J.-J. Rousseau: sa vie, ses idées religieuses : deux conféren
138 pages
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M,Doret, J,-J. Rousseau 00 .-J. ROUSSEAU SA VIE SES IDEES RELIGIEUSES DKIÎK CONFÉRhLNCKS PAR m. DORET l'A.STEUK %Tr GENEVE PARIS & C" G. FISCHBACHERA. CHERBULIEZ libraii'es-éiliteurs as, rue (le Seine 1878 Ces deux Conférences ont été laites sous les auspices de l'Union nationale évangélique. C'est à la demande et par les soins de cettemême Société qu'elles sont maintenant publiées. Mon seul désir est de contribuer, pour ma faible part, à donner la solennité qui seà prépare les caractères d'utilité, d'élévation et de vérité que doivent revêtir les fêles nationales (t républicaines. Satigny, Mars 1878. M. D. 6 PREMIÈRE CONFÉRENCE r.A BIOaRAPHTF. Mesdames eï Messieurs, L'année 1778 vit disparaître de la scène de ce monde deux hommes qui, soit par leurs personnes, soit par leurs œuvres, avaient occupé une placey considérable. Le 30 mai, Voltaire mourait k Paris dans une agonie que n'avait pu conjurer l'éclat de son dernier triomphe, 2 juillet,et, le J.-J. Rousseau s'éteignait subitement à Ermenonville. La France ne laissera pas passer 30 maile de cette année sans célébrer le centenaire de celui qui, à la fois historien, philosophe futet poète, encore le représentant et comme J incarnation de bien des —traits de l'esprit français. Genève doit le même honneur à Rousseau, et se prépare à le lui rendi-e. Rien donc de pins nnturol que d'inscriie sur le 4 programme de nos Conférences le nom de notre grand C'est le moment de parler de lui à ceuxconcitoyen.

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M,Doret,
J,-J. Rousseau
00.-J. ROUSSEAU
SA VIE
SES IDEES RELIGIEUSES
DKIÎK CONFÉRhLNCKS
PAR
m. DORET
l'A.STEUK
%Tr
GENEVE PARIS
& C" G. FISCHBACHERA. CHERBULIEZ
libraii'es-éiliteurs as, rue (le Seine
1878Ces deux Conférences ont été laites sous les auspices de
l'Union nationale évangélique. C'est à la demande et par les
soins de cettemême Société qu'elles sont maintenant publiées.
Mon seul désir est de contribuer, pour ma faible part, à
donner la solennité qui seà prépare les caractères d'utilité,
d'élévation et de vérité que doivent revêtir les fêles nationales
(t républicaines.
Satigny, Mars 1878.
M. D.
6PREMIÈRE CONFÉRENCE
r.A BIOaRAPHTF.
Mesdames eï Messieurs,
L'année 1778 vit disparaître de la scène de ce
monde deux hommes qui, soit par leurs personnes,
soit par leurs œuvres, avaient occupé une placey
considérable. Le 30 mai, Voltaire mourait k Paris
dans une agonie que n'avait pu conjurer l'éclat de
son dernier triomphe, 2 juillet,et, le J.-J. Rousseau
s'éteignait subitement à Ermenonville.
La France ne laissera pas passer 30 maile de
cette année sans célébrer le centenaire de celui qui, à
la fois historien, philosophe futet poète, encore le
représentant et comme J incarnation de bien des
—traits de l'esprit français. Genève doit le même
honneur à Rousseau, et se prépare à le lui rendi-e.
Rien donc de pins nnturol que d'inscriie sur le4
programme de nos Conférences le nom de notre grand
C'est le moment de parler de lui à ceuxconcitoyen.
que ce nom pour leur apprendrequi ne connaissent
recouvre, à ceux qui savent ce qu'a étéce qu'il
pour rafraîchir leurs souvenirs, à tous,Rousseau,
préparer utilement son centenaire.pour
soiParler de Rousseau, Messieurs, n'est pas en
pas.une tâche difficile. Les documents ne manquent
Peu d'hommes ont pris autant de soins que Jean-
Jacques poi.r se révéler aux autres. Mécontent, blessé
du jugement de ses contemporains, il en appelait à
celui de la postérité et il prétendait fournir à ce juge
impartial toutes les pièces du procès. Confessions
minutieuses, lettres religieusement recopiées et cata-
loguées, portraits intellectuels et moraux, souvent
répétés et toujours achevés, rien n'y fait défaut.
qui est moins facile, c'est d'en parler équita-Ce
blement. d'abord de contrôlei" ces documentsIl s'agit
fom-nis de juger du vraipar la partie intéressée,
Rousseau qui surtout,par le Rousseau s'expose, et,
de se mettre en garde contre l'engouement de ses
amis aussi bien que contre la fureur de ses adver-
saires. Le nom de Rousseau n'est pas un de ceux qui
descendent à nous portés calmement par le fleuve de
riiisloire et enveloppés d'une gloire incontestée; il
nous vient tantôt sur des nuages d'encens, tantôt
dans les tourbillons des ont faitanathèmes. Les uns5
mi demi-dienjes aulres un démon:de Jciin-Jaciiiies
vrai,or il en faut faire un homme. Là est le là est le
point délicat.
