Droit au sens propre et droit dénaturé
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Droit au sens propre et droit dénaturé Jean-Jacques Sarfati Présentation de l’auteur Jean-Jacques Sarfati est professeur certifié de philosophie, docteur en philosophie et juriste. Après avoir été chercheur, enseigné et pratiqué conjointement le droit positif pendant 18 ans en tant qu’Avocat à la Cour de Paris et en tant qu’enseignant, il a quitté le barreau pour se consacrer à l’enseignement et à la recherche en philosophie du droit, philosophie politique et de l’éducation. Il est actuellement professeur de philosophie à l’Université Paris Est, Iufm de Créteil. Présentation du texte Ce travail a donc un triple objectif. Il se veut : - synthétique car il entend reprendre les débats sur le droit et les rappeler pour les résumer ; - éclaircissement, car il prétend vouloir redonner ses véritables contours aux termes, tels que ceux de justice, d’éthique, d’égalité, de nation que l’on confond parfois avec le droit tout en continuant à ignorer celui-ci ; - proposition, car il pense que les nouvelles actions, propositions et orientations sont désormais nécessaires. Contre ceux qui illusionnent, qui assombrissent, qui réduisent ou qui moquent, le but de ce travail est de faire comprendre la réalité du droit non son idéalité évaporée.

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Publié le 14 décembre 2011
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Langue Français

