Philadelphia de Demme Jonathan
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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Philadelphia de Jonathan D FICHE FILM Fiche technique
USA - 1994 - 1h59 Couleur
RÈalisateur : Jonathan Demme
ScÈnario : Ron Nyswaner
Musique : Howard Shore
InterprËtes : Tom Hanks (Andrew Beckett) Denzel Washington (Joe Miller) Roberta Maxwell (Le juge Tate) Buzz Kilman (Crutches) Karen Finley (Dr Gillman) Mark Sorensen, Jr (Le malade ‡ la clinique) Jeffrey Williamson (Tyrone) Charles Glenn (Kenneth Killcoyne)
L E
Tom Hanks
D O C U M E N T
hier encore Ètait montrÈ en exemple, est ‡ prÈsent devenu indÈsirable au plus haut point. Andrew dÈcide de ne pas se laisser faire et dÕattaquer le cabin pour licenciement abusif. Il se sait condamnÈ par la maladie, il nÕest plus question ni de vengeance, dÕargent, mais seulement de dignitÈ de justice Dans ce combat de David contre Goliath, un seul homme va finalement accepter de dÈfendre le cas dÕAndrew : Jo MillerÉ
Critique
Eh bien non,Philadelphia, de Jonathan Demme, nÕest pas un film s le sida, mais ´‡ proposª du sida. CÕe un film costaud, un mÈlange intime de dÈlicatesse et de roublardise, de timidi-tÈ et de franchise, sur un sujet quÕa pri ri la majoritÈ des AmÈricains (silencieu-se ou non) nÕaffronte toujours pas IÕhomosexualitÈ masculine. Une fois c postulat acceptÈ, on peut tout admettre, mÍme quePhiladelphiasoit aussi ´politiquement correctª quÕun clavier d piano. A lÕhÙpital ? Autant de Noirs qu de Blancs dans le personnel soignant. Au tribunal ? La bonne proportion de jurÈs noirs, de jurÈs blancs, etc. Andrew Beckett (Tom Hanks) est un brillant jeune avocat exerÁant son talent dans les beaux quartiers de la puritaine Philadelphie. Ce wonder boy de la pro-cÈdure est promu par lÕÈtat-major d cabinet le plus huppÈ de la citÈ, chargÈ dÕun dossier convoitÈ. Tiens, interrog un associÈ, quÕest-ce que ce bobo, l sur son front ? Rien, un lÈger accident de squash... Bernique ! cÕest un kaposi. En peu de temps, Beckett est rejetÈ, destituÈ, niÈ, faussement accusÈ de nÈgligence pour mieux Ítre virÈ. Oui, il a le sida, ce qui est terrible, mais il a le sida parce quÕil est ´gayª. Et Áa, cÕ pire. Beckett se rebiffe. Il va attaq
ses ex-employeurs en justice. La justice il connaÓt. Ce terrain-l‡, au moins, ne s dÈrobera pas. Mais neuf avocats refu sent sa cause, avant quÕil nÕaille solli ter un ancien adversaire coriace, Jo Miller. Beau, grand, noir, hÈtÈro, mariÈ jeune papa dÕun adorable bÈbÈ, aff chant une aversion militante et obtus envers les ´homosª, il est jouÈ pa Denzel Washington, qui fut le Malcom de Spike Lee. DËs que son futur client lui a avouÈ l motif de son renvoi, Miller se prÈcipit chez son mÈdecin de famille, terrorisÈ Beckett ne lui a-t-il pas serrÈ la main Ne risque-t-il pas, lui, beau, grand, noir hÈtÈro, dÕattraper ´leurª sale maladie Il faut alors que le bon docteur (noir) s tourne vers la camÈra, et articule lÕintention du public ´Le sida est un maladie sexuellement transmissible... Horreur ! Malheur ! Et siPhiladelphi nÕÈtait quÕun triste mÈlo prophyl tique ? Non. Demme se reprend vite manifeste une sympathie active pou ses personnages, et prÈpare habilemen le spectateur ‡ affronter avec intÈrÍt l morceau de bravoure incontournable : l procËs. PremiËre intervention de Denzel Washington ‡ la barre : ´Oubliez tout c que vous avez vu au cinÈma... Comment, pourquoi, oublier la juste fas cination quÕa souvent exercÈe sur no le spectacle exotique du fonctionnemen de lÕappareil judiciaire amÈricain James Stewart dansAutopsie dÕu meurtre, de Preminger, Paul Newma dansVerdict, de Sidney Lumet -, ce plaidoiries exemplaires, ces embras sades ‡ la fin ? Le procËs d Philadelphia nÕÈchappe pas ‡ la rËgle. a sa ration dÕ´objection, votre Honneur de retournements de situation, et d gros plans perplexes sur des jurÈs indÈ cis. Mais il compte un personnage inÈdit qui change tout, qui ajoute une fort charge dÕÈmotion et de compassion. C personnage qui serre de prËs lÕun de
