2010 Lechat Etude Ecolo
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LA TRANSITIONDEMOCRATIQUEDE L’ECOLOGIERENFORCER LA DEMOCRATIE POURRENDRE LA SOCIÉTÉ PLUSÉCOLOGIQUE :CONTRIBUTION DE L’HISTOIRE DEL’ÉCOLOGIE POLITIQUE BELGEBenoit Lechat, chargé de recherches à EtopiaEtude - Décembre 2010www.etopia.be111111 Page 1 sur 19Cette étude constitue l’introduction historique et théorique d’un ouvrage qu’Etopiapubliera en 2011.   1 IntroductionPar maints aspects, l’émergence des mouvements et partis verts et écologistes au cours dudernier quart du XXème siècle fait penser au jaillissement des champignons qui, à la fin del’été, naissent en quelques heures dans les sous-bois. Tout comme l’éclosion subite à plusieurskilomètres de distance de sporophores absolument identiques et en quantité parfoisconsidérables ne lasse pas le mycologue amateur, la naissance simultanée des mouvements etpartis verts dans de nombreux pays industrialisés ravit l’observateur historique par soncaractère aussi soudain qu’apparemment spontané. A partir du début des années 1970, dans des régions et des Etats aussi éloignés que la1Tasmanie , la Wallonie, la Suisse, la Flandre, l’Alsace ou l’Allemagne, sans concertation nicoordination, des petits groupes de personnes s’emparent de la couleur verte et du mot« écologie »  pour défendre une nouvelle manière de vivre en société qui respecte ce qu’ilsappellent « la nature ».Leur objectif n’est plus seulement de protéger ou de conserver certaines espèces ou milieux devie menacés par les activités ...

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LA TRANSITION DEMOCRATIQUE DE L’ECOLOGIE
RENFORCER LA DEMOCRATIE POUR RENDRE LA SOCIÉTÉ PLUS ÉCOLOGIQUE  :
CONTRIBUTION DE L’HISTOIRE DE L’ÉCOLOGIE POLITIQUE BELGE
Benoit Lechat, chargé de recherches à Etopia
Etude - Décembre 2010
www.etopia.be
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Cette étude constitue l’introduction historique et théorique d’un ouvrage qu’Etopia publiera en 2011.   
1  I n t r o d u c t i o n
Par maints aspects, l’émergence des mouvements et partis verts et écologistes au cours du dernier quart du XXème siècle fait penser au jaillissement des champignons qui, à la fin de l’été, naissent en quelques heures dans les sous-bois. Tout comme l’éclosion subite à plusieurs kilomètres de distance de sporophores absolument identiques et en quantité parfois considérables ne lasse pas le mycologue amateur, la naissance simultanée des mouvements et partis verts dans de nombreux pays industrialisés ravit l’observateur historique par son caractère aussi soudain qu’apparemment spontané. A partir du début des années 1970, dans des régions et des Etats aussi éloignés que la Tasmanie 1 , la Wallonie, la Suisse, la Flandre, l’Alsace ou l’Allemagne, sans concertation ni coordination, des petits groupes de personnes s’emparent de la couleur verte et du mot «  écologie   pour défendre une nouvelle manière de vivre en société qui respecte ce qu’ils appellent «  la nature  . Leur objectif n’est plus seulement de protéger ou de conserver certaines espèces ou milieux de vie menacés par les activités humaines, mais de réinterroger fondamentalement les fonctionnements sociaux qui produisent ces menaces. Ces militants d’un nouveau genre ont beau s’identifier en usant du nom d’une science inventée en 1866 par le biologiste allemand Friedrich Haeckel pour désigner l’étude des interactions entre les espèces vivantes et leur milieu, leur engagement est résolument politique. Sa nouveauté réside dans leur volonté de remettre globalement en question l’idée que le progrès de la science se traduit nécessairement par un progrès humain. A l’idée que la poursuite de l’innovation technique et de la croissance de la production est toujours synonyme d’extension du bien-être, ils opposent les dommages de plus en plus visibles que cette poursuite cause à la nature et aux êtres humains. Leur