Analyse du poème Le Dormeur du Val de Rimbaud
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Objectifs: le sonnet, cours, la poésie engagée, Rimbaud, histoire  littéraire suite Support, « Le Dormeur du val », Rimbaud 1/ cours :Le sonnet, origine, histoire Sonnet :     Originaire   d'Italie   (XIIIe siècle),   où   Pétrarque  l'illustra (1470), le sonnet gagna au XVIe siècle la France  (Mellin de Saint­Gelais, Clément Marot), où la Pléiade le tint  très en honneur, puis le Portugal et l'Espagne. Les vers étaient  alors   répartis   en   deux   quatrains   suivis   de   deux   tercets,  généralement selon la disposition abba­abba­ccd­ede (sonnet dit  régulier) ou abba­abba­ccd­eed (sonnet dit marotique). En Angleterre, le sonnet, introduit en 1527 par sir Thomas Wyatt,  prit des formes différentes. Chez les poètes élisabéthains, il est  composé de trois quatrains suivis d'une strophe de deux vers,  rimés (abab­bcbc­cdcd­ee), et chez Shakespeare (1592­1595), de  deux quatrains et de deux tercets rimés (abab­cdcd­efe­fgg). Très cultivé au XVIIe siècle classique, où l'on se passionna pour  ce genre de poème, le sonnet fut l'objet de plusieurs querelles  littéraires : la première (1638­1639) mit aux prises les  «jobelins» et les «uranistes» : les premiers, menés par le prince  de Conti, admirateurs enthousiastes du sonnet de Job, de  Benserade, et les seconds, sous la conduite de la duchesse de  Longueville, de celui d'Uranie, de Voiture, donnés chacun comme  modèle du genre.

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Publié le 23 septembre 2013
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Langue Français

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Objectifs: le sonnet, cours, la poésie engagée, Rimbaud, histoire littéraire suite
Support, « Le Dormeur du val », Rimbaud
1/ cours :Le sonnet, origine, histoire
Sonnet : Originaire d'Italie (XIIIe siècle), où Pétrarque l'illustra (1470), le sonnet gagna au XVIe siècle la France (Mellin de Saint-Gelais, Clément Marot), où la Pléiade le tint très en honneur, puis le Portugal et l'Espagne. Les versétaient alors répartis en deux quatrains suivis de deux tercets, généralement selon la disposition abba-abba-ccd-ede (sonnet dit régulier) ou abba-abba-ccd-eed (sonnet dit marotique). En Angleterre, le sonnet, introduit en 1527 par sir Thomas Wyatt, prit des formes différentes. Chez les poètesélisabéthains, il est composé desuivis d'une strophe de deux vers, trois quatrains rimés (abab-bcbc-cdcd-ee), et chez Shakespeare (1592-1595), de deux quatrains et de deux tercets rimés (abab-cdcd-efe-fgg). Très cultivéau XVIIe siècle classique, oùl'on se passionna pour ce genre de poème, le sonnet fut l'objet de plusieurs querelles littéraires : la première (1638-1639) mit aux prises les «jobelins» et les «uranistes» : les premiers, menés par le prince de Conti, admirateurs enthousiastes du sonnet de Job, de Benserade, et les seconds, sous la conduite de la duchesse de Longueville, de celui d'Uranie, de Voiture, donnés chacun comme modèle du genre. Plus célèbre, la Querelle des sonnets(1677), fut consécutiveàune cabale dirigée par la duchesse de Bouillon, le duc de Nevers et Mme Deshouillères pour faire réussir la Phèdre et Hippolyte de Pradon aux dépens de la Phèdre de Racine. Les amis de ce dernier, dont Boileau, ripostèrent. Le duc répondit, puis encore les amis de Racine : tous composant leurs sonnets sur les mêmes rimes. Le Grand Condé, en prenant parti pour Racine, mit fin àcette querelle.
B /Texte et contexte
   Le Dormeur du val est un des premiers poèmes de Rimbaud. Il a environ seize ans lorsqu’il fugue pour la deuxième fois du domicile parental de Charleville Il recopie vingt-deux textes dans un cahier qu’il confieàson ami Paul Demeny, poèteégalement. Le Dormeur du val en fait partie,écrit pendant son errance d’octobre 1870, en pleine guerre franco-prussienne  L’année suivante, il demanderaà ami de le d sonétruire avec les autres quand il refusera tout romantisme, toute subjectivité, tout culte de la forme.
