Le major Whittington
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Le major Whittington

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Description

Extrait : La porte s'ouvrit d'elle-même. A peine le magistrat et les deux secrétaires qu'il avait emmenés avec lui furent-ils entrés, que la porte se referma comme elle s'était ouverte, par un mécanisme invisible. Tout ce qu'ils embrassèrent d'un coup d'œil était étrange, la maison, le jardin, jusqu'au terrain qu'ils avaient sous les pieds. Un domestique venait à eux. Leur surprise fut extrême : ce domestique, revêtu d'un ample pardessus de couleur noisette, droit et roide comme un poteau, ne marchait pas, il glissait sur des rails 

Informations

Publié par
Nombre de lectures 28
EAN13 9782824711850
Licence : Libre de droits
Langue Français

Extrait

CHARLES BARBARA
LE MAJOR
W H I T T I NGT ON
BI BEBO O KCHARLES BARBARA
LE MAJOR
W H I T T I NGT ON
1860
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1185-0
BI BEBO OK
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Sour ces :
– B.N.F .
– Éfélé
Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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encourag é à le fair e .
V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.   jardins de Paris, sur les b ords fleuris de la Seine ,
se dé v elopp e une plaine vaste et ondulé e , où çà et là s’ép a-N nouissent, comme de gr os dahlias orang és au milieu des v
erv eines, div er ses maisons de plaisance . D e l’un des cote aux v oisins, le coup
d’ œil serait ravissant, sans un quadrilatèr e de murailles gig antesques qui
dominent l’ ensemble et offusquent la v ue . Ces nues, solides,
r ouilleuses, emprisonnent un ter rain de tr ois he ctar es envir on. Le pr
omeneur en mesur e l’ enceinte et les p ar court de l’ œil sans y r emar quer
d’autr e ouv ertur e que celle d’une p etite p orte en chêne qui semble e
xig er , p our s’ ouv rir , le se cr et de quelque sésame , puisque aussi bien on n’y
v oit trace de ser r ur e , ni de b outon, ni de marte au, ni de clo chee . Ce qui
ar rête et achè v e de sur pr endr e , c’ est que , de loin, en se p ostant sur une
hauteur et en s’aidant d’une lunee , on v oit s’élancer côte à côte , de
l’intérieur , et la flè che doré e d’un p aratonner r e , et le menu tuyau en fonte
d’une cheminé e d’usine d’ où la fumé e s’é chapp e sans cesse p ar p etits jets
inter mients.
Les curieux r enonçaient à v oir au trav er s de ces mur s. D epuis leur
ér e c tion, p er sonne , à la connaissance des g ens du v oisinag e , n’y avait
p énétré , p er sonne n’ en était sorti. A ussi fut-ce un é vénement que l’ar
ri1Le major Whiington
vé e de tr ois hommes, p ar une après-dîné e br umeuse , au pie d de la p etite
p orte . L’un d’ eux, distingué p ar un r uban r oug e , mar chait de vant  ; les
deux autr es le suivaient d’un air de défér ence . C’étaient é videmment des
r eprésentants de l’autorité .
V oici ce qui donnait lieu à cee visite domiciliair e .
Huit ou dix jour s aup aravant, un b our g e ois des envir ons, gravissant
les mar ches du Palais, se faisait indiquer le cabinet du pr o cur eur g
énéral et demandait à v oir ce magistrat p our une affair e de la plus haute
imp ortance . Son habit noir , sa cravate blanche , et notamment son air r
esp e ctable , lui valaient d’ obtenir sur-le-champ l’audience qu’il sollicitait.
A u pré alable , il dé clinait ses nom et prénoms, ses titr es d’ e x-nég o ciant
et de pr opriétair e , puis continuait d’une v oix grav e en har monie av e c la
singularité de ses ré vélations  :
« Ma femme et moi, monsieur le magistrat, n’av ons d’autr e ambition
que celle de viv r e tranquillement chez nous  ; comme dit Horace  : Félix qui
potuit rerum. . . ¹ J’ai sacrifié la satisfaction d’av oir des enfants à l’
embarras de les éle v er , à la crainte d’ entendr e leur s cris, à celle de ré chauffer des
ingrats. Nous n’av ons p oint de r e v enus  ; il nous a p ar u plus sag e de p
artag er notr e av oir en autant de lots qu’il nous r este hy p othétiquement de
mois à viv r e . D e la sorte , nous jouissons d’une sé curité p arfaite , sans av oir
à craindr e ni la baisse , ni les faillites, ni les banquer outes. Pendant qu’ elle
vaque au ménag e et sur v eille notr e domestique , moi je fume , je me pr
omène , j’ar r ose nos légumes, je m’ o ccup e des lapins, je taille les arbr es ou
je fais la cueillee . Sans nous flaer , il serait difficile , je cr ois, de tr ouv er à
cent lieues aux alentour s deux p er sonnes plus v ertueuses. Nous n’av ons
p oint de dees, nous ne mé disons jamais du pr o chain, nous p ay ons e x
actement nos contributions, nous ne gênons la lib erté de p er sonne , il nous
semble que l’univ er s est b or né à la grille de notr e maison. »
Ici l’honorable b our g e ois fit une p ause . Il r eprit haleine et ajouta  :
«  Cep endant, monsieur le magistrat, que ne doit p as v ous fair e craindr e
ma présence  ? v ous l’av ez sans doute déjà pr essenti à mon visag e . Ai-je
b esoin de v ous appr endr e que notr e r ep os est détr uit, que nos esp érances
1. D ans son tr ouble , l’ e x cellent homme commet une bé v ue  : ce n’ est p as Horace qui dit
cela, c’ est Vir gile , liv . I, les Géorgiques .
2Le major Whiington
sont dé çues, nos combinaisons r env er sé es, que notr e b onheur n’ est plus
qu’un song e é vanoui  ? »
Le pr o cur eur g énéral, stup éfait, r eg arda son vis-à-vis de l’air que
pr end le mé de cin av e c un hy p o condr e ré el ou supp osé . Il lui demanda
p oliment d’aller au fait.
« A côté de notr e maison, r eprit le b our g e ois, s’étend un vaste ter rain
clos de hauts mur s. L’asp e ct en est sombr e et my stérieux. Ces murailles,
dans le princip e , nous inspiraient la plus entièr e confiance . Le pr
opriétair e , assez jaloux de son intérieur p our le cacher à tant de frais, ne p
ouvait êtr e , à notr e avis, qu’un homme tranquille , plein de sollicitude p our
la p aix de ses v oisins. T out l’hiv er , en effet, l’é vénement a rép ondu à notr e
aente . Mais, Dieu du ciel, ce printemps, cet été , encor e à cee heur e  !. . .
― Eh bien  ? demanda le magistrat av e c intérêt.
― Hélas  ! monsieur , imaginez tous les br uits de la ter r e et du ciel
concentrés au plus haut degré de violence dans cet enclos. Comment v ous
donner l’idé e des tintamar r es qui s’ en é chapp ent  ! V ous cr oiriez p arfois
aux ab oiements de vingt meutes assemblé es, puis au tap ag e d’une lo
comotiv e r emor quant un train, puis à d’innombrables fanfar es, puis à des
coups de fusil, même à des coups de canon, puis à un or chestr e de dix mille
musiciens, ou encor e au vacar me d’une tempête av e c accomp agnement
de la foudr e . Br ef, monsieur , du soir au matin et du matin au soir , c’ est
le plus souv ent à ne p as s’ entendr e dans un ray on d’une lieue . Nous en
p erdons, ma femme et moi, l’app &

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