La lecture à portée de main
Description
Informations
Publié par | Abrhm248 |
Publié le | 18 avril 2015 |
Nombre de lectures | 43 |
Licence : | Tous droits réservés |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 6 Mo |
Extrait
Albert Abraham SAYAG
La peau
des oignons
durcit l’hiver
Photo de couverture : fleurs de poireaux, © Caty Galdin, 2013
2
"Oignon à quatre pelure, grande froidure"
Proverbe
3
4
La peau des oignons
durcit l’hiver
5
6
Peler les souffrances de l’âme,
Comme on enlève les peaux de l’oignon
Peler et trancher pour pleurer
Et continuer de pleurer
A ne plus voir ce que le couteau tranche.
7
Nous pestons sans cesse après les oignons parce qu'ils font
pleurer lorsqu'on les coupe.
L'oignon est constitué de cellules composées de soufre et
d’allinase.
Le couteau coupe les cellules de l'oignon
L'allinase libère un composé lacrymogène volatile
Il se dissout dans le liquide qui protège nos yeux des
poussières et des intrus
L'acide sulfurique est irritant
Le cerveau est alerté
Un corps étranger et douloureux doit être nettoyé.
Les larmes coulent abondamment pour rincer les yeux
Vider le nez.
Souvenir de pleurs incontrôlés.
8
Qu’est-ce que l’amour ?
Sans doute le petit germe vert caché au fond de l’hiver
Au milieu des peaux de l’oignon
Sans doute cette toute petite promesse de vie,
Située au centre de tout, perdue au milieu de rien,
Dans le grand tout
Qui vu de l’extérieur s’avère être un tout petit oignon.
9
Comme le poussin dans la coquille de l’œuf,
Comme l’enfant dans le ventre de sa mère,
Comme la chenille du papillon dans le cocon,
Le germe écartera les peaux,
Les déchirera pour s élancer vers la lumière du soleil.
10
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