Test général d entrée 2007 Concours commun d entrée en MAE (IAE)
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Test général d'entrée 2007 Concours commun d'entrée en MAE (IAE)

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Examen du Supérieur Concours commun d'entrée en MAE (IAE). Sujet de Test général d'entrée 2007. Retrouvez le corrigé Test général d'entrée 2007 sur Bankexam.fr.

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Publié le 11 janvier 2008
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Langue Français

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Test d’entrée au Master Administration des entreprises du samedi 8 septembre 2007  
  TEST d’entrée au Master Administration des Entreprises  Samedi 8 septembre 2007   Première partie : Interprétation de texte Logique et culture générale    Le présent cahier contient –regroupées par matière- les 25 Questions à Choix Multiple (Q.C.M.) auxquelles vous devrez répondre à l’aide de la feuille codée ci-jointe.  Les questions se divisent en deux catégories :  les Questions à Réponse Unique. Ces questions comportent une bonne réponse et une seule. Il est possible qu’aucune réponse ne convienne. Dans ce cas vous utiliserez la réponse ‘Aucune réponse ne convient’ (ARNC).  (QRM). Ces questions comportent deux ou troisles Questions à Réponses Multiples bonnes réponses. Elles sont signalées car le numéro de la question est suivi de QRM.  Chaque réponse s’opère par le graphitage d’une ou plusieurs case(s) a, b, c ,d, e dans la ligne numérotée de la question. Le traitement de votre feuille de réponse par lecture optique exige un crayon à mine tendre (ni stylo à bille, ni feutre). Les rectifications s’opèrent par gommage -propre et soigné-.   Le temps qui vous est imparti est de 1 heure. Vous ne pourrez pas quitter la salle avant la fin de l’épreuve et la collecte de toutes les copies.  À la fin de l’épreuve, vous remettrez la feuille de réponses au surveillant.   VÉRIFIEZ LE NOMBRE  DE PAGES : 8    1 Institut d’Administration des Entreprises de Paris –Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne
Bonne chance !
Test d’entrée au Master Administration des entreprises du samedi 8 septembre 2007  I. INTERPRETATION DE TEXTE     Questions1à10  Le texte décrit une situation qui, par sa nature, postule une décision (D).  Il s’agit de qualifier dix propositions extraites de ce texte, par rapport à cette décision (D), en se mettant « dans la peau » du (ou des) décideur (s).  Les qualifications qui permettent de structurer le texte sont au nombre de cinq. Vous devrez dire chaque fois si la proposition est relative à :  a) une décision d’orientation relative à l’(ou les) objectif(s) premier(s) poursuivi(s) par le (ou les) décideur(s). b) une décision relative aux moyens mis en œuvre pour prendre la décision (D) ou pour traduire cette même décision dans les faits. c) un ou plusieurs éléments qui pèsent sur la décision (D) et sont fondés sur un ou plusieurs fait(s) constaté(s). d) un ou plusieurs éléments qui pèsent sur la décision (D) et sont fondés sur une ou plusieurs hypothèse(s). e) un ou plusieurs éléments n’ayant qu’une influence faible ou nulle sur la décision (D).  Chacune des 10 propositions ne peut être qualifiée que par un critère et un seul (QRU).     * * * Ecrire à la reine ?(D)  - Cristobal, mon ami, j’ai reçu ton message et me voici. Qu’y a-t-il de si pressant ? - Julio, il faut absolument que tu m’aides, je suis dans l’indécision la plus totale… - A quel sujet ? - Je me demande si je dois écrire à sa majesté Isabel la Catholique pour lui faire part de mon projet. Je désirerais faire appareiller trois navires pour chercher une nouvelle route, maritime celle-là, menant aux Indes. - Présentée ainsi, c’est une idée extravagante, mon ami…Quel diable t’y pousse ? - curiosité ! Tout comme Marco Polo dont j’ai lu et relu cent fois l’ouvrage, je rêveLa de partir, de voyager pour découvrir de nouveaux continents. Je veux par-dessus tout accroître ma culture, revenir plus riche d’expériences, apprendre des langues étrangères… - Tout doux, Cristobal ! Ce sont des buts forts louables, mais qu’est-ce qui te fait croire que sa majesté pourrait y adhérer? - Le désir d’entrer dans la légende ! Elle resterait comme la souveraine ayant permis la découverte d’une route maritime rapide et sûre vers les Indes. Cependant, il est vrai que j’ai beaucoup songé à tout cela et je ne pense pas que ma volonté de découvrir pour la couronne des contrées mythiques, aussi mythiques que l’Atlantide, pourrait suffire à convaincre la reine de la nécessité de mon voyage. -  mais Cristobal, n’en as-tu pas de nombreux autres àJ’ignore si cet argument suffirait, mettre en avant ? Tel que je te connais, tu as bien mûri la question et le fait qu’Isabel la Catholique soit aussi reine de Castille, contrée bordée par la mer, n’a pas pu  2 Institut d’Administration des Entreprises de Paris –Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne
Test d’entrée au Master Administration des entreprises du samedi 8 septembre 2007  
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t’échapper…Quelles possibilités et quelles ri chesses une telle découverte apporterait à sa région ! Certes, mais sa majesté sait également que je ne suis pas issu d’une famille de marins. Je suis un humble autodidacte et cela me desservira auprès d’elle. Au contraire, tu es peut-être autodidacte, mais ta culture maritime est aussi grande que celle de marins accomplis ! Mets en avant la richesse des rencontres que tu as faites : tous ces pilotes de navires, voyageurs, astronomes, mathématiciens, cartographes et j’en passe ! Votre correspondance viendra étayer ta légitimité ! Et puis, tous les voyages commerciaux que tu as commandés pour la famille de ta femme t’ont appris à utiliser vents et courants : tu es un vrai marin. Tout cela est vrai et la navigation a fait tellement de progrès entre la boussole et le gouvernail d’Etambot, l’invention de la caravelle, que naviguer est presque devenu un jeu d’enfant. Puisque la légitimité de marin ne fait aucun doute, songe plutôt à ce que tu pourrais avancer pour convaincre sa majesté d’autoriser et surtout de financer ton projet. Eh bien, depuis que me suis penché sur les récits de découverte, j’ai beaucoup réfléchis à ce que la colonisation de nouveaux territoires pourrait apporter à la couronne. Il ne me semble pas raisonnable de continuer à traverser tous ces pays païens pour rapporter dans le royaume or ou argent. Ces traversées sont beaucoup trop dangereuses. Notre pays a besoin de ces métaux pour fondre de nouvelles pièces de monnaie, si indispensables à notre croissance économique. Or, nos chargements se font constamment attaquer et piller. Alors, comment protéger nos biens ? Je pense que le moyen le plus sûr serait de trouver une nouvelle route maritime, à la fois plus rapide et plus sûre que la voie terrestre. Et peut-être trouverais-je par la même occasion de nouveaux gisements, dans des contrées encore inconnues ? L’océan est vaste, nous n’avons pas encore tout découvert ! Je suis même persuadé que des richesses totalement nouvelles et jusque-là insoupçonnées n’attendent que ma venue ! Parfait ! Cependant ta dernière hypothèse me paraît très hasardeuse… Pas du tout ! J’ai étudié attentivement la Bible. Le livre des Rois décrit avec précision les voyages du roi de Juda. Lors de son périple, il a découvert un pays riche en mines d’or : Ophir. Ton argument biblique ne peut que convaincre sa majesté, surnommée à juste titre la Catholique. D’ailleurs, j’ai ouï dire que le roi, Ferdinand d’Aragon s’était fixé comme but d’enrayer la progression des religions païennes dans le royaume. Si fait ! D’ailleurs, je compte bien profiter de mes voyages pour évangéliser les peuples primitifs que je croiserai et ainsi soutenir le roi dans son dessein. J’ai obtenu l’accord de principe de sa sainteté le pape pour explorer de nouveaux territoires et amener ces pauvres âmes égarées dans le giron de l’Eglise. Ah ! Mon ami ! Que tes arguments portent ! Ils ne peuvent qu’être entendus par sa majesté ! Le seul point qui pourrait poser problème, c’est le financement que tout cela nécessiterait. Peut-être pas, mon frère ! J’ai déjà pris contact avec certains de mes protecteurs et amis. Ils sont prêts à me financer sur leurs deniers propres. Quant à moi, je peux fournir un huitième de la somme requise. Contrairement aux traditionnels navires marchands, mon budget est très raisonnable. Au total, la couronne n’aurait que fort peu à débourser pour me soutenir. Mais tant à gagner ! Cristobal, tout y est : évangélisation, découverte de nouveaux territoires pour la couronne, enrichissement. Sa majesté ne peut faire autrement que de t’accorder sa bénédiction. Je cours chercher de quoi écrire, je serai ton secrétaire, ainsi, je contribuerai moi - aussi à ton grand dessein.
