La Source de Bergman Ingmar
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

La Source
d'Ingmar BergmanF
FICHE FILM
fiche technique
Suède - 1959 -1h28
Réalisation :
Ingmar Bergman
Scénario :
Ulla Isaksson
d'après une ballade du
XIV è siècle
Musique :
Erik Nordgren
Résumé Critique
Interprètes :
Max Von Sydow Une vierge blonde, accompagnée de sa Inspiré d’une Saga du Xllle siècle revue par
soeur, va porter des cierges à l'église voisi- la romancière Ulla Isaksson, ce film est un(Töre)
ne. Elle est assaillie en chemin par trois des préférés de Bergman. Jean Béranger le
Birgitta Pettersson brigands patibulaires et malpropres qui la compare aux No japonais et aux tragédies
(Karin) violent, la tuent, la dépouillent de sa robe Elizabéthaines
qu'ils veulent vendre au châtelain le plus 1er Plan J.BergmanGunnel Lindblom
proche, lequel est justement le père de la
(Ingeri) jeune fille assassinée. ... Ce qui frappe...dès l’abord dans la
Axel Düberg L'homme accablé se prépare à venger sa Source, c’est l’extrême rigueur du film :
fille selon un rituel ancestral spectaculaire. rigueur dans la structure du scénario, dans(le maigre)
Il fait justice comme il a prévu et, pour la conduite du récit et même dans la com-
Tor Isedal expier son propre péché, fait le voeu d'éle- position des images. Bergman a renoncé,
(Le muet) ver une église sur le lieu-même du martyre ici, à certaines obscurités de style, à cer-
de sa fille. Un miracle alors s'accomplit. taines afféteries esthétiques... Il va droitAllan Edwall
Lorsqu'on déplace le corps de la vierge, au but, ne s’arrêtant qu’à l’essentiel, à
(Le mendiant) une source jaillit. l’amour, à la haine qu’animent ses person-
Ove Porath Fiche AFCAE nages, aux principaux épisodes de ce com-
bat du Bien et du Mal qu’il nous décrit Et(L'enfant)
quand il lui arrive de composer un tableau,
c’est des peintres Hollandais ou Allemands
de l’époque qu’il s’inspire, de Memling, de
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
Dürer... le résultat est un film d’une des enluminures est trop loin des per- Ingmar Bergman
pureté gothique ou tous les gestes, tous sonnages.
les sentiments, tous les actes des per- Toutefois, soyons juste, il existe de
Né le 14 Juillet 1918, à Uppsala, lngmar
sonnages se trouvent transcendés... belles trouvailles (comme ces inou-
Bergman est fils d’un pasteur quiJean de Baroncelli bliables petits cris d’animal blessé après
deviendra chapelain à la Cour de Suède.Le Monde - 18.5.60 le viol de Karin) et une séquence extra-
ordinaire : le rite de la vengeance qui Luthérien fervent, prédicateur éloquent,
précède le triple meurtre. L’image prend il est cependant tolérant et compréhen-
Cette forme est extrêmement élaborée. soudain un caractère envoûtant qui
sif.
A l’intérieur d’une reconstitution minu- atteint au sublime.
Il semble pourtant que, tout enfant,tieuse du mode de vie, d’habillement et R. Lefèvre
Ingmar Bergman, très sensible, a souf-de logement de l’époque, Bergman a Image et son N° 138
donné à ses images et aux gestes de fert de sentir, dans les adultes qui
ses personnages une sorte de La Source est le condensé de tous les l’entouraient, dans ses parents peut-
dépouillement hiératique et, sans doute, défauts de Bergman, sans aucune de être, des heurts, des dissonances.
n’est-il jamais parvenu à une telle ses qualités. La vulgarité, et par moment
Il a grandi dans la foi luthérienne et son
rigueur, à une pareille maîtrise de la l’obscénité, le simplisme des idées
imagination est restée peuplée desforme. générales, le caractère très provincial de
France Observateur -8.12.60 images du genre de celles dont parle lela mise en scène, tout cela s’étale d’un
bout à l’autre, sans que les qualités Chemin du Ciel de Sjoberg : un chemin
qu’on était habitué à voir chez son étroit semé d’embûches, menacé par la
...Tout est, ici, soumis à une mise en auteur se manifestent à aucun moment, horde des démons et la faiblesse de
scène incantatoire si intense que dès les Bergman tourne en rond, il reprend les
l’homme, sous le regard d’un dieu dis-premières images, dès les premiers thèmes du Septième Sceau sans les
tant et sévère.bruits, nous sommes plongés en plein approfondir. La Source marque une
moyen-âge suédois. D’autres circonstances sont à signaler,véritable atrophie dans son inspiration.
