Ce qui ne peut s enseigner: (sujet supposé) savoir lire … Autrement
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Ce qui ne peut s'enseigner: (sujet supposé) savoir lire … Autrement

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"[..] Il y a sûrement de l'écriture dans l'inconscient. Ne serait-ce que
parce que le rêve, principe de l'inconscient,- ça, c'est ce que dit Freud – le lapsus, et même le trait d'esprit se définissent par le lisible. Un rêve, on le fait, on ne sait pas pourquoi, et puis, après-coup ça se lit; un lapsus, de même; et tout ce que dit Freud du trait d'esprit est bien notoire comme étant lié à cette économie qu'est l'écriture, économie par rapport à la parole. Le lisible, c'est en cela que consiste le savoir.
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Langue Français

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Ce qui ne peut s'enseigner: (sujet supposé) savoir lire … Autrement
NehamaGuesser*
"[..] Il y a sûrement de l'écriture dans l'inconscient. Ne serait-ce que
parce que le rêve, principe de l'inconscient,- ça, c'est ce que dit Freud – le lapsus, et même le trait d'esprit se définissent par le lisible. Un rêve, on le fait, on ne sait pas pourquoi, et puis, après-coup ça se lit; un lapsus, de même; et tout ce que dit Freud du trait d'esprit est bien notoire comme étant lié à cette économie qu'est l'écriture, économie par rapport à la parole. Le lisible, c'est en cela que consiste le savoir. Et, en somme, c'est court.
Ce que j'ai dit du transfert […], le supposé savoir, qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire? Le supposé savoir lire autrement. L'autrement en question, c'est bien celui que j'écris moi aussi de la façon suivante: S(A). Autrement, qu'est-ce que ça veut dire? Il s'agit du grand A, là à savoir du grand Autre. […] Autrement désigne un manque. C'est de manquer autrement qu'il s'agit.[1]"
Entre les deux passages cités il y a une non-équation et une asymétrie: une non-équation entre le lisible et lire autrement et une asymétrie entre 'ce qui est lisible' et 'lire autrement' comme savoir supposé dans le transfert.
Lelisible:"les psychanalystes sont entièrement ignorants de l'attitude et du mode deconnaissancequiesteceiulemèmmocpunblroocprrhetpadiogoeulilonphlsusquecleevaprésenté dans les rêves."
Lacan cite Freud dans le séminaire III[2] où il lit Schreber et lit Freud lisant Schreber. Lacan nous offre des directions de lecture: "Qu'est-ce que vous appelez lecture? Quel est le moment optimum de la lecture? Quand êtes-vous bien sûrs que vous lisez?[3]" Deux directions – ne pas faire semblant de lire – tenir le texte à l'envers, et de l'autre extrémité, ne pas supposer que vous savez déjà par cœur ce qu'il y a dans le texte. Il souligne aussi la valeur de la lecture singulière sur le fond de son contraire – la tendance d'hommes de science d'aptitude intellectuelle variée à écrire d'une façon uniforme, en s'efforçant de dire tous la même chose: "Pourquoi dès lors frapper d'avance de caducité ce qui sort d'un sujet qu'on présume être dans l'ordre de l'insensé mais dont le témoignage est plus singulier, voire tout à fait original?[4]". La lecture permet d'identifier "le niveau où se produit le déplacement du sujet par rapport aux phénomènes de sens[5]". C'est une lecture du sens et son moyen ultime est le signifiant: "…le sens de la découverte analytique n'est pas simplement d'avoir trouvé des significations, mais d'avoir été beaucoup plus loin qu'on n'a jamais été dans leur lecture, à savoir jusqu'au signifiant.[6]"
La lecture du sens, que Lacan formule dans le séminaire XXIII comme "copulation du symbolique et de l'imaginaire[7]", exige un savoir faire [au moins celui du philologue], un artisanat, un acte pensant. Un acte pensant peut s'enseigner et s'ordonner+comme il est écrit: "Puis tu feras le tabernacle, à savoir dix tapis, qui seront faits de lin retors, de fils d'azur, de pourpre et d'écarlate, et artistement*]8".[dbinsshéésrudaemasc
Lire autrement: l'objet de l'autre lecture est "l'équivoque […] une confusion entre ce réel quenous sommes bien amené à appelé une chose, il y a une équivoque entre ce réel et le langage…". Un réel "qui ne cesse pas de s'écrire[9]". Confusion entre réel et langage, manifestement différente de 'copulation du symbolique et de l'imaginaire'.
