Economie politique du taux de change euro-dollar
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Economie politique du taux de change euro-dollar

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Extrait

Pour une politique de change
contra-cyclique de l’euro
1
André Cartapanis
Après avoir atteint un plafond voisin de 1,36 $, le 30 décembre dernier, l’euro a subi, depuis,
une décrue de l’ordre de 12 % et semble avoir retrouvé, autour de 1,20 $ à la mi-juin, des
niveaux plus en phase avec les fondamentaux européens et l’atonie de la croissance. La crise
politique européenne contribue également, aujourd’hui, à la faiblesse de l’euro sur le marché
des changes. Mais il faut se méfier des évolutions de court terme, sujettes aux opinions
souvent éphémères des marchés, et il convient à l’inverse de souligner les sources
d’appréciation future de l’euro que recèle la configuration macroéconomique mondiale. Car
les déséquilibres abyssaux de l’économie américaine sont toujours là et expliquent le
bras de
fer
qui oppose aujourd’hui les Etats-Unis et la Chine à propos de la flexibilisation du régime de
change du yuan. Ces déficits ont toute chance de susciter de nouveaux ajustements, plus ou
moins désordonnés, qui ne sauraient épargner la monnaie européenne, quels que soient les
scénarios. Du coup, en l’absence de politique de change contra-cyclique à l’échelle de la zone
euro, le déficit de croissance européen pourrait bien se creuser, et il est impératif d’infléchir
cette orientation, issue du compromis de Maastricht.
Une configuration macroéconomique mondiale tout à fait inédite
Voilà près de quinze ans que l’économie américaine enregistre de façon systématique des
déficits de balance des paiements courants. Fondamentalement liés à la faiblesse de
l’épargne américaine et, plus récemment, au creusement du déficit budgétaire, ces
déséquilibres courants sont longtemps restés soutenables grâce à l’
appétit
de l’économie
mondiale pour les titres publics ou privés américains, compte tenu des rendements offerts,
mais aussi à cause du statut spécifique du dollar, seule devise, jusqu’à la création de l’euro,
pouvant répondre aux besoins croissants en liquidités internationales. Mais cette configuration
présente aujourd’hui un caractère inédit pour au moins deux raisons. D’abord, à cause de la
moindre attractivité des placements privés aux Etats-Unis qui explique le recul des
investissements directs étrangers et des investissements de portefeuille. Mais surtout à cause
de la taille désormais gigantesque du déficit courant américain : 413 milliards de $ en 2000,
386 milliards en 2001, 474 milliards en 2002, 530 milliards en 2003 et 666 milliards de $ en
2004, soit 6,3 % du PIB. Au premier trimestre 2005, ce déficit s’est élevé à 195 milliards de $,
et pourrait donc conduire à un chiffre d’environ 780 milliards de $ pour l’ensemble de l’année
2005. Dans ces conditions, l’essentiel du
bouclage
macroéconomique de l’économie
américaine ne peut désormais provenir que des interventions massives des banques
centrales asiatiques, pour un montant de 886 milliards de $ en 2004, surtout de la part de la
Banque de Chine [European Central Bank, 2005]. L’économie américaine absorbe aujourd’hui
près de 80 % des transferts d’épargne internationaux…
Cette configuration menace la stabilité financière de l’économie mondiale et laisse craindre à
beaucoup un
atterrissage en catastrophe
du dollar. Elle est pourtant jugée pleinement
1
Contribution aux
Rencontres Economiques d’Aix-en-Provence,
L’Europe et les Etats-Unis,
Cercle
des économistes, 8, 9 et 10 juillet 2005.
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