Les forbans de la nuit de Jules Dassin
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

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Fiche technique
USA - 1950 - 1h35
Réalisateur :
Jules Dassin
Scénario :
Jo Eisinger
Image :
Max Green
Montage :
Nick De Maggio
Sydney Stone
Musique :
Franz Waxman
Interprètes :
Richard Widmark
(Harry Fabian)
Gene Tierney
(Mary Bristol)
Francis L. Sullivan
(Phil Nosseros)
Hugh Marlowe
(Adam Dunn)
Mike Mazurki
(l'Etrangleur)
Herbert Lom
(Kristo)
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FICHE FILM
Résumé
Harry Fabian, petit escroc intelli-
gent et ambitieux, mais velléitaire
et mythomane, rêve de faire fortune
dans le Londres de la nuit en orga-
nisant des matches de lutte. Mais la
pègre est déjà sur le coup, et Fabian
n’a pas les fonds nécessaires…
Critique
Londres ! Toile de fond mais aussi
personnage à part entière comme
le fait pressentir le titre original.
Jules Dassin s’était déjà fait la main
en tournant
The Naked City
et
Thieve’s Highway
presque entiè-
rement en décors naturels, utilisant
avec une grande maestria ce que
pouvaient lui apporter les "person-
nalités" typiques des villes de New
York et de San Francisco qui étaient
déjà des entités à part entière dans
ces deux oeuvres. Par sa description
minutieuse des lieux réels dans les-
quels se déroulaient ses péripéties,
Dassin apportait une touche de réa-
lisme jusqu’alors à peu près absente
du film noir (si l’on excepte les films
de Henry Hathaway). Avec
Night and
the City
, Jules Dassin ne fait que
poursuivre l’expérimentation entamée
aux USA (déjà sous l’égide de la Fox)
et la capitale britannique se dévoile
pour la première fois sous un jour
totalement différent de celui cossu
et anachronique souvent montré par
le cinéma américain et anglais de
l’époque. Une Londres labyrinthique,
véritable toile d’araignée d’allées
sombres, d’escaliers, d’appartements
minuscules et poussiéreux, d’arrières
cours inquiétantes, etc., dans laquelle
évolue toute une faune bigarrée et
menaçante de musiciens des rues,
faux mendiants, vendeurs à la criée,
petits malfrats, trafiquants et voleurs,
entremetteurs, rabatteurs et consorts.
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Les forbans de la nuit
Night and the city
de Jules Dassin
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Plutôt que les maisons bourgeoi-
ses londoniennes et le quartier des
affaires, Dassin situe son intrigue
au bord des quais respectivement,
de la Tamise, dans les quartiers
populaires du West End et, s’il lui
arrive d’utiliser des endroits plus
célèbres comme Trafalgar Square
ou le Chelsea Bridge, c’est pour de
brefs instants et en plein jour. Le
reste du temps, les personnages
évoluent de nuit dans une ville se
transformant progressivement pour
la plupart d’entre eux en un piège
inextricable. Plus on avance dans le
récit, plus l’atmosphère créée par
Dassin devient irréelle, quasi-baro-
que : les usines où se réfugie Harry,
avec leurs flammes trouant le noir
et leurs escaliers cadrés en biais,
semblent sorties tout droit d’un
cauchemar. Lors d’une séquence
remarquable, Londres devient inhu-
maine en propageant, comme une
traînée de poudre, un virus mortel :
la mise à prix de la tête du protago-
niste principal.
Un protagoniste principal qui court
dans ces rues nocturnes et déser-
tes, dévale les escaliers, se retour-
ne… Il fuit. Gros plan sur son visa-
ge qui reflète l’inquiétude. Il a l’air
d’être poursuivi et pourtant, il prend
le temps d’interrompre sa course
pour ramasser une fleur tombée
sur l’asphalte et la fixer à sa bou-
tonnière. Il pénètre enfin dans un
immeuble. Cet homme, il s’agit de
Harry Fabian. Dès le premier plan,
sa trajectoire est descendante
(les escaliers) et sa chute paraît
inexorable : son destin semble déjà
tout tracé et l’on sent l’homme en
sursis,
The Dead Man
. Cet anti-
héros, loser invétéré, n’est pas un
criminel, pas même un gangster
d’occasion ; les vrais truands se
cachent toujours sous un masque
de respectabilité. Harry est plutôt
un escroc assez minable, roublard
en diable, rusé, menteur et voleur
mais éminemment sympathique
car dénué de méchanceté et pour-
suivant uniquement comme but la
reconnaissance, (son plus grand
moment de bonheur est celui où on
lui amène une plaque sur laquelle
sont inscrits son nom et son titre
de directeur) : “I Just Wanna Be
Somebody”. Il ne supporte plus
les ordres et souhaite qu’on le
respecte un peu. Il pense toujours
avoir trouvé un plan de génie mais
ne le mène jamais à bout (“You
Could Have Been Anything. You
Had Brains, Ambition. You Worked
Harder than any Ten Men. But at the
Wrong Things, Always the Wrong
Things”). Ceci ne le démoralise pas
pour autant ; au contraire, monté
sur piles et ressorts, imaginatif et
quelque peu mythomane, il ne se
laisse jamais abattre et trouve tou-
jours de nouvelles ressources. Doté
d’un extraordinaire aplomb, tête en
avant, il fonce, il court… Mais son
irresponsabilité et sa malchance le
mènent droit au mur, loin de son
rêve, «A Life of Ease and Plenty».