En effet, par bien des aspects, ce poème contient encore pleins de
réminiscences scolaires et utilise la forme dusonnet selon la disposition abab-cdcd-eef-ggf, proche des sonnets shakespeariens. Mais par le thème choisi, le ton adopté quelques audaces de et forme, il annonce une vision neuve de la poésie.
Rimbaud sera un des maitres du symbolisme qui fait du poète un voyant, celui qui distingue le monde derrière le monde. Cette oeuvre se range cependant d'avantage dans l'indignation contre la guerre que dans ce courant littéraire
C'est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent; oùle soleil de la montagne fière, Luit; C'est un petit val qui mousse de rayons.
Horizon d'attente du titre, on voit la dérivation par la majuscule, attire l'attention sur le mot sans qu'on puisse ici mettre un sens sur l'allégorie. Cela attire la curiosité.
La modification emphatique du mécanisme d'extraction met en valeur l'anaphore du val, une partie du thème, et un rhème qui est un ajout de précision sur le lieu. Nous sommes dans le cadre d'un récit (pronoms ils ) et d'une pause descriptive. Nous reconnaissons un sonnet (4/4/3/3) Le mètre est l'alexandrin. Le registre est lyrique, bucolique .Isotopie des prés (herbe) de la beauté, de la couleur, (bcp de renvoisàla lumière:argent, soleil, lui, rayons) .Le mot « val » anaphorise le thème est ses reprises, synthétise la première strophe, une vallée lumineuse; Les anaphores de petit (trou, petit) rendent ce paysage inoffensif. L'auteur insiste tout particulièrement sur la lumière et l'enjambement « luit »(retour au début de vers d'un mot appartenantàl'unité sémantique précédente,)va mettre en relief dans le quatrain ce verbe. La nature est douce et amicale.L'agitation et le mouvement de la nature sont
Un soldat jeune bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort; il estétendu dans l'herbe, sous la nue, Pale dans son lit vert oùla lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
indiqués par la structure même du poême, rimes croisées, rejet et enjambement. Normalement dans un sonnet, la rime embrassée est de rigueur. XXXX Par une focalisation de type cinématographique, on s'approche, et on devient le témoin du sommeil. Le mécanisme d'extraction est traditionnel:un inconnu (un), présentédans une posture enfantine, bouche ouverte, renduàsa condition civile par la perte de son calot, en incise, se servant de l'herbe comme d'un oreiller, -le verbe ici est au participe présent, temps duratif , action qui fait décor, l'isotope des couleurs reste omni présent, mais on note qu'on passe nettement dans les couleurs froides, vert et bleu, anaphorisépar un quasi homophone: pleut. Le troisième vers présente une symétrie avec l'enjambement du quatrain précédent: dort. Le mot se distingue, il anaphorise et explique le titre. Cependant l'ambiance change subtilement. La paraphrase: il estétendu  « sous », et non plus « sur »le place en sujet subissant. La nue, indique un ciel qui s'assombrit ( de nuage, nuée) et sans présager de la fin, couvre le corps d'un voile. La pâleur fait glisser l'immobilitévers l'isotope de la souffrance ou plus, le temps est nettementà la pluie qui est antéposition et nous notons la quasi homophonie de « pleut » et de pleure » « la nature est personnifiée et sembleêtre un témoin du « sommeil , comme si elle » pleurait sur le soldat.L'auteur ne dit pas mais il suggère en jouant sur l'homophonie et la
