L’Assassin habite au 21 de Clouzot Henri-Georges
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

L'assassin habite au 21
F de Henri-Georges Clouzot
FICHE FILM
Fiche technique
France - 1942 - 1h25
Réalisateur :
Henri-Georges Clouzot
Scénario :
d'après Stanislas-André
Steeman
Musique :
Maurice Yvain
Interprètes :
Pierre Fresnay
(commissaire Wens)
Suzy Delair
Résumé Critique(Mila-Malou)
Jean Tissier
Une série de crimes sont commis par un L’un des meilleurs "policiers" des années
mystérieux Durand. Le commissaire Wens quarante. Ce premier film de Clouzot s'im-(Lallah Poor)
trouve des cartes au nom de Durand en pose par la noirceur de sa peinture : laNoël Roquevert
possession d’un cambrioleur qui affirme les vision des pensionnaires du 21 est sans
(Linz) avoir volées dans une pension de famille, concessions et le suspense habilement
21 avenue Junot à Montmartre. Wens s’y agencé. Mais Clouzot est aussi servi par
Pierre Larquey
rend, déguisé en pasteur. Sa maîtresse s’y une pléiade d’acteurs extraordinaires : le
(Colin) introduit à son tour. Or une vieille fille est trio d’assassins Tissier-Larquey-Roquevert
assassinée et Colin, I’un des pensionnaires est inoubliable et le couple Fresnay-DelairRené Genin
soupçonné. Mais pendant que celui-ci est forme un amusant contrepoint au sinistre
(l'ivrogne) en prison, un nouveau meurtre signé M. Durand.
Durand est commis et un autre cadavre,Jean Despeaux
avec la carte de M. Durand, apparaît dans Dr Clouzot et Mr Steeman
(Kid Robert) la malle du fakir Lallah Poor, autre pension-
naire du 21... Il est difficile d’imaginer qu’une œuvre
aussi maîtrisée que L’assassin habite au
21 puisse être la première de son auteur.
Clouzot n’avait tourné qu’un court-métrage,
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
cette expérience venants’ajouter aux Et c’est enfin l’entrée de Clouzot dans la Clouzot, Henri-Georges
dialogues du Dernier des six (1941), colportation des auteurs complets de
dans lequel jouait Pierre Fresnay. Aidé cinéma avec la réalisation d’un film
Grand maître du film "noir", il a fait ses
par le comédien, il finance L’assassin appelé à une gloire modeste mais
débuts comme homme à tout faire de la
avec de l’argent allemand - nous constante L’assassin habite au 21.
maison Osso, signant un sketch dont la
sommes en 42 - et se tourne vers un Une nouvelle adaptation de Steeman.
chute est amusante, La terreur des
écrivain qu’il connaît bien, Stanislas- Un "policier" bien classique, traditionnel,
Batignolles, en 1931, et "supervisant"
André Steeman. Celui-ci, pour avoir déjà sans intentions sousjacentes, un diver-
les versions françaises des opérettes
travaillé avec Clouzot, sait qu’il n’aura tissement. Occupation oblige... Mais
allemandes, du type Château de rêve ,
pas affaire à un simple adaptateur : son quel divertissement ! La trame de
sans compter la rédaction d’un nombre
roman se déroule à Londres ; Clouzot l’intrigue, excellente, est bouleversée,
impressionant de scénarios pour
change monsieur Smith en monsieur remaniée, agressée, pensée littérale-
Gallone, Baroncelli, Litvak, etc. Mais
Durand. Du coup, l’atmosphère victo- ment cinéma. Dès la première séquence,
Clouzot devient parfois plus ambitieux :
rienne rappelant Dr Jeckyll et Mr Hyde, un long mouvement de travelling dans
Le duel, d’après Lavedan mis en scène
comme le souligne Steeman, disparaît. un décor de rue la nuit, accompagne
par Fresnay. La guerre, avec le départ
Le reste à l’avenant ! René Génin, première victime du tueur
des ténors (Duvivier, Clair, Renoir) lui
Les deux hommes vont s’affronter, en qui signe "Monsieur Durand". Avec quel-
offre sa chance. Il signe deux scénarios
toute amitié, le temps du tournage. ques essais de caméra subjective, pro-
éblouissants, Les inconnus dans la
Steeman raconte la suite avec humour : cédé habile et judicieux pour masquer
maison pour Decoin, d’après Simenon,
lorsqu’il a enfin l’occasion de voir le l’identité du coupable. Et aussi pour
et Le dernier des six, pour Lacombe,
résultat final en Belgique, il note qu’un faire entrer de plain-pied le spectateur