Comme un aimant, il entraîne dans
sa chute amis et ennemis dans une
spirale infernale. Même la tenta-
tive de réhabilitation du final n’est
qu’un sacrifice dérisoire ; seule sa
dignité est sauvegardée car les ris-
ques qu’il a pris auront été vraiment
disproportionnés par rapport au but
qu’il avait souhaité atteindre.
Grâce à l’interprétation prodigieuse
de Richard Widmark, ce person-
nage pathétique acquiert une véri-
table dimension shakespearienne,
grandeur et folie incluses. La fébri-
lité, la frénésie et l’énergie surpuis-
sante de son jeu (une vraie boule
de nerfs) emportent tout sur leur
passage : il faut le voir, persuadé
d’avoir trouvé un filon, arriver chez
son ex-patron et se lancer dans un
solo de batterie improvisé tout en
riant de ce rire si particulier, à la
fois enfantin, désespéré et diabo-
lique, qui le caractérise tant. Un
enfant turbulent dans un monde
d’adultes, un homme qui refuse
de grandir, un mythomane obsédé
par le désir de se faire un nom, un
impénitent bonimenteur hanté par
la peur d’être trahi, tel est le Harry
Fabian de Richard Widmark, acteur
qui aura bien d’autres occasions de
prouver son immense talent (citons
surtout
Le carrefour de la mort
de Henry Hathaway,
Le port de
la drogue
de Samuel Fuller ou
La
dernière caravane
de Delmer
Daves) mais qui est ici au sommet
de son art.
Nous avons quitté Harry, quelques
lignes plus haut, s’engouffrant dans
l’entrée d’un immeuble. Il pénètre
donc dans l’appartement, se rend
compte qu’il n’y a personne, se
dirige vers un sac à main, le prend,
hésite et va pour finalement y sub-
tiliser quelques billets mais il n’en
a pas le temps puisque Mary est
derrière lui. Mary est, au contraire
d’Harry, un personnage doux et rai-
sonnable qui rêve que ressurgisse
du passé cette "fraction de temps"
idyllique qui est resté gravée sur
une photo qui trône sur un buffet,
celle de deux tourtereaux dans
une barque, visiblement amoureux
et heureux. C’est l’harmonie et le
calme que recherche Mary. Quelle
plus belle preuve d’amour pourrait-
elle offrir à Harry que sa patience
et sa tolérance envers lui ! Aucun
romantisme là-dedans : son rêve
est aussi simple que de pouvoir se
retirer à la campagne et de vivre
sereinement. C’est la dernière
chance d’Harry mais il ne s’en rend
pas compte, déjà absorbé dans la
spirale infernale du mouvement
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constant. Mary est la première à
se rendre compte qu’il est déjà trop
tard et sa lassitude se fait sentir
dans sa manière de marcher, de
s’asseoir et d’attendre son homme
toujours parti par monts et par
vaux, sans conviction qu’il puisse
se poser un jour. Elle essaie alors
de trouver réconfort (platonique) et
refuge chez son voisin du dessus,
modeste artiste (Hugh Marlowe)
qui donne d’Harry la définition
suivante : «An Artist Without an
Art.» Mary, c’est Gene Tierney dans
un rôle plus restreint qu’on aurait
souhaité mais d’une importance
primordiale et surtout très repo-
sant pour le spectateur qui peut,
lorsqu’elle est à l’écran, reprendre
son souffle et sortir la tête hors
de l’eau trouble qui l’entoure et le
submerge.
L’on se dirige désormais vers le
lieu glauque dans lequel nos deux
amants travaillent : le Silver Fox.