diagnostic politique peut se résumer comme suit  : la domination de la science et de la technique n’est pas dissociable d’une domination de type à la fois culturelle, sociale et politique, assurée par l’Etat et par les intérêts économiques au service desquels il est placé. Combattre ces dominations implique, dès lors, de redistribuer aussi largement que possible le pouvoir et en l’occurrence de donner aux citoyens les moyens de refuser la destruction de la nature et de leur cadre de vie, tout en leur permettant de mettre progressivement en place  une nouvelle organisation sociale qui offrira les conditions de possibilité d’une vie plus juste et plus respectueuse des humains et de la nature. L’éclosion rapide des mouvements et des partis verts et de ce qu’on appellera l’écologie politique est redevable de la montée simultanée d’un certain nombre de caractéristiques et de revendications étroitement liées  : une prise de conscience des «  dégâts du progrès  , le rejet d’un système combinant la surexploitation des êtres humains et des ressources naturelles avec le déploiement de processus de décision centralisés et imperméables à la critique, l’émergence d’une demande de formes de décisions associant beaucoup plus étroitement l’ensemble des citoyens. Sur cette base, on retrouve dans la plupart des partis verts qui naissent au tournant des années 70 et 80, une matrice similaire combinant presque toujours un recours à la science écologique                                                  1 f oDneduéxs  deens  1to97u2s  perne mOiceéras npiea.r tIils  squaig ipt eduev eln  t«  êtUrnei tceodn sTidasérméas ncioa mGmreo ufapi  sa nett  pdartie dael luae fs aPmailrltey  ve. rtVeo oirn t Céhtéri u «  V stine TDaAsmNaNn,i a«   F, rLoinmc oElna rtUhnisv elast islands  : the daecvèels olipbmree nstu r ot w  t w h w e .g fi l r o s b t a  l t g w re o e  n G s. r i e n e f n o  )Parties New Zealand and rsity, NZ, 1999, en c
Page 2 sur 19 pour dénoncer des méfaits de la croyance aveugle dans les bienfaits de la croissance et du progrès technique avec une conception de la démocratie comme un processus toujours  inachevé et à approfondir dans un sens qu’on qualifiera de « radical-démocratique  . Un peu plus de trente ans après qu’Ecolo se soit constitué comme une «  structure d’intervention politique permanente   sur le mode autogestionnaire et fédéraliste   destinée à «  poser la revendication écologique sur le plan politique en termes de gestion de la société  2 , que peut-on retenir de cette alliance entre l’écologie et ce «  radical-démocratisme   ? Est-elle encore valable pour affronter les grands défis contemporains  ? Faut-il encore et toujours vouloir approfondir la démocratisation pour résoudre la crise écologique  ? Ou alors, tout au contraire, le temps n’est-il pas venu de renoncer à l’idée d’associer chacun aux processus de décision (ainsi qu’à leur mise en œuvre) si nous voulons réellement relever les défis écologiques les plus graves auxquels nous sommes confrontés, qu’il s’agisse par exemple du dérèglement climatique ou de la perte de la biodiversité  ? De nombreux auteurs se sont penchés sur ces questions quasiment depuis les origines des mouvements et partis verts. Mais ces dernières années, l’élargissement et l’accélération des prises de conscience quant à l’urgence d’un changement de trajectoire, ont remis au goût du jour une forme de scepticisme plus ou moins important quant à la capacité des systèmes démocratiques à réorienter très rapidement l’économie dans un sens écologique et ont rendu plus pressantes encore les questions relatives aux relations entre l’écologie et la démocratie. L’objectif de ce livre est d’examiner en quoi l’histoire d’Ecolo peut nous aider à répondre à ces interrogations contemporaines. Il n’ambitionne pas d’écrire une histoire complète et exhaustive de tout ce qui a été débattu, entrepris, réussi ou manqué depuis