Ernesto « Che » Guevara, le journal de Bolivie de Dindo Richard
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

Ernesto ´Cheª Guevara, le journal de Bolivie de Richard Dindo FICHE FILM Fiche technique
Suisse - 1994 - 1h32 Couleur
RÈalisation et scÈnario : Richard Dindo
Voix de Che Guevara
Jean-Louis Trintignant
L E
D O C U M E N T
Critique
En Octobre 1967, une nouvelle venantd Bolivie parcourt le monde : le lÈgendair guÈrillero Ernesto ´Cheª Guevara es mort. LÕarmÈe bolivienne prÈtend que l ´Cheª est tombÈ au combat et prÈsente lors dÕune confÈrence de presse le jou nal quÕil a Ècrit pendant les onze mois d sa guÈrilla. Ce journal de Bolivie, rÈdigÈ du novembre 1966 au 8 octobre 1967, moiti sur un cahier dÕÈcolier, moitiÈ sur u agenda acquis ‡ Francfort, et aujourdÕh entreposÈ au quatriËme sous-sol de l banque centrale de La Paz, Richar Dindo, lÕauteur du documentaire, l emboÓte le pas. Du dÈpart mystÈrieux d Cuba ‡ lÕarrivÈe dÕErnesto Guevara ‡ Paz, de son pÈriple aux cÙtÈs de quelque cinquante guÈrilleros hommes et femme dans la rÈgion de la riviËre Nacahuaz aux premiers combats contre lÕarmÈe, l camÈra le suit ‡ la trace. ´Je crois que la vÈritÈ est dans le texte que cÕest dans lÕÈcriture que lÕhom sÕexprime le mieuxª estime le rÈalisate qui a cherchÈ, en allant sur les lieux de ÈvÈnements, et en filmant les pages d journal ‡ voir ce quÕavait vu Comandante et ‡ faire imaginer ce quÕ avait dÈcrit, au jour le jour, de son Ècritu re dÕintellectuel, mais au moyen de not simples, sans ratures. Tout au long d cette course ‡ la mort, cÕest le ´Cheª lu mÍme qui raconte ce qui lui arrive par l voix, toujours juste, de Jean-Loui Trintignant. Face ‡ lÕabsence et ‡ l mÈmoire, rien nÕest reconstituÈ. Tout es au contraire, laissÈ ‡ lÕimagination et lÕÈmotion du tÈlÈspectateur. Et lÕÈmotion dÈborde. Il nÕy a que d moments forts dans cette ÈpopÈe tra gique tournÈe dans les passages mÍme de lÕaction et sÕappuyant sur le rÈcit d vrais tÈmoins oculaires ainsi que sur un Ètonnante moisson de document inÈdits : IÕentrÈe en Bolivie dÕun cert Adolfo Mena GonzalËs, un ´Cheª au l
mÈconnaissable, mais avec un nom d bataille : Ramon. La rencontre tendue e en pleine nature avec Monje, le secrÈtai re du Parti communiste bolivien. Les pre miËres fusillades, les camarades tombÈs lÕasthme qui transforme la vie en enfe la faim, lÕisolement et lÕimmense dÈc tion de voir que les paysans, aussi misÈ rables soient-ils, ne se rallient pas. Le derniËres semaines de la guÈrilla Èpui sÈe, sous-alimentÈe, malade, son encer clement par une armÈe puissante qu financent les AmÈricains dans la vallÈ du Yuro, IÕarrestation. Le tÈmoignage le plus Èmouvant de c film bouleversant qui vient de recevoir l fipa dÕor, est celui de lÕinstitutrice de Higuera, qui avait toujours refusÈ de par ler jusque-l‡. Elle est la derniËre ‡ avoi vu le ´Cheª vivant et ‡ lui avoir parl aprËs son interrogatoire et la torture Cette femme a toujours dans les oreille le son de la rafale de fusil-mitrailleur qui assassina Guevara, sur ordre du prÈsi dent Barientos, ce 9 Octobre 1967 13h10, dans la buanderie de la petit Ècole o˘ elle exerce encore aujourdÕh et o˘ militaires et amÈricains se son alors empressÈs de se faire filmer devan le cadavre encore tiËde aux yeux gran ouvertsÉ LÕHumanitÈ - 24 FÈvrier 199