Extrait

Droit au sens propre et droit dénaturé JeanJacques Sarfati Présentation de l’auteurJeanJacques Sarfati est professeur certifié de philosophie, docteur en philosophie et juriste. Après avoir été chercheur, enseigné et pratiqué conjointementle droit positif pendant 18 ans en tant qu’Avocat à la Cour de Paris et entant qu’enseignant, il a quitté le barreau pour se consacrer à l’enseignement et à la recherche en philosophie du droit, philosophie politique et de l’éducation. Il est actuellement professeur de philosophie à l’Université Paris Est, Iufm de Créteil.
Présentation du texte Ce travail a donc un triple objectif. Il se veut : synthétique caril entend reprendre les débats sur le droit et les rappeler pour les résumer ;  éclaircissement, car il prétend vouloir redonner ses véritables contours aux termes, tels que ceux de justice, d’éthique, d’égalité, de nation que l’on confond parfois avec le droit tout en continuant à ignorer celuici ;  proposition, car il pense que les nouvelles actions, propositions et orientations sont désormais nécessaires. Contre ceux qui illusionnent, qui assombrissent, qui réduisent ou qui moquent, le but de ce travail est de faire comprendre la réalité du droit non son idéalité évaporée. Il est de chercher à délimiter car une action aveugle est une action nulle. Nul ne peut réformer le droit s’il ignore son essentiel ; nul ne peut le mettre en œuvre s’il ignore ses fins ; nul ne peut le créer s’il ne comprend pas de quelle manière le droit peut également se révéler instrument d’illusion, de destruction de soi et de l’autre, d’oppression et de haine.Le droit, comme beaucoup de concepts,peut, en effet, se présenter sous deux aspects : l’un est son
propre, l’autre sa dénaturation.Il nous a paru important de dénoncer cette torsion du droit tout en rappelant qu’elle ne pouvait constituer son tout. En effet, tordre un mot est une opération indigne en ce qu’elle méprise ce qui est. La torsion et la dénaturation du droit sont plus mortifères encore car celuici est l’instrument de mesure de la torsion. Le droit, c’est la référence qui permet, par opposé, de déterminer le courbé.Outre la nécessité de faire comprendre et de dénoncer, un tel travail nous a paru important pour deux autres raisons : d’une part, redonner espoir dans le droit. En effet, ceux qui confondent la dénaturation du droit avec le droit finissent par perdre courage. Ils ne croient plus en lui puisqu’il n’en perçoivent qu’une caricature déformante. Ils oublient à quel point le droit peut être un soutien et un instrument formidable de lien à la condition d’être pensé;d’autre part, ce travail a été réalisé afin de cesser de laisser sans réponse les arguments de ceux qui affirment soit que le droit n’est rien soit qu’il est tout.
Droit au sens propre et droit dénaturé JeanJacques Sarfati
Introduction Ce qui est réellement n’est autre que ce qui devrait être. Il est la chose au sens propre, le reste n’en est qu’une dénaturation. Ce qui vaut pour toutes choses vaut pour le droit.La politique est l’art de penser et de mettre en œuvre le droit. La cité est gouvernéepar le droit. Il est l’outil premier du gouvernant. Celuici occupe une place centrale dans nos sociétés. Cependant, jamais il n’y a eu aussi peu de débats sur celuici. Jamais celuici n’a jamais été autant réduit à sa définition formelle : celle de n’être qu’un ensemble de normes.Notre projet est de sortir du formalisme réducteur pour retrouver la véritable nature du droit. Celleci est comme enfouie sous une masse d’erreurs qui en recouvrent le sens et dont nous devons nous défaire. Les réflexions sur le droit ne sont pas nouvelles. Il nous a donc semblé judicieux de les reprendre et de les alimenter pour proposer notre propre éclairage sur la question. Ces recherches ont toujours été orientées, selon nous, autour de trois interrogations :  En premier lieu,certains se sont demandés si le droit était un leurre, une illusion ou s’il était une réalité. Nous soutiendrons qu’il existe deux natures de droit : l’une qui trompe et qui défait l’homme, l‘autre qui le fait. Il en existe également deux formes : l’une qui est l’essence du droit propre et qui est mouvement , l’autre qui est son propre mais qui n’est qu’un pis aller du premier en ce qu’il est figé. En deuxième lieu,les penseurs se sont toujours demandés ce qu’était la réelle nature du droit. Estil fin ou moyen ? Estil au service de luimême ou d’autre chose ? Pour nous le droit est double : moyen au service d’une fin qui le dépasse et accomplissement, aboutissement ; pratique et résultat.  En troisième lieu,le droit a toujours posédes questions de mise en œuvre. Les auteurs se sont souvent interrogés sur la manière de le mettre en place efficacement et de l’imposer. Nous chercherons ici ces moyens. Ce travail a donc un triple objectif. Il se veut : synthétique caril entend reprendre les débats sur le droit et les rappeler pour les résumer ;  éclaircissement, car il prétend vouloir redonner ses véritables contours aux termes, tels que ceux de justice, d’éthique, d’égalité, de nation que l’on confond parfois avec le droit tout en continuant à ignorer celuici ;  proposition, car il pense que les nouvelles actions, propositions et orientations sont désormais nécessaires. Contre ceux qui illusionnent, qui assombrissent, qui réduisent ou qui moquent, le but de ce travail est de faire comprendre la réalité du droit non son idéalité évaporée. Il est de chercher à délimiter car une action aveugle est une action nulle. Nul ne peut réformer le droit s’il ignore son essentiel ; nul ne peut le mettre en œuvre s’il ignore ses fins ; nul ne peut le créer s’il ne comprend pas de quelle manière le droit peut également se révéler
instrument d’illusion, de destruction de soi et de l’autre, d’oppression et de haine.Le droit, comme beaucoup de concepts, peut, en effet, se présenter sous deux aspects : l’un est son propre, l’autre sa dénaturation.Il nous a paru important de dénoncer cette torsion du droit tout en rappelant qu’elle ne pouvait constituer son tout. En effet, tordre un mot est une opération indigne en ce qu’elle méprise ce qui est. La torsion et la dénaturation du droit sont plus mortifères encore car celuici est l’instrument de mesure de la torsion. Le droit, c’est la référence qui permet, par opposé, de déterminer le courbé.Outre la nécessité de faire comprendre et de dénoncer, un tel travail nous a paru important pour deux autres raisons : d’une part, redonner espoir dansdroit le. En effet, ceux qui confondent la dénaturation du droit avec le droit finissent par perdre courage. Ils ne croient plus en lui puisqu’il n’en perçoivent qu’une caricature déformante. Ils oublient à quel point le droit peut être un soutien et un instrument formidable de lien à la condition d’être pensé;d’autre part, ce travail a été réalisé afin de cesser de laisser sans réponse les arguments de ceux qui affirment soit que le droit n’est rien soit qu’il est tout.Puisque, ainsi que nous l’avons indiqué, trois débats se sont déroulés sur le droit, notre travail se décomposera donc en trois moments : En premier lieu, nous chercherons à redéfinirles contours du droit au sens propre. Nous dénoncerons, dans un deuxième moment,l’illusion du droit et toutes ses formes de dénaturation.  Mais dénoncer et déterminer ne servent à rien si ces opérations ne débouchent pas sur une tentative de mise en œuvre concrète. Dans un troisième moment, nous réfléchirons donc auxmoyens qui pourraient permettre la mise en œuvre d’un droit au sens propre. Celleci pose cependant deux problèmes : d’une part, comment introduire du droit au sens propre alors que les droits dénaturés s’immiscent plus aisément dans les esprits ? d’autre part,comment convaincre de la légitimité du droit au sens propre si les esprits sont corrompus par les droits dénaturés ? Pour répondre à ces questions, il importe en premier lieu de fixer les limites du droit et tenter d’expliquer ce que pourrait être un droit au sens propre.
I) Délimitation du droit au sens propre
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