l’apparition de l’écologie politique en Wallonie et à Bruxelles dans le courant des années 70. En revanche, il se propose d’étudier comment les conditions historiques de la société belge du dernier quart du XXème siècle ont contribué à former la variante wallonne et bruxelloise de cette «  matrice écologie-radical-démocratie   qui a été également mise en œuvre dans d’autres pays industrialisés au cours de la même période. Sur cette base, le livre se propose d’examiner comment Ecolo a poursuivi simultanément ces objectifs de démocratisation et d’écologisation de la société pour lesquels le «  parti-mouvement   a été fondé et tenter de voir en quoi cette action a pu influer à la fois sur la politique belge et sur les propres conceptions radical-démocratiques d’Ecolo. Mais avant cela, cette introduction historico-théorique revient, à la fois, sur les conditions d’émergence de la matrice initiale commune à presque tous les partis verts, sur ses principales caractéristiques ainsi que sur les grands axes de la discussion contemporaine relative à la «  transition démocratique de l’écologie  . Il s’agit là d’une autre expression qu’on utilisera ici pour désigner la mise en œuvre de cette matrice radical-écologique. Suivant la belle expression de Pierre Rosenvallon, l’histoire est «  le laboratoire en activité de notre présent  3 . Autrement dit, un voyage à travers plus de trois décennies de vie de l’écologie politique belge permet de nourrir nos réponses contemporaines à la question des rapports entre l’écologie et de la démocratie.
2  D e l a s c i e n c e à l a p o l i t i q u e
Les auteurs qui ont étudié l’évolution des partis verts ont généralement identifié la présence de cette matrice articulant une forme de «  radical-démocratisme    avec la défense de
                                                 2  Comme l’affirme le premier article des premiers statuts d’Ecolo tels qu’adoptés aux assemblées générales d’Opheylissem et de Huy en mars 1980. e à l’âge de la défiance il, 2006. 3 Pierre ROSENVALLON, La contre-démocratie, La politiqu , Le Seu
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l’environnement 4 . Mais ils sont peu revenus tant sur les raisons profondes qui ont présidé à cette articulation, que sur le fait que ces organisations ont utilisé le nom d’une science pour se désigner 5 .
Or s’il est communément admis que les partis et mouvements verts qui émergent dans les pays industriels à la fin des années 70 sont l’émanation de ce qu’on a appelé les Nouveaux Mouvements Sociaux - appellation retenue pour désigner les nouvelles formes d’engagement qui apparaissent dans les années 70 autour de conflits qui ne concernent plus le rapport entre le capital et le travail comme le mouvement ouvrier depuis le XIXème siècle, mais qui veulent remettre en question tel ou tel pan du fonctionnement de la société industrielle - cela ne suffit pas à déterminer quels mobiles historiques ont présidé à leur insistance sur le développement de la démocratie de base comme réponse à la crise écologique.
N’y aurait-il là qu’un hasard, découlant de la rencontre fortuite entre l’émergence de la conscience écologique et la vague anti-autoritaire engendrée par la contre-culture, notamment dans la foulée de mai 68  ? Et, avant cela, comment expliquer l’irruption d’une science dans le champ politique  ?  
Dans un premier temps, cette «  politisation   de l’écologie n’est pas compréhensible sans faire référence, fût-ce sommairement, à l’évolution interne de la discipline. Dès 1953, la publication par l’ornithologue Eugene Pleasants Odum du livre « Fundamentals of Ecology   a été   déterminante pour toute une génération de scientifiques de l’après-guerre à laquelle il a enseigné les bases de la pensée écosystèmique. Et comme l’a écrit Pascal Acot, «  tout changement important dans l’ordre scientifique s’accompagne d’une modification de notre regard sur le monde  6 .  
