UNIVERSITÉ DE PAU PAYS DE L ADOUR
119 pages
Français

UNIVERSITÉ DE PAU PAYS DE L'ADOUR

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
119 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Niveau: Supérieur

  • mémoire


UNIVERSITÉ DE PAU PAYS DE L'ADOUR ANNETTE Magali LA VIE FAMILIALE DE L'ÉPOUSE CHINOISE DANS LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XXe SIÈCLE. Mémoire dirigé par Sylvain FLOC'H, professeur de littérature générale et comparée. 2007 du m as -0 04 98 32 1, v er sio n 1 - 7 J ul 2 01 0

  • aîné reste dans la veine traditionnelle

  • traditionnelle hiérarchie entre les générations

  • loi similaire

  • belles-filles de madame wu

  • travail égal


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 49
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

UNIVERSITÉ DE PAU PAYS DE L'ADOUR
ANNETTE Magali
LA VIE FAMILIALE DE L'ÉPOUSE CHINOISE DANS
LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XXe SIÈCLE.
Mémoire dirigé par Sylvain FLOC'H, professeur de littérature générale et
comparée.
2007
dumas-00498321, version 1 - 7 Jul 2010INTRODUCTION
La femme est un sujet qui a longuement intéressé les penseurs, philosophes et
écrivains de tous siècles. De nos jours encore, de nombreux auteurs publient sur ce
thème. La femme occidentale a été le sujet de nombreuses pièces de théâtre ou
romans, et avec elle la condition féminine. Avec le féminisme sont arrivés les Droits
de la Femme, jusqu'à la loi française sur la parité le 6 juin 2000, qui ne semble
pourtant pas suffire. On constate en effet, par exemple en politique, que les femmes
représentent un petit pourcentage des élus. On remarque aussi que dans des
entreprises, le salaire des femmes est inférieur à celui des hommes, pour un travail
égal. La condition de la femme, bien qu'elle se soit considérablement améliorée, a
encore du chemin à faire. Eliette Abécassis et Caroline Bongrand montrent, dans leur
1livre Le Corset invisible , que les changements opérés dans la situation des femmes
ne sont pas totalement bénéfiques. Bien sûr, la femme occidentale n'est plus dans
cette image de femme au foyer que l'on prônait pendant la première moitié du XXe
siècle.
1. La femme au foyer, années 1930-1940
2On peut lire en dessous du dessin de Germaine Bouret :
« Où allez-vous comme ça?
– Nous, on sort! Vous, les femmes, vous restez au foyer. »
1 Eliette ABECASSIS et Caroline BONGRAND, Le Corset invisible, Paris, Albin Michel, 2007
2 Germaine BOURET, 1907-1953
- 1 -
dumas-00498321, version 1 - 7 Jul 2010La femme occidentale, en travaillant, a acquis une indépendance impossible
jusqu'alors. L'image du corset dans Le Corset invisible, symbolise que la libération,
vestimentaire et sociale, n'est peut-être pas si réelle. Les deux auteurs démontrent
qu'en plus de leur emploi extérieur, les femmes doivent maintenir leur emploi de
femme au foyer. Alors qu'avant les hommes géraient l'extérieur et les femmes
l'intérieur, les rôles sont parfois parvenus à s'inverser ou du moins à se fondre. Dans
bien des couples, chacun travaille à l'extérieur et participe aux travaux domestiques.
Cette répartition des tâches extérieur-intérieur existait aussi dans la Chine urbaine du
début du siècle. Comme en France, le mari s'occupait des affaires sociales
extérieures, du travail, tandis que sa femme gérait sa maison. Au-delà de cette
répartition des rôles, la philosophie confucéenne a développé l'infériorité des femmes,
en basant la création du monde sur deux éléments : le yin, la femme, et le yang,
l'homme. Le yin regroupe la terre, la lune, l'obscurité, la faiblesse, la passivité, tandis
que le yang est représenté par le ciel, le soleil, la hauteur, la force, la lumière,
l'activité. Bien que ces deux principes, yin et yang, soient complémentaires, ils ne
1sont pas égaux. Le yin est le négatif alors que le yang est le positif : le Li Ki annonce
que « L’homme doit devancer la femme, parce que le fort doit devancer le faible. »
De là sont issues des règles de conduite et d'éducation, enseignées par de nombreux
auteurs confucéens :
– Les trois principes cardinaux : le maître dirige le sujet, le père est le maître
du fils et le mari est le maître de sa femme.
– Les cinq vertus perpétuelles : bienveillance, droiture, bienséance, sagesse
et sincérité, pour cadrer la conduite des femmes en société.
– Les trois obéissances : la femme doit obéir d'abord à son père, puis à son
