Sainte Marie-Madeleine (tome 1
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COLLECTION ARTHUR SAVAÈTE Politique et Littérature, Arts, Sciences, Histoire, Philosophie et Religion Sainte Marie-Madeleine La Tradition et la Critique P A R M . M . S I C A R D DOCTEUR EN THÉOLOGIE ANCIEN PROFESSEUR DR THÉOLOGIE ET D'HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE T O M E I P A R I S A R T H U R S A V A È T E , É D I T E U R 76 , RUE DES SAINTS-PÈRES; 76
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Langue Français
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Extrait

COLLECTION ARTHUR SAVAÈTE
Politique et Littérature, Arts, Sciences, Histoire, Philosophie
et Religion
Sainte
Marie-Madeleine
La Tradition et la Critique
PA R
M . M. SICAR D
DOCTEUR EN THÉOLOGIE
ANCIEN PROFESSEUR DR THÉOLOGIE
ET D'HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE
TOM E I
PARI S
ARTHU R SAVAÈTE, ÉDITEUR
76, RUE DES SAINTS-PÈRES; 76 SAINTE MARIE-MADELEINE
i Il est des astres, nous apprend la science, dont la clarté',
en marche dès leur création, n'est arrivée que fort tard à la
terre. En serait-il de même pour certaines personnalités his-
roriques ? E t ne fut-il pas dit de saint Joseph par exemple :
Jilius accrescens Joseph? Joseph sera d'abord caché, ignoré
pour les plus fervents même des adorateurs de Jésus dont il
eut la garde, mais l'éclat de son mérite et de sa gloire iront
ensuite grandissant dans la succession des siècles.
Y aurait-il eu semblable prédestination pour sainte Marie-
Madeleine ? Du moins eut-elle sa prophétie, tombée de la
bouche du Sauveur Jésus lui-même : « En vérité, je vous le
dis, partout où cet Evangile sera prêché, dans l'univers en­
tier, ce qu'a fait cette femme sera publié à sa louange »
Math, xxvi, 10, i3. D'une certaine manière aucun saint, que
nous sachions, ne se détache avec un plus vif relief dans le
firmament des âmes, nul n'a dans l'histoire sacrée une
gloire plus rayonnante. Et, d'autre part, nul ne paraît enve­
loppé de plus de mystère. De sublimes choses, à la vérité, ont
été dites par les Evangélistes de Celle qui « oignit les pieds
de Jésus ; et qui se tenait en pleurant auprès de son sé­
pulcre » ; mais ces choses, en même temps, se voilent d'obscu­
rités, se hérissent, si nous osons dire, d'apparentes contra­
dictions. Les Pères apostoliques-, qui viennent après, parlent
peu ou ne parlent pas de la Pécheresse réhabilitée. Les
Pères grecs se partagent bientôt pour savoir si les parfums
versés sur les pieds de Jésus ou portés à son tombeau prove­
naient d'une seule femme ou de plusieurs, ou si cette femme
est à la fois la Pécheresse dont parle saint Luc, Marie sœur
de Lazare et Marie-Madeleine. Et d'un autre côté la dernière
partie de sa vie ne se montre pas entourée de moindres diffi­
cultés, car si l'Occident la raconte et se glorifie du lieu de sa
retraite et de son tombeau, l'Orient en même temps parait
SAINTE MARIE-MADELEINE I avoir un tombeau de Marie-Madeleine, avec sa légende expli­
cative .
Qu'en est-il ? L a clarté de l'astre est-elle tout entière par­
venue jusqu'à nous; et l'astre lui-même pouvons-nous, par
les données de la science historique et critique, le découvrir
en sa pleine lumière?
Notre dessein est de l'essayer en partageant notre étude en
trois parties, qui feront la matière de trois volumes :
La première, que nous entreprenons, est la discussion cri"
tique des traditions gi^ecques et de la tradition provençale
concernant sainte Marie-Madeleine.
La deuxième sera la Vie de sainte Marie-Madeleine d'après
les Saints Pères, la tradition, la liturgie, etc.
