Séquences et conséquences de Mamet David
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

SÈquences et consÈquences State and main FICHE FILM
www.abc-lefrance.com
D O C U M E N T
Critique
Voil‡ une excellente comÈdie, fine e malicieuse, qui ne fait pas dans l franche rigolade mais bien plutÙt dan le sourire jouissif. Le plaisir est plus dis cret, moins dÈfoulatoire, mais non moin intense, et l'on sort de ceSÈquence et consÈquences(le titre franÁais es aussi couillon que le film est intelligent l'esprit en fÍte et l'humeur joyeuse d'autant que la trajectoire du film es ascendante : Áa commence doucement la situation se met en place placide ment, les caractËres se dessinent pro gressivement, et puis Áa prend de l'ai sance, du piquant, les situations se cor sent, les relations sÕÈpaississent, le trouvailles de l'intrigue surprennent e tout le petit monde imaginÈ par Davi Mamet prend du corps et de la chaleur David Mamet, on le connaÓt pour se films brillamment machiavÈlique (Engrenages, (É)La prisonniËr espagnole...), assez excitants mais plu tÙt cÈrÈbraux. Ici, tout en gardant so ironie et son sens du dÈrisoire, il met d l'humanitÈ dans sa virtuositÈ, de la ten dresse dans son regard. C'est aussi pou Áa queSÈquences et consÈquence est si plaisant ‡ voir... Utopia n∞212 - avril/mai 200
Une Èquipe de cinÈma hollywoodienne dÈbarque ‡ Waterford, paisible bougar-de du Vermont pour y tourner un film. DÕaprËs cette seule indication, l'amateu de comÈdie amÈricaine d'aujourd'hui verra dÈj‡ dans ses moindres dÈtails le film entier se dÈrouler devant ses yeux : choc des cultures et des mentalitÈs, hys-tÈrie de l'Èquipe cinÈmatographique et bon sens villageois, travers de stars et probitÈ locale (avec suffisamment de nuances et d'inversion dans les deux camps pour ne pas tomber dans le mani-chÈisme le plus rigide). LÕamateur pourr aussi pointer le caractËre rÈactionnaire du film sous-tendu par une apologie du retour au passÈ et ‡ ses bonnes valeurs et devinera, comme dans tout film qui se doit sur le cinÈma, une rÈflexion sur le mensonge et la vÈritÈ (ici, le faux comme partie du vrai). LÕamateur incon ditionnel ne tiendra pas compte de ces propos pour aller voir par lui-mÍme - et il aura raison. Il pourra remarquer que l'individualisme amÈricain trouve dans son cinÈma de comÈdie l'un de ses plus fervents illustrateurs.EndiablÈ,Ce que veulent les femmesetSÈquences et consÈquences, en reposant sur un mÍme ressort scÈnaristique (un ÈlÈment dÈplacÈ hors de son milieu fait rire par son dÈcalage), revendiquent la toute-puissance de l'individu face aux nou-veaux milieux quÕil rencontre. Non seu lement l'individu ne change pas ‡ leur contact mais il en ressort mÍme confir-mÈ dans son Ítre (bon ou mauvais). Nicolas Azalbert Cahiers du cinÈma n∞556 - avril 2001
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.32.07.09
