Cours économie - série ES : la relation salaire-emploi
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Fiche de révision économie : La relation salaire-emploi
I - Notions de base
II - Problèmes économiques et sociaux
III - Théories et auteurs
IV - Repères historiques
Comment fonctionne le marché du travail dans nos sociétés industrielles ? L’offre et la demande sont-elles fonction du montant du salaire ? Dans cette hypothèse, une politique de lutte contre le chômage ne peut-elle être menée en réduisant le coût de la masse salariale pour l’employeur ? C’est l’ensemble de ces problèmes qu’évoque le thème de la relation salaire-emploi.

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Publié le 19 février 2014
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Nº : 25003
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ECONOMIE
I - Notions de base II - Problèmes économiques et sociaux III -Théories et auteurs IV - Repères historiques
Série ES
Comment fonctionne le marché du travail dans nos sociétés industrielles ? L’offre et la demande sont-elles fonction du montant du salaire ? Dans cette hypothèse,une politique de lutte contre le chômage ne peut-elle être menée en réduisant le coût de la masse salariale pour l’employeur ? C’est l’ensemble de ces problèmes qu’évoque le thème de la relation salaire-emploi.
I - Notions de base
e Lesalariatousalarisation de la population activesiècle et particulièrement la période desTrente Glorieuses.caractérise le XX Il définit un contrat stable pour le travailleur qui perçoit de son employeur une rémunération en contrepartie de son travail.Ce contrat englobe une protection sociale et juridique du travailleur qui bénéficie en particulier des conventions collectives. Il est qualifié de « typique » car il devient un gage de stabilité par sa durée indéterminée.
On appelle salairenominalOn appelle salairele montant du salaire perçu par l’employé.réelce qui constitue le véritable pouvoir d’achat du salarié,c’est-à-dire en déduisant l’inflation du salaire nominal par la formule :
Lapolitique de l’emploiréduire la progression du chômage et pourdéfinit les mesures prises par un gouvernement à la fois pour améliorer la réinsertion professionnelle des chômeurs.Ces politiques peuvent conduire à réduire le coût salarial pour favoriser l’emploi des bas salaires (gouvernement Juppé) ou vouloir créer des emplois par la réduction du temps de travail (gouvernement Jospin).
Lapopulation activecomprend les personnes en âge de travailler,qu’elles aient un emploi ou qu’elles soient au chômage.
Pour connaître l’importance du chômage dans un pays,on utilise la notion detaux de chômagele rapport du nombre, qui est de chômeurs sur la population active.
Lechômagesont supérieures à la demande des entreprises.est un déséquilibre du marché de l’emploi où les offres de travail Le Bureau international du travail définit comme chômeur toute personne qui : • n’a pas travaillé, même une heure,pendant la semaine précédant l’inscription ; • recherche véritablement un emploi ; • est immédiatement disponible,sous quinzaine,pour accepter le travail proposé.
L’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) utilise un autre critère,celui des demandeurs d’emplois en fin de mois (DEFM). Il s’agit des personnes inscrites à l’agence qui,en fin de mois,n’ont toujours pas trouvé d’emploi. On distingue différents types de chômage : • lechômageconjoncturelcourte durée,, deà un ralentissement de la croissance ou d’un ou plusieurs secteurslié économiques ; • le chômagestructurelLes causeslongue durée, qui a pour origine des modifications importantes du système économique., de peuvent être diverses :augmentation de la population active,mécanisation accrue au détriment de l’emploi, nouvelle organisation de la production dans l’entreprise (comme le recours à la sous-traitance par exemple) ; • lechômagefrictionnella période de chômage provisoire,et en quelque sorte obligatoire,qui accompagne toute. Il qualifie recherche d’emploi.Ce sera le cas pour un jeune à la sortie de l’école qui va rechercher un premier travail.Ce sera également le cas pour le salarié qui change volontairement d’entreprise pour trouver une autre activité professionnelle ;
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• lechômagepartielcaractérise enfin le salarié qui effectue un travail dont la durée est inférieure à la durée légale des 35 heures.