 
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Test d’entrée au Master Administration des entreprises du samedi 8 septembre 2007   Vous devez qualifier les propositions suivantes selon les critères définis page 2. Pour chacune des propositions vous porterez votre réponse (lettre a, b, c, d ou e) sur la fiche QCM (questions de 1 à 10 : numéro correspondant au numéro des propositions suivantes).  Propositions :  1Il faut absolument que tu m’aides  2Marco Polo (…) je rêve de Tout comme  de voyager pour découvrir de nouveaux partir, continents  3  Ma volonté de découvrir pour la couronne des contrées mythiques, aussi mythiques que l’Atlantide, pourrait suffire à convaincre la reine de la nécessité de mon voyage  4  Tel que je te connais, tu as bien mûri la question et le fait qu’Isabel la Catholique soit aussi reine de Castille, contrée bordée par la mer, n’a pas pu t’échapper…  5Votre correspondance viendra étayer ta légitimité !  6  Notre pays a besoin de ces métaux pour fondre de nouvelles pièces de monnaie, si indispensables à notre croissance économique  7 Et peut-être trouverais-je par la même occasion de nouveaux gisements, dans des contrées encore inconnues ?  8  que le roi, Ferdinand d’Aragon s’était fixé comme but d’enrayer laJ’ai ouï dire progression des religions païennes dans le royaume  9 J’ai obtenu l’accord de principe de sa sainteté le pape pour explorer de nouveaux territoires et amener ces pauvres âmes égarées dans le giron de l’Eglise 10fort peu à débourser pour me soutenirAu total, la couronne n’aurait que     
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Test d’entrée au Master Administration des entreprises du samedi 8 septembre 2007   II. LOGIQUE      Questions11à20   11Un automobiliste sait qu’il roule sur une autoroute à une vitesse moyenne de 120 Km/h. Il lui reste 300 Km. à faire. Pour gagner un quart d’heure sur le trajet restant il devrait faire une vitesse moyenne arrondie à deux décimales de : a) 136,67 b) 130,33 c) 132,75 d) 133,33 e) A.R.N.C.   12 dimensions, il en faut au total 9. La dépense serait de 126 € dans le cas du choix de 3 rouleaux de la première sorte, et de 123 € avec 4 rouleaux de la première sorte. Le prix d'un rouleau de la première sorte est : a) 15 b) 15,50 c) 12,50 d) 12,00 e) A.R.N.C.   13 ,nc tioipxsod e0 m20.00ar 1té pnesérper ,lennoissfero ponal sunLisalréa tdeonû ui o aat total 956 250. Dans ces conditions on sattend a en louer 7.500 m2, ce qui fixe le prix de location au m2, compte tenu d’une marge souhaitée de 25% sur le coût ci-dessus. Le prix de location au m2 doit être de : a) 159,385 b) 159,365 c) 159,375 d) 159,555 e) A.R.N.C.   14 ce qui a portera le coût total à 1.000.000 , et de baisser les prix de location du m2 à 150  pour les emplacements de moins de 6 m2, et 100  pour les emplacements de plus de 6 m2. Dans ces conditions on espère louer au total 8 750 m2. Pour conserver la même marge de 25%, le nombre de m2 loués dans de grands emplacements doit être de :  a) 1.250 b) 2.500 c) 2.000 d) 6.000 e) A.R.N.C.   15Un pouce est égal à 25,4 mm exactement. Un pied fait 12 pouces. Une longueur de 8,50 mètres fait : a) 26 pieds 7 pouces b) 28 pieds 3 pouces c) 25 pieds 8 pouces d) 27 pieds 11 pouces e) A.R.N.C.
