Le premier romancero historique (Genèse, architecture, fonction socio-culturelle) - article ; n°1 ; vol.11, pg 209-231
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Annexes des Cahiers de linguistique hispanique médiévale - Année 1997 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 209-231
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 26
Langue Français
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Extrait

Georges Martin
Le premier romancero historique (Genèse, architecture, fonction
socio-culturelle)
In: Annexes des Cahiers de linguistique hispanique médiévale, volume 11, 1997. Histoires de l'Espagne médiévale
(historiographie, geste, romancero). pp. 209-231.
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Martin Georges. Le premier romancero historique (Genèse, architecture, fonction socio-culturelle). In: Annexes des Cahiers de
linguistique hispanique médiévale, volume 11, 1997. Histoires de l'Espagne médiévale (historiographie, geste, romancero). pp.
209-231.
doi : 10.3406/cehm.1997.2191
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cehm_0180-9997_1997_sup_11_1_2191LE PREMIER ROMANCERO HISTORIQUE
(genèse, architecture, fonction socio-culturelle)*
La place du romancero dans le discours historique castillan, c'est
ce sur quoi je m'interroge. Par «premier romancero historique»
j'entends un corpus documentaire: la première collection de romances
historiques, figurant dans le premier recueil composé seulement de
romances, le Chansonnier d'Anvers. J'en considérerai surtout la
première édition datée (de 1550) ! non sans tenir compte toutefois
d'une édition antérieure, un peu différente, sans date, qui vit le jour
entre 1547 et 1549 2. De ce corpus, je n'ai retenu qu'une matière
(héroïco-)historique sur laquelle s'est centré un débat majeur concer
nant la genèse du genre et qui forme l'essentiel de ce qui fut certa
inement perçu par les producteurs, transmetteurs et récepteurs
de romances comme un récit des choses du passé de l'Espagne :
trente-huit textes dont le règne de Rodéric, dernier roi des Wisigoths,
et l'aventure cidienne marquent les termes chronologiques du
réfèrent 3.
* Première publication: «Sur la genèse, l'architecture et les fonctions du premier
romancero historique», in Le romancero ibérique. Genèse, architecture et fonct
ions, Madrid, Collection de la Casa Velazquez (52), 1995, pp. 53-71.
1) Cancionero de romances en qve están recopilados la mayor parte delos romances
castellanos que fasta agora sean compuesto. Nueuamente corregido emendado y
añadido en muchas partes, Anvers, Martín Nució, 1550; Antonio Rodriguez
Moñino, éd., Cancionero de Romances (Amberes, 1550), Madrid, Castalia, 1967
(édition de référence; dorénavant: C.R.1550).
2) Cancionero de romances en qve están recopilados la mayor parte delos romances
castellanos que fasta agora sean compuesto, Anvers, Martín Nució, s.d.; Ramón
Menêndez Pidal, éd., Cancionero de romances impreso en Amberes sin año, fac-
similé, Madrid, J.A.E.(C.E.H.), 1914 (2ème édition, de référence: Madrid, C.S.I.C,
1945; dorénavant: C.R.S.O.).
3) C.R.1550, pp. 195-232 et 242-244: romances de Rodéric, de Vermude Ier, de
Ferrand Gonzalez, des Infants de Lara, de Ferdinand Ier, du Siège de Zamora,
d'Alphonse VI et du Cid. GEORGES MARTIN 210
1. Genèse
Quand, comment son nés les romances que réunit le Chansonn
ier d'Anvers ? Les plus anciennes traces manuscrites de nos textes
(«En Santa Águeda de Burgos»4, «Castellanos y leoneses»5, «En
Alcaudete esta el buen rey»6) datent du début du XVIe siècle, leur
impression la plus précoce («En Jaen esta el buen rey»7, variante
à' «En Alcaudete...») d'environ 1505, et c'est seulement après 1550 que
leur publication dans les pliegos sueltos prend un peu d'ampleur8.
Si donc même écartant l'allusion de tel ou tel auteur du XVe siècle
à l'objet textuel mal identifié que désignait dans sa langue le mot
romance l'on prenait en compte la probable refonte amoureuse d'un historique par Diègue de San Pedro, poète de cour des Rois
Catholiques 9, ou l'octosyllabe figurant dans une chronique tolédane
de 1470 10, on resterait en peine de suivre en amont du dernier tiers
du XVe siècle les empreintes matérielles de notre corpus.
Mieux que personne, le médiéviste sait qu'avant l'âge mûr de la
modernité l'histoire des uvres ne saurait être confondue avec celle
de leur manifestation écrite. Faut-il pour autant prêter foi aux néo
traditionalistes lorsqu'ils voient le romancero historique, dans la conti
nuité de la geste, poindre au tournant des XIVe et XVe siècles11?