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
et dÈsarmÈ ‡ mesure que son triomphe lÈgal approche, cÕest la mort. Cette dimension forte du film est pourtant amoindrie par de frÈquentes anecdotes encore une fois, sans doute, indispen-sables, mais parfois insupportables. Ainsi, une autre collaboratrice du cabi-net dÕavocats accusÈ de ´discrimina-tionª a aussi le sida. Elle, nÕa pas ÈtÈ licenciÈe. Elle vient tÈmoigner, et on voit bien quÕelle nÕa pas les stigmates de la maladie. Parce quÕelle a ÈtÈ contaminÈe par une transfusion et non par une gali-pette mortelle dans un cinÈma porno... MalgrÈ tout, la rÈalisation sobre et attentive de Demme, lÕengagement Èmouvant de Tom Hanks, la balourdise ´antipÈdȪ affichÈe courageusement par Denzel Washington, la rÈelle et juste tendresse qui unit Beckett et son com-pagnon (Antonio Banderas), IÕalacritÈ fÈroce de lÕavocate de la dÈfense (Mary Steenburgen) font tout passer. MÍme le portrait sucrÈ des parents ´admirablesª, Joanne Woodward et Jason Robards... MÍme ce cÙtÈ peu finaud du film lors-quÕil tourne au plaidoyer ´pro homoª (ces ´gens-l‡ª, vous voyez, ils ont un cÏur, et souvent une famille normale). Vers la fin, il y a une fÍte, un bal costu-mÈ o˘ Beckett et son ami dansent joue contre joue, dÈguisÈs en ´officiers et gentlemenª, dans leurs beaux uniformes blancs. Miller est l‡ aussi, avec sa femme. Plus de discours, cÕest assez beau. Comme est beau et digne le ´dÈpartª de Beckett, son adieu asphyxiÈ ‡ la vie.Philadelphia? Mission rem-plie. DaniËle Heymann Le Monde - 10 Mars 1994
Aussi paradoxal que cela puisse paraÓtre, le cinÈma hollywoodien de consommation courante nÕavait encore jamais vÈritablement osÈ aborder de front le douloureux problËme du Sida.
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suffit ‡ cet Ègard de parcourir l rubrique nÈcrologie de lÕhebdomadair ´Varietyª), le monde du spectacle amÈri cain, et celui du septiËme art en particu lier, ne semblait pas, jusquÕ‡ prÈsen vouloir sÕimpliquer directement dans u domaine aussi dÈlicat et Èpidermique. LiÈ ‡ des prÈjugÈs et des tabous inhÈ rents ‡ un pays o˘ le puritanisme exerc encore, ‡ tous les niveaux de la sociÈtÈ une influence aussi latente que perni cieuse, le Sida semblait Ítre un suje occultÈ par les grands studios mÍme si la plupart des stars dÕoutre- Atlantiqu se montraient Èminemment concernÈes. A cet Ègard, le grand mÈrite du film d Jonathan Demme est donc bien dÕÍtre l premiËre Ïuvre ‡ gros budget et desti-nÈe au grand public consacrÈe ‡ c flÈau. Ayant pour cadre Philadelphie Ètymologiquement et ironiquemen ´ville de lÕamour fraternelª, insidieus ment devenue ville de lÕincomprÈhe sion, voire de la haine homophobe, l film suit le double combat dÕun jeun avocat homo-sexuel, Andrew, rattachÈ un cabinet prestigieux : combat phy sique contre la maladie et combat juri dique contre ses anciens employeur qui, sous couvert dÕune faute professio nelle montÈe de toutes piËces, le licen cient abusivement. Jonathan Demm fait ainsi du Sida la reprÈsentation sym bolique dÕune incomprÈhension gÈnÈr trice de rejet, voire de