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Test d’entrée au Master Administration des entreprises du samedi 8 septembre 2007   16Compléter la séquence suivante : TUR ELI PRS RAI RVU SUO OPS AST OEN OTN UAE ?  a) URS b) ZOP c) TUB d) LUE e) ARNC   17 En mission dans le désert, vous êtes à 800 km de votre camp de base au moment où votre camion tombe en panne. Vous n’avez aucun moyen de communication, mais vous disposez dans le camion d’un véhicule léger et de deux jerricanes de 45 litres chacun (pleins de carburant). Le véhicule léger a un réservoir (plein) de 10 litres, et peut parcourir en moyenne 12km par litre de carburant. Vous devez transporter votre équipe et ne pouvez charger (à la fois) qu’un seul jerricane. Quelle distance parviendrez-vous à parcourir ? a) 840kms b) 1080 kms c) 540 kms d) 660 kms e) ARNC   18 50 premiers nombres impairs (rangés par ordre croissant) :Quelle est la somme des a) 625 b) 1225 c) 2475 d) 2500 e) ARNC  
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Test d’entrée au Master Administration des entreprises du samedi 8 septembre 2007   Le texte ci-dessous correspond aux questions19et20.  Deux joueurs professionnels de poker, Mike et Tom se rencontrent pour un match amical. Ils ont prévu de jouer pour ce match la même somme1.  À un moment particulier du jeu, Mike eut du mal à contenir son émotion lorsque qu’il découvrit les cartes distribuées : tout d’abord le roi de trèfle, sa carte porte-bonheur, puis 4 cartes de même valeur, formant ainsi une des combinaisons les plus hautes, un carré. De l’autre côté de la table, Tom était, lui aussi, très heureux. Il venait de recevoir sa carte porte bonheur la dame de pique, et également quatre cartes de même valeur, formant donc un carré. Les deux joueurs, tous les deux convaincus de gagner le tour, décidèrent de miser la totalité de leurs avoirs.  19Quelle est la probabilité, arrondie à deux chiffres après la virgule, que Mike ait un carré d’As ? a) 7,69% b) 9,09% c) 12,50% d) 16,67% e) ARNC   20Quelle est la probabilité que Mike emporte la partie ? a) 1 /11 b) 1/3 c) 1/2 d) 2/3   
e) ARNC
                                                          1de 52 cartes, l’ordre croissant de valeur des cartes est : deux, trois,Le poker se joue à l’aide d’un jeu quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, valet, dame, roi, as. À chaque tour de jeu, 5 cartes sont distribuées à chaque joueur, dans ce cas particulier, le jeu se fait sans possibilités d’échange (il n’y a qu’une distribution). Le carré est la combinaison supérieure à toutes les autres.  7 Institut d’Administration des Entreprises de Paris –Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne
III. CULTURE GÉNÉRALE Questions21à25
Test d’entrée au Master Administration des entreprises du samedi 8 septembre 2007    21 Quel est le nombre de départements français : a) 72 b) 84 c) 96 d) 100 e) ARNC   22En 2006, le montant du déficit budgétaire de la France s’élevait aux alentours de : a) 15,7 milliards d’euros b) 24,3 milliards d’euros c) 36,16 milliards d’euros d) 45, 3 milliards d’euros e) ARNC   23 QRMQue signifie le concept de maïeutique : a) l’art de faire monter la mayonnaise b) l’art de savoir créer des mosaïques c) l’art de faire accoucher les esprits d) c’est un concept rattaché à Socrate e) c’est une notion présente dans l’ouvrage intitulé le Banquet   24En avril 2007, le TGV a battu un record de vitesse qui s’élevait à : a) 345,8 km/h b) 456,3 km/h c) 574,8 km/h d) 665,2 km/h e) ARNC  25QRMMstislav Leopoldovitch Rostropovitch est connu pour être : a) un violoncelliste russe b) un pianiste turque c) un peintre yougoslave d) un apatride e) un historien      Institut d’Administration des Entreprises de Paris –Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne
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Test d’entrée au Master Administration des entreprises du samedi 8 septembre 2007  
  TEST d’entrée au Master Administration des Entreprises  Samedi 8 septembre 2007   Deuxième partie : Résumé de texte    Vous devrez recomposer le texte suivant en un résumé comportant entre 100 et 140 mots.  Vous devrez en marge de votre résumé indiquer le nombre de mots par ligne ainsi que le cumul de mots (voir exemple sur la fiche résumé) N.B. : en l’absence de décompte la copie sera fortement pénalisée.    Le temps qui vous est imparti est de 45 minutes.  Vous ne pourrez pas quitter la salle avant la fin de l’épreuve et la collecte de toutes les copies.  NE PAS ECRIRE VOTRE NOM SUR LA FICHE  À la fin de l’épreuve, vous remettrez la fiche résumé au surveillant.      VÉRIFIEZ LE NOMBRE  DE PAGES : 4        En juin 2003, la population carcérale française a dépassé le cap des 60 000 détenus pour 48 000 places, record absolu depuis la Libération. Insalubrité, vétusté, promiscuité poussée au paroxysme, hygiène catastrophique, carence des activités de formation et de travail ravalant la mission de « réinsertion » au rang de slogan aussi creux que cruel, montée des incidents graves et des suicides (leur taux a doublé en vingt) faisaient alors l’objet de protestations unanimes. Sans réaction notable de la part des autorités (… ) Faire de la lutte contre la délinquance de rue un spectacle moral permanent permet en effet de réaffirmer symboliquement l’autorité de l’Etat au moment même où celui-ci se rend impotent sur le front économique et social.   10 Institut d’Administration des Entreprises de Paris –Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne
Bonne chance !
Test d’entrée au Master Administration des entreprises du samedi 8 septembre 2007  Mais se servir de la prison à la manière d’un aspirateur social pour nettoyer les scories des transformations économiques en cours et faire disparaître de l’espace public les rebuts de la société de marché – petits délinquants d’occasion, chômeurs et indigents, sans-abri et sans- papiers, toxicomanes, handicapés et malades mentaux laissés pour compte par le relâchement du filet de protection sanitaire et sociale, jeunes d’origine populaire condamnés à une (sur)vie faite de débrouille et de rapine par la normalisation du salariat précaire – estune aberration (…) ta nt politique que pénale.  Aberration tout d’abord, parce que l’évolution de la criminalité en France ne justifie en rien l’essor fulgurant de sa population carcérale après la décrue modérée de 1996-2001. Les cambriolages, vols de véhicules et vols à la roulotte (qui constituent les trois quarts des crimes et délits enregistrés par les autorités) diminuent tous régulièrement depuis 1993 au moins ; les homicides et coups mortels refluent depuis 1995, d’après les données de la police, et depuis 1984 selon les relevés de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ; les vols avec violence, qui obnubilent les grands médias, outre qu’ils se composent principalement de « violences » verbales (insultes, menaces), sont en recul depuis vingt ans.  Au total, c’est moins la criminalité qui a changé ces dernières années que le regard que politiques et journalistes, en tant que porte-voix des intérêts dominants, portent sur la délinquance de rue et sur les populations censées l’alimenter. Au premier rang desquelles figurent les jeunes de milieu populaire issus de l’immigration maghrébine, parqués dans les cités périphériques éviscérées par trois décennies de dérégulation économique et de retrait urbain de l’Etat, plaies béantes que le cataplasme administratif de la « politique de la ville » a échoué à cautériser.  