Sourirait un enfant malade, il personnification fait un somme: XXXX Nature, berce-le chaudement: il le tercet se tend. Le lecteur se a froid. déstabilise. Il y a qq chose d'incongru dans la position, par ailleurs làencore l'horizon d'attente suggère un « les pieds devant ».Le terme malade » « fait glisser le soleil a quelque chose de plus grave. Le registre est pathétique, comme dans le premier quatrain, le champ lexical de l'enfance amplifie le pathos.La nature personnifiée prend le rôle de la mère (berce le) l'oxymore chaud/froid) et « l'antéposition de ce dernier mot font glisser le texte dans un gravitésupplémentaire. La tension dramatique s'amplifie. Le texte est scandépar les anaphores de Il... et soudain « il dort » nous apparait comme une figure d'atténuation, une litote. XXXX Le dernier tercet achève cette progression vers le tragique, la Les parfums ne font plus frissonner sa narine; tournure négative et le privatif, indique une vie Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine retirée, un subissement. La Tranquille. Il a deux trous position est celle des gisants, rouges au coté rassembldroit. mainsées sur la poitrine. La rejet attire Arthur Rimbaudl'attention sur la litote. La chute du sonnet intervient dans le dernier vers, c'est l'explication.Le mot mort n'est jamais prononcé, la scène n'en est que plus affreuse. On peut aussi voir ici, « au côtédroit » une parallère avec une blessure mythique (celle de Jesus) qui rapporté àla jeunesse et l'isotope de l'innocence rend le sacrifice encore plus obscène. Je n'ai pas repris en détail les explications sur la musicalité, hiatus, assonances et autres allitérations qui sont longuement détaillées dans l'explic ci dessous Classons maintenant les relevés de façons à faire émerger le mieux possible les techniques narratives au service du sens
1/Contrairement aux axes données par les nombreux commentaires disponibles sur le net, j'ai choisi une autre approche, plus technique Nous verrons ainsi dans une première partie: comment l'auteur crée une description lyrique et pathétique d'une nature d'un jeune homme couché d'un soldat mort Nous nous attacherons dans ce premier axeàmette en valeur la joliesse, la lumière et l'aspect inoffensif de la scène, nous ne parlerons pas de la valeur connative de la scène 2/Nous nous attacherons dans une deuxième partieàdémontrer en quoi ce poème est un apologue qui doit persuader le lecteur de s'indigner contre les souffrances infligées par la guerre l'innocuitédu paysage, son caractère idyllique le calme du personnage et sa jeunesse le choc générépar les litotes et la cruautédu dernier vers Mon plan prend le parti d'une certaine technicité, mais il a pour but d'éviter la glose qu'une lecture progressant par « axes/thèmes » pourrait engendrer. De plus ce texte est un exemple parfait de texte engagé, qui peut vous servir d'exemple dans une dissertation. La maitrise de son public de destination et de ses moyens argumenta tifs me semble importante. La forme de sonnet avec les rejets et la progression vers la « chute » participe activementàce procédé argumentatif.
vocabulaire Vallon : petite vallée, dépression allongée façonnée par un cours d'eau ou un glacier. Haillons : (origine chiffon) vêtements en loques, guenille. Un somme : une sieste Parataxe : juxtaposition de phrase sans mot de liaison exprimant le rapport qui les unit (Il fait beau, je vais me promener) Métonymie : procédépar lequel un concept un concept est désigné par un terme désignant un autre concept (une fine lame pour un bon escrimeur, il s'est fait refroidir pour il est mort)
vous trouverez-ci joint deux autres explic données sur le net pour ce poême.
 Une nature féerique Le premier quatrain dresse un cadre enchanteur dans une féerie de couleurs et d'illuminations. Le vallon parcouru par un cours d'eau est ici présentépar une périphrase « un"troudeverdure" endroit généralement propice aux idylles, aux rêves. Le mot "trou" du premier vers prépare déjàle dernier pour lui faireécho. La rivière, discrètementfininosrepéecomme la montagne,chantecomme en signe de joie, d'allégresse. La joie de vivre de la rivière se manifeste en accrochant des objets aux herbes comme des guirlandes. L'audacieux rejet, "D'argent" met l'accent sur la richesse des jeux d'eau et de lumière. L'apparition du soleil, symbole avec l'eau de la vie pour la nature métamorphose les
