DÉLOCALISATION ET MONDIALISATION
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DÉLOCALISATION ET MONDIALISATION

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Langue Français

Extrait

Que les entreprises se « délocalisent » n’a en fait rien de
nouveau. Avec la globalisation financière, ce sont les rai-
sons d’une part et les conditions d’autre part qui président
à la délocalisation qui ont profondément changé.
Pendant la période qui précède la libéralisation financière,
les entreprises développaient des implantations à l’étran-
ger essentiellement pour accéder à un marché qui leur était
interdit du fait des droits de douane. Pour ce faire, elles
devaient
se soumettre aux législations draconiennes que
leurs imposaient les Etats. Les investissements à l’étranger
[IDE] étaient soumis à un strict contrôle et leurs implanta-
tions conditionnées par de nombreuses contraintes : parti-
cipation au capital des résidents, obligations de recruter
sur le marché national, impossibilité de rapatrier la totali-
té des bénéfices. Certains secteurs traditionnellement de «
services publics » étaient interdits. L’ensemble de ces
contraintes, souvent désigné par le terme anglo-saxon
TRIMS [Trade Related Investment Measures] a été
emporté par le mouvement de libéralisation de la globali-
sation . Désormais, les entreprises ont une totale liberté de
s’implanter où bon leur semble. Elles n’ont d’ailleurs plus
forcement besoin, compte tenu de la diminution des coûts
de transport, de délocaliser pour conquérir de nouveaux
marchés. Si elles le font c’est pour optimiser leur profit car
la liberté acquise par la déréglementation et la libre circu-
lation des capitaux profite d’abord aux investisseurs. En
allant se financer directement sur les marchés, les entre-
prises se sont soumises au bon vouloir de ces derniers dont
les exigences en terme de retour sur investissement les ont
contraintes à rechercher toutes les opportunités pour pro-
duire à moindre coût. Notamment en faisant jouer la
concurrence entre les pays. La situation s’est donc com-
plètement inversée et là où les Etats fixaient leurs condi-
tions, ils se livrent maintenant à une compétition acharnée
pour attirer les investisseurs. Aucun n’y échappe ! Les
zones franches sont en développement constant et offrent
aux entreprises transnationales (STN) des conditions de
plus en plus attrayantes. La première des conditions reste
l’attractivité des salaires. Mais elle n’est pas la seule. Les
conditions fiscales, la législation du travail et les normes
environnementales vont jouer un rôle déterminant dans la
mise en compétition entre les territoires. Tous les territoi-
res sont devenus potentiellement concurrents. Les emplois
qui quittent une région française ne partiront pas obliga-
toirement vers l’Asie, le Maghreb ou l’Afrique ? Ils pour-
ront tout aussi bien être délocalisés en Irlande du Nord
pour bénéficier d’une fiscalité extrêmement avantageuse
ou plus récemment vers la Lituanie pour tirer partie d’un
salaire minimum 10 fois inférieur à celui en vigueur en
France. Les communes n’utilisent-elles pas souvent, dans
une même région, la taxe professionnelle pour attirer les
entreprises sur leurs zones d’activité ?
Délocalisation ou déverticalisation ?
Il reste néanmoins indéniable que ce sont les surtout les
ETN qui sont en capacité d’utiliser pour leur plus grand
profit ces disparités entre les territoires. Grâce à la globa-
lisation financière, au développement des techniques de
communication et des transports elles ont totalement réor-
ganisé leur fonctionnement sur une logique de « déverti-
calisation ». Les premières à évoluer vers ces modes de
fonctionnement ont été les entreprises industrielles
n’ayant pas recours à l’emploi le plus qualifié. Ce qui
compte c’est que le produit final réponde exactement aux
spécifications du donneur d’ordre, même s’il est réalisé
par intégration d’une série de sous-ensembles confiés à
des producteurs éventuellement dispersés dans le monde
entier. Le donneur d’ordre se réserve les fonctions essen-
tielles liées à l’image (marketing), à la mise au point
(recherche-développement) et empoche les profits décou-
lant de l’exploitation de la marque.
Ainsi cohabitent deux mouvements apparemment contra-
dictoires dans l’organisation des groupes transnationaux :
la décentralisation de la production et la concentration des
pouvoirs de décision. Il sont en fait rendus possibles par le
développement des technologies de l’information. Ces
possibilités nouvelles en matière de communication ont
fait entrer le secteur des services dans la logique de la glo-
balisation réservée jusque là au seul secteur industriel,.
Pour suivre cet essor, le principal indicateur est l’évolution
des stocks d’IDE (tableau 1) qui pesait 22,3% du PIB
FORMATION & ACTIONS CITOYENNES - C/° URSCOP- 74, rue Maurice Flandin - 69003 LYON - http://www.la-fac.org/
DÉLOCALISATION ET MONDIALISATION
S’assurer que les termes suivants sont compris
Les
investissements directs à l’étranger (IDE)
sont destinés
à créer, financer ou racheter une entreprise. Il y a IDE au delà
de 20 % du capital seuil indiquant une volonté de prise de
contrôle.
On les distingue des
investissements de portefeuille
qui
sont des placements : actions, obligations ou tout produit
financier supérieur à un an sans prise de contrôle (inférieur à
20 % du capital). IDE = logique industrielle ou commerciale ;
invest de portefeuille = logique de placement, purement finan-
cière..
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