Aberration, ensuite, parce que la criminologie comparée établit qu’il n’existe nulle part- dans aucun pays et à aucune époque –de corrélation entre le taux d’emprisonnement et le niveau de la criminalité. Parfois donnés en exemple, la politique policière de « tolérance zéro » et le quadruplement en un quart de siècle des effectifs incarcérés outre –Atlantique n’ont joué qu’un rôle décoratif dans une baisse des contentieux due à la conjonction de facteurs économiques, démographiques et culturels.  En tout état de cause, la prison ne traite dans le meilleur des cas qu’une partie infime de la criminalité, même la plus violente : aux Etats-Unis, qui pourtant disposent d’un appareil policier et carcéral grotesquement surdimensionné, du fait de l’évaporation cumulative aux différentes étapes de la chaîne pénale, les quatre millions d’atteintes les plus sérieuses contre les personnes détectées en 1994 par les enquêtes de « victimation » (homicides, coups et blessures aggravées, vols avec violence, viols) ont donné lieu à moins de deux millions de plaintes à la police, qui ont motivé 780 000 arrestations, qui elles-mêmes n’ont conduit, en fin de course, qu’à 117 000 entrées en prison, soit ne sanctionnant que 3% des actes perpétrés. Le même « effet d’entonnoir » s’observe dans le fonctionnement de la justice pénale en France, où moins de 2% des contentieux portés devant les parquets donnent lieu à une peine d’enfermement. C’est dire si la prison est inadaptée à lutter contre la petite et moyenne délinquance, et à plus forte raison contre les « incivilités », dont la plupart ne relèvent même pas du code pénal (regards de travers, insultes, bousculades, rassemblements et chahuts dans les lieux publics, petites dégradations, etc…).  En troisième lieu, le recours réflexe à l’incarcération pour juguler les désordres urbains est un remède qui, dans bien des cas, ne fait qu’aggraver le mal qu’il est censé guérir. Institution basée sur la force et opérant en marge de la légalité, la prison est un creuset de violences et d’humiliations quotidiennes, un vecteur de désaffiliation familiale, de méfiance civique et d’aliénation individuelle. Et, pour bien des détenus marginalement impliqués dans des activités illicites, c’est une école de formation, voire de « professionnalisation », aux carrières criminelles. Pour d’autres, et ce n’est guère mieux, l’enfermement est un gouffre sans fond, un enfer hallucinatoire qui prolonge la logique de destruction sociale qu’ils ont connue à l’extérieur en la redoublant d’un broyage personnel. L’histoire pénale montre, en outre, qu’à aucun moment et dans aucune société la prison n’a su accomplir la mission de redressement et de réintégration sociale qui est censée être la sienne dans une optique de réduction de la récidive. Tout –de l’architecture à l’organisation du travail des gardiens en passant par l’indigence des ressources institutionnelles (travail, formation, scolarité, santé), le tarissement délibéré de la libération conditionnelle et l’absence de mesures concrètes d’aide à la sortie – s’oppose à sa fonction supposée de « réforme » du repris de justice.  En dernier lieu, il faut rappeler à ceux qui justifient l’intensification de la répression pénale dans les quartiers déshérités en invoquant que « la sécurité est un droit, l’insécurité une inégalité sociale », laquelle touche en priorité les citoyens d’en bas, que la contention carcérale frappe de façon disproportionnée les catégories sociales les plus fragiles économiquement et culturellement, d’autant plus durement qu’elles sont plus démunies.
