Ascenseur pour l’échafaud de Malle Louis
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Ascenseur pour l'échafaud
F de Louis Malle
FICHE FILM
Fiche technique
France - 1957 - 1h30
Réalisateur :
Louis Malle
Scénario :
Louis Malle
Roger Nimier
d'après l'œuvre de Noël
Calef
Musique :
Miles Devis
Résumé Critique
Interprètes : Julien Tavernier accomplit un crime parfait Pour son premier film d’auteur, Louis Malle
en supprimant le mari de sa maîtresse, la sacrifie à l’adaptation d’un roman policier,Maurice Ronet
belle Florence Carala. Revenant sur le lieu mais réussit cependant une œuvre très per-
(Julien Tavernier)
du crime pour reprendre un objet oublié, il sonnelle. La déambulation nocturne de
est coincé dans l’ascenseur. Toute la nuit, Florence dans un Paris qui brille de tousJeanne Moreau
il essaie vainement d’en sortir. Sa voiture ses néons... L’attention quasi bressonienne
(Florence Carala) est volée par deux jeunes amoureux qui portée aux objets... Le long solo de trom-
abattent un couple de touristes allemands. pette de Miles Davis (improvisé et enregis-
Georges Poujouly
Julien est accusé de ce crime. Florence tré directement)... Autant d’éléments qui
(Louis) erre dans Paris à sa recherche et retrouve rendent cette œuvre envoûtante. Prix Louis
la piste des deux amoureux alors qu’ils ten- Delluc 1957.
Yori Bertin tent de se suicider. Les dénonçant à la poli- Claude Bourriq-Mercier
(Véronique) ce, elle condamne par là-même son amant Guide du film
et dévoile involontairement sa complicité.
“Ronet n’a jamais été meilleur... comme
Jeanne Moreau dont nous apprécions
depuis longtemps le beau visage et la
bouche têtue. Georges Poujouly est le per-
sonnage qu’il fallait pour ce qu’ on appelait
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
il y a dix ans un “J3 tragique” et Yori exacerbée de la durée et de l’espace. broufe et du tape-à-l’oeil. Ce qui intéres-
Bertin possède mieux que son charme et La façon dont le temps s’écoule dans se Louis Malle, ce n’est pas l’exploita-
sa beauté...” l'Ascenseur pour l’échafaud est à tion mécanique d’une situation donnée,
elle seule un envoûtement. Et quand mais le comportement intime de ses
Louis Malle promène sa caméra au long personnages en face de cette situation.
des visages alignés au comptoir d’un Un morceau comme la promenade noc-
“Sujet absurde, réalisation hors de pair, bar, où le cinéaste, si acharné à scruter turne de Jeanne Moreau dans Paris me
situations ineptes, captivant réalisme que les traits du plus anodin des com- paraît, à ce point de vue, extrêmement
poétique, héros préfabriqués, person- parses se chargent soudain d’une extra- caractéristique de son talent et de sa
nages attachants... Une stupide “règle ordinaire “expressivité” psychologique. sensibilité personnelle. De même dans
du jeu” contredit parfois les meilleures Pour en revenir au son, mentionnons les séquences relatives à la folle esca-
qualités de Louis Malle. Pourtant son également les grèles et douloureux pade des deux adolescents, séquences
film est (au sens exact de l’adjectif) gémissements de la trompette de Miles pourtant discutables en soi, suffit-il de
extraordinaire.Courrez le voir...” Davis qui participent à l’action à la fois deux ou trois détails de mise en scène
Georges Sadoul comme le plus discret et le plus obsé- pour que la vérité l’emporte sur l’artifice
Les lettres françaises (30/01/58) dant des contrepoints musicaux... et que nous nous intéressions soudain
Raymond Backen au sort de ces enfants.”
L'amateur de cinéma (avril 1958) Jean de Baroncelli
L'amateur de cinéma (avril 1958)
“Malle dresse un constat parfaitement
neutre, objectif ; analyse tout le compor-
tement de ses médiocres héros avec la Tous ces objets parlent
rigueur du clinicien. Nulle pitié moralisa- Référence à Bresson...