Richard Dindo, Suisse allemand, sÕÈta jurÈ de faire un film sur le ´Cheª, figur mythique de sa gÈnÈration. Il a rempli s promesse. Mais pas question de faire u document biographique sur sa vie. ´CÕe dans lÕÈcriture que lÕhomme sÕexprim mieuxª Richard Dindo a donc adaptÈ l Journal du Cheet fait renaÓtre sa voix travers ce texte. Il a choisi certaines d ses phrases, il est allÈ sur les lieux de ÈvÈnements racontÈs par le ´Cheª, tournÈ dans les paysages mÍmes d lÕaction, en sÕappuyant sur les rÈcits tÈmoins ou sur des documents inÈdits
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
une nouvelle dimension au texte. Au tÈlÈspectateur de restituer avec son intelligence, son imaginaire, son Èmo-tion, la derniËre errance du ´Cheª, sym-bole de la dÈfaite de la lutte rÈvolution-naire. Au spectateur de comprendre que lÕÈchec du Che est celui dÕun intellectuel qui a fait la rÈvolution pour des raisons Èthiques, par conscience politique, croyant lutter pour les pauvres et aider la Bolivie ‡ sortir de la pauvretÈ, de la dic-tature. CentrÈ sur les ÈvÈnements de 1967 en Bolivie, sonJournalest trËs autocritique : cÕest le rÈcit implacable dÕune marche ‡ la mort. Sans cesse, le ´Cheª raconte ses camarades qui meu-rent les uns aprËs les autres, la souffran-ce, IÕerrance, IÕisolement. Au dÈpart ils Ètaient cinquante, hommes et femmes. A la fin, dix-sept seulement, malades, ont luttÈ contre lÕarmÈe bolivienne. Un film dÕauteur, de cinÈaste, dÕune pro-bitÈ et dÕune dÈlicatesse exemplaires, qui pourra surprendre par son dÈpouille-ment et son rythme. F.M. La vie - 23 FÈvrier 1995
Attention, chute de mythes ! Ce film ne cerne pas la personnalitÈ dÕErnesto. Il ne prÈtend point explorer le millÈnarisme rÈvolutionnaire qui secoua lÕAmÈrique latine dans les annÈes 60 et 70. Il ne cherche mÍme pas ‡ savoir le comment du pourquoi de cette fin effroyable quÕalla chercher, en 1967, Guevara en Bolivie avec une quarantaine de ses com-pagnons. Le rÈalisateur retrace unique-ment les ultimes moments, le chemin de croix dÕun mystique du Grand Soir : le ´Cheª, ce martyr supÈrieur de la Cause du peuple... La voix ´liturgiqueª de Jean-Louis Trintinant rÈcite les pÈripÈties dÕune gue-rilla en forme de quÍte consignÈes par le hÈros dans sonJournal de Bolivie. La camÈra subjective piste les ultimes
D O C U M E N T
commentaire adopte la sobriÈtÈ frÈmis sante dÕune leÁon de tÈnËbres. Volont manifeste dÕapparaÓtre comme parole, o plutÙt image dÕEvangile. La Passion e patente : marche au supplice avec se diffÈrentes stations, Iieux et ultime tÈmoins filmÈs comme des reliques notamment lÕinstitutrice qui vit le ´Che au moment de son trÈpas chargÈe d sens, Mi-Marie, mi-Marie-Madeleine. Elle dÈcrit une sorte deDescente de croi suivie dÕune espËce deMise au tombeau Comme aprËs laCrucifixion, les soldat chargÈs de la basse besogne ont disparu. Et un immense silence se fait. Cett MontÈe au calvaireest accentuÈe par le extraits duJournaldu ´Cheª : il se pro jette en