Le phénomène deflexionest l’apparition d’une augmentation des créations d’emploi n’entraînant pas une diminution du taux de chômage. Ceparadoxe s’explique tout simplement par le fait qu’une augmentation des offres d’emploi va attirer des personnes qui n’étaient pas ou plus inscrites comme chômeurs.Ce sera ainsi le cas pour des femmes jusque-là au foyer ou bien ce que l’on appelle des « chômeurs découragés » qui s’étaient retirés du marché du travail et qui décident d’y revenir.
Il convient de rappeler que la notion de chômage et sa mesure deviennent de plus en plus délicates à déterminer. La réduction du salariat et la montée de l’intérim,du temps partiel ou de la cessation progressive d’activité entourent d’un halo de plus en plus grand les zones de l’emploi,de l’inactivité voulue ou subie et du chômage.
L’employabilitéqualifie la probabilité pour une personne de trouver un emploi plus rapidement qu’une autre pour des raisons diverses :la jeunesse,qui implique une formation plus aisée que pour une personne âgée,la possession de diplômes susceptibles de rendre la personne plus adaptable à une polyvalence des fonctions et à leurs évolutions.
A l’inverse,seront considérés comme « inemployables » des chômeurs de longue durée.Il existe également des demandeurs d’emploi qualifiés de «moins employables » comme par exemple les femmes dont on redoutera les congés de maternité ou ceux pris pour la garde d’enfants malades.
Enfin, onentend parcoût du travaill’ensemble des charges supportées par l’entreprise pour le paiement des salariés.Cela comprend, outreles salaires,le paiement des cotisations salariales et patronales,les taxes professionnelles et les versements de l’intéressement aux bénéfices ou des avantages en nature.
II - Problèmes économiques et sociaux
Le salaire, déterminant de l’emploi pour les économistes classiques
Existe-t-il une relation entre le montant du salaire et l’emploi ?
Pour les économistes classiques et néoclassiques,ainsi appelés en raison d’une démarche scientifique centrée sur un individu considéré comme rationnel,la relation montant du salaire et emploi ne fait aucun doute.
Le travail n’est qu’une marchandise dont le prix est fonction de l’offre et de la demande.Pour eux les salariés arbitrent au départ entre temps de loisir et temps de travail.Si le salaire s’élève, le salarié réduira son temps de loisir pour travailler davantage.A l’inverse, il réduira son offrede travail si le salaire baisse pour augmenter son temps de loisir. Cette relation souligne que l’offre de travail émanant des salariés est fonction de la croissance du salaire réel.
Pour les chefs d’entreprise,la demande de travail se fera en fonction de la baisse du salaire réel.Ces derniers arbitrent en effet leur besoin d’embauche selon la productivité marginale de l’entreprise, c’est-à-dire que le dernier salarié recruté doit rapporter plus que sa rémunération.Si les salaires baissent, les employeurs embaucheront donc davantage. En revanche, si les salaires augmentent, le coût de la productivité marginale s’élèvera,ce qui va dissuader l’employeur d’embaucher de nouveaux salariés.
Il apparaît donc que la rencontre entre l’offre et la demande de travail détermine un niveau de salaire donné ousalaire d’équilibre qui assure le plein-emploi. S’il y a trop de demandeurs d’emploi, la baisse du salaire entraînera une augmentation de la demande des employeurs. S’il n’y a pas assez de demandeurs d’emploi, la hausse des salaires qui s’ensuivra va susciter des candidats,prêts à renoncer à leurs loisirs.
Suivant la théorie des classiques,le marché du travail s’autorégule par la flexibilité du salaire,ce qui ne peut donc engendrer de chômage. Oualors celui-ci seravolontairesalarié n’acceptant pas de travailler aux conditions du salaire d’équilibre.Ou encore, le cela aura pour cause l’intervention des syndicats et de l’Etat qui vont créer des rigidités sur le marché et détruire ainsi son bel équilibre.
La demande, seul déterminant de l’emploi pour Keynes
Keynes s’oppose aux économistes classiques sur deux points.
En premier,il considère que les chefs d’entreprise ne se déterminent pas sur le coût du salaire pour embaucher. Pour lui, c’est ce qu’il appelle lademande effectiveleurs décisions. Par demande effective, il entend l’anticipation du marchéqui va conditionner
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par le chef d’entreprise.C’est la reprise des dépenses de consommation et d’investissement qui vont déterminer le volume de la production à réaliser et corrélativement décider des besoins d’embauche.