Pour poursuivre cet idéal nous nous en tiendrons
le plus possible aux faits, et nous tâcherons d'éviter
et ceilaines préventions traditionnelles et un enthou-
siasme patrioti(jue très-compréhensible, sans doute,
mais pas toujoiu's judicieux.
Mirabeau prétend que la calomnie a un siècle poin*
obscurcir la vérité et fausser la réputation des grands
hommes. Le siècle finira le 2 juillet prochain. Heu-
reux les orateurs qui parleront de Rousseau après
cette date ! Nous n'en sommes [)as encore là, mais
nous en ap[)rochons, et cette circonstance favorable
nous fait espérer que, si nous ne parvenons pas à
l'atteindre, nous ne resterons pas trop au-dessous du
but nous nous(jue proposons.
Nous consacrerons cette piemière séance à l'etracer
la biographie de Rousseau, et, dans la prochaine, nous
nous occuperons de ses idées religieuses.
La vie Rousseaude se divise assez naturellement
en quatre périodes :
L'enfant, 1712de à 1728 (Genève-Annecy);
Le jeune homme, de 1728 à 1745 (jusqu'à son
établissement à Paris);6
Vhomme, retour d'An-do 1745 à 'I7G7 (jusqu'au
gleterre)
;
Le vieillard, 1778.de 1767 à
faitL'expression « » n'est pas tout àde vieillard
n'avaitcorrecte : en d'Angleterre,Rousseaurevenant
la con-que 55 ans remarque faite, nous
; mais, cette
servons en raison de son utilité.
1/ENFANT
1712(de A 1728)
naquitJ.-J. Rousseau naquit le 28 juin 1712. 11
Deux mai-à Genève, tout Genevois le sait; mais où?
abrité son ber-sons se disputent l'honneur d'avoir
Rousseau, etceau : l'ancien numéro 69 de la rue
Laquelle al'ancien numéro 2 de la Grand'Rue.
raison?
plaque placée sur la porteLe nom de la rue et la
appartiennent àattester que tous les droitssemblent
Ici est né..., rien nepremière. Quand vous lisez :la
Pourtant, il a erreur.vous paraît plus concluant. y
ont prouvé que RousseauDes recherches minutieuses
Il fut b.iplisé à Saint-Pierrené à la Grand'Rue.est
puerpéralemourut d'une fièvrele 4 juillet et sa mère7
le 7 du même mois, an iiuméio 2 de la (iraud'llue.
Comment admelUe, si l'enfant était né à Saint-(lcr-
baptiservais, que ses parents fussent venus le faire à
sa mèreSaint-Pierre, et peut-on supposer que eût
dangereuse ma-opéré un déménagement pendant sa
ladie ?
Saint-Gervais n'a pointAu resle, le quai'tier de à
se formaliser. hnbita plusieurs années auRousseau y
numéro 73 de la rue de Coutance et il garda de ce
séjour d'impérissables souvenirs.
La famille de Rousseau appartenait à la bonne
bourgeoisie. Didier quittant Paris en 1529,
au moment où sévissaient les persécutions contre les
réformés, vint s'établir à Genève. Il fonda une li-v
brairie et fut reçu bourgeois en 1555. Son petit-fils
Jean eut seize enfants, ce qui lui valut l'exemption
de la ft taxe des gardes.» De ces seize enfants, deux
seuls survécurent; du moins, deux seuls sont connus :
1" Noè, le cadet, père d'un Rousseau qui se fixa en
Perse, et dont le fils fut consul général à Ragdad, et
(J.-François), qui restad'un Rousseau à Genève,
fils, Théodore,habita les Eaux-Vives et dont le en-
2"—tretint des relations avec Jean-Jacques David,
;
Jsaac Jenn-l'aîné, qui eut quinze enfants, dont père de
Jacques.
famille nombreuseEn 1712 la était peu ses re-
;
à Genève étaient : Isaac et Jean-Jacquesprésentants8
Jean-Fran-part, et, de l'autre, leurs cousinsd'une
rois Théodore.et
horloger. 11 passaIsaac Rousseau était un habile
en qualité d'horlo-années à Constantinople(juelques
était médiocre. Il avaitdu sérail. Sa positionger
Bernard, fille d'un ministre. 11 laSusanneépousé
Jean-Jacques, son second fils*.perdit à la naissance de
l'autre, surtout pourfut grande pour l'un etLa perte
lenfant.
son père ne s'en consolaRousseau nous dit que
second mariage et, quantjamais, pas même dans un ;
eussent été précieux les soinslui, ah ! combien luià
chez qui se joi-mère tendre, intelligente, etd'une
une instructionà des talents remarquables,gnaient,
une haute vertu.soignée et
père,fut d'autant plus grand que leLe déficit
preuvehonnête, mais un peu léger, ne fit pashomme
dansbeaucoup de jugement et de persévérancede
était né très-l'éducation de son enfant. Jean-Jacques
ce ne fut qu'aux soins d'une tante, plus tardchétif, et
Gonceru, qu'il dut de vivre et prendre des forces.M"'''
qu'il fut en âge de lire, c'est-k-dire vers six ans,Dès
père lui mit entre les mains les romans à la mode.son
Ils les lisaient, ensemble avec passion : on pas-y
sait des nuits entières. Il arriva même une fois que ces
^ J.-J. Rousseau avait uu frère aîué qui quitta Genève et
disparut.

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