lignes et les volumes : la montagne est "fière" d'observeràses pieds ses bienfaits comme ceux d'une mère nourricière. Le second rejet "luit" donne une sorte de gros plan, de synesthésie, de vertige des mouvements que la nature personnifiée faitéclater, l'eau mousse sous les rayons de soleil. Les rimescroisées, et non pas embrassées, les nombreux enjambements ourejets, l'assonance en "ou" participentàce bouillonnement visuel et sonore. La position inattendue du soldat Ce qui surprend dans la position du personnage c'est d'être allongédans l'herbe avec latêteàfleur d'eau. L'évocation du soldat nous désigne unêtre jeune, la "bouche ouverte" et la"tête nue" qui lui prête un aspect peu réglementaire, unêtre libre, insouciant, quelque peu naïf. La posture suggère plus l'oisiveté que le devoir militaire. Mais en y regardant de plus près, il nous est décrit comme unêtre malade "pale" dans un "lit". Il "dort" mais son sommeil est frappéd'ambiguïtécar la bouche ouverte pourraitêtre autant celle d'un mort que celle d'un agonisant, et cette "nuque baignant" qui marque d'inertie, celle d'un corps abandonnéplus qu'un corps qui s'abandonne. Il y a la même ambiguïté la position d'un dormeur ou d'un gisant,tragique dans dans cetteétrange pâleur qu'accentuent la verdure et la lumière. La "nue" ajouteàl'indétermination car il peut s'agir d'un ciel de lit ou d'un drap mortuaire. Le "trou" ajoute encoreàla confusion en rappelant le tombeau. La multiplication des couleurs froides (bleu, vert, pale, les rimes plusétouffées, moins vibrantes que dans le premier quatrain atténuent l'élan joyeux des premiers vers. Une berceuse hésitante Le premier tercet use de répétitions attentives, pleines de sollicitude, "il dort", "il fait un sonne","il a froid". La comparaison dusourireavec celle d'un enfantmalade étonne, voire alerte le lecteur. L'adjectif "malade" détachépar un quasi-rejet àla césure conduitàun surprenant diagnostic "il a froid", La construction parataxique "il dort", "il fait un somme", "il a froid" apparaît pour ce qu'il est ou risque d'être : unelitoteou uneuphémismemasquant une réalitéhorrible, se refusantànommer "l'innommable", c'estàdite La mort. Le mal mystérieux, le froid inexplicable au creux du vallon baignéde soleil, ne relèvent pas en fin de compte d'une inertie passagère mais apparaîtêtre celle d'unêtre inerte,sans vie. Le premier vers du second tercet qui frissonne de ses allitéen "r" et en "f" peut redonner unrations espoir. La position de la main sur la poitrine qui peutêtre celle du sommeil ou de l'immobilitécadavérique ne peut pas confirmer le diagnostic funeste et leverle doute. Il faut attendre l'ultime vers pour enfin obtenir la révélation. Le mot fatidique n'est pas prononcé, mais l'image s'impose, avec la présence concrète, d'un corps ensanglanté. Une mort omniprésente Par un procédéhabile, Rimbaud essaie de nous mettre sur une fausse piste, mais il nous laisse une foule d'indices qui recouvre le thème de la mort. Le "trou" nous l'avons dit peutêtre assimilé 
àune tombe creusée, les "glaïeuls" qui ne sont pas des fleurs aquatiques mais celles que l'on dépose dans les cimetières, puis les "haillons" qui sont des vêtements hors d'usage, qui ont fini leur vie, et enfin la nuque qui baigne généralement dans le sang contribuentàsur la voie, celle d'un soldat mort.nous mettre Conclusion On relève de nombreuses réminiscences littéraires dans ce poème de Rimbaud. L'essentiel est dans un art consommédu tragique, tout entier agencéen une ascension tragique vers une cassure, une "chute" dramatique. Rimbaud multiplie les effets rythmiques brisés, les rejets pour mieux rendre compte d'une vie interrompue tragiquement. Le pathétique est aussi plus lourd, plus efficace et plus expressif dans une colère assourdie qui hurle.., en se taisant. L'ironie est rendue plus tragique encore avec le dévoilement progressif des périphrases, des litotes, des euphémismes, que rythment les rejets successifs. Le lecteur, admirateur des futurs chefs-d'œuvre, reconnaîtra sans peine dans les audaces de cette versification les prémices d'une langue poétique unissant révolte existentielle et révolte esthétique. Arthur Rimbaud, Le dormeur du val. Octobre 1870.
