La hausse du niveau de formation :  La durée des études a doublé en cinquante ans
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La prolongation de la scolarité a été spectaculaire depuis la guerre, mais elle s'est particulièrement accélérée depuis le milieu des années quatre-vingt. Les diplômes obtenus en témoignent : la proportion de titulaires d'un CAP ou BEP parmi les 25-34 ans a triplé en cinquante ans et la part de bacheliers dans une génération est passée de 4 % en 1946 à plus de 60 % aujourd'hui. Les filles ont largement dépassé le niveau de formation des garçons, particulièrement dans les filières générales. Ces évolutions ont été le fruit de la politique éducative depuis la Libération et d'une forte demande sociale. Elles sont allées de pair avec les modifications de la population active : les emplois qualifiés sont plus nombreux et correspondent à des diplômes plus élevés.

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Langue Français

Extrait

N° 488 SEPT EMBRE 1996
PRIX : 14 F
LA HAUSSE DU NIVEAU DE FORMATION
La durée des études a doublé en cinquante ans
Marc-Antoine Estrade et Claude Minni, Division emploi, Insee
des a doublé, passant de 7 ans à 14 ans. Ena prolongation de la scolarité a été
raison de la prolongation de la scolarité obli
spectaculaire depuis la guerre, gatoire à 16 ans à partir de la générationLmais elle s’est particulièrement née en 1953, la quasi totalité des 14 15 ans
se trouve à l’école depuis le début des an accélérée depuis le milieu des années
nées soixante dix. Les taux de scolarité des
quatre-vingt. Les diplômes obtenus en té-16 17 ans ont augmenté assez régulière-
moignent : la proportion de titulaires d’unment depuis 1946. Actuellement, plus de
neuf jeunes sur dix de 16 et 17 ans sont enCAP ou BEP parmi les 25 34 ans a triplé
cours d’études si on comptabilise l’appren
en cinquante ans et la part de bachelierstissage dans les effectifs scolaires. Celui ci
dans une génération est passée de 4 % enconcerne aujourd’hui environ 10 % des gar
çons et 4 % des filles entre 16 et 18 ans.1946 à plus de 60 % aujourd’hui. Lillees fs
Pour les plus âgés, la croissance des taux
ont largement dépassé le niveau de for- de scolarité s’est accélérée à partir du début
mation des garçons, particulièrement des années quatre vingt. Concernant tout
d’abord les 18 ans, dont plus de huit sur dixdans les filières générales. Ces évolu-
sont scolarisés en 1996, ce mouvement
tions ont été le fruit de la politique éduca-s’est ensuite propagé progressivement aux
tive depuis la Libération et d’une forte âges supérieurs. En 1996, plus de quatre
jeunes sur dix sont étudiants à 21 ans et en demande sociale. Elles sont allées de pair
core deux sur dix à 23 ans ; en 1946, c’était
avec les modifications de la population le cas de moins de cinq jeunes sur cent
active : les emplois qualifiés sont plus entre 20 et 23 ans.
nombreux et correspondent à des diplô
Le bac devient la normemes plus élevés.
La prolongation de la scolarité s’est traduite par
La durée des études s’est considérablementun accès croissant aux formations élevées.
allongée depuis la fin de la Seconde GuerreActuellement, plus de 60 % d’une généra
mondiale. Moins de la moitié des jeunes tion obtient le baccalauréat (graphique 1).
de 14 ans étaient scolarisés en 1946 et, La progression de l’accès au baccalauréat a
cinquante ans plus tard, plus d’un jeune surété modérée jusqu’en 1966 : à cette date, un
deux est en cours d’études à l’âge de 20 ans jeune : sur dix obtenait ce diplôme. La créa
en cinquante ans, la durée médiane des étu tion du baccalauréat technologique en 1965
Proportion de bacheliers dans une génération
La proportion de bacheliers dans une
génération est approchée ici par un
indicateur conjoncturel : pour une
session de baccalauréat donnée, on
somme le taux d’obtention du diplôme
propre à chaque âge (nombre de ba
cheliers de cet âge à cette session,
rapporté à la population totale du même
âge). Par session, on obtient un taux
d’obtention du baccalauréat pour une
génération fictive, aux conditions de
l’année.
Source : DEP, ministère de l’Éduca
tion nationale
Pendant l’année de son cinquantenaire, l’INSEE publie une série d’études rétrospectives
?
INSEE PREMIEREa permis ensuite une progression plus génération en 1995. L’évolution semble un diplôme du supérieur ; ils n’étaient
