Les langues étrangères en France - Apprendre, c est bien ; pratiquer, c est mieux
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Parmi les personnes (de 15 ans et plus) résidant en France et ayant pour langue maternelle le français, on compte à peu près autant de personnes qui estiment n'avoir aucunes notions utilisables en langues étrangères que de personnes possédant au moins quelques bases. Il semble qu'aujourd'hui, au moment de la scolarité, l'acquisition des bases se fait sans problèmes majeurs. Malgré cela, l'apprentissage ne donne durablement des notions utilisables en langues étrangères que pour les diplômés du supérieur. La longueur des études joue, mais aussi les opportunités de pratiquer ensuite les langues, notamment au cours de la vie professionnelle.

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Nombre de lectures 29
Langue Français

Extrait

N° 568 FÉVRIER 1998
Prix : 15F
Les langues étrangères en France
Apprendre, c’est bien ; pratiquer, c’est mieux
Marceline Bodier, Division conditions de vie des ménages, Insee
français dans leur enfance. En 1996, onarmi les personnes (de 15 ans et
compte parmi elles à peu près autant de per
plus) résidant en France et ayant sonnes estimant n’avoir aucunes notionsP pour langue maternelle le français,utilisables en langues étrangères que de
personnes disant posséder au moins quel on compte à peu près autant de person
ques bases : en effet, 54 % des personnes
nes qui estiment n’avoir aucunes notions de 15 ans et plus résidant en France, et
utilisables en langues étrangères que de ayant pour langue maternelle le français,
une langue régionale, un parler local, oupersonnes possédant au moins quelques
une langue créole, déclarent qu’elles n’ar
bases. Il semble qu’aujourd’hui, au mo- riveraient ni à participer à une conversation
ment de la scolarité, l’acquisition des ba-courante, ni à tenir une conversation télé
phonique, ni encore à écrire une lettre, nises se fait sans problèmes majeurs.
même à lire un journal dans aucune langue
Malgré cela, l’apprentissage n donnee du étrangère vivante (tableau 1).
rablement des notions utilisables en lan-L’initiation aux langues vivantes com
mence le plus souvent au collège : parmigues étrangères que pour les diplômés du
les personnes qui ne l’ont jamais fréquen
supérieur. La longueur des études joue, té, la vaste majorité (près de 90 %) n’a
mais aussi les opportunités de pratiquer aucunes notions utilisables en langues
étrangères. La scolarisation au collègeensuite les langues, notamment au cours
inculque des notions en langues étran
de la vie professi onnelle. gères : néanmoins, parmi ceux qui ont fré-
quenté le collège, 49 % estiment n’avoir
Plus de 90 % des personnes de 15 ans etaucunes notions utilisables en langues
plus résidant en France ont d’abord parlé leétrangères (tableau 2).
Proportion de personnes n’ ayant aucunes c onnaissances utilisables en langues
étrangères
En %
Effectifs
Aucunes connaissances ut ilisables en...
(milliers)
aucune
langue
anglais allemand espagnol
étrangère
Tous les 15 ans et plus résidant en France 46 000 49,8 64,0 88,8 86,3
Langue maternelle française ou régionale, 15 ans et plus 42 000 53,6 63,6 89,1 87,0
Ont au moins été jusqu’au premier cycle d’en gnemsei ent général 32 000 42,5 51,9 86,9 83,5
Ont au moins été jusqu’au premier cycle d’engnemsei ent général
et ont terminé leurs études depuis moins de 10 ans 6 000 31,6 39,2 85,4 78,7
Actifs 23 000 51,0 60,7 89,0 87,1
Inactifs de moins de 65 ans qui ont terminé leurs études 7 000 69,3 81,4 94,2 93,1
Champ : personnes de 15 ans et plus résidant en France.
Lecture : Parmi les 46 000 000 de personnes de 15 ans et plus résidant en France, 49,8% n’ont aucunes connaissances utilisables
en quelque langue étrangère que ce soit, c’est-à dire qu’elles estiment qu’elles n’arriveraient ni à participer à une conversation courante, ni
à tenir une conversation téléphonique, ni encore à écrire une lettre, ni même à lire un journal dans aucune langue étrangère vivante.
Source : Enquête Permanente sur les Conditions de Vie des ménages, octobre 1996
˚
INSEE
PREMIEREDes différences de générations Proportion de personnes qui n’ont plus aucunes connassan i ces opération-
nelles en langues étrangères, en fonction du nombre d’années écouléesdifficiles à appréhender