En effet, par bien des aspects, ce poème contient encore pleins de réminiscences scolaires et utilise la forme dusonnetselon la disposition abab-cdcd-eef-ggf, proche des sonnets shakespeariens. Mais par le thème choisi, le ton adoptéet quelques audaces de forme, il annonce une vision neuve de la poésie.    Cela commence par un tableau idyllique et vivant. La lumière baigne littéralement la scène car la végétation tamise les rayons du soleil, eux-mêmes reflétés par les algues qui affleurent en « haillons d’argent », pour repartir vers la montagne. Le verbe mousser résume bien cette fusion de l’eau et du soleil. Les deux rejets Luit », accentuent cette qualit D’argent » et « «é particulière de la lumière Les consonnes liquides du premier vers (r,v), les assonances nasales du second (accrochant, follement, haillons, d’argent) donnent de la fluidité àla description et atténuent le bruit de la rivière. Le regard embrasse la scène dans sa totalité un mouvement en descendant puis ascendant. Le premier et le dernier vers du premier quatrain se répondent ainsi dans une description qui n’est pas statique. Leséléments naturels sont personnifié la rivis :ère « chante », accroche « follement » et la montagne est « fiè de dominer lere » paysage. Tout respire une certaine joie de vivre que l’on peut même juger d’une mièvrerie peut-être volontaire.  Le second quatrain tempère cette impression en développant le champ lexicaldes couleurs froides (bleu, pâle, vert, l’herbe). Le personnage –un jeune soldat que Rimbaud aurait pu rencontrédurant
sa fugue-, semble en accord avec l’environnement. La posture, précisée dans le premier tercet, n’est pourtant pas naturelle lorsque l’on sait que le cresson et les glaïeuls sont ici des plantes aquatiques. Il faudrait qu’il fasse bien chaud en ce mois d’octobre des Ardennes pour faire la sieste dans une rivière… Le champ lexical de la maladie, « pâ lit », puisle », « « malade » et enfin l’adjectif « froid » souligne ce malaise. La répétition du verbe dormiràtrois reprises, dont une fois dans un rejet et de l’expression « fait un somme » attire l’attention du lecteur. Son sourire,comparé àcelui d’un enfant malade avec l’insistance due aucontre-rejetne rassure pas non plus. Le trou de verdure devient les bras d’une mère (encore une personnification destinéeàunir la nature et l’homme) Le verbe bercer renvoieàun plus jeuneâge encore. Retenons la musique particulière du vers huit qui résume bien la scène. « P âle dans sonlitvertoù lalumièrepleut. »  Les labiales du début et de la fin encadrent ce tableau où « vert » placé à l’hémistiche et « lumière » se répondent par assonance ouverte, où liquides soulignent encore la qualit lesé particulière de l’éclairage.  Le dernier tercet continue la description qui n’est d’ailleurs jamais globale. Le poèteévoque le jeune soldat parmétonymies successives en utilisant des parties de son corps, la bouche, la tête, la nuque, le sourire des lèvres, les pieds, la narine, la poitrine, le côtéNous avons en fait une succession dedroit. gros plansqui retardent intelligemment la découverte finale. Chaque terme positif (le sourire, la chaleur, la lumière) est compensépar un terme négatif (malade, froid, chaudement). Mais le vers douze inquiète bien plus. Avec son rythme régulierà quatre temps, renforcépar lesanteslffiset les nasales imitant la respiration, il place toutefois le négatif « pas »à l’hémistiche. « Les parfums nefont pasfrissonnersa narine. » La licence poé–sa narine au singulier- permet de rapprochertique deux parties du corps (la poitrine)àla rime tout enévitant un pluriel qui allongerait le vers d’une syllabe. Le dernier vers qui constitue une sorte de chute, n’utilise pas le terme de « mort », mais encore la métonymie, ici la conséquence pour la cause. Lessceassnona ou » forment un en «hiatus plus brutal que encore dans « bouche ouverte », brutalitérenforcée par l’alternance des dentales et des gutturales. «Tranquille. Il adeuxtrousrouges aucôté droit » L’adjectif, rejetéen début de vers, laisse planer une menace avec le prolongement de sa voyelle finale.
