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  • cours - matière potentielle : langue des signes organisés
  • exposé
L'accès des Sourds aux soins de santé : l'expérience française des unités d'Accueil et de Soins en Langue des Signes et du réseau Sourds et Santé du nord-Pas de calais Dr. Benoît Drion, coordinateur du réseau Sourds et Santé du Nord-Pas de Calais, Lille communautaire Présentation et historique: Bonjour à tous et merci de m'avoir invité ici pour vous parler aujourd'hui de notre travail. J'ai essayé, il y aurait tellement de choses à dire,beaucoup de choses ont déjà été dites, en fonction des discussions que nous avons eue avec Mylène Badoux et Anne-Claude; j'ai essayé de faire un exposé
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Langue Français
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Extrait

L’accès des Sourds aux soins de santé : l’expérience française des
unités d’Accueil et de Soins en Langue des Signes et du réseau Sourds
et Santé du nord-Pas de calais
Dr. Benoît Drion, coordinateur du réseau Sourds et Santé du Nord-Pas de
Calais, Lille communautaire
Présentation et historique:
Bonjour à tous et merci de m'avoir
invité ici pour vous parler aujourd'hui
de notre travail. J'ai essayé, il y aurait
tellement de choses à dire,beaucoup
de choses ont déjà été dites, en
fonction des discussions que nous
avons eue avec Mylène Badoux et
Anne-Claude; j'ai essayé de faire un
exposé qui vise à vous expliquer les
différentes possibilités, ce qui existe
en France plutôt que de vous donner
un modèle à copier parce que je
pense que votre situation institutionnelle suisse est particulière. Elle ressemble par certains
aspects à la situation de la Belgique dont je suis originaire (mon accent en témoigne pour les
entendants) et donc je pense depuis longtemps j'avais essayé de faire des choses en
Belgique comme cela a été évoqué et n'étais jamais parvenu à la faire pour notamment des
raisons de fonctionnement institutionnel de la Belgique qui est un peu comme la Suisse avec
toute une série de niveaux de pouvoir différents c'est beaucoup moins centralisé que ne l'est
la France. Ça a des avantages pour un certain nombre de points mais en ce qui concerne
l'accès des sourds au système de santé c'est un inconvénient. Parce que le fait qu'il n'y ait
pas de centralisation fait qu'il est difficile d'avoir quelque chose qui s'applique dans tous le
pays. Les deux situations (Suisse et
Belgique) sont donc assez similaires
et il faut savoir qu'en Belgique il
n'existe toujours strictement rien
concernant l'accès des sourds au
soins de santé. Je suis belge,
j'habite toujours en Belgique, tout
près de la frontière et en Belgique il
n'y a toujours rien du tout. Peut-être
que la Suisse va pouvoir faire
quelque chose avant la Belgique et
ce sera une bonne chose.
Colloque Santé Surdité 12/159Contrairement à ce qu'on dit souvent, le problème de l'accès des sourds aux soins de santé
n'a pas du tout été découvert en France. C'est décrit dans la littérature scientifique depuis
plus de 30 ans. Pour ceux parmi vous qui lisent la littérature médicale anglo-saxonne
(puisque la littérature médicale est principalement en anglais) il y a un très grand nombre
d'articles dans la littérature scientifique qui montrent un gros problème d'accès des sourds
aux soins de santé. Il existe d'ailleurs dans différents pays des dispositifs hospitaliers qui
permettent l'accès des sourds aux soins de santé qu'il s'agisse des soins de santé somatique
ou des soins de santé mentale. Par exemple, dans l'union européenne, le Royaume Unis a
depuis très longtemps un dispositif d'accès des sourds aux soins de santé, et soins de santé
mentale. A l'intérieur du NHS (National Health Service) le service de santé de Grande-
Bretagne, une série d'institutions proposent un accueil (équivalent de ce qu'on appelle
maintenant des intermédiateurs). Ils ont cela en Grande-Bretagne depuis 20-30 ans; cela n'a
dons pas été découvert en France.
Il y avait en revanche un retard, pas seulement en France, mais en francophonie en général.
Le problème en France a été relevé par le Dr Jean Dagron qui était praticien hospitalier à la
Salpêtrière et qui, dans les années 90, à l'occasion de l'épidémie de SIDA, s'est rendu
compte qu'il y avait une série de problèmes pour les sourds qu'il était amené à voir en
consultation. Ils ne savaient strictement rien de cette maladie alors qu'à l'époque on parlait
énormément du SIDA puisque c'était une nouvelle maladie. La presse en parlait énormément
et toute cette information était passée complètement à côté de la communauté des sourds
parce qu'elle n'avait jamais été délivrée en langue des signes. Cela a donc été le révélateur.
C'est la raison pour laquelle aujourd'hui, quand Jean Dagron parle de cela, il parle toujours
du SIDA.
Moi, je n'ai pas du tout le même
parcours. Je vais un peu expliquer
mon parcours personnel, non pour
raconter ma vie mais parce que je
pense que c'est en soi révélateur du
problème. Je suis belge et je suis de
formation urgentiste (j'ai un diplôme
de spécialiste de médecine d'urgence
et diplôme de générale).
J'ai été amené à travailler dans des
services d'urgence de plusieurs villes
de Belgique et au SAMU. J'avais, à
l'époque, une amie qui travaillait dans
une institution pour sourds à
Bruxelles. Elle m'a initié au monde
des sourds. A l'époque il n'existait pas
de cours de langue des signes organisés comme ils le sont actuellement. Dans les années
90, j'avais eu l'occasion d'aller plusieurs fois dans un institut pour sourds bruxellois et j'ai vu
pour la première fois de la langue des signes, je n'avais jamais vu cela. Durant mes études
de médecine, on ne m'avait jamais parlé de langue des signes. Je me suis rapidement rendu
compte, dans les discussions que j'avais avec des sourds, qu'il y avait, pour eux, un
problème d'accès aux soins de santé. Dans le cadre de mon travail d'urgentiste, j'ai fait un
constat qui m'a troublé, à savoir que les sourds dont je parle ici représentent en gros 1/1000e
de la population. Ce sont les personnes qui sont nées sourdes ou devenues sourdes avant
l'acquisition d'une langue orale donc ce sont les sourds de naissance ou devenus sourds très
précocement (qui correspond à 1/1000ème de la population.)
Colloque Santé Surdité 13/159Dans mon travail d'urgentiste, j'ai plusieurs fois été confronté à des situations de
complications dramatiques du diabète. Vous savez que le diabète, pour ceux qui ne sont pas
du corps médical, est une maladie chronique qui, lorsqu'elle est bien traitée, que l'équilibre
glycémique est correct sur le long terme permet d'éviter des complications. En revanche
lorsque la maladie est mal soignée, que la glycémie est tout le temps trop élevée, les gens
font des complications précoces: des complications de tous types: oculaires, cardiaques,
rénales, cérébrales, ... je passe les détails.
Je me suis rendu compte dans ma pratique d'urgentiste (c'est étonnant car peu de médecin
doivent avoir cette expérience-là) du fait que j'étais sensibilisé à la surdité, je repérais les
sourds en consultations (ce qui 'est pas forcément le cas d'autres médecins qui ne se
rendent pas toujours compte qu'ils ont un sourd en face d'eux quand celui-ci parle), que
chaque fois que je voyais une complication dramatique du diabète comme on ne voit plus
que dans les livres de médecine, comme une perte de vision bilatérale par hémorragie à
l'intérieur de l'œil (c'est une ultime d'une rétinopathie diabétique qui rend
aveugle); j'ai vu cela une fois dans ma pratique pour une patiente qui avait déjà perdu la
vision d'un œil quelques années plus tôt et qui revenait en urgence car elle perdait la vision
de l'autre œil; il s'agissait d'une patiente sourde diabétique. Je n'ai jamais vu cela chez un
entendant, et les sourds c'est 1/1000ème de la population.
J'ai également été confronté deux fois à des cas d'acidocétose diabétique qui est une
complication très grave qui peut mener au coma et à la mort. Ces situations graves, avec
coma, concernaient 2 sourds, alors qu'ils ne sont que 1/1000ème de la population.
J'ai vu un cas d'insuffisance rénale en phase terminale, ce que je n'ai vu qu'une fois dans ma
carrière et c'était un sourd.
Cette situation m'a quand même intrigué. Je me suis dit que le diabète chez les sourds était
un problème puisque dans ma pratique d'urgentiste je vois chez cette population-là des
complications qu'on ne voit plus chez les entendants.
C'est la raison pour laquelle, contrairement à Jean Dagron, qui revient toujours à son
expérience de base autour du SIDA, moi je parle plus du diabète. C'est aussi la raison pour
laquelle à Li

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