LE TEMPS EN GEOLOGIE
Introduction
Toute histoire, y compris celle de la Terre, ne peut s’ écrire qu’ à condition
de pouvoir situer les diff érents évènements qui la forment dans le tps et la dur ée.
Ainsi le tps, pour nous, le temps, notion abstraite, se mat érialise le plus
souvent par la trotteuse de l'horloge qui marque les secondes, les minutes ou les
heures, le calendrier qui indique les jours, les mois, les ann ées. Pour les
géologues, se manifeste sous l’aspect de la dur ée, le d éroulement continu
d’évènements successifs. (Mais pour d éfinir sa mesure il est n écessaire de la
rapporter à un ph énomène mat ériel).
Pb : comment peuton situer dans le tps les évènements g éologiques qui se
sont succ édés ?
estil possible de conna ître leur dur ée ?
quels vont être les m éthodes d’ élaboration de l’ échelle des tps
géologiques et sur quels ph éno mat ériels vontelles se baser ?
Présentation du plan de devt : Nous allons voir dans une 1 ère partie que les
roches fournissent des renseignements pour les situer les uns par rapport aux
autres, c’est ce que l’on appelle la chronologie ou datation relative, pour
comprendre, dans une 2 ème partie, comment les scientifiques ont établi l’ échelle
èmedes tps g éologique. Enfin, dans une 3 partie, on montrera comment la datation
absolue permet de dater et de faire co ïncider la chronologie relative et la
datation absolue.
1 La datation relative date les évènements les uns par
rapport aux autres
La datation relative ne donne jamais de date pr écise, elle se contente de dater
les évènements les uns par rapport aux autres.
1.1 La position relative des roches donne des informations sur
la chronologie des évènementsa le principe de superposition
Il s’applique aux roches s édimentaires et aux laves.
Les s édiments les + r écents se d éposent tjs sur les + anciens. Ainsi, une
couche s édimentaire est + r écente que celle qu’elle recouvre .
Attention toutefois, l’ordre de s édimentation peut être perturb é suite à un
plissement important.
La couche 1 est + vieille q la 2 par ex.
b le principe de recoupement
Une couche qui en recoupe une autre lui est post érieure.
Ainsi, la cristallisation d’un granite intrusif se fait lors de l’ascension d’un
magma. Les roches encaissantes sont donc + anciennes que l’intrusion
granitique, et peuvent avoir été modifi ées par la chaleur dissip ée par le magma
en cours de refroidissement (m étamorphisme de contact).
Il en est de m ême pour les éruptions volcaniques : les chemin ées et les filons
associés à la mont ée d’un magma sont + r écents que les roches qu’ils traversent.
Se principe s’applique aussi aux d éformations subies par les roches apr ès leur
genèse : un pli, ou une faille, sont post érieurs aux roches affect ées par le
plissement ou par le d éplacement relatif de 2 compartiments.
Lorsqu’une strate horizontale recouvre des strates redress ées par un
plissement, par exemple, on parle de discordance. Celleci indique une phase d’émersion post érieure au plissement, et ant érieure à la s édimentation des
matériaux de la strate non pliss ée, entrecoup ée d’une phase d’ érosion.
a) Discordance d' érosion: l'exemple cidessous illustre ce qu'on entend par ce
type de discordance.
Cette surface irr égulière entre roche ign ée et roche s édimentaire, dans l'exemple
cihaut, est une discordance d' érosion. Dans les exemples pr écédents, le temps
géologique est repr ésenté par le temps de d épôt des couches ou par la mise en
place d'intrusions qui repr ésentent des événements courts en temps. Ici, la
discordance d' érosion repr ésente aussi du temps g éologique, mais du temps o ù,
non seulement il n'y a pas eu de d épôt, mais o ù il y a eu érosion, suppression de
dépôt.
b) Discordance angulaire : l'exemple qui suit illustre en s équence comment se
forme une telle discordance. Comme dans le cas pr écédent, cette discordance repr ésente du temps
géologique, ici, tout le temps du plissement et de l' érosionTransition : l’ étude de la g éométrie des terrains permet de pr ésenter une
datation relative des terrains, en repla çant des évènements les uns par rapport
aux autres.
1.2 La nature et le contenu des roches apportent des
informations importantes pour situer les évènements les
uns par rapport aux autres
L’étude de la nature et du contenu des roches fait appel à la litho et
biostratigraphie, c'est àdire à l’ étude du contenu lithologique et biologique
(respectivement) des strates.
a Apport de la lithostratigraphie
Principes : la lithostratigraphie a pour but de caract ériser la succession des
strates par leur contenu lithologique = lithofaci ès.
èreLa 1 d émarche des G éologues consiste à d écrire des couches caract érisées
par leurs propri étés p étrographiques, s édimentologiques et pal éontologiques.
• La couche : = banc = + petit unit é d écelable sur le terrain.