haine. Dans cett bataille dÈsespÈrÈe et apparemmen perdue dÕavance, Andrew trouver comme alliÈ et dÈfenseur Joe Miller, u avocat noir idÈaliste mais rempli de prÈ jugÈs ‡ lÕÈgard des homosexuel PassÈe une premiËre rÈaction Èpider mique de peur et de dÈgo˚t face ‡ u mal sur lequel on colporte les idÈes le plus fantaisistes et les plus rÈaction naires, Joe va peu ‡ peu prendr conscience de la souffrance et de la dis crimination dont est victime son alte ego blanc et, ‡ travers lui, tous le homosexuels atteints ou non par l maladie. Et si lÕitinÈraire douloureu dÕAndrew, lentement rongÈ par le
inexorable qui sÕest glissÈ en lui, const tue la ligne directrice de lÕintrigue, IÕÈ lution de Joe Miller, dont les prÈjugÈs vont peu ‡ peu sÕestomper pour fair place ‡ une prise de conscience dÈfiniti-ve, constitue un pÙle dÕattraction to aussi fort et passionnant. En centrant son film sur un personnag homosexuel et en portant sur ce dernie un regard dÈnuÈ de toute complaisance de tout clichÈ caricatural et de tout voyeurisme (les scËnes entre Andrew e son compagnon sont formidables d pudeur et de retenue), Jonathan Demm et son scÈnariste Ron Nyswaner on assurÈment franchi une Ètape importan te dans la reprÈsentation de la diffÈren ce ‡ lÕÈcran. LÕimage des homosexu trop souvent rÈduite ‡ des seconds rÙle sympathiques mais mineurs (Frankie e Johnny) ou ‡ des archÈtypes quelquefoi extrÈmistes (Cruising), ne sera vÈritable-ment plus tout ‡ fait la mÍme aprËs c Philadelphia. CÕest pourtant bien l communautÈ gay amÈricaine qui dÈnoncÈ les principaux manques d film : sa peinture un peu trop unanimist et rassurante (la famille unie l‡ o˘ tan de dÈbats et de dÈchirements se trou vent si souvent), un peu trop manichÈen ne (les ´mÈchantsª employeurs aux sen timents uniquement intÈressÈs), un pe trop polie (IÕintimitÈ du couple Andre Miguel limitÈe ‡ un simple baiser)É Ce que Jonathan Demme parvient malgr tout ‡ nous donner, sur un thËme plu que dÈlicat pour ne pas dire casse-gueu le, cÕest une Ïuvre ‡ la fois forte e Èmouvante ne tombant jamais dans l mÈlo et le pathos. ProcÈdant par des scËnes lentes (le tribunal) ou convul-sives (IÕhÙpital), son film a lÕapparen dÕune succession de fragments de vie restituÈs dans leur banalitÈ (les sÈquences familiales de lÕavocat blac ou lÕaspect tristement routinier des tra tements destinÈs ‡ enrayer la progres sion de la maladie). Ces instantanÈ dÕexistences, puisÈs dans le vÈcu colle tif dÕune ville-symbole, sÕimbrique
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film en Ètat de gr‚ce permanente, comme suspendu dans lÕespace-temps, en apesanteur fragile entre le rire et lÕÈmotion, le drame ou la comÈdie. La force dePhiladelphiatient dans lÕeffi-cacitÈ de sa narration et la force intrin-sËque de son sujet plus que dans une forme cinÈmatographique des plus tradi-tionnelles. Le film sait heureusement constamment jouer sur les doubles niveaux de perception, physiques et mentaux, moraux ou Èmotionnels et Èvi-ter les Ècueils du prÍchi-prÍcha simplifi-cateur ou du mÈlodrame emphatique. En cela justementPhiladelphiaest un film utile, commeLa liste de Schindlerpeut lÕÍtre : utile pour faire progresser la tolÈrance, utile pour faire mieux comprendre la maladie, utile pour faire reculer les peurs. DËs lors les reproches faits ‡ Demme dÕavoir gommÈ toutes les aspÈritÈs por-tÈes par son sujet, de nous offrir un film lÈchÈ et sans bavures - un antiLes nuits fauvesen quelque sorte - appa-raissent assez vaines. SÕil est vrai que la reprÈsentation de lÕunivers familial dÕAndrew a