J.A. Miller qui applique, dans son article 'lire un symptôme' la lecture aux restes symptomatiques, nous dit clairement qu'il s'agit des bouts, des trognons de réel.[10]
Pourquoi Lacan met-il l'autre lecture du côté du savoir supposé dans le transfert? Un savoir supposé, comme on sait bien, ne veut pas dire que l'analyste l'a vraiment. De plus, dans le séminaire XIX nous trouvons la recommandation suivante: "…j'invite l'analyste, pour être digne du transfert, à se supporter de ce savoir qui peut […] s'interroger comme tel de ce qu'il est depuis toujours de la structure des savoirs, depuis les savoir-faire jusqu'au savoir de la science. De là bien sûr, nous interprétons. Mais qui peut le faire si ce n'est celui-là qui s'engage dans le dire […]?[11]" Le savoir faire, comme tout savoir, doit aussi être mis en suspension. J'entends dans cette recommandation comme un écho de son dire décidé : "L'orientation du réel, dans mon territoire à moi, forclôt le sens"[12].
Savoir y faire n'est pas identique au savoir faire. Entre autres il ne peut se traduire ni en Hébreu ni en anglais. C'est comme 'savoir faire avec', nous explique Lacan. Mais, langagièrement 'avec' laisse la place ouverte à y mettre n'importe quoi, le signifiant, par exemple, l'objet, etc. Le 'y', une lettre, comprise entre savoir et faire, savoir et acte, empêche de formuler le dernier comme acte pensant. "Ca veut dire se débrouiller, mais cet 'y faire' indique qu'on ne prend pas vraiment la chose, en somme en concept[13]".
Dans un travail exposé à une journée d'étude au G.I.E.P: 'Comment lit-on un symptôme? Lecture avec Francis Bacon'[14] Ruhti Ben Ya'acov cite un interview avec l'artiste Francis Bacon. Je lis ses paroles comme un témoignage sur son savoir y faire d'artiste: « (...) j’ai mis toutes sortes de marques, de signes sur la toile et tout-à-coup des formes que tu vois sur cette toile ont commencé à apparaître, elles se sont jetées sur moi. Ce n'est pas ce que j'entendais faire. Loin de là. Ca c'est simplement passé comme ça, et j'ai été assez surpris par ce qui est apparu. […]. Ce n'est pas semblable à l'inspiration, ça n'a rien à faire avec les muses…, non, c'est arrivé par surprise, comme un accident. […] Quand je commence une nouvelle toile j'ai une certaine idée de ce que je veux faire mais pendant que je peins, tout-à-coup, du dedans de la peinture elle même, apparaissent d'une façon quelconque ces formes.C'estçaquej'appelledesaccidents.Question:Pouvez vous les appeler desaccidentsdel'inconscient?Réponse:trertpoàlaepcemotserappo-à-tuotractiaféensaspet je ne crois pas que des accidents c'est la même chose. […] Ce qui apparaît finalement sur la toile, c'est certainement un 'mix' entre ce que le peintre avait voulu et ces accidents."
Ces marques, ces signes qui sont apparus tout-à-coup sont à mon avis le 'y' de l'artiste, ce qui dicte, tandis que le 'mix', l'écrit, est entre symbolique et des bouts de réel à quoi l'artiste donne le nom d'instinct. Il est possible de dire que l'artiste, par son témoignage, lit non pas le lisible mais ce qui dicte**.
Le savoir supposé de lire autrement est, à mon avis, une supposition de savoir y faire.
Avec un autre manque S(A/) [S de grand A barré] : dans les mots qui signent un travail de Marco Mauas – "la recommandation dans la direction de lire un symptôme arrive sans aucun 'comment le faire' [15].
