L Orient «exotique » dans la littérature traduite de l arabe
17 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'Orient «exotique » dans la littérature traduite de l'arabe

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
17 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

L'Orient «exotique » dans la littérature traduite de l'arabe

Informations

Publié par
Nombre de lectures 143
Langue Français

Extrait

           Depuis quelques dizaines d’années, on assiste à l’élargissement du champ des études de traductologie qui s’inscrivent désormais de plus en plus dans les disciplines réunies sous la dénomination plutôt vague d’«études culturelles». En parlant de «l’avenir des études sur la traduction» dans son livre intitulé    , Edwin Gentzler (1993) attire notre attention sur la présence, dans les travaux récents de traductologie, de termes comme «idéologie», «exercice du pouvoir», «manipulation», etc. Plusieurs auteurs, dont Susan Bassnett, André Lefevere, Jonathan Culler, etc., se sont déjà accordés sur la nécessité d’abandonner, dans l’analyse de la traduction, l’attitude académique, trop abstraite et de tourner du «texte» comme unité de traduction vers la culture, vers les facteurs politiques, sociaux et économiques qui gouvernent la production et la réception de la littérature. Inspirés par la position de Foucault, les auteurs mentionnés, ainsi que d’autres encore, conçoivent l’étude des textes traduits, comme étude de la «manipulation»: chargés de la «réécriture», les traducteurs ont comme fonction la perpétuation d’un certain type de discours dans une communauté fermée, conformément à de strictes réglémentations.  L’idée que les traductions des langues orientales, y compris de l’arabe, sont elles aussi responsables de la constitution de l’image de l’Orient «exotique», c’est-à-dire très différent, a surgi longtemps avant que Edward Said ne nous habitue à un type de discours où l’on parle de l’exercice du pouvoir par l’intermédiare des textes traduits, de la «manipulation» tout court. De nos jours, cette manipulation peut se produire, entre autres, par le réfus de la traduction, par le choix des textes traduits et par la manière de les traduire.        Edward Said a continué à s’occuper du destin du livre traduit de l’arabe longtemps après l  : dans son article intitulé   (1990, repris en 1995 dans     )  il affirme que la littérature arabe a été soumise à une sorte d’embargo aux Etats- Unis, même après le prix Nobel pour la littérature, obtenu, en 1988, par Najib Mahfouz. Dix ans avant cette date, une importante maison d’édition de New York a demandé à Edward Said de proposer quelques auteurs arabes modernes afin de les inclure dans une nouvelle série dédiée aux auteurs du Tiers Monde. Edward Said s’est exécuté, en indiquant deux ou trois ouvrages de Najib Mahfouz, qui était alors inconnu aux Etats-Unis et à peine connu en Europe. En demandant, après un certain délai, si les romans de Mahfouz ont été choisis ou non, l’éditeur lui a donné une réponse étonnante: «The problem is the Arab is a controversial language».
 
1
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents