Etude sociologique
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LYCÉENS ET APPRENTIS AU CINÉMA EN ILE-DE-FRANCE PRATIQUES ET REPRÉSENTATIONS DES LYCÉENS ET APPRENTIS Etude sociologique Année scolaire 2005-2006 Coordination régionale ACRIF– Association des Cinémas recherche d’Ile-de-France 57 rue de Châteaudun 75009 Paris . Tél 01 48 78 14 18 Fax 01 48 78 25 35 . contact@acrif.org . www.acrif.org en partenariat avec les Cinémas Indépendants Parisiens INTRODUCTION Afin d’approfondir sa connaissance des publics de l’opération Lycéens et Apprentis au cinéma en Ile-de-France, l’ACRIF a souhaité mener une enquête exploratoire complétant les données quantitatives recueillies depuis plusieurs années. Il s’agissait d’appréhender la façon dont les élèves ayant participé au dispositif avaient reçu les films vus, comment ils avaient apprécié le travail fait avec les enseignants, les interventions des professionnels et plus généralement, ce que le dispositif avait suscité en eux comme émotions, découvertes, révélations ou rejets, le cas échéant. Nous souhaitions savoir en quoi le dispositif, qu’il s’agisse de sa programmation, des conditions de visionnage des films, du travail fait (ou non) avec les enseignants et les professionnels, pouvait avoir un impact sur les goûts et univers culturels de référence des lycéens et des apprentis. En bref, l’enquête consistait en une meilleure compréhension de l’impact du dispositif sur leur façon de voir et de concevoir ...

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Langue Français

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LYCÉENS ET APPRENTIS AU CINÉMA
EN ILE-DE-FRANCE




PRATIQUES ET REPRÉSENTATIONS

DES LYCÉENS ET APPRENTIS

Etude sociologique






















Année scolaire 2005-2006
Coordination régionale
ACRIF– Association des Cinémas recherche d’Ile-de-France
57 rue de Châteaudun 75009 Paris . Tél 01 48 78 14 18 Fax 01 48 78 25 35 . contact@acrif.org . www.acrif.org
en partenariat avec les Cinémas Indépendants Parisiens INTRODUCTION

Afin d’approfondir sa connaissance des publics de l’opération Lycéens et Apprentis au
cinéma en Ile-de-France, l’ACRIF a souhaité mener une enquête exploratoire complétant les
données quantitatives recueillies depuis plusieurs années. Il s’agissait d’appréhender la
façon dont les élèves ayant participé au dispositif avaient reçu les films vus, comment ils
avaient apprécié le travail fait avec les enseignants, les interventions des professionnels et
plus généralement, ce que le dispositif avait suscité en eux comme émotions, découvertes,
révélations ou rejets, le cas échéant. Nous souhaitions savoir en quoi le dispositif, qu’il
s’agisse de sa programmation, des conditions de visionnage des films, du travail fait (ou non)
avec les enseignants et les professionnels, pouvait avoir un impact sur les goûts et univers
culturels de référence des lycéens et des apprentis. En bref, l’enquête consistait en une
meilleure compréhension de l’impact du dispositif sur leur façon de voir et de concevoir le
cinéma.


METHODOLOGIE

Si l’approche qualitative par entretien et l’enquête quantitative par questionnaire ne peuvent
en rien être confondues, leur complémentarité n’est plus à démontrer dans le cadre d’études
approfondies. En effet, la méthode qualitative est extrêmement bien adaptée à la
compréhension des itinéraires personnels et des trajectoires et permet également d’analyser
en profondeur les perceptions individuelles, les motivations et les attentes. Toutefois, elle ne
peut être considérée comme représentative de l’ensemble d’une population puisqu’elle
analyse des parcours individuels et fait émerger des logiques et mécanismes à l’œuvre
derrière les différents usages.

La méthode quantitative permet quant à elle de fournir des ordres de grandeur, des
indications de tendances, de mesurer des fréquences ou d’établir des comparaisons, mais
elle est un instrument trop « catégorisant » pour percevoir des phénomènes émergents ou
1trop particuliers .

L’étude ci-dessous a été réalisée à partir d’entretiens qualitatifs qui permettent aux sujets de
livrer leur conception du dispositif, leurs systèmes de valeurs et surtout le sens qu’ils

1 Cf Christine Détrez, Sabine Lacerenza, Les comportements culturels des grenoblois, Observatoire des
Politiques Culturelles, 2005.
2 2attribuent à leurs comportements et à leurs pratiques . Dix-huit entretiens qualitatifs
approfondis ont été réalisés avec des lycéens et apprentis de la région Ile-de-France ayant
participé au dispositif durant l’année scolaire 2005-2006.

