Ce n'est pas qu'il faut arriver quelque chose c'est qu'il faut sortir de là où l'on est Marguerite Duras L'amant

Marguerite Duras

Description

• dissertation - matière potentielle : au développement douteux

« Ce n'est pas qu'il faut arriver à quelque chose c'est qu'il faut sortir de là où l'on est. » Marguerite Duras, L'amant De l'histoire au commencement pour un terme sans imagination Qu'ils sont ridicules tous ceux-là qui défilent, de leurs longs habits noirs d'une obscurité appropriée. Ils sont pâles, ils sont livides, et se traînent, et marchent avec une lenteur pesante, ne proférant un mot, pas un seul mot, de peur de briser ce silence, ce silence morbide. Silence de mort. Solennelles têtes baissées et sans ferveur, comme si la mort défendait le sourire, prenant celui- ci pour un affront, une raillerie indiscrète. On ne se moque pas de la mort. Car elle domine tous ceux-là qui marchent, tous ceux-là qui par couardise ne sourient. Respect du trépas. Tous ceux-là qui obéissent aux conventions funèbres sans doute dans l'espoir que celles-ci les pourvoient d'une vie plus longue, faire bonne figure devant cette mort insatiable et intransigeante. La mort. Elle exècre les heureux, -déduction de l'homme qui sait tout. Le cadavre, l'acculer ils sont venus ; pour une suite sans fin et menue. « - On lui avait dit de faire attention…, confia un homme à faible voix, laissant paraître une once de regret, fût-il le seul parmi tous ceux-là, ces médiocres-là.

• occupations de la soirée d'éliose


• conclusion de dissertation au développement douteux


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• regrettable temps

Sujets

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Informations

• Publié par: profil-urra-2012
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• Langue: Français

Extrait

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Ce n’est pas qu’il faut arriver à quelque chose c’est qu’il faut sortir de là où l’on est. » « Marguerite Duras, L’amant  De l’histoire au commencement pour un terme sans imagination   Qu’ils sont ridicules tous ceux-là qui défilent, de leurs longs habits noirs d’une obscurité appropriée. Ils sont pâles, ils sont livides, et se traînent, et marchent avec une lenteur pesante, ne proférant un mot, pas un seul mot, de peur de briser ce silence, ce silence morbide. Silence de mort. Solennelles têtes baissées et sans ferveur, comme si la mort défendait le sourire, prenant celui- ci pour un affront, une raillerie indiscrète. On ne se moque pas de la mort. Car elle domine tous ceux-là qui marchent, tous ceux-là qui par couardise ne sourient. Respect du trépas. Tous ceux-là qui obéissent aux conventions funèbres sans doute dans l’espoir que celles-ci les pourvoient d’une vie plus longue, faire bonne figure devant cette mort insatiable et intransigeante. La mort. Elle exècre les heureux, -déduction de l’homme qui sait tout. Le cadavre, l’acculer ils sont venus ; pour une suite sans fin et menue. « - On lui avait dit de faire attention…, confia un homme à faible voix, laissant paraître une once de regret, fût-il le seul parmi tous ceux-là, ces médiocres-là.   Paix à son âme, conclut un indifférent. -  - Oui voilà : Paix à son âme…, poursuivirent tous, indifférents. » Et ils viennent cracher leur morale, leurs mots de vivants face à ces nouveaux morts. Aucune compassion, mais de la pitié, car ils ont pitié de voir ce corps pâle s’engouffrer dans les transes de la terre, pensant déjà aux fleurs qu’ils apporteront la semaine suivante lorsque ce trou boueux sera clos et définitivement bouché. Bruyères et pensées… C’est de saison. Aujourd’hui sera tout de même un bouquet plus conséquent, ce n’est pas n’importe quel jour : inédit et unique, d’une seule petite vie. Mais je regrette tous ceux-là réunis pour admirer ce sinistre résultat, cette conclusion de dissertation au développement douteux. -Matraquage intempestif d’une rigueur imposée- . Raté, manqué, et autres synonymes tout aussi mauvais. Et ce défilé qui persiste vainement à suivre ce cortège, pour accompagner la mort, paraît-il qu’il s’agirait là d’une coutume. Et ce défilé qui chemine par-delà ce jardin vert de cadavres. Jouisseurs temporels, hypocrites personnages, les autres disparus ayant déjà perdu l’importance de la veille, la gloire post-mortem se fait rare. Une certaine répugnance. Tous ceux-là, ici, au rendez-vous, car la convenance, cette inoubliable convenance…

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