Peintures rupestres
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Peintures rupestres

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Les Oratoriens à Toulon L’histoire de l’enseignement à Toulon ne manque pas d’intérêt – nos écoles, nos lycées, nos collèges sont là pour nous le rappeler. Cette histoire, Louis Bourrilly, inspecteur de l’enseignement primaire, président de l’académie du Var en 1893, lui a consacré de remarquables travaux. Un autre de nos anciens, l’avocat Auguste Audemar, maire de Toulon à la fin du Second Empire, avait déjà brossé, dans son discours d’inauguration du lycée en 1867, une belle fresque de l’histoire de nos établissements scolaires et de leurs avatars. Rendons hommage à ces devanciers avant de retracer à notre tour les débuts pittoresques de l’enseignement à Toulon et l’histoire du collège des Oratoriens, une institution exceptionnelle qui resta, durant plus de cent cinquante ans, le creuset intellectuel où se formait l’élite de notre ville. Nous évoquerons ensuite la destinée de ce bâtiment après la Révolution jusqu’à sa destruction en 1830. e Nous ignorons tout ou presque de l’enseignement à Toulon avant leXVsiècle, sinon qu’il existait déjà sous la responsabilité du chapitre qui percevait à ce titre une dîme sur le vin et les légumes, et sous la direction ducapiscol. La racine du mot,caput scholae, ne laisse aucun doute à ce sujet, l’Église ayant toujours revendiqué le devoir moral de soigner les pauvres et d’instruire les enfants. L’hôtel ducapiscolat se trouvait face à l’actuelle entrée de la cathédrale, à l’angle de la rue Ferdinand Brunetière, un Toulonnais académicien français oublié. Les syndics prirent ensuite à leur compte, avec l’aval du chapitre qui restait la grande autorité morale en la matière, une école « laïque » en ce sens qu’ils l’organisaient eux mêmes aux frais de la communauté. Nous connaissons ainsi, à partir des années 1420, le nom des écolâtres auxquels la ville fit appel pour instruire les enfants, leur assurant un local et une modeste rétribution, ce qui laisse à penser qu’au début de cette expérience les familles versaient un complément. Les enfants pauvres continuaient à être pris en charge par les prêtres ou restaient dans l’ignorance. Rapidement, compte tenu de l’augmentation substantielle et régulière du traitement des écolâtres, il semble que l’école devînt gratuite et, plus tard, obligatoire. Ne nous leurrons pas sur cet enseignement rudimentaire : on apprenait à lire, à écrire, à compter, on apprenait le catéchisme et quelques bribes de latin pour mieux réciter les prières. Notre ville – moins de cinq mille âmes – ne possédait qu’un seul maître d’école responsable, engagé pour un an, renouvelable s’il donnait satisfaction. Il s’adjoignait probablement des assistants, s’il le jugeait utile. Ainsi Guillaume Amic, prêtre de Collobrières, un des premiers cités de nosmagisters, exerça cette fonction sept ans durant, de 1425 à 1433, date de sa mort. Quand l’argent manquait, on demandait à l’écolâtre de bien vouloir patienter jusqu’à la saison prochaine pour toucher ses émoluments. Son choix, quand il y avait plusieurs candidats en lice, était fonction de leurs mérites respectifs et de leur talent à chanter les cantiques. D’après les mauvaises langues, celui qui payait le plus à boire aux membres du jury le jour de l’élection – on disait alors « la dispute » – avait le plus de chances de l’emporter. L’enseignement dans ces écoles dites « grammaticales » restera, sous l’Ancien Régime, fortement teinté d’instruction religieuse et de morale chrétienne, les maîtres étant souvent gr des prêtres. En 1704, M Chalucet rappelle, dans un mandement, cette primauté religieuse. Il interdit formellement la mixité scolaire et souhaite que les maîtres soient irréprochables dans leur conduite. Il est vrai que, dans les villages environnants, leur choix n’était pas toujours judicieux, d’autant que, faute de traitement convenable, les maîtres devaient assumer un métier compensatoire. Certains étaient pris en charge à tour de rôle par les familles. Souvent violents avec les élèves, ils n’étaient guère compétents. Dans certaines régions, on payait trois sous par mois pour apprendre à lire à son enfant, trois de plus pour lui apprendre à calculer, cinq sous supplémentaires pour lui apprendre à écrire… en somme, une école à la carte ! En 1784, un prêtreenquêteur estimait qu’en France « les troisquarts et demi des maîtres d’école sont des ignorants recrutés à vil prix ». Et dix ans plus tard, après la reprise de Toulon par les républicains, sur une trentaine d’instituteurs et d’institutrices proposant leurs services, six ne savaient ni écrire, ni même signer leur nom ! À ce tariflà, il nous paraît impossible de juger la valeur des écolâtres de Toulon. Sans doute en futil de bons et de
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