La Japonésie : géopolitique de la surinsularité au Japon

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La Japonésie : géopolitique de la surinsularité au Japon

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                                       7 e Journée détudes Géorizon . LAsie orientale (Chine, Japon, Corée). Jeudi 17 décembre 2009          La Japonésie : géopolitique de la surinsularité au Japon       Philippe PELLETIER Professeur des Universités, Université de Lyon-Lumière

      Introduction Situé en façade orientale du continent asiatique, le territoire japonais se distingue géographiquement comme un archipel composé dun grand nombre dîles. Au Japon, est considéré comme île tout objet terrestre émergé dont la circonférence est supérieure à cent mètres. Selon cette définition, le « pays du Soleil levant » ne compte pas moins de 6 852 îles, grossièrement alignées sur 3 000 km du nord au sud, au large des côtes russes, coréennes et chinoises. Leur taille présente une grande variabilité, la plus grande étant Honshû avec 230 000 km². Dans cette configuration géographique particulière, les éléments socio-culturels et politiques sont conditionnés en conséquence. Nous analyserons donc ici la géopolitique de larchipel, cest-à-dire la relation entre la politique et la géographie, le politique et le géographe.   1. La prise de conscience archipélagique Historiquement, le Japon est un pays lié à la mer, ce qui le différencie clairement de ses voisins asiatiques et notamment de la Chine. Au « pays de lorigine du Soleil », de nombreuses références à la mer sont faites dans la mythologie : lhistoire relate tout dabord la création des îles bien avant larrivée des hommes. En creusant davantage dans les textes mythologiques, on trouve lordre dapparition des « 8 grandes îles », qui constitueront ensuite le centre du monde japonais dans un système de représentation centre-périphéries, importé de Chine. Au Japon, limage de lîle et de la mer est omniprésente. Au centre du pays, la dimension symbolique du lac Biwa, sur lequel se trouvent trois îles, est un exemple de ce modèle de représentation japonais. Lune de ces trois îles a dailleurs acquis une image de contrôle du territoire, depuis que le fils aîné de Toyotomi Hideyoshi, seigneur ayant unifié le pays sy est installé à la fin du XVI e siècle. En dautres lieux, tout jardin japonais digne de ce nom compte de petits lacs et de petites îles artificielles. On constate donc une sorte de « mise en jardin » de cette surinsularité, à limage du jardin zen de Kyoto. Géopolitiquement, la dimension insulaire est toujours très présente au Japon, et ce malgré louverture culturelle induite par la mondialisation. Ce choix de dissociation du reste du Monde sest notamment opéré au XVI e  siècle, lorsque lélite japonaise refusa de se convertir au christianisme et rejeta celui-ci, par crainte dune éventuelle colonisation européenne. Ce moment géo-historique majeur est clairement révélateur dune dynamique endogène de larchipel.   2. La question des origines La question des origines est récurrente dans la société japonaise ; elle est fortement liée à la question identitaire. La langue japonaise est déjà en elle-même une énigme scientifique pour les spécialistes, car elle présente des éléments à la fois proches de langues ouralo-altaïques, comme le coréen, et de langues polynésiennes, comme le malais. Quant au peuple japonais, il aurait des

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