mari et enfin à son fils durant son veuvage.
– Les quatre vertus : fidélité, charme, discours convenable et habileté aux
travaux d'aiguille, pour diriger la femme dans la famille.
A ces règles s'ajoutaient sept péchés, dont l'affirmation de l'un pouvait
entraîner la répudiation de la femme : l'infidélité, l'infertilité, la débauche, la jalousie,
une maladie honteuse, le vol et un intérêt pour les affaires des autres. La femme avait
1 Li Ki, un des cinq livres canoniques de la Chine ancienne, Chapitre IX, article III, 8
- 2 -
dumas-00498321, version 1 - 7 Jul 2010donc de nombreuses contraintes qui la bornaient à une obéissance totale, sans grande
liberté de mouvement. Le corset européen, qui cantonnait la femme dans une
carapace difficile à bouger, a son équivalent en Chine, le pied bandé. C'était là un
moyen efficace d'obliger les femmes à rester à la maison, de les empêcher de sortir
seules, puisqu'elles ne pouvaient pas marcher. Cette tradition devait attirer la
convoitise des hommes et attiser leur désir. C'était pour les femmes une torture :
tordre les quatre derniers doigts de pieds et les ramener sous le gros orteil, puis
raccourcir le pied en accentuant la courbure de la voûte plantaire avec un objet
cylindrique pour réduire le pied à une taille de quinze centimètres, mesure considérée
comme idéale.
2. Pieds ayant subi la déformation par le bandage
Cette tradition a longuement existé en Chine, et ce n'est qu'en 1902 que les
édits impériaux interdisent la déformation des pieds. Il faut encore attendre 1911 et la
naissance de la République pour des mesures efficaces. Le XXe siècle est celui qui a
amené, comme en Europe, le plus de changements dans l'évolution de la condition
féminine. Au-delà de l'interdiction de certaines traditions, il y a aussi eu la loi sur le
mariage, qui a enfin autorisé les jeunes femmes à choisir elles-mêmes leur mari. La
question de l'égalité s'est posée mais n'arrive cependant pas à être appliquée.
Mao Zedong a dit : « Les temps ont changé, l'homme et la femme sont
égaux ». Pourtant, dans la Chine actuelle, la différence de traitement reste en faveur
des hommes. Alors que notre loi sur la parité était votée, un an après en Chine, une
campagne intitulée « Davantage de considération pour les filles » voyait le jour. Si
une telle campagne nationale a été mise en place, c'est bien qu'il existe encore une
- 3 -
dumas-00498321, version 1 - 7 Jul 2010dévalorisation de la femme. D'après le recensement national effectué en 2000, la
Chine compte 1 168,6 naissances de garçons pour 1 000 filles. Écart encore plus
grand dans la ville de Xinyi où l'on comptait 1 423,3 garçons pour 1 000 filles.
Comment expliquer cela alors que la norme naturelle veut que les filles naissent plus
nombreuses que les garçons? La sélection des naissances favorise les garçons.
Autrefois, les fillettes étaient jetées sur des tas d'ordures, laissées pour mortes. De nos
jours, c'est aux échographies que les futures mères voient si elles donneront naissance
à une fille ou un garçon, et malgré l'interdiction pour les médecins de dire le sexe, de
nombreux avortements évitent la naissance d'une fille. En Inde, la loi sur les
techniques de diagnostic prénatal interdit aux médecins de dévoiler le sexe de l'enfant
depuis 1994. Une loi similaire a été votée en Chine dans les années 1990, mais les
avortements sélectifs restent une pratique courante.
Toutes ces barrières que l'on met aux femmes sont-elles effectives? Autrefois,
les modes et les traditions arrivaient de la Cour impériale avant de s'étendre à
l'aristocratie puis aux campagnes. C'est dans ces régions rurales que la modernité et le
changement ont le plus de mal à s'ancrer. L'aristocratie, lien entre les deux, semble
hésiter sur l'attitude à adopter. Faut-il se moderniser ou rester attaché à la tradition?
Parmi les trois récits que j'ai choisi de mettre en rapport, le roman de Pearl
Buck est celui qui se situe le mieux dans cette transition. Pearl Buck était une femme
américaine qui a passé son enfance en Chine, pays qui l'a inspirée pour bon nombre
de ses romans. Son père, missionnaire, a probablement influencé le personnage du
prêtre que l'on retrouve dans l'oeuvre étudiée, Pavillon de Femmes, paru pour la
première fois en 1946. Elle situe l'histoire une dizaine d'années avant, sans toutefois
donner de précision. Les événeme

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents