Le problème de la thalassocratie
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Le problème de la thalassocratie

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Le problème de la thalassocratie ProfesseurH ervé Coutau-Bégarie       Le concept de thalassocratie trouve son origine dans le thalassokrator  de Strabon ( I er  siècle), qui forge ce néologisme pour désigner le maître de la mer. Il est aujourd’hui couramment employé. Il s’en faut cependant de beaucoup que son contenu soit clairement identifié. Il n’est pas exagéré de dire qu’il fait partie de ces pré-notions que critiquait tant Durkheim, c’est-à-dire de ces pseudo-concepts que l’on croit connaître parce qu’on les emploie constamment, mais sans les avoir jamais soumis à une sérieuse investigation critique. Le premier problème est de savoir de quoi l’on parle. On suppose que la thalassocratie est un empire qui tire sa richesse ou sa puissance de la mer, donc du commerce maritime, accessoirement de la pêche (importance de la pêche du hareng pour les Provinces-Unies). Cet aspect positif s’accompagne d’un volet négatif : le refus de s’engager dans les disputes et l’expansion sur le continent, parce qu’il est très difficile, pratiquement impossible, de poursuivre simultanément la puissance maritime et la puissance continentale (Rome est évidemment la plus éclatante exception). Mais il faut pousser un peu plus loin l’analyse. À partir de quel seuil peut-on considérer qu’un État entre dans le champ de la thalassocratie ?   Le volet économique  Le premier volet de la thalassocratie est économique. La mer est d’abord un moyen de communication, d’échange, et celui qui aspire à la domination des mers doit d’abord être capable de contrôler le commerce. Cela suppose une flotte marchande nombreuse et efficace, des ports capables de recevoir et de distribuer des flots continus de marchandises (les emporion  grecs, les hubs  aujourd’hui), mais aussi un système de crédit supérieur à celui des concurrents, un système d’assurances maritimes, un contrôle de l’information. Tout cela ne peut être obtenu que par une politique volontariste, inscrite dans la durée, qui privilégie le commerce et donc l’ouverture. Dans l’Antiquité, cet avantage comparatif est souvent lié à la contrainte. À l’époque moderne, c’ est le résultat d’une véritable  1  
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