La douceur du paysage contraste ainsi violemment avec la mort du jeune soldat. Un mort d’autant plus intolérable qu’elle prend place dans un environnement agréable et qu’elle concerne un jeune homme presque encore enfant.  Le Dormeur du val, dans un ton d’amertume ironique analogueà celui du Mal (page 51 de ce recueil) està la recherche d’un rythme neuf qui démembre l’alexandrinà force de rejets,contre-rejets et de ponctuations fortes (points, points virgules, deux points au milieu du vers). Comme d’autres poèmes de cetteépoque, il utilise le rendu d’impressions lumineuses et de couleurs symboliques. Rimbaud ne mettra que peu de tempsàse libérer des contraintes du mètre et des thèmes habituels de la poésie. Il exploitera dés l’année suivante le poème en prose et les visions oniriques ou symboliques. Allitérations :répétition volontaire de sons consonantiques. On distingue les dentales (d, t), les gutturales (g ,c ,q , k), les labiales (b, p) , les nasales (m, n), les liquides (l, r, v, w, j), les sifflantes (s, f, ss, c ,ç, ph, z) Assonances :répétition volontaire de sons vocaliques. On distingue les claires (eur, a ouvert, o ouvert, air,è,ê, ais, ait…), les aigues (i, u …), les fermées ‘é, ez, et, est, ai…), les nasales (on, om, un, in ein, um…) Comme pour les allitérations, c’est le son qui compte, pas l’orthographe. retour Rejets :dans un poème, un mot peutêtre rejetéau début du vers suivant pour le mettre en valeur.Retour Contre-rejets :làc’est un mot qui reste isol, é à fin d’un la vers, le reste de la proposition est rejeté le vers dans suivant.retour Sonnet : Originaire d'Italie (XIIIe siècle), où Pétrarque l'illustra (1470), le sonnet gagna au XVIe siècle la France (Mellin de Saint-Gelais, Clément Marot), où Pl laéiade le tint très en honneur, puis le Portugal et l'Espagne. Les versétaient alors répartis en deux quatrains suivis de deux tercets, généralement selon la disposition abba-abba-ccd-ede (sonnet dit régulier) ou abba-abba-ccd-eed (sonnet dit marotique). En Angleterre, le sonnet, introduit en 1527 par sir Thomas Wyatt, prit des formes différentes. Chez les poètesélisabéthains, il est composésuivis d'une strophe de deux vers, trois quatrains  de rimés (abab-bcbc-cdcd-ee), et chez Shakespeare (1592-1595), de deux quatrains et de deux tercets rimés (abab-cdcd-efe-fgg). Très cultivéau XVIIe siècle classique, oùl'on se passionna pour ce genre de poème, le sonnet fut l'objet de plusieurs querelles littéraires : la première (1638-1639) mit aux prises les «jobelins» et les «uranistes» : les premiers, menés par le prince de Conti, admirateurs enthousiastes du sonnet de Job, de
Benserade, et les seconds, sous la conduite de la duchesse de Longueville, de celui d'Uranie, de Voiture, donnés chacun comme modèle du genre. Plus célèbre, la Querelle des sonnets(1677), fut consécutiveàune cabale dirigée par la duchesse de Bouillon, le duc de Nevers et Mme Deshouillères pour faire réussir la Phèdre et Hippolyte de Pradon aux dépens de la Phèdre de Racine. Les amis de ce dernier, dont Boileau, ripostèrent. Le duc répondit, puis encore les amis de Racine : tous composant leurs sonnets sur les mêmes rimes. Le Grand Condé, en prenant parti pour Racine, mit fin àcette querelle.  Après uneéclipse au XVIIIe siècle, où ce genre fut dédaigné, le sonnet fut remis en honneur au XIXe siècle (Musset, Nerval, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé...). Le sonnet est encore représentédans la poésie du XXe siècle (Rilke, P. Valéry). ©Hachette Multimédia / Hachette Livre, 1999retour Hémistiche :dans un alexandrin, la coupe classique se fait au milieu, après la sixième syllabe retour Rimes :elles sont pauvres, suffisantes, riches ou léonines selon le nombre de phonèmes qu ‘elles ont en commun. E muet :final ne se prononce que s’il est suivi d’unele e consonne ou en fin de vers. Métonymies :deuxéléments qui entretiennent un rapport de proximité(pas de comparaison). retour Métaphores :deuxéléments qui entretiennent un rapport de comparaison sans outil de comparaison.retour Anaphores :répétition du même mot en début de vers. Champ lexicaux : de mots ou d’expressions renvoyant au ensemble même thème.retour Alexandrins :vers de douze syllabes. Hiatus :choc de deux sons identiquesàla suite. Plans :du plan d’ensemble au très gros plan, imaginonsêtre derrière le zoom d’un appareil photo.retour
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Poème envoyé àThéodore
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1871
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1871
1871
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Soleil et chair
Les Effarés
Sensation
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Ma Bohème
Le Dormeur du val
Le Forgeron
Trois Baisers
Lettres du voyant
Les Poètes de sept ans
Les Pauvresà l'église
Le Cœur du pitre
Le Bateau ivre
 
de Banville
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