Un autre manque … que celui qui est inscrit dans la fonction phallique, qui issue le sens. Lacanreprend:"J'émetsdansmonséminaireEncoreno[atittoseerpelaontr]cun][-confusionduS(A)barréaveclafonctionphi.[…]le grandaФuoi.nnotcnad"uQuie,qnefstuS(A) barré il déclare: "il faut que je vous dise que je ne peux pas… tracer tous les algorithmes que j'ai énoncés du type S(/A), S de A barré. […] Bien sûr, l'idéal du mathème est que tout se corresponde. C'est bien en quoi le mathème au réel, en rajoute. […]. Comme je l'ai dit tout à l'heure, nous ne pouvons atteindre que des bouts de réel[16]". Lacan semble là comme navré [avec ironie] auprès de ses élèves qu'il ne peut pas leur fournir un chemin quand à l'autre manque? qu'il a dit, comme on sait, être placé place sous la formule 'féminine'. Deux ans après il dira sans vergogne: "sur ce que c'est vraiment que l'analyse, on ne peut vraiment le savoir que si on me demande à moi, une analyse.[17]"
À savoir, par transfert, supposition d'un savoir-y-faire, non pas comme objet d'un enseignement.
Et pourtant, du côté de l'analyste? J.A. Miller, dans son séminaire dernier, au chapitre intitulé par la rédactrice 'De la virilité comme fantasme… et de la position du psychanalyste' nous
dit:" Il y a … l'idée…qu'on peut le [le sujet] faire renoncer à ce refus de la féminité qui l'affecte, qui affecte tout être parlant et non seulement l'homme. D'ailleurs, le meilleur exemple en est, aux yeux de Lacan, le psychanalyste lui-même. C'est en effet pour cette raison qu'il peut dire que la position analytique est la position féminine, ou qu'elle lui est au moins analogue. Ça signifie que l'on ne peut pas être psychanalyste en étant institué par le fantasme phallique.[18]"
Peut-on dire quelque chose sur la position féminine qui n'est pas indirect? Qui ne vise pas le sens? De ce côté là, nous enseigne Lacan, se trouve 'l'impudence du dire[19]', celle qui "pour s'introduire comme moitié à dire des femmes, […] tout puisse ici s'en dire, même à provenir du sans raison"[20].
D'où je conclus: lire autrement, être digne du transfert, implique l'impudence du dire in-sensé.
*membre du Giep
[1]Lca,.LnaJminaesélivrire0.1.78,çondu1nidétimoentmeXXeLV,erulel,edcnoc
[2]s,phosePsycLesaL1.82inémsLe,J.nca,IIIervileria
[3]""p".324
[4]"""p.235
[5]4""p"32.
[6]3.22""p"
[7]1mohtnis21.p,ereXliv,LeXIII""
+eergneinsébHureeomtnetelmmênnersonetordo
*En Hébreu: tu les feras acte pensant
[8],'LbielaLB1,VIXXeodex
[9]Lan,i.mJéSnaercvaiLLerilV,XXeudoneç7.,8011.idtién
[10].A-.rP,èrgonessypanchysalaseeszeltn,sLaacusefreudienne7steisutAesD8,erJMillet des psychanalystes, p. 194
[11]reaiivLSLeinémuoeripXer,XI,p.235.J,acnaL
[12]211p.eXXII,I'"iLrv
[13]leçonde11.1.7'siaelàmuorr,ei,7idéntLivr""IV,eXXunl'equevubée-qusni'Ltiaseu
[14]eBeYanco'aRuvem?pmôtnyserutlimmen'Cothi,énruoJ,'nocaBscianFrcveareLid'étude au G.I.E.P, 16.3.12
**tocmmeteseilcrire''faireéotsiidamumdocnuoecrbegeusjnrieéecr'Hérneervc'tbdei
[15]sauaM',ocraMmitieedlaspcySigneetacte:lledona'emroJ,éantrhuie,reiimleitd'étude au G.I.E.P, 16.3.12
[16]J.,LeSéminaire3aLacnomthins12.pe,XerviLeL,IIIX
[17]LeSJ.,aireéminacnaLidt7.,8iénde10.1e,leçonnocrulcnemoedt,XVmLeivLXre
[18]sueaaC,sLeltnsezeasalyschanyspnesèrgorP,A..-JerllMirfueidneen7,8Desautisteset des psychanalystes, p. 196-7
[19]L,IXXednonserreesupeçlt,anLca,.lnaJminaeSéLivrire.6.74,ionde15énidt
[20]trAuéesnca,J.oté'idrutircL,s6.46t,paL
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