André Siegfried et le protestantisme par Patrick Cabanel
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André Siegfried et le protestantisme par Patrick Cabanel

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1
NORMANDIE CONSTITUTIONNELLE
Séminaire André Siegfried (7) : 17 mars 2004
André Siegfried et le protestantis
me par Patrick Cabanel
Nicolas
Roussellier
dit le plaisir du séminaire de recevoir
Patrick Cabanel,
professeur d’histoire à Toulouse, membre de l’Institut universitaire de France et spécialiste
des rapports entre la République et les religions puisqu’en 2000 il a publié, dédié à André
Siegfried,
Les Protestants et la République de 1870 à nos jours
,
(Bruxelles) et écrit le
chapitre,
La République contre les catholiques
de
Serviteurs de l’Etat
(s.d. Marc-Olivier
Baruch et Vincent Duclert, La Découverte)
Patrick
Cabanel
remercie d’être invité, sans cacher son étonnement d’avoir à
traiter un tel sujet : après les attaques de Pierre Birnbaum, y-a-t-il encore matière à réfléchir?
Il le
pense et est heureux de voir le sujet abordé à Science-po. Et d’autant que la République
continue à trouver chez les protestants de grands serviteurs, tels le préfet Erignac, dont le
protestantisme n’a d’ailleurs été connu qu’après son assassinat. André Siegfried ne pouvant
lui être comparé,
il faut voir ce qu’il reste d’un tel sujet, et en bonne méthode, commencer
par sa critique.
1)André Siegfried, est
un homme de science
dont
l’intérêt pour le protestantisme serait
d’ordre plus intellectuel que religieux. Sur ce point, il faut signaler que le nombre des travaux
non publiés, voire oubliés, est en partie responsable d’une image mutilée : ainsi
Le
groupe
protestant cévenol
publié en 1945 avec le pasteur Marc Boegner in
Protestantisme français
,
est-il peu connu. Ainsi des archives conservées à
la FNSP qui montrent l’immense travail
fourni pour la préparation des leçons au Collège de France sur la France du Midi, qui aurait
du être le pendant méridional du
Tableau politique de la France de l’Ouest
. On connaît la
Géographie électorale de l’Ardèche sous la IIIème République,
publié en 1951, chez Armand
Colin. Il faut savoir qu’il existe également quelques pages d’une
Politique en Lozère
(publiées
en 1992 dans les actes d’un colloque confidentiel) qui correspondent aux petits cours du
mardi
.
Enfin, cosigné avec André Latreille, le
Cahier de la FNSP
Le catholicisme et le
protestantisme en France
, fait l’état des lieux après la Libération. Puisque le nom de Siegfried
a une consonance prussienne, il peut être tentant de se limiter à ne voir en lui que le luthérien,
spécialiste scientifique de la
vie politique de la République française.
2)André Siegfried
et « l’ homme protestant »
Ce regard est trop réducteur, tant la définition de « l’homme protestant » est un défi : on
peut être non cr
oyant, non pratiquant et rester l’un d’entre eux par le fait d’un individualisme
forcené. De ce point de vue il est sûr qu’André Siegfried reste le plus protestant des ana
lystes
et que court chez lui une identité profonde, plus centrale qu’il ne le pense peut-être lui-même.
Il en fut ainsi de Seignobos, détaché de toute église et pourtant profondément imprégné de ce
que Siegfried décrit dans l’article nécrologique de 1942 paru dans la
Revue Historique
comme
dan
le Figaro
, comme « l’Occitanie du Nord »
;
Seignobos est cet homme des « bo
i
s
humides », fils d’un
député des débuts de la IIIème République. Ce Midi montagnard est
âpre, fort différent du littoral, bavard et paresseux; c’est le pays d’une « race à part », modelée
par des siècles de résistance,
sculptant des familles analogues à celle des Puaux, famille de la
mère de Siegfried, fille d’un pasteur de l’Ardèche, célèbre pour ses prêches et engagements.
La famille Puaux était une dynastie pastorale, analogue à tant d’autres ayant
façonné les élites de la IIIème République et réunissant soit des « convertis revitalistes »
soit
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