ISFA 1998 epreuve de francais
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I. S. F. A. 1998-1999 _________ _________ Concours d'Entrée _______________ ÉPREUVE DE FRANÇAIS _______________________ Durée : 4 heures 1ère PARTIE CONTRACTION DE TEXTE ------------------------------------- (Durée : 2 heures) Vous résumerez en 250 mots (tolérance + ou - 10 %) ce texte de Jacques TESTART, extrait de son livre Le désir du gène, «L’eugénisme est dans l’œuf», Editeur François Bourin. NORME ET COMPETITION Le vivant et le milieu ne sont pas normaux pris séparément, mais c’est leur relation qui les rend tels l’un à l’autre. Georges Canguilhem. Rappelons la définition de l’eugénisme par Galton (1883) : «Donner aux meilleures races ou lignées une plus grande probabilité de l’emporter sur les moins bonnes que cela n’aurait été possible autrement». Cette perspective darwinienne engage simultanément à reconnaître les meilleurs et à les pousser dans la grande compétition. Elle apparaît comme bien différente de la pratique d’eugénisme négatif que les diagnostics génétiques ont rendu possibles, puisque ces diagnostics n’auraient pour but que d’identifier les handicaps, non les avantages. Cependant, les états de normalité et santé étant ceux qu’on espère idéalement du corps, et l’amélioration de tels états n’étant pas conceptualisée, le rejet du défaut équivaut alors à l’élection de la qualité. Pour la médecine, comme pour la plupart des parents, l’enfant d’apparence normale est aussi le surhomme majoritaire, tant que l’existence ...

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Langue Français

Extrait

1998
I. S. F. A.
1998-1999
_________
_________
Concours d'Entrée
_______________
ÉPREUVE DE FRANÇAIS
_______________________
Durée : 4 heures
1ère PARTIE
CONTRACTION DE TEXTE
-------------------------------------
(Durée : 2 heures)
Vous résumerez en 250 mots (tolérance + ou - 10 %) ce texte de Jacques TESTART, extrait de son
livre
Le désir du gène
,
«L’eugénisme est dans l’oeuf», Editeur François Bourin.
NORME ET COMPETITION
Le vivant et le milieu ne sont pas normaux pris séparément,
mais c’est leur relation qui les rend tels l’un à l’autre.
Georges Canguilhem.
Rappelons la définition de l’eugénisme par Galton (1883) : «Donner aux meilleures races ou lignées
une plus grande probabilité de l’emporter sur les moins bonnes que cela n’aurait été possible autrement».
Cette perspective darwinienne engage simultanément à reconnaître les meilleurs et à les pousser dans la
grande compétition. Elle apparaît comme bien différente de la pratique d’eugénisme négatif que les
diagnostics génétiques ont rendu possibles, puisque ces diagnostics n’auraient pour but que d’identifier les
handicaps, non les avantages. Cependant, les états de normalité et santé étant ceux qu’on espère idéalement
du corps, et l’amélioration de tels états n’étant pas conceptualisée, le rejet du défaut équivaut alors à
l’élection de la qualité.
Pour la médecine, comme pour la plupart des parents, l’enfant d’apparence normale est aussi le
surhomme majoritaire, tant que l’existence ne vient pas discriminer plus finement : il ne saurait exister d’être
plus parfait que le nouveau-né qui ne manifeste aucun handicap dans sa stature, sa constitution, sa
physiologie, ce qui est le cas de la plupart des nourrissons, tant qu’une analyse policière du substrat
génétique ne vient pas révéler des défauts à apparition différée. La confrontation du message génétique avec
les facteurs du milieu prononce la différence et les risques dans le cours du développement et fait de chaque
vieillard un déviant médical puisqu’il n’est jamais indemne de troubles, séquelles, carences. C’est la rançon
de l’apparente perfection initiale que cette exposition aux décrépitudes variées mais inexorables avec le
temps de chaque vie car, écrit David Le Breton
1
, «de même que le porteur d’un handicap, le vieillard est
l’objet de son corps, et non plus sujet à part entière». Bien qu’il soit normal, au sens des statistiques comme
au bon sens, de perdre en santé quand l’usure gagne le corps, la tendance médicale et sociale est d’inscrire ce
devenir dans l’anormalité. Car l’idéal sanitaire se combine avec l’étrangeté de chaque cas : il n’est pas deux
façons identiques de souffrir, ou seulement de vieillir, et ces originalités appellent chaque fois la
dénomination de pathologies et les soins adaptés. Comme le dit Michel Foucault, «la maladie finalement,
c’est, à une époque donnée et dans une société donnée, ce qui se trouve pratiquement ou théoriquement
médicalisé
2
». Ce constat complète celui de Georges Canguilhem : «C’est d’abord parce que les hommes se
1
D. Le Breton,
Anthropologie du corps et modernité
, P.U.F., 1991.
2
M. Foucault,
Médecine de France
, 1969, n° 200.
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