Ici, Helen Nooseroos donne les der-
nières consignes à ses ‘girls’ avant
l’ouverture du cabaret, soutirer aux
clients le plus de liquidité possi-
ble, les laisser rentrer chez eux une
fois seulement les poches vides.
Elle a l’air très à son aise, bien
d’aplomb lorsqu’il s’agit de donner
des ordres. Mais gérer le Silver Fox
avec son époux ne lui suffit plus.
Femme frustrée et cupide, elle n’a
qu’une idée en tête, se faire la
malle et aller ouvrir son propre éta-
blissement. Pour cela, elle est prête
à tout et, à force de persuasion, de
séduction et de chantage, pense se
servir de Harry Fabian pour attein-
dre son but. Mais il ne faut sur-
tout pas s’accrocher à ce mort en
sursis ! Phil, son mari obèse, aime
toujours sa femme et sa jalousie
est maladive ; c’est d’ailleurs cette
jalousie qui déclenchera le piège
fatal qui le mènera aussi à sa perte.
Effectivement, il se révèlera fina-
lement plus faible qu’on aurait pu
croire et le retour au foyer d’Helen
après qu’elle se soit rendue comp-
te s’être fait rouler dans la farine
par Harry Fabian est peut-être la
séquence la plus noire, désespérée
et ironique du film mais que je ne
me permettrais pas de vous dévoi-
ler ici. Seul Orson Welles arrivera à
atteindre un tel niveau de noirceur
dans un film qui doit beaucoup à
celui de Dassin par son baroquisme
nihiliste,
La soif du mal
.
Le couple est interprété par une
Googie Withers étonnante en
femme entièrement mauvaise,
incarnant la garce typique du genre,
et par un Jack L. Sullivan, moins
connu que Sidney Greenstreet
dans le même style de rôle mais
tout aussi inoubliable. Grâce à son
talent, on arrive à le prendre en
pitié lorsque sa femme le quitte,
qu’il se dit qu’elle lui reviendra
inévitablement et qu’il acceptera
alors de la reprendre. Mais Dassin
se sert tout autant de ses qualités
d’acteur que de son physique écra-
sant : il est filmé de telle sorte que
son embonpoint mange tout l’écran
et qu’il comprime les autres per-
sonnages par ses postures : contre
plongées mais aussi placements
dans le cadre comme ce plan extra-
ordinaire et totalement fixe qui voit
le gros homme assis en premier
plan et qui parle de loin avec Gene
Tierney placée, elle, en retrait dans
le fond de l’écran mais très nette
grâce à la profondeur de champ.
Discussion banale qui est d’ailleurs
à l’origine du sentiment d’empathie
que nous commençons à éprouver
pour le gros homme bien qu’on se
doute qu’il sera sans pitié pour ses
ennemis.
N’était-il pas aussi question de
combats de lutte au centre de
l’intrigue ? Nous y venons avec la
présentation des deux derniers per-
sonnages qui finissent de complé-
ter le tableau des rôles principaux.
D’un côté le père, Gregorius, qui,
hormis Mary, est le seul protago-
niste entièrement positif du film,
The honorable man
plénipoten-
tiaire des valeurs, de l’honneur et
la dignité de l’ancienne généra-
tion, du vieux monde. Trop positif
d’ailleurs pour pouvoir survivre au
milieu de ces ‘forbans de la nuit’.
Il représente le noble art de la lutte
gréco-romaine face à la pseudo-
lutte, spectacle commercial (le
catch ?) qui l’a détrôné, qui fait
désormais fureur à Londres et dont
les combats sont organisés par
son propre fils, Kristo, mafioso par
dessus tout. Kristo, c’est le futur
et hilarant Dreyfus de la série des
Pink Panther
de Blake Edwards,
Herbert Lom. Ici, d’une belle sobrié-
té, assez inquiétant mais malgré
tout nous octroyant lui aussi sa
séquence émotion : difficile de ne
pas avoir la gorge nouée lorsque
nous le surprenons en pleurs dans
les bras de son père. Pour le rôle de
Gregorius, Jules Dassin décide de
faire appel à Stanislas Zbysko, 70
ans, qui était champion du monde
de lutte gréco-romaine à l’époque
où le cinéaste avait cinq ans Mais
Zbysko est inconnu des habituels
agents et plusieurs de ceux-ci lui
disent même qu’il est mort depuis
longtemps. Dassin insiste et quel-
qu’un retrouve enfin sa trace.