Joe White est le scÈnariste d'un film dont le tournage va bientÙt avoir lieu dans une petite ville pittoresque de la Nouvelle-Angleterre, Waterford. Mais ses valeurs, traditionnelles et surannÈes, sont rapidement mises ‡ l'Èpreuve lorsqu'il est le seul tÈmoin des frasques de la vedette masculine, Bob Barrenger, prise en flagrant dÈlit de sÈduction avec une serveuse mineure. Les tensions montent entre les habitants et l'Èquipe du film jusqu'‡ la menace d'un procËs, prÈtexte ‡ tous les coups bas et aux dÈrapages les plus gro-tesques. Une situation explosive qui va transformer le tournage en un vÈritable film catastrophe. (É) Hollywood aime ‡ se donner en spec-tacle. Mais l'‚ge de l'innocence est fini qui permettait aux producteurs de faire passer, aux yeux de l'AmÈrique profon-de, le monde du cinÈma pour une ver-sion californienne du Walhalla. Aujourd'hui, Joe Q. Public, l'homologue amÈricain de M. Tout-le-Monde, n'en-tretient plus aucune illusion sur la gran-deur de l'industrie cinÈmatographique. DansSÈquences et consÈquences, la satire que David Mamet a Ècrite et rÈalisÈe, deux retraitÈs de Nouvelle-Angleterre discutent du box-office et l'un d'eux affirme que les chiffres sont gonflÈs par les distributeurs. Donc Hollywood ment ‡ l'AmÈrique, qui en est parfaitement consciente et conti-nue de traiter la cÈrÈmonie des Oscars avec autant d'intÈrÍt que l'Èlection prÈ-sidentielle. David Mamet situe son film au carrefour o˘ ces regards se croisent. Le titre original en estState and Main, dont l'Èquivalent franÁais pourrait Ítre Grand-Rue et avenue de la RÈpublique. A cette intersection, on trouve l'unique feu tricolore de Waterford, joli village du Vermont, sur lequel s'est abattue une Èquipe hollywoodienne. TrËs vite, on apprend que cette tribu errante a ÈtÈ chassÈe d'une autre bour-gade aprËs que la vedette masculine, Bob Barrenger (Alec Baldwin), a sacrifiÈ - -
D O C U M E N T
centes. Dans ce paradis perdu, l'Èquip du Vieux Moulin avait construit un vieu moulin autour duquel s'articule le scÈna rio du dÈbutant Joseph Turner Whit ("blanc", en franÁais, au thÈ‚tre comm au cinÈma, David Mamet affectionne le symboliques simplissimes). AWaterford Walt Price (William H. Macy), le rÈalisa teur, croit trouver un vieux mouli authentique.Vision crÈatrice. Malheureusement, celui-ci a br˚lÈ. Joseph Turner White (Philip Seymou Hoffman) doit donc trouver un compro mis entre sa vision crÈatrice et les dure contraintes du rÈel. Pendant que Clair Wellesley (Sarah Jessica Parker) tent de trouver un compromis entre sa volon tÈ de ne plus montrer ses seins ‡ l'Ècra et la nÈcessitÈ de maintenir la valeu marchande de son anatomie ‡ un nivea respectable. A travers ce nuage de criquets pËlerins on distingue un portrait assez fÈroce d l'AmÈrique profonde, reprÈsentÈe ici pa le maire et son Èpouse, Èperdus de joi vaniteuse ‡ l'idÈe d'accueillir chez eu vedettes et crÈateurs, et par un jeun couple, composÈ de la responsable d cercle dramatique local (Ann Black "noire" en franÁais) et d'un jeun conseiller municipal ambitieux. L logique industrielle voudrait que la recti tude morale provinciale s'impose ‡ l turpitude hollywoodienne, mais Davi Mamet prÈfËre fouiller un peu plus pro fond. DËs les premiËres sÈquences, le tourtereaux se sÈparent et le personna ge d'Ann Black, interprÈtÈ par Rebecc Pidgeon, s'avËre d'une parfaite ambiguÔ tÈ, morale et intellectuelle. Arrive un producteur juif au discour obscËne. "Il y a deux choses qui fon peur : un nËgre avec un couteau et u juif avec son avocat, je suis juif et avo cat", dit-il pour terrifier le fiancÈ rejetÈ qui s'est mis en tÍte de poursui l'Èquipe du film devant les tribuna Mamet propose quelques variations ce vieux sujet de rÈflexion : pourquoi comment l'AmÈrique blanche, anglo-sax ne et protestante a-t-elle confiÈ la fabri