lÕapparence dÕun cocon pro-tecteur idÈalisÈ et fragile dans lequel il trouve de rares instants de quiÈtude, de rÈpit ou de rÈconfort, le monde extÈrieur et, ‡ travers lui, la sociÈtÈ, ne sont guËre reluisants : le mÈpris, les prÈju-gÈs, les plaisanteries grasses sur les homosexuels, la haine ordinaire sont omniprÈsents. Et le personnage mÍme de Joe Miller, tout idÈaliste quÕil soit dans sa foi en la justice, nÕen est quÕun reprÈsentant ÈclairÈ. On pourrait presque rÈduirePhiladelphia‡ cette impression dÕisolement dÕAndrew, dÕÈtouffement ‡ la fois physique et men-tal traduite dans une reconstitution fidË-le et sans effets appuyÈs du vÈcu du malade qui donne au film lÕaspect dÕune leÁon dÕabnÈgation et de courage de tous les instants. En restituant dans sa quotidiennetÈ cette lutte non seulement contre la maladie mais aussi contre le silence et lÕexclusion, la mise en scËne
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force Èmotionnelle intrinsËque. Le rÈalisateurFilmographie Tout en Ètant ouvertement commercial (Demme cite - en forme de provocation Philadelphiaest le treiziËme lonCaged head1974 on veut le croire - comme rÈfÈrenc mÈtrage que rÈalise Jonathan Demme. IlCinq femmes ‡ abattre directe le larmoyantTendre en est Ègalement le producteur ave passions),PhiladelphianÕen est p Edward Saxon.Crazy Mama1975 moins un film profondÈment humaniste AujourdÕhui lÕun des rÈalisateurs les pl ‡ la fois fort et subtil, qui touche l en vue dÕHollywood, Jonathan DemmFighting mad spectateur en plein cÏur dËs ses pre-est titulaire dÕun Oscar du meilleur rÈalColËre froide miËres images, un film exemplaire sateur pourSilence of the lambs(L pÈdagogique presque tant il se rÈsume silence des agneaux, ÈgalemenHandle with care1977 dans son projet, ‡ ces mots de Jo Oscar du meilleur film), du National Miller : ´Expliquez-moi comme si jÕava Society of Film Critics Award du meilleuLast embrace1979 quatre ans...ª documentaire pourStop makin Philippe Ros sense- dont il assurait aussi la co-proMelvin and Howard1980 Mensuel du CinÈma n∞15 - Mars 199 duction, et dÕun Oscar et du New Yo Film Critics Award du meilleur rÈalisaSwing shift1984 teur pourMelvin and Howard. Jonathan Demme est nÈ en 1944. TrËStop making sense jeune, il se montre fascinÈ par le cinÈm et, aprËs ses Ètudes, il entre au sein dSomething wild1986 la maison de production de RogeDangereuse sous tous rapports Corman, ´New World Picturesª. Il pass quelque temps plus tard de la producSwimming to Cambodia1987 tion ‡ la rÈalisation avec son premie long mÈtrage intitulÈCaged heat.Married to the mob1988 Jonathan Demme est un conteur dÕhiVeuve mais pas trop toires, il sÕest toujours attachÈ dÈpeindre avec prÈcision les sentimentThe silence of the Lambs1990 de ses personnages. Sa filmographieLe silence des agneaux diverse par les thËmes abordÈs, reflËt de faÁon constante son sens de lÕobseCousin Bobby vation. Sa vision des individus est tou(documentaire) jours aussi incisive que pertinente. C nÕest quÕaprËsSomething wil (Dangereuse sous tous rapports) prÈsentÈ hors compÈtition au festival d Cannes 1987, que lÕEurope dÈcouvre c cinÈaste ‡ la carriËre pourtant dÈj longue. Lors du festival de Deauville d lÕannÈe suivante, une rÈtrospective pe mit de dÈcouvrir ses Ïuvres qui nÕavaient pas ÈtÈ distribuÈes en France Jonathan Demme sÕintÈresse Ègaleme Documents disponibles au France ‡ la musique : dansStop makin sense, il filmait les Talking Heads e Le Monde - 10 Mars 1994 concert, et il est le producteur dÕu -
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