L attentat de la Sirène bleue
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L'attentat de la Sirène bleue

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Description

Fait divers dans les bas-fonds de Marseille

Informations

Publié par
Publié le 27 août 2013
Nombre de lectures 104
Langue Français

Extrait








L’attentat de la Sirène bleue



Une nouvelle de Bruno Gal





En couverture,
Marseille le vieux port by night,
Une œuvre de Georges Trincot

L’Attentat de la Sirène Bleue
_____________

A Marseille, restent en mémoire les histoires « pagnolesques », comme
on dit ! Marseille est aussi célèbre pour ses voyous, des voyous passés
dans le folklore certes, mais parfois capables de commettre les pires
atrocités. Marseille n’est jamais insipide.
Parfois certains faits divers qui auraient fait la une ailleurs,
n’obtiennent, en fait, qu’un entrefilet dans la presse locale. La presse
est capricieuse et avide, il faut croire que ce jour-là, elle avait plus
sensationnel à relater. Pourtant cette affaire avait, à l'époque,
mobilisé le ban et l’arrière ban de la police. Et, c’est inspiré d’un
rapport de police très détaillé, que cette affaire vous est ici relatée.
Imaginez un bar malfamé, un caboulot, comme il y en a tant du côté
de la place de l’Opéra, une place ou les tueurs et les violonistes se
côtoient munis des mêmes étuis.
Une façade bleu pale avec une sirène bleue peinte qui cligne de l’œil
sous la lumière glauque des néons.
Groupées à la porte, des filles sexy aux sourires équivoques et aux
poitrines généreuses interpellent le chaland, certaines sont
nonchalamment appuyées aux piliers. À l’intérieur dans un coin
sombre de la salle, non loin des box pour les consommations
spéciales et tarifées, des hommes patibulaires jouent aux cartes
autour d’une table.
Il est encore tôt, le « rade » vient d’ouvrir, il est à peine 21h00.
La Sirène bleue est le caboulot le plus rentable du quartier, celui qui
a les plus belles filles, des françaises pour la plupart.
Comme c’est souvent le cas pour ce genre d’établissement, le vrai
propriétaire des lieux est invisible, les policiers le nomment sous le
sobriquet de l’Ancien, un spécialiste de l’escroquerie de haut vol
parait-il !
Il y a là, le dénommé Prête-nom, lequel est effectivement le prête-nom
de l’établissement, avachi au comptoir, comme à son habitude,
devant son ballon de rosé. Un prête-nom qui ne dirige rien mais
consomme gratos.
A la table, face à la porte d’entrée et contre le mur, il y a Jo
Mangousta, un dangereux truand, souvent impliqué dans des
règlements de compte mais jamais inquiété, qui travaille pour le clan
des marseillais. Comme à son habitude, élégant, il est vêtu d’un
costume trois-pièces noir finement rayé de blanc. Il porte ses
inévitables chaussures en croco que l’on retrouvera quelque temps
plus tard encastrées dans la machine à café.

2
A sa droite, il y a Lulu Fielas, un avocat véreux, rayé du barreau mais
qui rend des services. Le témoignage des filles est d’ailleurs accablant
sur ce personnage qu’elles décrivent vicieux et pervers.
A sa gauche, il y a Blue-eyes, le véritable patron du « rade », celui qui
« drive » les filles. Ce sobriquet lui vient de la couleur de ses yeux, une
arme redoutable dont il se sert perversement pour charmer les filles
avant les passer à tabac pour les mater.
A l’autre bout de la table, se trouve Dodo Mandolini, un joueur
professionnel mais dont la chance décline depuis un certain temps.
En effet, les mouvements rotatifs et de plus en plus incontrôlables de
ses poignets laissent apparaître les cartes masquées.
Par un coup de malchance, se trouve là, sans doute pour un achat, le
Mage un rescapé de Katmandou, qui vit dans une communauté de la
région et qui est connu des services de police pour consommation de
substances illicites. On retrouvera son identité grâce à l’analyse des
poils de sa barbe retrouvés sur le lustre.
Il est 21h01mn, les filles sont dehors et « alpaguent le client ».
Soudain, une formidable explosion ravage totalement la Sirène bleue.
Fort heureusement, il n’y avait aucun client dans la salle.
Ces filles s’en tireront heureusement sans trop de mal, avec une peur
bleue et quelques éclats de verre dans les fesses.
A l’intérieur, un seul survivant protégé par le comptoir est sorti des
décombres, l’oreille gauche en lambeaux et fortement commotionné :
le barman. Cet individu connu des services de police sous le
pseudonyme de Béni-Oui-Oui sera si choqué qu’il ne pourra
témoigner de façon rationnelle, répétant sans cesse une phrase
incohérente : « ou est mon équipe ? ». Revenu à lui au bout de
plusieurs heures, Béni-Oui-Oui n’apportera malheureusement
aucune aide aux enquêteurs.
L’auteur présumé de l’attentat sera retrouvé gisant à deux pas du
caboulot tué par le cendrier en bronze de la table, lequel fut
violemment projeté par l’explosion et l’atteignit en pleine tête. Les
services de police trouveront des traces d’explosifs sur ses doigts. Il
s’agit d’Ange Mosca un redoutable truand recherché pour détention
d’armes et d’explosifs qui travaillait pour le clan des corses.
Un signe du destin, ce cendrier fatal représente l’Île de beauté.
Pourquoi une charge d’une telle puissance a-t-elle été utilisée, au
point de rendre les cadavres méconnaissables ?
Ange Mosca était impliqué dans une lutte à mort contre « les
Marseillais ». Il connaissait pourtant parfaitement les explosifs.
La haine et l’appât du gain ont-ils aveuglé ce triste personnage au
point de lui faire commettre une pareille erreur ?
3
Comble de l’histoire, le caboulot fut si ébranlé que toute réparation
est désormais illusoire. Cette affaire, si florissante pour le milieu,
n’est plus qu’un amas de gravats voué à la démolition.


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PS : Toutes ressemblances avec des personnages ou des événements ayant
réellement existé ne peuvent résulter que d’un pur hasard.


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