En second,il estime que la réduction du coût salarial n’entraîne pas une réduction du chômage.Au contraire,cela risque de l’aggraver car le salaire est un revenu.Toute diminution va conduire à un fléchissement de la demande incitant les chefs d’entreprise à réduire leurs productions,leurs investissements et à licencier du personnel.
Pour Keynes le chômage est doncinvolontaireil ne dépend pas du montant du salaire mais du niveau insuffisant de la demandecar effective, ceque l’on appellerait aujourd’hui le carnet de commande de l’entreprise.Seule une intervention de l’Etat par le déficit budgétaire permettra de relancer la demande et de retrouver le plein-emploi.
Les politiques actuelles de lutte contre le chômage
La politique keynésienne d’une relance de la demande par le déficit budgétaire pour lutter contre le chômage est à présent condamnée : elle aggrave le déficit budgétaire, ce qui est contraire aux principes de la politique économique européenne définie par le pacte de stabilité et de croissance du traité d’Amsterdam ; • elle développe une inflation préjudiciable à la compétitivité des entreprises sur le marché mondial ; • elle tend, par la relance de la demande qu’elle suscite, à augmenter les importations, ce qui va aggraver le déséquilibre financier des échanges extérieurs.
Les théories néolibérales ont réactualisé l’intérêt d’uneréduction du coût du travailpour relancer l’emploi. La diminution de la masse salariale doit permettre à l’entreprise : • de financer de nouveaux investissements qui seront créateurs d’emploi ; • d’être plus compétitive sur le marché mondial,et donc d’augmenter sa production et créer des emplois. Pour maintenir le pouvoir d’achat des salariés,la France s’est engagée depuis les années quatre-vingt-dix dans une politique de réduction du coût du travail en allégeant seulement les charges sociales des entreprises.
Une autre politique de lutte contre le chômage a été mise en place avec laréduction du temps de travailSi leà 35 heures. personnel travaille moins, l’entreprise, pour maintenir sa production, doit embaucher de nouveaux salariés. Cette politique, tout en présentant des aspects positifs,conduit davantage à partager l’emploi existant qu’à en créer.Elle s’accompagne également d’un important effort financier de l’Etat qui,par un abaissement des charges sociales pour le personnel au Smic,permet à l’entreprise de continuer à payer le salarié sur la base de 39 heures ;c’est ce que l’on appelle la compensation salariale.
Enfin, il convientd’évoquer les politiques gouvernementales ayant pour objet de développer l’insertion professionnelledes demandeurs d’emploi. Ces politiques visent à améliorer la qualification professionnelle pour mieux ajuster l’offre à la demande d’emploi, ainsi qu’àaider les jeunes à la recherche du premier emploi. On citera,pour les années quatre-vingt,les Travauxd’utilité collective (TUC) et les Stages d’insertion à la vie professionnelle (SIVP). Puis, dansles années quatre-vingt-dix, les contrats emploi-solidarité et les contrats emploi-jeune.
III - Théories et auteurs
DavidRicardo(1772-1823), dans son livre Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817), estime que : « […]le prix du marché du travail est celui qui est réellement payé et qui résulte du mécanisme naturel de l’offre et de la demande.Le travail est cher quand il est rare, et bon marché quand il est abondant.[…] »
Comme Adam Smith, il estime que le prix du travail « naturel » doit être fixé à un montant «nécessaire pour permettre globalement aux travailleurs de subsister et de perpétuer leur espèce sans variation de leur nombre». Etd’ajouter que «si le prix de la nourriture et des biens nécessaires augmente,le prix naturel du travail augmentera ;si le prix de la nourriture et des biens nécessaires diminue, le prix du travail baissera».
Arthur CecilPigou(1877-1959), dansof UnemploymentThe Theory, déploreque la puissance des organisations syndicales et le développement d’un Etat providence,protecteur des licenciements, perturbent et rigidifient le bon fonctionnement du marché du travail.
JacquesRueffet Miltondès 1931,Friedmanplus récemment,avec la qualification d’un chômage « naturel »,évoquent tous deux un développement du chômage dans nos sociétés en raison du montant jugé trop élevé des indemnisations.
