Cultures et lexicultures.Pour une approche dictionnairique de la culture partagée - article ; n°1 ; vol.7, pg 325-341
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Annexes des Cahiers de linguistique hispanique médiévale - Année 1988 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 325-341
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 172
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Robert Galisson
Cultures et lexicultures.Pour une approche dictionnairique de la
culture partagée
In: Annexes des Cahiers de linguistique hispanique médiévale, volume 7, 1988. Hommage à Bernard Pottier. pp.
325-341.
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Galisson Robert. Cultures et lexicultures.Pour une approche dictionnairique de la culture partagée. In: Annexes des Cahiers de
linguistique hispanique médiévale, volume 7, 1988. Hommage à Bernard Pottier. pp. 325-341.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cehm_0180-9997_1988_sup_7_1_2133ET LEXICULTURES CULTURES
POUR UNE APPROCHE DICTIONNAIRIQUE
DE LA CULTURE PARTAGÉE.
Cette étude a pour objet de prolonger, de compléter et
n° d'amender 188 (oct. un 1984) article et paru intitulé dans Le «Pour Français un dictionnaire dans le Monde, des
mots de la culture populaire ». Ayant pris, au fil des
jours, des dimensions incompatibles avec celles que le
Comité de publication avait fixées, elle se trouve réduite ici
aux chapitres 2, 3, 6 (qui, pour la circonstance, perdent
leur numérotation).
Mais le sommaire de l'étude entière et ces quelques
fragments devraient suffire à donner une idée assez exacte
de mon propos.
SOMMAIRE
1. Quand la didactologie/didactique des langues redécouvre les cultures.
2. Quelle(s) culture(s) enseigner ? Minimalisme contre maximalisme.
3. Hypothèses de recherche pour l'élaboration d'une réponse :
3.1. Identité collective et culture partagée.
3.2. Culture savante et
3.3.acquise et culture apprise.
3.4.et lexiculture partagées.
3.5. Mots à C.C.P. et dictionnaires de langue.
4. Compléments sur la culture partagée et les mots à C.C.P.
5. Typologie élémentaire des mots à C.C.P.
6. Essai de caractérisation de la « charge culturelle partagée ».
6.1. C.C.P. plutôt que connotation.
6.2. Ce qui distingue C.C.P. de signifié.
6.3. Rudiments pour définir la C.C.P.
7. Exemples d'articles pour un dictionnaire des mots à C.C.P.
8. Méthodes d'établissement d'une nomenclature des mots à GGP.
QUELLE(S) CULTURE(S) ENSEIGNER ? MlNIMALISME CONTRE MAXIMALISME.
Si les didactologues/didacticiens parlent de plus en plus de
culture(s), ils ne parlent pas forcément de la même chose. A la
question « Quelle(s) langue(s) enseigner ? », ils en ont ajouté une
autre, tout aussi complexe : « Quelle(s) culture(s) enseigner ? ».
Pour l'heure, les réponses qu'ils avancent à cette question permett
ent au moins de les répartir en deux catégories : les maximalistes
et les minimalistes. 326 ROBERT GALISSON
Les maximalistes recrutent essentiellement chez les nostalgiques
du passé, chez les tenants de la culture savante comme signe de recon
naissance de ceux qui, à un titre ou à un autre, se réclament d'une
classe qui a annexé la culture légitime à son profit et l'arbore comme
un étendard. Ils assimilent la culture à la connaissance d'auteurs
(littérature), de créateurs (arts), de dates, de faits, de monuments
(histoire), que le milieu d'origine et l'école impriment dans la mémoire
des natifs favorisés. Qu'ils en aient conscience ou non, les maximali
stes n'imaginent pas d'autre statut pour l'étranger que celui de
l'autochtone. Par exemple, les spécialistes du français langue étrangère
de cette catégorie s'obstinent à vouloir « fabriquer » des étrangers
à la ressemblance des français cultivés ; cultivés selon leur propre
définition de la culture, c'est-à-dire nantis des connaissances livresques
qu'ils privilégient.
La vérité oblige à dire que si cette « culture cultivée » (comme
certains l'appellent par dérision) occupe encore de solides positions,
surtout parmi les plus anciennes générations d'enseignants et les
littéraires purs et durs, elle recule devant la poussée des cultures scien
tifiques, technologiques, médiatiques ... C'est un autre profil de
culture dominante qui émerge et s'inscrit dans les programmes de
l'école. Ainsi, de discipline fondamentale qu'il était, le français
(débouchant sur la lecture des « beaux textes littéraires ») a été supplant
é par les mathématiques (cf. le prestige des baccalauréats scientifiques
et le discrédit des baccalauréats littéraires). Si bien supplanté même
que le Ministère de l'Éducation s'ingénie à redorer le blason du fran
çais, discipline de base, et à empêcher le fameux balancier de l'histoire
d'aller trop loin, comme cela arrive si souvent...
Les minimalistes ne posent pas d'abord le problème en termes de
type(s) de culture à enseigner aux étrangers, mais d'aspirations des
étrangers dans le domaine de la culture. Ils observent qu'à quelques
exceptions près, les étrangers n'ambitionnent pas de passer pour
des natifs, mais d'être acceptés pour ce qu'ils sont. A ce titre, la
culture étrangère est moins une somme de connaissances à engranger,
qu'une clé pour comprendre les autres et être compris d'eux. C'est
pourquoi, dans l'ordre de leurs préoccupations, les minimalistes
font passer la culture comportementale, directement liée au vécu
quotidien des locuteurs, bien avant la culture encyclopédique.
De là à vouloir accéder à la couche basique, à la culture minimale
partagée par le plus grand nombre des natifs, il n'y a qu'un pas, queje
franchis avec d'autant plus de détermination que la didactologie/
didactique des langues et des cultures (D/DLC) n'est pas en mesure,
aujourd'hui, d'appréhender et de décrire valablement les cultures et les
subcultures d'une collectivité, ni surtout d'en extraire la quintessence,
afin de la présenter sous une forme assimilable par la masse des appre
nants. L'expérience montre, en effet, que la D/DLC est moins opérat
oire, actuellement, dans le champ de la culture, que ne l'étaient,
dans le champ de la langue, les quelques pionniers qui s'efforçaient,

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