4) Manuscrit du British Museum; R. Menéndez Pidal, «Poesía popular y romancero»,
Revista de filología española, 1, 1914, pp. 257-377 (p. 362) et Romancero hispánico
(hispano-portugués, americano y sefardí). Teoría e historia, 2 t., Madrid, Espasa-
Calpe, 1953 (désormais R.H.), 1, p. 161 et 2, p. 76.
5) R. Menéndez Pidal, Romancero tradicional de las lenguas hispánicas (español,
portugués, catalán, sefardí), 2 t., Madrid, Gredos, 1963 (désormais R.T.), 2, p. 7.
6) S. G. Morley, «Chronological list of early Spanish ballads», Hispanic review, 13,
1945, pp. 273-287 (p. 281).
7) F. S. Norton et E. M. Wilson, Two Spanish verse chapbooks. Romance de Amadis
(c. 1515-19). Juyzio hallado y trobado (c. 1510), Cambridge, University Press, 1969,
pp. 14, 42-52 et 78-79.
8) R. Menéndez Pidal, R.H., 2, pp. 67-68.
9) «Yo me estando en Barbadillo», dans C.Rs.a. romance indépendant (fol. 164v°-165)
et fragment d'«i4 Calatrava la vieja» dans C.R.1550 (pp. 230-232): Pidal, R.H., 1,
p. 161.
10) «Rey don Sancho, rey don Sancho», variante de «Gvarte guarte Rey don San
cho»: ibid.
1 1) Thèse d'une continuité avec la geste: «La teoría individualista quiere suponer cont
inuidad tradicional de los temas, pero no de la forma; elaboración distinta de una DE L'ESPAGNE MÉDIÉVALE 211 HISTOIRES
Plusieurs difficultés majeures s'y opposent. La thèse pose l'existence
de chansons aujourd'hui disparues dont le foisonnement quatre au moins des Infants de Lara 12, trois de Ferrand Gonzalez
en sus du Poème 13 , la ponctualité de l'indice sur quoi l'on prétend
fonder leur réalité latente une convocation de Bernard du Carpió
à la cour 14, un échange de menaces entre Ferrand Gonzalez et le roi
de León 15, la mise en garde adressée à Sanche II par un chevalier
de Zamora 16 , l'usage démonstratif qui en est fait alors même que
l'on en ignore tout, laissent perplexe. Du reste, lorsqu'un romance
dispose d'un correspondant thématique dans une chanson attestée,
c'est bien la différence du contenu et de son expression qui s'impose
à l'observateur17. Le traditionaliste malicieux a beau, dans ce cas,
sortir de son sac une variante perdue de la geste dont le texte serait
materia vieja en una forma nueva. Pero esta explicación no tiene en cuenta la
extraordinaria intensidad del fenómeno en cuestión. Todos los cantares de tema
histórico cuya vida tradicional nos consta que duraba en los siglos XIV y XV, todos
sin excepción han dejado tras sí romances viejos: el Mió Cid, las Mocedades de
Rodrigo, el cantar del rey Fernando, el de Sancho el Fuerte, el de Bernardo del
Carpió, el de Fernán González, el de los Infantes de Lara (...). Dada esta total conti
nuación de las gestas en los romances, dado que los romances tratan los mismos
temas que las gestas, conservando la misma métrica, repitiendo muchos versos
y muchas frases de las gestas, qué nos puede vedar el decir que de las gestas nacieron
los romances heroicos ? (...) Si no existiera una singular y estrechísima relación
genética entre la epopeya y el romancero, no se concibe que hubiese tantos romances
que tratan los mismos asuntos de los cantares de gesta... El extraño y distintivo
hecho español, la tan íntima semejanza entre tantos de sus romances y sus gestas,
no pudo producirse porque a un poeta aquí y a otro allá se les ocurriera tratar
asunto épico, imitando el metro épico; es que ese gusto romanéis tico por los temas
heroicos es el mismo que sostuvo la vida de las gestas desde el siglo X al XV;
es que todas las gestas se hicieron romances; es que la epopeya se hizo romancero»
(R. Menéndez Pidal, R.H., 1, pp. 192-193). Datation: «Entonces, en el dilatado
contacto durante los siglos XIV y XV entre las gestas que agotan su vida y los
romances que comienzan a vivir, la refundición juglaresca había de facilitar la
evolución de los temas épicos en su paso al campo romancístico» (ibid., 1, p. 198.
12) R. Menéndez Pidal, R.T., 2, pp. 88-95.
13) Ibid., 2, pp. 3-6.
14)1, pp. 152 et 164-169.
15) Ibid., 2, pp. 5-6 et 11-15.
16) Id., RH., 1, pp. 200-201. Bien entendu, c

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