Dans la seconde moitié du XXème siècle, les «  écologues  , qui développent la science écologique dans la foulée d’Haeckel, commencent à «  ne plus considérer la nature comme ce dont l’homme est absent  . Ils conçoivent une écologie humaine à l’interface de la nature et de la société. En l’occurrence, comprendre le monde comme un ensemble étroitement interconnecté d’écosystème  aide à faire prendre conscience de l’impact de l’activité industrielle sur l’ensemble des espèces vivantes et, par conséquent, sur l’espèce humaine.
En 1957, l’économiste français Henri de Jouvenel est le premier à employer l’expression «  écologie politique   dans un sens proche de celui que lui confèrent les partis verts aujourd’hui. Dans un article consacré à «  L’économie politique de la gratuité  , il proposait d’élargir l’économie politique en une «  écologie politique   pour prendre en compte l’impact des activités humaines sur la nature.  Cet économiste visionnaire soulignait que «  la croissance de la production des biens s’accompagnait d’une croissance de fléaux sociaux  . En conséquence, il suggérait d’intégrer dans la science économique le concept de «  biens négatifs  ainsi que les services gratuits prestés par la nature 7 .                                                   4  E. Gene FRANKLAND, Paul LUCARDIE et Benoît RIHOUX, Green Parties in Transition, The End of Grass-roots Democracy  ?, Aschate, 2003,
5 Ce recours à l’étiquette «  écologie   a été plus fréquente dans le monde francophone (voire anglophone) que dans les pays germanophones comme l’Allemagne et l’Autriche où il a été surtout l’apanage de militants ayant cdoe-sf ocnondcaeteputiro dnes s plutôt conser0v, atmriacise sq, ucoil mqmue ce fut le cas avec Herbert Gruhl, un ancien chrétien-démocrate, Verts en 198 itta rapidement pour fonder un autre parti écologiste qui ne passa j«aÖmkaoils olgai sbtearnr  e  cdoens s5er%v ed cahnes z ulnese  éVleercttsi oanll erémgiodnale ou fédérale et finit par disparaître. En 2010, lexpression an s une certaine connotation conservatrice, proche du «  techno-fascisme   qui a été – on le verra plus loin - thématisé par André Gorz ou alors d’une forme de réaction anti-moderniste et nationaliste au sens de la défense des valeurs du terroir, loin du libéralisme politique qui détermine les conceptions contemporaines des Grünen.
76   P«  aSsic laal  liAmCitOaTti, oHni   sdtoei lrae  sdcei elnécceo léocgoineo, mPrieqsusee se sUt nlai vceornsidtiatiiroens  ddee  sFar aringcue,e 1u9r,8 c8,h epr. c1h5e9r.  à élargir son domaine n’est pas sans danger, mais c’est inévitable puisque la croissance de notre pouvoir, l’évolution tou a ide et les résultats de nos techniques exigent quon ait une science capable de donner des conseilsj opuorusr  pllaucst ironp. Or la sciennce e lééccoonloogmiei qpuoel ietisqt uae  p; pjeel évee uà xj oduireer  qceu er ôllees.  fPluoxu rr eyt rpacaérsvenir,m iels ufraéusd rpaairt  lqéuceo lnoécmoinstoe mdieo ipveolnitt iêqturee devien et reconnu ur dérivations e e nous ne pouvons plus conss ipdoérer lactivité hunmtaéiens es cuor lmesm ec irucnuei tsc hdéet ilvae  Naagtituartei.o   nC àe cli a esstu rnféaccees sdaei rlea  pteurirseq uincapable daffecter
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Parmi ces «  fléaux sociaux  , la biologiste américaine Rachel Carson dénonce, dès 1962, dans son livre célèbre «  Le printemps silencieux  , les ravages que cause l’emploi intensif des pesticides sur les oiseaux et, plus largement, sur les êtres humains qui consomment les fruits et légumes ainsi traités. Elle heurte de plein fouet les intérêts de l’industrie chimique et des scientifiques à sa solde, mais suscite une première mobilisation qui débouchera sur une réglementation plus stricte sur l’usage des pesticides.