rÈdempteur et connaÓt la trahi son (gros plan dÕun Ènorme coq - q sÕabstient nÈanmoins de chanter troi fois ! - pour enfoncer le clou). Le ´Che luit. Tel un Messie truffÈ de charisme, qui lutte contre les Yankees en AmÈriqu latine (JÈsus ne sÕopposait-il pas aus aux Romains en Palestine ?) Ce film, ave sa forme glacÈe pour un fond br˚lant, s veut premiËre pierre dÕun culte de temps cathodiques, de notre vidÈosphËr (comme dirait Regis Debray). Le rÈsulta frÙle le chef-dÕÏuvre. On marche, si jÕo dire. Non sans se dire que JÈsus, lui, n fut pas un zÈlote confondant mystique e politique (Rendez ‡ CÈsarÉ) et quÕil nÕentraÓna pas ses apÙtres sur Golgotha. Entre le Christ et le ´Ch tient peut-Ítre toute la diffÈrence en un sacrifice et un suicide... Antoine Perra TÈlÈrama - 21 FÈvrier 19
Propos du rÈalisateur
La dÈcision la plus importante de ma vie : cÕÈtait dÕÍtre parti ‡ Paris quand jÕa 18 ans et avoir ÈtÈ de ce fait tÈmoin, spectateur et sympathisant des ÈvÈne ments de mai 68. A lÕÈpoque, il y ava deux figures fraternelles dont les ombre planaient au- dessus de nos tÍtes : Arthur Rimbaud et Che Guevara. Comm je rÍvais dÈj‡ de devenir cinÈaste, ce qui avait ÈtÈ la raison principale de m venue ‡ Paris, je mÕÈtais jurÈ de faire u jour des films sur ces deux personnages. Pourtant, je nÕai jamais ÈtÈ un fan d ´Cheª. Je nÕai jamais collÈ sa photo a mur de ma maison. Le culte de la person nalitÈ mÕa toujours dÈrangÈ, agac mÍme. DÕabord lÕidÈe Ètait de faire un film sonJournal, ce qui est une entrepris cinÈmatographique, et non politique. C qui mÕintÈresse de plus en plus : le pri cipe de la biographie, et lÕidÈe que j reprÈsente lÕAutre ‡ travers son aut reprÈsentation, cÕest-‡-dire que lÕAut sÕest dÈj‡ racontÈ lui-mÍme et que l film nÕest plus que la lecture et la tradu tion du rÈcit autobiographique de mon personnage. Le tout vu toujours ‡ travers la mÍme question :comment fabriquer de l mÈmoire au cinÈma ?Tout est soumis a
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‡ avoir de plus en plus de respect pour lui et ‡ le trouver de plus en plus sympa-thique. AprËs que le panthÈon de gauche se soit ÈcroulÈ et quÕil ne reste des figures hÈroÔques dÕhier que banals bureaucrates et autres tyrans, le ´Cheª est peut-Ítre le seul qui mÈrite quÕon se souvienne de lui, le seul qui Ètait consÈquent avec lui-mÍme et ses idÈaux, le seul qui ne cher-chait pas le pouvoir en tant que tel, ni privilËges, laissant ‡ Cuba gloire et ministËre pour aller combattre dans la forÍt et les montagnes de Bolivie, et qui Ètait profondÈment convaincu que lÕintel-lectuel quÕil Ètait devait lutter et se sacri-fier si nÈcessaire pour le bien-Ítre des gens pauvres pour lesquels il avait une vÈritable compassion. Il y a, ‡ mes yeux, de nos jours, quelque chose comme une actualitÈ du ´Cheª. A travers lui, il faudrait peut-Ítre revenir aux sources, se rappeler ce que ´la gauche´ a ÈtÈ au dÈpart, quel a ÈtÈ son rÙle historique et pourquoi elle a ÈchouÈ. La mort du ´Cheª peut nous apparaÓtre comme une mÈtaphore de la mort de la rÈvolution sociale tout court, son combat comme le dernier combat pour un monde meilleur, et sa dÈfaite comme le dÈbut dÕune nouvelle Èpoque dont les germes ont ÈtÈ posÈs jadis, alors que nous nÕen avions pas encore conscience. Fiche Groupement National