trice, rien qu'une froideur imperturbable Une vis, une bande nickelée, un tapis
dont on pourrait critiquer le parti-pris moquette, des roulettes extérieures Cet enchevêtrement fort disparate est
systématique qui risque d’aller à caoutchoutées, le bouton de secours, traité magistralement dans un style qui
l’encontre du but recherché et provoquer une trappe de fonte losangée, un bri- réussit à être attachant malgré les
les ricanements.” quet, un couteau de parachutiste, un emprunts divers qu’il est facile de déce-
Claude Beylie paquet de gitanes bleues vide... ler : références à Bresson, dont Malle
Cinéma 58 n°25 Pas besoin de dialogues ici. Tous ces fut assistant (le dépouillement, qu’en
objets parlent. d’autres temps on eût qualifié de jansé-
Les séquences de l’ascenseur forment niste), à Astruc (l’utilisation de procédés
un film d’objets : dans l’étroite cellule non réalistes tels que la “voix off” et le
L’hyper-sensibillté et l’impossible intelli- compte chaque lueur, chaque bruit récit subjectif), à Vadim (la partition de
gence jouent, dans sa façon de filmer un proche ou lointain. jazz de Miles Davis). Avec, derrière tout
attachant duo. L’étrange morcellement de Georges Sadoul cela, la leçon bien assimilée du cinéma
son récit, les mouvements feutrés de sa L'amateur de cinéma (avril 1958) américain : le sens de l’image-choc, la
caméra, la subtilité de ses éclairages, sa prédilection pour les gros plans et les
manière de nous donner à lire en gros longues focales, la féérie du néon, le
plans sur les visages, nous prouvent générique qui fait partie intégrante de
qu’il a été fasciné par les bons auteurs Le style de Louis Malle l’univers du film. Résultat : quelques
du film noir américain. Son esthétique morceaux de bravoure incontestable-
ne manque pas d’insolites roueries, par Le style de Louis Malle, à la fois ellip- ment réussis : le calvaire nocturne de
exemple, ce passage graduel du flou au tique et précis, est bien celui d’un gar- Jeanne Moreau, la promenade sur
distinct de la voix des jeunes gens en çon qui a été à l’école des classiques l’autoroute, l’interrogatoire policier.
train de converser à la porte d’une bou- (non seulement des classiques du ciné- Marcel Martin
tique, ou encore ces doigts humains qui ma mais des classiques des lettres. Cela L'amateur de cinéma (avril 1958)
glissent vigoureuseument sur du papier se sent, cela se devine à cette pudeur
sensible dans un bain de révélateur. dont je parlais plus haut, à une retenue
Mais ce qui m’a paru surtout lui appar- constante dans l’expresssion cinémato-
tenir en propre, c’est une perception graphique, à un mépris évident de l’es-
L E F R A N C E
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42100 SAINT-ETIENNE
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Fax : 77.25.11.83D O C U M E N T S
Des influences ? A cause de l‘ascétique Zazie dans le métro 1960Louis Malle
nudité du duel entre l‘homme et l‘ascen-
seur et de la présence de François Vie privée 1961
Réalisateur français né en 1932. IDHEC
Leterrier au générique, on a cité Robert
et assistanat. Louis Malle est par excel-
Bresson. C’est plutôt Alexandre Astruc Le feu follet 1963
lence le cinéaste du scandale : la scène
qu’il convient d’invoquer. Le film de
de la baignoire dans Les amants, film
Louis Malle garde un je ne sais quoi Viva Maria 1965
vaguement inspiré du Point de lende-
d’ostensiblement “formaliste”, d’"intel-
main de Vivant Denon ; la langue de
lectuel”, qui rappelle un peu Les mau- Le voleur 1966
Queneau transposée au cinéma avec
vaises rencontres. Mais Dieu merci !
travestis et mots orduriers dans Zazie ;
son univers n'est pas cet univers glacé, Histoires extraordinaires 1968
Drieu La Rochelle réhabilité à travers Le
désincarné, cet univers d'épure où les (un sketch)
feu follet où Maurice Ronet fut
sentiments humains sont réduits à une
superbe ; Darien remis à sa vraie
algèbre de sentiments, cher au promo- Calcuta 1969
place dans Le voleur ; I'inceste mis
teur de la caméra-stylo. Le sang y coule,
en scène sans pudeur dans Le souffle
et pas seulement celui des films poli- Le souffle au cœur 1971
au cœur; résistants et collaborateurs
ciers ! Que Louis Malle se méfie cepen-
renvoyés dos à dos dans Lacombe
dant de ne pas tomber, comme Astruc, Humain trop humain 1973
Lucien où I'on voyait un milicien cou-
dans le piège des dialogues d’écrivain.
cher avec une jeune juive ; la prostitu-
Pour laconiques et sèchement explicites Place de la Répub

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