importante jusqu’au milieu des années s’inverser en 1996 ; seul le baccalauréat que 3 % après la guerre (graphique 2).
quatre vingt, alors que l’accès au professionnel progresse, alors que Dans les prochaines années, le niveau
baccalauréat général stagnait. Depuis le taux d’obtention du baccalauréat de formation des jeunes adultes aug
lors, et jusqu’en 1995, l’accès au général régresse de 3 points. mentera encore ; en effet, en 1996, le
baccalauréat s’est développé beau La croissance du nombre de bacheliers poids des diplômés du supérieur parmi
coup plus rapidement : de 20 %, il estet la plus forte propension à poursuivre les sortants de formation initiale est de
passé à 37 % pour le baccalauréat gé des études après ce diplôme ont en 39 % et celui des bacheliers de 23 %.
néral, alors que le baccalauréat tech traîné un développement important du Conséquence de cette élévation du ni
nologique continuait à se développer nombre de diplômés du supérieur, veau de formation, les peu diplômés
(18 % en 1995). Le baccalauréat pro malgré un taux d’échec élevé en premiersont moins nombreux. Alors que jus
fessionnel, créé en 1987, a pris de cycle universitaire. En 1995, 23 % des qu’au milieu des années cinquante,
l’ampleur jusqu’à concerner 8 % d’une jeunes adultes de 25 à 34 ans possèdent plus de huit jeunes adultes de 25 à
34 ans sur dix possédaient un diplôme
inférieur au CAP (aucun diplôme, Cer
Principales mesures de politique éducative depuis 1946 tificat ou Brevet), ils ne sont plus que
trois sur dix actuellement.1952 : création des brevets de technicien (BT) qui sanctionnent l’enseignement
technique long.
1959 : Prolongation de la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans pour les enfants nés àLe développement des formations
partir de 1953 (l’école était obligatoire jusqu’à 14 ans depuis 1936). Réorganisation techniques et professionnelles
èmedu second degré avec instauration d’un cycle d’observation de deux ans en 6 et
ème5 (réforme Berthoin). Sur la même période, les titulaires
1965 : création du baccalauréat technologique, comprenant de nombreuses options d’un CAP ou d’un BEP comme diplôme
(premiers diplômés en 1969) et création de nouvelles séries de baccalauréat général
le plus élevé ont progressé : c’est le
(A, B, C, D, E), accentuant la spécialisation des études du second cycle long.
cas d’un jeune adulte sur trois actuel
1966 : création des instituts universitaires de technologie (IUT) pour former des
lement, contre un sur dix de 1945 à
techniciens supérieurs en deux ans après le bac et réorganisation des études
1955. Le mouvement en faveur desupérieures de lettres et sciences en trois cycles.
l’enseignement technique et profes-1967 : création des brevets d’études professionnelles (BEP) préparés en deux ans
ème sionnel à la Libération et la reconnais à l’issue de la 3 .
sance de ces formations au travers1971 : loi sur l’apprentissage réglementant le contrat d’apprentissage, fixant la
rémunération minimale, imposant une formation et réduisant la durée normale des conventions collectives ont
d’apprentissage à deux ans. concerné tout d’abord les diplômes de
1975 : création du collège unique qui unifie les CES et les CEG ; les filières et les ce niveau. Les enseignements techni
ème èmeclasses de transition sont supprimées en classe de 6 et de 5 (loi Haby). ques se sont ensuite développés au
1985 : Annonce de l’objectif de 80 % de l’accès au niveau du baccalauréat pour uneniveau du baccalauréat (technologi
classe d’âge et rénovation de la filière professionnelle avec création des baccalau que puis professionnel) et du supé
réats professionnels (Bac pro, premiers diplômés en 1987).
rieur (DUT, BTS).
ème ème1986 : création des 4 et 3 technologiques.
L’apprentissage a connu une évolution
1987 : réforme de l’apprentissage : BEP, Bac pro, BTS et même diplômes d’ingé très différente des autres formations
nieurs peuvent être préparés par cette voie, alors qu’il n’y avait que le CAP aupara
techniques. Longtemps envisagé
vant.
comme une simple formation sur le tas
1993 : loi quinquennale relative au travail, à l’emploi et à la formation profession
aux métiers artisanaux, il a vu ses ef nelle : décentralisation et réorganisation de la formation professionnelle des jeunes,
fectifs fluctuer aut

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