D O C U M E N T
les hÈ Notes du rÈalisateur au spe parole, cÕest Je suis un biographe de lÕautobiographi imagi cÕest-‡-dire un documentariste qui essai image de se mettre ‡ la place de ses person-CÕest nages, pour regarder le monde avec leurs ge nÕ yeux et pour parler avec leurs voix : un objet cinÈaste qui raconte la vie des gens dont souve il est le fils ou le frËre, un lecteur de la vu ; qu maniËre autobiographique, quelquÕun q tion ; croit que le cinÈma est lÕart mÍme de l traduir biographie, et que tout rÈcit est toujours gr‚ce et dÕabord la reconstruction dÕu comm mÈmoire, ‡ travers une image qui ren-quÕon contre une voix humaine et vice versa. fatalit Je ne crois pas quÕon raconte une biogr une hi phie ‡ travers un corps. Cela dÕauta lÕenfa moins que, dans mes films, le personna-tion m ge central est souvent absent, parce que que le dÈj‡ mort. Je fais donc parler les gens la mÈ qui lÕont connu, je vais sur les lieux o˘ recons a vÈcu, en cherchant des traces. Cela fait Histoi partie de ma dÈmarche depuis toujours : quÕon filmer dans des lieux rÈels, parce que je femme cherche ‡ crÈer une mÈmoire du lieu. Et une mÈmoire de la personne absente. Je suis alors dans un Ètat dÕÈmouvance, et cÕest dans cette Èmotion-l‡ que je fai mes films, car je crois que la mÈmoire est quelque chose de fondamentalement Èmouvante. Je vois la mort du ´Cheª comme une mÈtamorphose de la dÈfaite Le r de la lutte rÈvolutionnaire, comme une mÈtaphore de la mort de lÕutopie. Je n pas voulu expliquer lÕÈchec, analyser l dÈfaite aprËs coup. LÕÏu Je cherche ‡ mettre en communication Dindo mon personnage et le spectateur. A par-intime tir de la matiËre autobiographique - le cÕest rÈcit de Guevara, ses mots -, en reconsti-et, to tuant lÕhistoire - quÕest-ce qui sÕest pa sÕatt en Bolivie ? Comment se sont-ils battus ? dÈvian Comment est-il mort ? -, jÕessaie dÕa Histoi ner le public ‡ voir avec les yeux du artisti ´Cheª. Pour quÕil puisse sÕidentifier ‡ consti et comprendre par lui-mÍme, sans que ce la rÈs soit moi qui dirige lÕÈmotion et les expl consta cations. le mo A partir du texte, ‡ partir duvidede fiction lÕimage - lÕÈvÈnement a dÈj‡ eu li
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Filmographie
La rÈpÈtition1970 Dialogue1971 Peintres naÔfs en Suisse Orientale1972 Des Suisses dans la Guerre dÕEspagne1973 LÕexÈcution du traÓtre ‡ la patrie Ernst S.1975 R a i m o n- ch a n s o n sc o n t r el a peur1977 H a n sS t a u b- re p o r t e rp h o t o -graphe1978 ClÈment Moreau - graphiste Max Frisch - Journal I-III1981 Max Haufler - ´le muetª1983 El Suizo - un amour en Espagne1986 Dani, Michi, Renato & Max1987 Arthur Rinbaud - une biographie1991 Charlotte : ´vie ou thÈ‚tre ?ª1992 Ernesto ´Cheª Guevara, le journal de
Documents disponibles au France
Articles de presse Arte Magazine n∞9 - 25 FÈvrier au 3 Mars 1995 Extrait du journal du ´Che ´en Espagnol Extrait du journal du ´Cheª en FranÁais
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