La prise de conscience des scientifiques forme le terreau propice à une nouvelle forme de militance. En 1969, David Brower quitte le Sierra Club, l’une des plus grandes associations américaines de protection des milieux naturels, semble-t-il parce qu’elle refuse de s’opposer au développement de l’industrie nucléaire. Avec quelques complices, il fonde l’association «  Friends of the earth   parce qu’il a compris qu’on ne peut défendre les écosystèmes sans agir de manière globale, c’est-à-dire à la fois sur les causes profondes de la dégradation des milieux et à un niveau le plus large possible, de préférence planétaire 8 .
Le 22 avril 1970, la première «  Journée de la Terre   mobilise des millions de personnes à travers le monde.   Au mois de juillet de la même année paraît le premier numéro de la revue britannique «  The Ecologist  .   Il ne s’agit pas d’une revue   scientifique, mais bien d’un magazine destiné à sensibiliser le grand public sur les enjeux de pollution et plus largement sur les rapports entre l’homme et son environnement.
Dans le monde francophone également, le mot «  écologie   sort progressivement du cadre strictement scientifique. En juillet 1970, la section française des Amis de la Terre voit le jour, à l’initiative notamment du journaliste Alain Hervé. Dès juillet 1971, elle publie le «  Courrier de la Baleine  , un journal qui traite des limites du développement industriel, des dangers du nucléaire, des problèmes des transports et de protection de la nature au sens large. Les Amis de la Terre français commencent à employer le mot «  écologique   ou «  écologiste   pour désigner leur conception de la société.  
En l’espace de quelques années voire de quelques mois, cette nouvelle manière de regarder le monde élargit considérablement son audience dans tous les pays industrialisés.
Le 12 mars 1972, le Club de Rome 9  qui regroupe  des cadres supérieurs et des scientifiques, animé par l’industriel italien Aurelio Peccei, présente à Washington, le rapport «  Limits to Growth   qui sera traduit en trente langues et publié à dix millions d’exemplaires, et notamment en français en 1973, sous le titre «  Halte à la Croissance  ?  . Le Club de Rome ne se définit pas à proprement parler comme une organisation «  écologiste   ou «  écologique  , mais son action contribue indéniablement à marquer de très nombreuses consciences.
En avril 1972, le magazine Le Nouvel Observateur tire à 200.000 exemplaires un numéro «  hors série  , La dernière chance de la terre , sous la direction d’Alain Hervé. Ce journaliste crée l’année suivante «  Le Sauvage  , un supplément de ce même magazine auquel contribuera régulièrement un certain Michel Bosquet, pseudonyme du philosophe André Gorz.  
Toujours en 1972, le magazine français «  Le Nouvel Observateur   publie «  L’AN1 de l’ère écologique  , un supplément dans lequel le sociologue Edgar Morin, qui vient de faire un long séjour en Californie 10  où il a assisté à l’explosion du mouvement de la «  Contre-Culture  , explique que la «  conscience écologique   est «  la conscience de la dépendance de notre indépendance, c’est-à-dire de la relation fondamentale avec l’écosystème  .                                                                                                                                                               notre demeure. Comme notre pouvoir sur les facteurs naturels s’accroît, il devient prudent de les considérer lsceeosrmqviumceelels  eugs nr sactauaiptit)al..  EBne rtbrraenf,d l DétceEo nJncOoe Um(liVeeE s eNsbtiE elLan,  sz Aogrnrcaaet dudiieet  slE)u sesmta iilèse r ses urqu upleir  êsmméiteee unéxpd  aveinvnorturei,e s Elseedsim tireoensntss  odGuera clnleiosm trnaear tdnu, ar2te0lul0ree2s ,  (splueprs. ppuie notre exis s  22-23. 8 Pierre SAMUEL, Histoire des Amis de la Terre, 1998, en accès libre sur le site des Amis de la Terre France. 9  Eleonora BARBIERI-MASINI, The legacy of Aurelio Peccei and the continuing relevance of his anticipatory vision, European Souuprpnoarlt  dCee Cntarleif, oFondazionle Aurelio Peccei. 10 Edgar MORIN, J rnie, Seui , 1970.
