72 Comment suspendre son jugement
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72 Comment suspendre son jugement

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Philosophie etrationalité |340103TEXTEFsemaine. Le questionnaire est à la fin.Lecture d’approfondissement. À remettre à la 9 e Le scepticisme «Ce n’est pas le doute qui rend fou, c’est la certitude.» Friedrich Nietzsche (18441900) 1. Deux formes de scepticisme : courant et philosophique Dans ce texte, nous allons étudier un mouvement philosophique majeur appelé «scepticisme». Nous allons présenter une forme modérée de scepticisme, puis nous allons le critiquer. Pour commencer, définissonsle.  Il convient au départ de distinguer le senscourantdu mot scepticisme de son sens philosophique. Le vocable françaissceptiquevient du grecσκεπτοµαί/skeptomaiet signifie «examiner», «observer», «chercher», et pas seulement «douter». Toutefois, c’est l’idée de doutequi prévaut en français. On qualifie une personne desceptiquequand une opinion, une
idée, un projet, etc., ne le convainc pas. Comme on dit, elle a des doutes. Par exemple, les électeurs restent «sceptiques» devant les promesses électorales.Être sceptique, au sens courant du terme, c’est être incrédule, c’est ne pas croire ou endosser une croyance. Le sceptique s’oppose autant au dogmatique, qui refuse de mettre en doute ses croyances, qu’à la personne crédule qui croit tout ce qu’on lui dit. Le scepticisme apparaît donc comme une vertu mitoyenne entre le dogmatisme, d’une part, et la crédulité, d’autre part. C’est d’ailleurs ce qui explique la fortune du scepticisme puisqu’il apparaît comme une position raisonnable face à deux positions aussi inacceptables l’une que l’autre. Voilà pour ce qui concerne le scepticisme au sens courant du terme. Au sensphilosophique, loin de se complaire dans le doute, le sceptique est celui qui, comme l’indique son sens étymologique, continue à chercher et à examiner. S’il continue à chercher et à examiner, c’est qu’il n’a encore rien trouvé, c’estàdire qu’il n’est pas en mesure de se prononcer sur ce qui est vrai ou faux. Y parviendratil jamais ? Le philosophe sceptique refuse de se prononcer làdessus, comme il refuse de se prononcer sur quoi que ce soit. Sa position veut éviter tout enfermement, tout «dogmatisme» ; en particulier, il refuse de se confiner au doute systématique. Pour lui, celui qui doute, au sens courant du terme, a de bonnes raisons de croire que telle vérité qu’on lui propose est fausse. Douter, donc, c’est une forme de jugement en faveur de la vérité. Or, le philosophe sceptique ne veut croire ni en la vérité ni en la fausseté. Son idéal est de ne se prononcer ni en faveur ni en défaveur de la vérité. En somme, il vise la neutralité. Pourquoi ? Parce que cette position remonte aux
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