avec assez de vraisemblance que. Perotti avait cru pouvoir sans inconvénient s’approprier les fables de l’auteur ancien, restées jusqu’alors inconnues. Néanmoins quelques critiques ont mieux aimé prétendre que l’archevêque de Manfredonia est le véritable auteur des fables attribuées à Phèdre, et J.-F. Christ, entre autres (voy.. CHRIST), a publié une savante dissertation pour établir ce sentiment, qui n’a cependant pas prévalu. Les vingt-cinq fables tirées du manuscrit de Perotti, et qui ne se trouvent pas dans les anciennes éditions de Phèdre, n’ont été imprimées que de nos jours (voy. PHÈDRE).
e 5De generibus metrorum ac de Horatii et Boëtii metris. Cet opuscule, publié à la suite de l’ouvrage précédent, a été inséré dans un recueil de traités d’anciens grammairiens, Venise, 1497, in-4°. On peut consulter, pour plus de détails, lesDissertaz. Vossiane,
d’Apostolo Zeno, t. 1er, p. 256-24 ; lesMémoiresde Niceron, t. 9, et laStoria letter.de Tiraboschi, t. 6, p. 1130-1133. W-s.
1. ↑(1) Suivant Apostolo Zeno, Perotti professa non-seulement la rhétorique et la poésie, mais encore la philosophie, et même la médecine, à l’université de Bologne, de 1451 à 1458. On a démontré qu’il n’était plus à Bologne en 1456 ; et il est peu vraisemblable qu’il y ait jamais professé la médecine. 2. ↑(2) Buonamici en a inséré un extrait dans le livre : De claris pontifie, scriptoribus, p. 179. 3. ↑(3) Cette inscription porte que Perotti assista aux conciles de Ferrare et de Florence, en qualité de secrétaire du pape Eugène IV ; mais ce pontife mourut en 1447, dans le temps que Perotti achevait ses études à l’académie de Bologne. 4. ↑(1) On doit remarquer que Zeno s’est cependant trompé en attribuant à Perotti l’Oraison funèbre de Bessarion ; elle est de Nicol. Capranica, évêque de Fermo. 5. ↑ (2) Cette traductionest d’ailleurs peu estimée, quoique écrite en beau latin. Les contre-sens dont elle fourmille ont fait conjecturer à Casaubon que Perotti n’avait qu’une connaissance superficielle de la langue grecque (voy. Praefat. In Polybium). 6. ↑(3) Lairc en cite une édition in-4°, sans date, inconnue aux autres bibliographes, intitulée Regulae Sipontinae, et qu’il regarde comme très ancienne. Voy. l’Index libr. ad inv. typogr, t. 1er, p. 165.
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