Les êtres sont du même bois massif que Le parti pris violemment expressionniste qui éclairent certains aspects de son
les meubles, et lorsque le père plante de la photographie en clair-obscur abou- œuvre, encore qu’il soit téméraire de
son grand couteau vengeur dans la tit à la caricature. On croirait voir un film
prétendre établir des rapprochements
table, cela résonne profondément et fait de 1920.
précis.trembler. Au rythme lent, grave, inquié- Cahiers du Cinéma N°108
tant d’une liturgie, la Source ressuscite Un beau jour, ce fut la découverte
avec une force exemplaire cette haute éblouissante de l’amour. Ce premier
époque barbare... A des scènes char- amour qui admire, qui se perd dans
gées d’une grâce bucolique succèdent
l’être élu et qui pousse à conquérir le
des moments d’une farouche violence...
monde pour le mettre à jamais aux piedsil y a des instants où la Source atteint
de la bien-aimée. Nous ne feronsle registre Shakespearien. Quel admi-
rable travail de recherche que le son... la qu’entrouvrir cette porte demeurée
force d’envoûtement du film est plus secrète, mais d’où est sorti le mer-
qu’à moitié redevable à cette authentici-
veilleux Sommarlek, Les Jeux de l’été.
té des bruits les plus furtifs, puisque éri-
L’enfant tendu vers l’espoir qui, déjàgés, ici, en symboles... C’est une oeuvre
avait entrevu tant de fois que rien nemagnifiquement accomplie et que l’on
aurait tort de croire mineure. dure, est devenu grand. Et l’amour qu’il
J. Michel crovait impérissable, un beau jour a dis-
Le Parisien - 15.12.60 paru. Non pas trahi : d’une trahison on
se relève par la vengeance ou le pardon.
Il a disparu, sans traces, anéanti.Tout cela reste trop intellectuel, la
A cette douleur, aucune réponse satis-caméra de Bergman choisissant le style
L E F R A N C E
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42100 SAINT-ETIENNE
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2
77.32.76.96
Fax:77.25.11.83D O C U M E N T S
faisante. Dieu était bien loin, soudain. Il d’une nuit d’été. Et d’un coup, ce fut la Filmographie
planait au-dessus des nuages d’une célébrité; Bergman est considéré comme
conception puérile, derrière l’indifféren- le témoin d’une époque, comme l’écho Kris1945
(Crise)ce d’un respect qui Le plaçait si haut, Le des inquiétudes et des angoisses
disait si terriblement serein qu’II ne pou- modernes, comme un homme qui
Det Regnar pa var kärlek 1946
vait s’intéresser à la souffrance d’un cherche, en tâtonnant, sa lumière. On le
(Il pleut sur notre amour)
garçon qui avait tout perdu ». rapproche parfois d’un écrivain comme
Jos Burvenich Camus. Cependant certains contestent Skepp till Indialand 1947
(Bateau pour les Indes ou l’éternel mira-Ingmar Bergman la valeur de son témoignage ou le
ge)sérieux de sa recherche... Quoi qu’il en
La jeunesse de Bergman coïncide avec soit il sera toujours impossible de saisir
Musik i mörker 1947
la période de guerre. La Suède, restée à fond les intentions de Bergman, (Musique dans l’obscurité)
neutre dans la tragédie qui ensanglante comme de tout autre auteur... Quant à
le monde, non seulement n’en souffre ses oeuvres, comme toutes les œuvres, Hamnstad 1948
(Ville portuaire)pas, mais voit s’accroître sa richesse et elles échappent à leur créateur pour
son bien-être matériel. Et cette situation vivre d’une vie propre ; elles prennent
Fängelse 1948
engendre chez les jeunes demeurés dis- une signification différente suivant les
(Prison)
ponibles, alors qu’ailleurs tous sont époques et les spectateurs...
engagés, une souffrance qui se traduit Chercher à connaître Bergman, c’est Törst 1949
(La soif/La fontaine d’Aréthus)par des réactions violentes contre le aussi chercher à nous connaitre nous-
matérialisme bourgeois. La littérature mêmes...
Till glädje 1949
développe complaisamment le thème de
(Vers la joie)
l’angoisse. Bergman est de ces jeunes
qui,

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