d’après Steeman. Pourquoi ne devien-
tiers seulement de la moitié de ses bons dans l’intrigue et le monde magique de
drait-il pas metteur en scène ? Son coup
mots a été retenu par Clouzot, les moins l’écran. Dès cette première introduction,
d’essai est un coup de maître. L’assas-
incisifs bien entendu. De retour à Paris, Clouzot impose l’une de ces marques de
sin habite au 21 est l’un des meilleurs
Steeman reçoit un mot de Clouzot indi- fabrique essentielles : prendre le spec-
policiers jamais tournés en France : il
quant qu’il a déjà commencé l’adap- tateur par surprise et le faire pénétrer
vaut par l’habileté de l’adaptation du
tation de Légitime défense, un autre d’emblée dans le cœur du sujet, sans
roman de Steeman, une interprétation
de ses romans. Remanié, concassé, puis détour. Mais le cinéma français du
éblouissante (le trio d’assassins :
reconstruit, donnera moment n’est pas encore libéré de la
Larquey, Jean Tissier, Noël Roquevert)
le splendide Quai des Orfèvres. convention théâtrale. Et Clouzot gardera
et une manière de créer une atmosphère
Alain Charlot longtemps ce goût des scènes jouées,
éprouvante propre à Clouzot. Suit Le
Les cent chefs-d'œuvre du suspense cette conception des rôles pensés pour
corbeau, I’un des chefs-d’œuvre du
de grands comédiens. Ses détracteurs
cinéma français. Sur un scénario de
ne se lasseront pas de le lui reprocher
Chavance, Clouzot a su recréer la vie
au cours de sa carrière.
étouffante et étouffée d’une petite ville
Ici, le grand comédien, c’est son ami
de province. Le thème de la lettre ano-
Pierre Fresnay qui tient tout naturelle-
nyme est magistralement exploité. Il
ment le rôle du commissaire Wens dans
faudrait citer toutes les scènes : I’enter-
cette seconde aventure cinématogra-
rement, la dictée, le dialogue sur Ie bien
phique, suite directe du Dernier des
et le mal entre Fresnay et Larquey tandis
six. Et Suzy Delair reprend, tout aussi
que la lampe oscille de droite à gauche,
naturellement, son personnage farfelu
rejetant à tour de rôle l’un des protago-
de Mila-Malou. Rien d’autre à dire de ce
nistes dans l’ombre. Tant de noirceur fit
film si ce n’est que son découpage sera
penser à Stroheim, à Céline... mais créa
cité en exemple durant des années dans
un malentendu. Sous prétexte que le
les cours de réalisation de l’I.D.H.E.C.
film avait été tourné pour la firme alle-
mande Continental, et qu’il se serait agi
d’une œuvre de propagande antifrançai-
se, Clouzot fut interdit de studio à la
Libération. Les historiens évoquent
volontiers la chasse aux sorcières à
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
77.32.76.96 2
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
Fax : 77.25.11.83D O C U M E N T S
Hollywood, au temps de McCarthy, mais Filmographie
oublient une autre chasse aux sorcières,
en France, en 1944 et un peu Marcel
La terreur des Batignolles 1931
Carné. Clouzot ne revint qu’en 1947 :
(c.m.)
retour éclatant avec son deuxième chef-
d’œuvre, Quai des Orfèvres, où Jouvet
L’assassin habite au 21 1942
faisait une extraordinaire composition
d’inspecteur de police et où la peinture
Le Corbeau 1943
du monde pitoyable du music-hall trou-
vait des accents à la Lautrec. Si Manon
Quai des Orfèvres 1947
transposition moderne du roman de
l’abbé Prévost, déçut un peu, Clouzot se
Manon 1949
retrouva pleinement dans Le salaire de
la peur, terrible suspense évoquant le
Retour a la vie 1949
transport d’explosifs par camion,
(un sketch)
réflexion sur la dignité du travail
humain, où Yves Montand et Charles
Miquette et sa mère 1950
Vanel étaient excellents. Les diabo-
liques valurent surtout par leur scénario
Le salaire de la peur 1953
mais ils n’étaient pas indignes de
Clouzot : celui-ci y confirmait sa maîtrise
Les diaboliques 1954
du film policier. Changeant de registre, il
entreprit de nous expliquer la manière
Le mystère Picasso 1956
de créer de Picasso. Utilisant des toiles
transparentes, il sut pénétrer, de façon
Les espions 1957
exemplaire, dans le monde de l’artiste,
établi

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