ANNEXE 2 : ‘Que nul n’entre ici qui ne soit géomètre’ L’existence d’une telle inscription au fronton de l’Acadé mie platonicienne est une tradition si bien ancrée qu’il peut être intéressant de la considérer plus en détail. Son histoire est aussi une mise en garde contre les conceptions hâtives que l’on peut former sur cette période à partir de textes des commentateurs tardifs. Elle est étudiée de manière très complète par H. D. Saffrey, dans son article ‘jAgewmevtrhto"mhdei;"eijsivtw. Une inscription légendaire’ ([SAF]), que nous suivons ici, quoique nous puissions diverger sur certaines de ses conclu sions. Par exemple, il n’est pas sûr comme il l’affirme, qu’elle traduise vraiment ‘une doctrine authentiquement pla tonicienne’, comme d’ailleurs le montrent les utilisations opposées qu’on en a faites, ce qu’il le reconnaît luimême (cf. cidessous). D’après les textes, on peut la faire remonter à l’école e d’Alexandrie, autour du VIsiècle. En utilisant certaines sources plus controversées, ainsi une ‘allusion de l’empereur Julien’ et ‘le cercle des rhéteurs et des philosophes athéniens sur lequel nous ne savons pratiquement rien’, on arriverait au e IV siècleE.C., soit tout de même un millénaire après Platon. Pour Saffrey, son origine serait même antérieure, et on pourrait la relier au ‘dieu géomètre’ (‘oJteo;"ajei;gewmetrei'n’) platonicien qu’on trouve chez Plutarque (Propos de Table,VIII.2).