LA LAÏCITÉ, UN IDÉAL SANS FRONTIÈRES
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LA LAÏCITÉ, UN IDÉAL SANS FRONTIÈRES

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LA LACIT, UN IDAL SANS FRONTIRES A la demande de la Libre Pense 64 et en partenariat avec de nombreuses instances laques du dpartement, M. Henri PENA-RUIZ, professeur de philosophie au lyce Fnelon et matre de confrences  lInstitut dtudes Politiques de Paris, auteur de nombreux ouvrages sur la lacit, est venu  Pau le 8 fvrier animer une confrence-dbat sur le thme « La lacit : un idal sans frontires ». Lidal de la lacit ne sest pas impos sans difficults  travers lhistoire de notre pays. Ce qui en fait un bien prcieux aux yeux de ceux qui le dfendent cest que sa conqute sest faite dans le sang et les larmes au cours des sicles. La lacit repose sur la libert de conscience, lgalit des citoyens et la vise de lintrt gnral. Elle est nonce comme un principe fondateur de notre Rpublique mais avant den arriver  la lacit institutionnelle dfinie par la loi de Sparation des glises et de ltat (1905), lhistoire de la France est jalonne de luttes, de phases sanglantes davances et de reculs : emprises clricales sur la royaut ( cf. le baptme de Clovis, la monarchie de droit divin –« une foy, une loy, un roy ») consacrant le catholicisme comme religion dtat (les sujets nont pas le choix, ils sont par naissance obligs dadopter la religion de leur souverain). Ainsi ont svi au cours des sicles croisades, guerres de religions entre catholiques et protestants, massacres, perscution des hrtiques, tortures, mises  mort de ceux qui osaient proclamer des vrits autres que les « vrits rvls » du Livre (Giordano Bruno, Galile…). En fait, il a fallu attendre la Rvolution de 1789 pour que libert et galit soient proclames comme des droits solidaires dune ide progressiste de lHomme.« Vivre libre, cest disposer de son corps et tre matre de son me ou de sa conscience »Pena-Ruiz). Il sagissait de dlivrer la conscience des oppressions clricales qui loccultaient en la (H. bafouant, de conqurir une autonomie  travers le chemin de la souverainet du peuple proclame dans la Rpublique er naissante. Dans larticle 1de la Dclaration des Droits de lHomme et du Citoyen de 1789 (« Les hommes naissent et demeurent libres et gaux en droits. »), le mot le plus important est « naissent » car lgalit concerne les tres humains eux-mmes dans leur dignit de personnes, quels que soient leur condition sociale ou leur sexe.  H.Pena-Ruiz rappelle qu« un droit ne saurait dpendre du bon vouloir dun prince, ft-il clair ». A ceux qui estiment que tolrance gale lacit, lhistoire montre que ce qui est tolr ici et maintenant peut tre demain interdit ou rprim. Ainsi en France, par ldit de Nantes, Henri IV mettait fin en 1598 aux guerres de religions, maintenant catholiques et protestants dans une coexistence pacifique prcaire  laquelle mettra fin Louis XIV. Ce qui est tolr na pas la mme valeur que ce qui est libre. La tolrance porte lide de domination dune opinion, dune croyance par une autre. Mirabeau affirmait en 1789 :« Je ne viens pas prcher la tolrance : la libert la plus illimite de religion est  mes yeux un droit si sacr que le mot de tolrance, qui voudrait lexprimer, me parat en quelque sorte tyrannique lui-mme, puisque lautorit qui tolre pourrait ne pas tolrer. » Ilaura fallu attendre 1905 pour que soit institutionnalise la libert de conscience solidaire de lgalit de tous dans la Rpublique avec la sparation des glises et de ltat. Dsormais, la religion relve de la sphre prive : nul ne peut tre inquit pour ses croyances ou sa non-croyance, qui ne relvent que de sa conscience personnelle. Contrairement aupriv(qui peut trecollectifquand il estcommun  plusieurs) lepublicconcerne ce qui estcommun  touspour le bien de tous : cest le cas de lcole, de la justice, des services publics… relevant dune gestion par ltat, dmocratique. La sparation du couple infernal Dieu et Marianne trouve sa concrtisation  travers la formule clbre de Victor Hugo :« Je veux, je le rpte, ce que voulaient nos pres : lglise chez elle et ltat chez lui. » « Le principe de lacit nest pas originairement dirig contre quelque chose (il nest pas « anti ») et la dfense historique de ce principe (diffrente, donc, du principe lui-mme) ne sen prend  aucune religion comme telle mais  la prtention que manifeste une religion donne dinvestir la sphre publique, den capter la puissance  son seul profit et dimposer  tous, par ce biais, une confession particulire. Sans cette prtention clricale, lidal laque naurait eu  dployer que sa dimension intgralement positive : confiance en lhomme, en sa Libre Pense 64 raison, en sa libert ; confiance faite au peuple et  lgalit qui fonde son unit.» (H. Pena-Ruiz). Cest en effet parce que la lacit a t combattue par les clricaux quelle dit par la Fdration de la a d adopter une attitude offensive sinon elle aurait t tue dans loeuf.« Si Libre Pense des Pyrnes-lanticlricalisme a bien t la traduction historique de lavnement laque, cest en ce sens uniquement : lutter contre le clricalisme, ce nest pas lutter contre le clerg. DesAtlantiques religions sans clerg peuvent dailleurs chercher  simposer  tous en semparant de SIGESOCIALla puissance publique ; se comportant alors comme une force politique, elles sont combattues comme telles. »Une fois le principe de lacit tabli, on voit bien que ceMaison pour Tous Lo ne sont pas les religions qui sont vises mais leurs ambitions temporelles.Lagrange 41, rue du Colonel Gloxin - Ce qui change, cest que les athes, les agnostiques et les croyants (les trois options 64000 PAU actuellement existantes) ont leur place dans la Rpublique. _____________________________ - Ce qui change, cest que le clerg, quel quil soit, ne peut exercer de pouvoir dans laDirecteur de la publication vie publique et politique. Ltat ne se mle pas de thologie, les glises ne se mlentDaniel DELCAN _____________________________ pas de politique. La lacit institutionnelle est ainsi garante de la paix sociale. Les articles publis le sont sous la seule responsabilit  Aceux qui prnent dautres dfinitions de la lacit telles que « lacit ouverte », de leurs auteurs « lacit plurielle », sous prtexte que certaines liberts seraient menaces  travers la loi de 1905, H. Pena-Ruiz rpond en citant les ingalits engendres par les
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LP 64 n27, mai 2002
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