La troisième et dernière racontera l'histoire, dans la suite
des siècles, du culte de sainte Marie-Madeleine. CHAPITR E I
LA TRADITION ET LA CRITIQUE
De temps immémorial l'Occident a professé que la Péche­
resse de l'Evangile de saint Luc, Marie de Béthanie et Marie-
Madeleine sont la même personne. £a tradition provençale
enseigne en outre que cette femme passa les trente dernières
années de sa vie à la Sainte-Baune, grotte cachée dans la
chaîne des montagne s rocheuses parallèle à la Méditerranée
entre Marseille, Aix et Toulon , et qu'elle a son corps enseveli
en un gros bourg situé aux pieds de ces mêmes montagnes
et appelé Saint-Maximin, du nom de saint Maximin, premier
évêque d'Aix, auquel saint Pierre avait confié la sainte.
L'école, d'autre part, qui s'appelle historique, que d'aucuns
nomment négative, n'hésite pas à ne voir en cette tradition
que « des légendes... dépourvues de toute valeur historique »,
dont il n'y a plus qu'à montrer le commencement de forma­
tion *.
La tradition nous est rapportée par des écrivains, les uns
anonymes plus ou moins anciens, les autres qui ont nom
saint Antonin, Vincent de Beauvais, B. Jacques de Voragine,
saint Vincent Ferrier, le cardinal deCabassolc, Guidonis, etc.
Ils nous ont laissé des écrits plus ou moins chargés d'inexac­
titudes, peut-être de contradictions et d'erreurs, mais dont la
sincérité et la bonne foi, d u moins dans ceux que nou s venons
de citer, ne peut guère être contestée.
« Ce fut la dévotion des peuples, remarquent les auteurs de
1
Annales du midi, v. 1893, ou La légende de sainte Marie- Madefeinepity 3, p. 4. — 8 -
Y Histoire littéraire de France, qui donna lieu à la composi­
tion de toutes ces Vies,.. On conçoit que le grand de'sir des
fidèles pouvait être cause de quelque fraude de la part des
écrivains hagiographiques sous le faux prétexte de procurer
la gloire de Dieu et ^'honneur des sai»ts. Aussi voyons-nous
des évoques veiller avec soin pour empêcher ce désordre et
châtier des clercs soupçonnés d'avoir voulu le favoriser.
e
Malgré ces précautions on amplifia quelquefois au vn siècle
et on grossit les merveilles des Vies des saints. D'autres fois
même, quand on manquait de Vies originales, on en substi­
tuait d'autres laites après coup. Mais on avait ordinairement
soin d'y insérer ce que la tradition du pays conservait de
leurs actions. Aussi ces légendes n'étaient-elles pas tout à fait
1
imaginées ».
Et ce n'ept pas seulement la dévotion des peuples qui
inspira les écrivains, mais bien aussi malheureusement l'esprit
de secte, d'où purent résulter plusieurs altérations et suppo­
sitions. Ici le danger était autrement sérieux. Heureusement
la vigilance de l'Eglise se proportionne-t-elle aux circons­
tances. Elle se tenait en garde, nous apprend le pape Géiase,
surtout quand les auteurs restaient inconnus ; rejetant abso­
lument celles qui présentaient une paternité suspecte d'hé­
résie ou d'infidélité, et repoussant de même celles dont l'infé­
riorité de rédaction pouvait prêter occasion aux railleries des
ennemis de la sainte Eglise. Quant aux Vies anonymes mais
assez recommandables par ailleurs, le même pape adresse
aux fidèles la parole de l'apôtre : « Examinez toutes choses
2
et retenez ce qui est bon »,
Telle a été précisément la pratique des auteurs graves et
sans parti pris, nous ne saunons en douter. Ils ne prétendent
pas garantir la certitude de tout ce qu'ils empruntent aux
anciens manuscrits. Le fond leur a paru vrai, remarque
Melchior Cano, et même pour ce qu'ils ont trouvé d'édifiant
greffé sur l'ancien tronc, ils n'ont voulu en rien faire perdre
à la postérité*.
On ne pouvait pourtant pas se contenter toujours de cette
manière quelque peu simpliste de traiter l'histoire. Le libre
examen et la critique à outrance n'ont que trop trouvé matière
1 Histoire littéraire de France, t. III, p. 455.
2 Actaconcii. Hard., t. II, p. 940.
3 Mechior Canus. — De lotis., lib. XI, c. vi.

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