depuis la fin de la scolarité et du diplôme
Les notions en langues étrangères
sont d’autant plus utilisables que la fin
de la scolarité est récente. Moins de
dix ans après la fin de leur cursus sco
laire, environ le tiers des anciens élè
ves (32 %) estiment n’avoir aucunes
notions utilisables dans aucune lan
gue étrangère ; après 10 ans, cette
proportion passe à 40 %, et après 25
ans, à plus de 50 %. Bien sûr, ces per
sonnes appartiennent à des généra
tions différentes : pour les plus
anciennes, les problèmes liés à un ap
prentissage mal assimilé même sur le
moment s’ajoutent sans doute à l’oubli
Champ : personnes de 15 ans et plus de langue maternelle française ou d’une région de France (langue régionale, parler local,lié à une absence d’occasions de pra
langue créole), qui ont été scolarisées.
tiquer. Nous ne pouvons toutefois pas Source : Enquête Permanente sur les Conditions de Vie des ménages, octobre 1996
isoler les deux aspects puisque nous
ne disposons pas de données sur la
façon dont s’est fait l’apprentissage sage), pensent avoir déjà oublié ce les plus durables : même lorsqu’ils ont
des générations anciennes. Le nom qu’elles ont appris, ou plus simple terminé leurs études depuis au moins
bre annuel de séjours d’au moins qua ment, la sortie du monde scolaire leur quarante ans, seulement 30 % d’entre
tre jours à l’étranger a été multiplié parfait rapidement réaliser les lacunes eux estiment avoir perdu leurs acquis
3,1 en trente ans (entre 1964 et qu’elles avaient dans le domaine, (graphique1). Ainsi, après quarante
1994) : ce développement a vraisem faute d’avoir pu apprendre les languesans, leurs limites sont comparables à
blablement contribué à habituer un pendant une longue période. Au cours celles des titulaires d’un bac général
peu plus chaque génération à la prati de la même période, seulement 31 % dans les dix ans qui suivent la fin de
que des langues étrangères. des titulaires d’un baccalauréat (soit leur scolarité.
une durée d’apprentissage minimum
de sept ans) oublient l’enseignementUn apprentissage long favorise Une activité professionnelle
reçu, et 10 % des diplômés du supé la mémoire des langues permet de développer sesrieur. Sans doute ces derniers ont ils
connaissances en languesA l’issue de la scolarité, plus les étu plus souvent l’occasion de pratiquer
des ont été longues, et plus les basesune langue étrangère, souvent l’an étrangères
acquises en langues paraissent soli glais, dans leur vie professionnelle ;
des. Ainsi, dans les dix ans qui suivent sinon faute de pratique, une majorité De fait, si l’ignorance des langues
la fin de leur scolarité, 79 % des per des personnes oublient rapidement ce étrangères et en particulier de l’an
sonnes ayant un niveau inférieur au qu’elles avaient appris. glais n’est pas encore vraiment pé
certificat d’études, et 48 % de celles C’est pour les titulaires d’un diplôme nalisante dans la vie privée, elle peut
titulaires au plus d’un BEPC (soit, au du supérieur que l’enseignement en l’être dans la vie professionnelle.
maximum quatre ans d’apprentis langues étrangères a les résultats Une fois les études terminées, les
actifs ont une meilleure maîtrise des
langues étrangères que les inactifsLes différents niveaux de connaissance
du même âge : parmi ces derniers,
En %
69 % (contre seulement 51 %) décla
Ont au moins été jusqu’au premier cycle rent n’avoir aucunes notions utilisa
d’enseignement général
bles dans aucune langue étrangère
Sont en cours Ont terminé (tableau 1). Ce n’est pas seulementEnsemble
de scolarité leur scolarité dû au fait que les actifs sont plus di
N’ont aucune connaissance ut ilisable en auune lc angue plômés, car à diplôme égal, ils sont
étrangère 42,5 10,6 48,8 également moins nombreux à avoir
54,0 oublié leurs connaissances.N’arrivent pas à participer à une conversation courante 25,6 59,6
La vie professionnelle donne doncN’arrivent pas à lire un journal 53,9 25,1 59,5
sans doute l’occasion de développerN’arrivent pas à tenir une conversation téléphonique 62,8 37,3 67,8
ou d’entretenir des connaissances en
N’arrivent pas à écrire une lettre 52,8 16,7 59,8
langues. Ces occasions sont toutefois
Champ : personnes de 15 ans et plus de langue maternelle française ou d’une région de France (langue régionale, parler local,

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