tion et la perpÈtuation de son image ‡ de immigrants juifs d'Europe centrale ? Et aussi : n'y a-t-il pas mieux ‡ faire, pour un Ècrivain, que de produire en fonction des caprices du marchÈ ? A tout cela, David Mamet propose de rÈponses qui ne sont que des pirouettes. C'est un virtuose du langage, ‡ condition de tenir la brutalitÈ, la frÈnÈsie et la surenchË-re pour des signes de virtuositÈ. Voil‡ pour-quoi le titre franÁais du film,SÈquence et consÈquences, avec sa mignonne alli tÈration, ne rend guËre service au film. Le acteurs, en revanche, se mettent ‡ la dispo sition de ce jeu de massacre. Alec Baldwin, qui n'a jamais ÈtÈ trËs longtemps absen des journaux ‡ scandale, se vautre avec dÈlice dans la vulgaritÈ et la concupiscen-ce, pendant que Sarah Jessica Parker qui, gr‚ce ‡Sex and the City, est devenu une star planÈtaire du porno soft tÈlÈvisÈ, donne ‡ son personnage un caractËre pro-fondÈment affligeant. Et l'on ne s'Ètonnera pas que la pirouette finale fasse du plu sympathique des personnages - Ann Black -le plus machiavÈlique des metteurs e scËne. David Mamet ne fait pourtant que mordiller la main qui le nourrit depuis presque vingt ans. Sans doute parce que son opinion des gens de cinÈma n'est qu'une sous-catÈgorie de s misanthropie gÈnÈrale. Peut-Ítre aussi parce qu'il court encore aprËs les mystËres du cinÈ-ma.SÈquences et consÈquencesrÈvËl une timiditÈ dans la mise en scËne, une espË-ce de modestie qui affecte tous les aspects de la production, de la musique mÈdiocre ‡ l'ex-trÍme simplicitÈ des cadrages et du montage. Comme si David Mamet avait voulu n'utiliser que les armes du thÈ‚tre pour percer les mys tËres du cinÈma, comme si sa foi en ses talents de metteur en scËne l'avait dÈsertÈ. Son film n'en est pas plus lent ou moins spiri-tuel, simplementun peu moins convain cant.
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.9 R…PONDEUR : 04.77.32.71.7 Fax : 04.77.32.07.0
Le rÈalisateur
Le dramaturge. NÈ en 1947 ‡ Chicago, David Mamet a fait ses armes de drama-turge sur les bords du lac Michigan. Ses premiers succËs (Duck Variations, Sexual Perversity, American Buffalo) remontent aux annÈes 1970. En 1982,Glengarry Glenn Ross, inspirÈ de son expÈrience d'agent immobilier, marque l'apogÈe de sa carriËre thÈ‚trale. Ses piËces des annÈes 1980 (Oleanna, Speed The Plough), connaissent des fortunes diverses auprËs du public et de la critique. Le scÈnariste. A Hollywood, Mamet se fait les dents sur le remake duFacteur sonne toujours deux foisque rÈalise Bob Rafelson en 1981. Depuis, David Mamet a accumulÈ travaux alimentaires (parfois signÈs d'un pseudonyme comme pourRonin, de John Frankenheimer) et textes plus personnels commeDes hommes d'influence, la virulente satire politique rÈalisÈe en 1997 par Barry Levinson. Il a adaptÈ leHannibalde Thomas Harris rÈalisÈ par Ridley Scott. Le rÈalisateur. En 1987, David Mamet rÈa-lise son premier long mÈtrage, Engrenages. SuiventParrain d'un jour (1988),Homicide(1991),Oleanna (1994),La prisonniËre espagnole (1997) etThe winslow boy(1999).
Filmographie
Engrenages Parrain dÕun jour Homicide Oleanna La prisonniËre espagnole The winslow boy State and main
1987 1988 1991 1994 1997 1999 2000
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