Généralement, elle n’est utilis ée que dans les descriptions
stratigraphiques d étaillées. Toutefois certaines couches servant de
bancs rep ères ont re çu des noms particuliers
« bancs à poissons » situ és à la base des schistes cartons du
Toarciens inf.
« banc bleu » dans l’Oxfordien inf du Jura
• La formation : ensemble de couches qui poss èdent le m ême faci ès
ou des faci ès voisins. Ses limites correspondent à des changements de lithologie
et co ïncident souvent avec des discontinuit és importantes dans la s édimentation.
Elle implique des conditions de d épôts proches et identifiables à
l’observation sur le terrain (ou en forages). L’ épaisseur des formations est tr ès
variables : de qqs dizaines à qqs centaines de m dans des bassins de
sédimentation o ù les conditions sont rest ées relativement constantes pdt une
longue dur ée.
Une formation tr ès caract éristique peut servir de niveau rep ère pour des
conditions locales ou r égionales. Par ex : un niv condens é ou un niv fossilif ère peut avoir une extension tr ès
locale et ne servir de niv rep ère que pour 1 extension
géographiquement faible
tandis qu’un niveau de cendres volcaniques (cin érites) peut avoir
une extension grande et permettre des corr élations sur de grandes
dstances.
Ex de formations :
grès armoricain de l’Ordovicien de Bretagne
calcaire de Caen du Bathonien de Normandie
Principe de continuit é lat érale : Bien que sa base soit + âgée que son sommet,
on consid ère que l’ âge d’une strate est le m ême sur toute son étendue.
Cependant, ces corr élations sont ais ées tant que le faci ès reste le m ême (pas de
passage lat éral de faci ès).
La lithostratigraphie poss ède cependant qqs limites. En effet, il est
nécessaires de rechercher 1 ref ind épendante de la s édimentation car, d’une part,
la s édimentation discontinue n’enregistre qu’une partie du tps et, d’autre part,
les limites de faci ès li ées à des modifications du milieu de s édimentation
peuvent être diachrones. Par ex : la base des calcaires à entroques du Bajocien
est dat ée Bajocien inf en HauteSa ône et Bajocien moy en C ôte d’Or.
La r éférence ind épendante de la s édimentation va être le contenu
paléontologique des couches qui va permettre de corr éler les roches
géographiquement éloignées, de les dater de mani ère relative et de comparer
l’âge relatif de diff érentes roches dans l’espace et dans le tps.
L’étude du contenu pal éontologique des strates correspond à la
biostratigraphie.
b Apport de la biostratigraphie
Fondée sur le principe d’ évolution irr éversible des esp èces. Un canevas
chronologique peut être établi à partir des apparitions, des abondances
maximales ainsi que des associations de diverses esp èces.
Limites : bien s ûr, la biostratigraphie ne va pas être applicable qu’aux
roches s édimentaires qui se sont form ées apr ès que la vie soit apparue sur Terre
et que ses restes vivants se soient fossilis és, et surtout que les esp èces fossiles se
sont diversifi ées de mani ère à parvenir à subdiviser finement le tps g éologique.Ainsi la biostratigraphie ne concerne que la p ériode de l’histoire de la Terre
contenant des restes fossiles d éterminables appel és « Phanérozoïque », et, bien
entendu, que les roches s édimentaires contenant des fossiles.
Principe d’identit é pal éontologique : les fossiles d’esp èces n’ayant
connu, à l’ échelle des temps g éologique qu’une br ève dur ée d’existence, ne
peuvent se rencontrer que dans qqs strates seulement. Ces fossiles peuvent
constituer alors localement des marqueurs du tps.
On parle de fossiles stratigraphiques. Ainsi, toute couche qui contient les
mêmes fossiles est consid érée de m ême âge en tout point du globe.
Ex : une couche s édimentaire situ ée aux USA et contenant les m êmes
fossiles que le calcaire du Comblanchien mais de composition diff érente à ce
calcaire, sera quand m ême dat é de la m ême époque.
Ex de fossiles stratigraphiques : Calymene est un Trilobite (Arthropode
fossile du Primaire). Ce fossile permet de dater la roche qui le contient car il
semble être caract éristique d’une p ériode : le Silurien. De m ême que certains
genres fossiles sont caract éristiques de qqs étages, certains fossiles peuvent être
caractéristiques de p ériodes + importantes comme le groupe des Trilobites qui
caractérise une ère compl ète (l’ ère Primaire).
èreBiozone : = unit é fondamentale de la biostratigraphie d éfini pour la 1 fois
dans le Jurassique. Elle englobe tous les terrains correspondants à l’extension
verticale et horizontale d’une esp èce ou d’une association d’esp èces. Cette unit é
de base de l’ échelle biostratigraphique est donc limit ée par l’apparition et/ou la
disparition d’une ou plusieurs esp èces.
L’extension g éographique des taxons est tr ès variable. Si certaines
biozones ont une extension quasiment mondiale, comme les zones à Ammonites
du Jurassique inf, certaines d éfinissent des prov