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Gouvernement et stratégies d’entreprise : un passage en revue des principales hypothèses d’opportunisme managérial et de leurs interprétations
Frédéric Perdreau CREREG-axe Finance Faculté de Sciences économiques Université de Rennes 1 Email :frederic.perdreau@univ-rennes1.fr tél. : 02 99 25 35 45 (bureau 257)
1. Introduction Le gouvernement d’entreprise fait référence « aux systèmes définissant, délimitant et influençant les pouvoirs et les décisions des dirigeants » (Charreaux, 1995). Le champ couvert est vaste. La définition de la stratégie de l’entreprise est l’un des attributs du pouvoir du dirigeant et certainement l’une des décisions des plus importantes lui revenant. En ce sens, elle se trouve au centre du gouvernement d’entreprise. Or, les trois dernières décennies ont été marquées par un apparent « tour sur elles-mêmes » des entreprises au niveau stratégique. Au mot d’ordre de diversification des années 60-70 a succédé celui de recentrage à partir des années 80. Ce phénomène a attiré l’attention des chercheurs en finance organisationnelle. Ces
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derniers ont attribué ce revirement stratégique à une possible discrétion managériale 1  non contrôlée dans les années 60-70. Les dirigeants auraient alors entrepris des diversifications excessives dans leur propre intérêt, et contre celui, actuellement dominant, des actionnaires (Amihud et Lev 1981 ; Shleifer et Vishny 1991 et 1997 ; Servaes 1996). Certains chercheurs se sont inscrits en faux contre ces analyses fondées sur une approche contractuelle où l’inclination opportuniste des individus est omniprésente et n’ont pas hésité à les qualifier « d’anti-managériales » (Donaldson 1990, 1995). Le paradigme théorique dominant (théorie de l’agence, de l’enracinement et des coûts de transaction) a même pu être présenté comme une source possible d’inefficiences organisationnelles à travers l’exacerbation de l’individualisme et de l’opportunisme qu’il recèle (Gomez 1996). Dans cet article nous revenons sur les hypothèses selon lesquelles les dirigeants favoriseraient leur propre intérêt au détriment d’autres parties prenantes dans la définition de la stratégie. Après avoir présenté les grandes hypothèses qui ont été successivement proposées (section 2), nous montrons qu’elles doivent, pour être comprises, être replacées dans le cadre dans lequel elles ont pris naissance. Il apparaît alors que ces hypothèses reflètent les préoccupations de leur époque et évoluent parallèlement au discours stratégique et aux stratégies mises en œuvre par période (section 3). Cette analyse nous amène à relativiser les critiques portées sur le « paradigme contractuel » actuel. Si le gouvernement d’entreprise est aujourd’hui au devant de la scène, la recherche en finance organisationnelle a, depuis longtemps, pointé les risques d’une latitude managériale non contrôlée. Ces risques ont été analysés différemment suivant le contexte socio-économique, et le paradigme actuel est le reflet des rapports entre les partenaires dans une économie où la dimension financière des entreprises est dominante (Section 4).
                                                                1 Nous entendons le terme de « discrétion » dans son sens commun, c'est-à-dire de « discernement, pouvoir de décider ».
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