Si l’étude qualitative ne peut être représentative au sens scientifique du terme elle ne doit
pas pour autant se départir d’une réelle diversité dans la sélection de l’échantillon. Pour ce
faire les élèves rencontrés ont été sélectionnés au sein d’un échantillon d’établissements
construit à partir de critères garantissant une grande variété de situations :

- Emplacement géographique
- Type de lycée (général, professionnel, CFA etc.)
- Public/privé
- Nombre de classes qui participent au dispositif dans le lycée
- Professeurs ayant demandé une intervention d’un professionnel du cinéma
- Nombre d’années de participation de l’établissement au dispositif
(Cf tableau en annexe).

La grille d’entretien a été construite de manière à appréhender la problématique décrite ci-
dessus autour de quatre grandes thématiques :
1. La pratique cinématographique et le visionnage de films
2. Les usages et la perception du dispositif
3. L’impact du dispositif
4. Les attentes
Une dernière série de questions concernait les informations sociodémographiques de l’élève
(âge, sexe, profession des parents etc.). Nous renvoyons le lecteur en annexe pour
consulter la grille d’entretien détaillée.
Par souci de préserver l’anonymat, les noms des élèves ont été supprimés et les prénoms
inventés.


LIMITES ET PRECAUTIONS

Il est important de rappeler, comme évoqué ci-dessus, que les résultats d’une enquête
qualitative ne sont pas représentatifs d’une population. Ils ne peuvent donc en aucun cas

2 Une enquête quantitative par questionnaires réalisée à partir des résultats de l’étude qualitative permettrait de
mesurer la répartition des usages à l’échelle de la population lycéenne de l’Ile-de-France et d’évaluer
quantitativement et de manière représentative les différents types d’impact du dispositif.
3 être généralisés. Ils offrent plutôt des clés de compréhension de différents types de rapports
au dispositif et plus généralement au cinéma.
De plus, la construction de l’échantillon a rencontré des limites qu’il convient de prendre en
compte. En effet, l’ACRIF avait demandé aux enseignants de faire un recrutement aléatoire :
les élèves rencontrés devaient être tirés au sort. Cette contrainte n’ayant pas toujours été
respectée (les enseignants ayant eu tendance à tirer au sort parmi les volontaires d’une
même classe ou à choisir les élèves interrogés) l’échantillon présente de fait, une sur
représentation de bons élèves dont il faut tenir compte dans la lecture de l’étude.
En outre, les entretiens ont été réalisés par des membres de l’équipe ACRIF, et non par des
enquêteurs professionnels comme il est d’usage. La double posture de ces
« questionneurs », à la fois partie prenante du dispositif et sondeurs improvisés a
certainement induit un biais dans les réponses des élèves, plus enclins à donner à un avis
favorable du dispositif. Ces limites doivent être énoncées pour permettre une analyse et une
lecture avertie du rapport.
Enfin, l’implication dans cette étude de l’auteur de ces lignes arrive en bout de course,
puisque ni la grille d’entretien (qui a fait l’objet d’une validation scientifique par Christine
3Détrez ), ni l’échantillonnage, ni les entretiens n’ont été réalisés par ses soins, l’obligeant « à
faire avec » le matériau fourni. L’étude qui suit est donc le résultat de l’analyse fouillée de
dix-huit entretiens entièrement retranscrits.

Elle présente, en première partie, des portraits analytiques de chaque élève au regard de
ses pratiques cinématographiques, de ses goûts, de son appréciation du dispositif et des
films vus et plus généralement de ses représentations du cinéma. Ces portraits sont classés
selon une typologie en cinq univers qui définissent autant de rapports au dispositif et au
cinéma :
- Les indifférents
- Les sérieux
- Les curieux
- Les découvreurs
- Les sélectives

La seconde partie du rapport présente une analyse thématique des entretiens dessinant les
grandes tendances des pratiques cinématographiques des élèves, de l’usage du dispositif et
de l’impact du dispositif sur leurs pratiques, leurs goûts, et plus généralement leur
conception du cinéma.

3 Christine Détrez est sociologue, maître de conférence à l’ENS-LSH Lyon.
4 PORTRAITS DE LYCEENS ET D’APPRENTIS


LES INDIFFERENTS

Les élèves que nous avons classés dans cette catégorie ont un profil bien particulier. Issus
indifféremment de classes sociales populaires, moyennes voire favorisées, ils ont en
commun d’avoir des pratiques cinématographiques peu développées. Ils déclar

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