 
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Test d’entrée au Master Administration des entreprises du samedi 8 septembre 2007   Comme leurs homologues des autres pays postindustriels, les détenus français proviennent massivement des fractions instables du prolétariat urbain. Issus de familles nombreuse (les deux tiers ont au moins trois frères et sœurs) qu’ils ont quittées jeunes (un sur sept est parti de chez lui avant 15 ans), ils sont majoritairement dépourvus de titres scolaires (les trois quarts sont sortis de l’école avant 18 ans, contre 48ù de la population des hommes adultes), ce qui les condamne à vie aux secteurs périphériques de la sphère d’emploi.  La moitié sont fils d’ouvriers et d’employés, et la moitié sont ouvriers eux-mêmes ; quatre détenus sur dix ont un père né à l’étranger, et 24% sont eux-mêmes nés hors de l’Hexagone. Or l’incarcération ne fait qu’intensifier la pauvreté et l’isolement : 60% des sortants de prison sont sans emploi, comparé à 50% parmi les entrants ; 30% ne sont soutenus ni attendus par personne ; un gros quart ne dispose d’aucun argent (moins de 15 euros) pour faire face aux frais occasionnés par la libération ; et un sur huit n’a pas de logement à sa sortie. De plus, l’impact délétère de l’incarcération ne s’exerce pas sur eux seuls, mais aussi, et de manière plus insidieuse et plus injuste, sur leur famille : détérioration de la situation financière, délitement des relations amicales et de voisinage, étiolement des liens affectifs, troubles de la scolarité chez les enfants et perturbations psychologiques graves liées au sentiment de mise à l’écart alourdissent le fardeau pénal imposé aux parents et conjoints détenus.   Au demeurant, le raisonnement de gros bon sens selon lequel l’inflation carcérale se traduirait nécessairement par une réduction mécanique de la criminalité du fait de son effet de « neutralisation » des condamnés mis hors d’état de nuire se révèle spécieux à l’analyse. Car, dès lors qu’il s’applique à la délinquance d’opportunité, l’enfermement à tout- va revient à « recruter » de nouveaux délinquants par effet de substitution. Ainsi, un petit trafiquant de drogue placé en détention est immédiatement remplacé par un autre pour autant que subsiste une demande solvable pour sa marchandise et que les espérances de profit économique en valent la chandelle. Et si ce successeur est un novice sans réputation sur la place, il sera plus enclin à la violence pour s’établir et sécuriser son commerce, ce qui se traduira globalement par un surcroît d’ « illégalismes ». Pour éviter une escalade pénale sans fin et sans issue, il faut reconnecter le débat sur la délinquance avec une question majeure du siècle naissant à laquelle il fait aujourd’hui écran : l’avènement du salariat désocialisé, vecteur d’insécurité sociale et de précarisation matérielle. (…)  Une politique intelligente de l’insécurité criminelle doit reconnaître que les actes délinquants sont le produit non pas d’une volonté individuelle autonome et singulière, mais d’un réseau de causes et de raisons multiples qui s’enchevêtrent selon des logiques variées (… ) et donc qu’ils appellent des remèdes divers mettant en place une pluralité de mécanismes de freinage et de diversion. Car, peu applicable, le traitement policier et pénal que d’aucuns présentent comme la panacée se révèle dans bien des circonstances pire que le mal, pour peu qu’on comptabilise ses « effets collatéraux ».   La prison n’est pas un simple bouclier contre la délinquance, mais une arme à double tranchant : un organisme de coercition à la fois criminophage et criminogène qui, lorsqu’il se développe à l’excès, comme aux Etats-Unis durant le dernier quart de siècle ou en Union soviétique à l’ère stalinienne, en vient à se muer en vecteur autonome de paupérisation et de marginalisation.    Loïc WACQUANT, Punir le nouveau gouvernement de l’insécurité sociale :les Pauvres, Agone, Marseille, 2004.              
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