Dassin comprend que c’est exacte-
ment le personnage dont il a besoin
et nous ne pouvons que l’approuver
vu le résultat à l’écran. Son com-
bat avec ‘L’Etrangleur’ demeure une
séquence anthologique par sa vio-
lence brutale et bestiale, la bataille
de deux taureaux furieux qui sem-
ble ne jamais vouloir finir, pour le
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spectateur non plus qui se sent vite
étouffé tellement ce combat est
filmé au plus près des corps et des
visages. Fulgurant et éprouvant,
assez unique pour l’époque.
Mais sans ‘la chasse aux sorciè-
res’, aurions nous pu être témoin
de cette oeuvre fulgurante ? Peut-
être sous la direction de Jacques
Tourneur (comme il avait été prévu
dans un premier temps) mais
il aurait très certainement eu un
style totalement différent. Pour pro-
téger son ‘poulain’ et ami, Daryl
Zanuck, content de ses précédents
films, décide d’envoyer Jules
Dassin en Angleterre afin qu’il ne
soit pas ennuyé ni persécuté par la
Commission des Activités Anti-amé-
ricaines car il était en très ‘bonne’
position sur la ‘Liste Noire’. «Fous-
moi le camp à Londres et vite ;
il y a un film à tourner là-bas» lui
dira-t’il.
Night and the City
sera
donc son premier film après son
départ forcé des USA, un complé-
ment à ses films noirs américains :
Brute Force
,
The Naked City
et
Thieve’s Highway
. Il n’y reviendra
plus et malheureusement n’attein-
dra jamais plus le même niveau
d’excellence même si
Du Rififi
chez les hommes
et
Jamais le
dimanche
se laissaient voir sans
déplaisir.
De toute sa filmographie,
Les
Forbans de la nuit
est sans aucun
doute son oeuvre la plus intense
et la plus réussie. Son mélange de
réalisme (vision quasi documentaire
de la vie et de la faune londonien-
ne ; âpre description des protago-
nistes) et d’onirisme (expression-
nisme des décors, de la photogra-
phie) en font une oeuvre baroque,
presque ‘fellinienne’ avant l’heure,
proche de la tragédie grecque qui
rappelle un peu les films de Carol
Reed (surtout le superbe
Huit heu-
res de sursis
) et annonce, comme
nous l’avons déjà évoqué, ce som-
met ‘Wellesien’ qu’est
Touch of
Evil
. (…)
www.dvdclassik.com
Le réalisateur
(…) Engagé par la MGM, Jules
Dassin débute modestement à
la réalisation avec le drame
Nazi
Agent
, en 1942. Il enchaîne très vite
avec des comédies assez modestes
et confidentielles, mais qui lui per-
mettent déjà de côtoyer certaines
grandes stars de l’époque, comme
John Wayne et Joan Crawford
pour
Reunion in France
(1942) ou
Charles Laughton pour
Le Fantôme
des Canterville
(1944), qui rem-
porte un joli succès d’estime. C’est
à la fin des années 40, en abordant
le film noir, que le cinéaste se révè-
le : le film carcéral
Les Démons
de la liberté
(1947) ainsi que
La
Cité sans voile
(1948) et
Les Bas
fonds de Frisco
imposent une tou-
che réaliste, qui adhère parfaitement
au genre.
Déclaré communiste et blacklisté,
Jules Dassin fuit les Etats-Unis pour
s’installer en Europe. D’abord en
Angleterre, où il réalise le thriller
Les Forbans de la nuit
(1950), avec
Richard Widmark, puis en France,
où il signe l’un de ses plus beaux
succès, le film de braqueurs
Du rififi
chez les hommes
(1954), Prix de
la Mise en Scène à Cannes. Vivant
désormais dans l’Hexagone, où il
jouit d’une belle popularité et où
son fils Joe est en passe de devenir
une star de la chanson, le cinéaste
dirige un casting de luxe dans
La
Loi
(1958) puis se met en scène avec
sa compagne Melina Mercouri dans
la comédie dramatique
Jamais le
dimanche
(1960). Succès interna-
tional, le film offre le Prix d’inter-
prétation à
Mercouri et assied un
peu plus la collaboration fructueuse
entre Dassin et sa femme (neufs
films). (…)
www.allocine.fr
Filmographie
longs métrages :
The Affairs of Martha
1942
Nazi agent
Quelque part en France
Young ideas
1943
Le Fantôme des Canterville
1944
A letter for Evie
1946
Les Démons de la liberté
1947
La Cité sans voiles
1948
Les Bas-fonds de Frisco
1949
Les Forbans de la nuit
1950
Du rififi chez les hommes
1955
Celui qui doit mourir
1956
La Loi
Jamais le dimanche
1960
Phèdre
1962
Topkapi
1964
Dix heures et demie du soir en
été
1966
Point noir
1968
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