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En France, en novembre 1972, paraît le premier numéro du magazine «  La Gueule Ouverte  qui se présente comme l’émanation d’une «  nouvelle gauche écologique  11  et qui sensibilise un public francophone plus spécifiquement marqué par l’esprit libertaire et contestataire du Mai 68 français. On le verra, ce magazine sera également distribué et lu en Belgique francophone. En Belgique, l’année européenne de la Conservation de la Nature, organisée en 1970, sous le patronage du Prince Albert, marque une accélération du développement des organisations de protection et de conservation de la nature qui avaient été crées parfois depuis plusieurs décennies. Ce sont des associations qui défendent des biotopes exceptionnels comme, par exemple, les Hautes Fagnes avec l’association «  Les Amis de la Fagne   (en 1935) ou des espèces vivantes comme l’association AVES d’étude et de protection des oiseaux constituée en ASBL en 1963 12 . En 1971, la fédération Inter-Environnement est créée pour coaliser un ensemble d’organisations soit locales, soit nationales, qui s’engagent pour la défense des espèces naturelles ou, plus largement, pour protéger ce qu’on appelle alors le cadre de vie 13 . Cependant, même si elles sont indéniablement influencées par le développement de la problématique dont témoignent les médias de l’époque, ces associations répugnent à s’afficher comme «  écologistes  , sans doute en raison du fait que le mot «  écologie   et l’expression «  écologiste   sont progressivement saisis par la section belge des Amis de la Terre et, avant elle, par l’organisation «  Démocratie Nouvelle   qui en a fait un enjeu de différenciation. Cette rapidité de l’émergence des thèmes (comme des termes) «  écologiques   et «  écologistes  en l’espace d’un très petit nombre d’années atteste de la politisation croissante d’une interrogation cantonnée au départ dans la sphère scientifique. Mais cela ne n’explique pas encore pourquoi de nouvelles organisations politiques ont pris l’étiquette «  écologiste   tout en défendant un programme de renforcement du système démocratique.
3  D e l a c r i s e d e l a d é m o c r a t i e b e l g e à l ’ é c o l o g i e
L’émergence de l’écologie politique belge (et, en l’occurrence, wallonne) donne un exemple singulier de cette articulation sur base d’un croisement entre l’influence culturelle française et la spécificité de la situation politique de la Belgique du début des années 70. En février 1973, quelques personnes publient à Namur le Manifeste d’une nouvelle organisation baptisée «  Démocratie Nouvelle  . Quelques mois plus tôt, elles avaient été chassées du Rassemblement Wallon, un parti fédéraliste qui à l’époque s’engage pour que la région wallonne, minorisée dans un Etat unitaire belge dominé par les Flamands, dispose des outils politiques de sa reconversion économique. Refusant toute forme de concentration du pouvoir à l’intérieur des instances de ce parti fédéraliste, il en a été exclu alors qu’il en avait pourtant été largement élu président de la section namuroise. Sa volonté d’obtenir l’interdiction du cumul entre une fonction exécutive dans les instances du parti et la détention d’un mandat électif s’est heurtée à l’opposition d’autres cadres et singulièrement de son président François Perin. Ni parti politique, ni «  club  , Démocratie Nouvelle défend le projet du «  fédéralisme intégral  . Cette doctrine politique plonge ses racines dans le personnalisme développé dès les années 30 par des penseurs comme Alexandre Marc et Denis de Rougemont 14 .
                                                 1121  Arncdhriév eRs dEtopia, collectioent i«  Lai sGeuaeuuxl, e Ouverte  . A 13  René SCAHPOPOE,N ABVREOSD, lTe, s Vpoultosi ro et dire llae  vsiollcei,a lA ette lliae rp odlei trieqcuhee, rLcah eR eetv duea cNtioounv uelrlbe,a iOncetso, bAreA 1M9 7E8d.itions, Bruxelles, 2007.
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