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John MaynardKeynes(1883-1946) reconnaît,dans saThéorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie(1936), la justesse du raisonnement des économistes classiques s’il est appliqué seulement par une entreprise.Dans ce cas, la baisse des salaires entraînera effectivement une baisse des prix qui conduira à produire plus et donc à embaucher.Mais cela ne peut être vrai quand toutes les entreprises font de même,car cela entraînera une baisse générale de la demande effective. «Si un producteur déterminé[…]diminue les salaires,ce producteur[…]de se tailler une meilleure part de la demandesera en mesure globale tant que les autres ne l’imiteront pas.Mais si on diminue les salaires partout à la fois,le pouvoir d’achat de la communauté dans son ensemble sera réduit du même montant que les coûts,et, ici nonplus, personnen’y gagnera.»
Afin de lutter contre le chômage involontaire qu’entraîne une demande effective insuffisante,Keynespréconise l’intervention de l’Etat. Grâceau déficit budgétaire qui va relancer la demande (voir fiche 14),la reprise de la croissance conduira corrélativement à augmenter les emplois et assurer le retour à l’équilibre du marché du travail.
Pour KarlMarxun prix qui peut fluctuervaleur de la force de travail de l’ouvrier,montant du salaire représente le prix de la , le selon le jeu de l’offre et de la demande. Mais, etc’est l’élément essentiel de sa théorie,il estime que la valeur du travail fourni par l’ouvrier est toujours supérieure à la rémunération qu’il reçoit.Il y a donc, pour lui, confiscation de ce qu’il appelle la «plus-value» par l’employeur et donc exploitation de l’ouvrier. Par ailleurs, il souligne que les chefs d’entreprise capitalistes utilisent les chômeurs comme une «armée de réserve industrielle» pour faire pression sur les travailleurs afin d’en «réfréner les prétentions» et faire baisser les coûts du salaire. La théorie du «job search» ou «recherche de l’emploirigidités sur le marché du travail qu’entraînent les indemnités» souligne les chômage.Dans sa prospection d’emploi,le chômeur ne voudra donc pas accepter un salaire inférieur à ses indemnités compensatrices. Il pourra également prolonger sa période de chômage dans l’espoir de trouver un emploi plus rémunérateur.Tout ceci allonge le délai de rencontre entre l’offre et la demande de travail.
La théorie du salaire d’efficiencedeStiglitzetYellenappelée économie des « hauts salaires » souligne que dans nos, encore sociétés, lesentreprises développent volontairement le versement d’un salaire supérieur au « salaire d’équilibre » des classiques. L’objectif est d’augmenter la productivité : en attirant le personnel le plus performant ; • en le fidélisant pour éviter les coûts d’unturnover, outrop élevé ;rotation accélérée du personnel, • en sachant pouvoir compter en conséquence sur une plus grande motivation des salariés. Une politique de baisse des salaires entraînerait, dansce cas une baisse de la productivité de l’entreprise.
IV - Repères historiques
Le marché du travail n’a jamais été le lieu de rencontre parfait entre l’offre et la demande.A l’époque d’AdamSmith, les rassemblements ou ligues d’ouvriers qui pouvaient chercher à élever le prix du travail sont interdits. Ce dernier reconnaît alors que la «coalition des maîtres» se trouve en situation de force sur le marché,ce qui fait «baisser au-dessous du taux habituel les salaires du travail».
e Cela conduira le socialiste allemand Ferdinand Lassalle,au XIXsiècle, àparler de la «loi d’airain des salaires», soulignantque la thèse des économistes classiques conduit les ouvriers à n’obtenir,pour salaire,que le strict minimum pour survivre.
Progressivement, nos sociétés vontmettre en place une protection du travailleur,en commençant en France par la reconnaissance du droit de grève en 1864 et une réglementation du travail des femmes et des enfants dix ans plus tard. La liberté syndicale est reconnue en 1884 et,dès 1906,le code du travail aura pour objet de réglementer les horaires et le droit de licenciement. Enfin1950 voit l’instauration du Smig (Salaire minimum interprofessionnel garanti).
Les Etats-Unis connaissent également l’institution d’un salaire minimum légal. En général,les démocrates sont partisans de l’augmenter et les républicains de le diminuer.
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