Utiliser le dessin humoristique en SES

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Utiliser le dessin humoristique en SES

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• Publié par: ysecypah
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Extrait

Mémoire professionnel Utiliser le dessin humoristique en SES

D’après le mémoire IUFM soutenu à Orléans en mai 1998 par Amar BOUCHEKIOUA, professeur stagiaire au lycée Augustin-Thierry de Blois, et Catherine SZUMILO, professeur stagiaire au lycée Jacques-Monod de Saint-Jean-de-Braye

L’image a pris, aujourd’hui, dans nos sociétés, une importance telle que l’on peut parler d’une véritable civilisation de l’image. En effet, dans notre vie quotidienne, celle-ci est omniprésente et sous les formes les plus diverses. Les sciences économiques et sociales, à l’instar des autres champs disciplinaires, utilisent l’image comme support documentaire. À cette occasion, le professeur qui entreprend de l’utiliser à des fins pédagogiques a toutes les chances de rencontrer l’adhésion immédiate d’un public intéressé.

u’il s’agisse de trans- mettre des savoirs, des form Q er l’esprit critique du futur savoir-faire ou encore de citoyen, le dessin humoristique est un document pédagogique à part entière. Cette affirmation pourrait être une évidence. Notre enquête, infor- melle il est vrai, auprès de quelques collègues de notre discipline, nous a permis de constater que ce support n’était en définitive que très peu ou pas utilisé. Comment expliquer cette relative désaffection à l’égard du des- sin humoristique? Peut-on simple- ment l’expliquer par une pratique « routinière »se satisfaisant des sup- ports plus traditionnels tels que les textes, les tableaux, les graphiques, etc. ou bien comme le résultat d’un préjugé défavorable des enseignants, et d’un doute quant à ses vertus pédagogiques ? Loin de nous ici l’idée d’opposer l’écrit et l’image. Cependant l’opportunité nous est offerte, dans le cadre de ce mémoire, de nous interroger sur la valeur pédagogique intrinsèque de ce type de support. Après une première partie consacrée à un exposé théorique quant aux atouts pédagogiques du des-

sin humoristique, nos expérimentations et nos enquêtes réalisées dans nos classes respectives nous permettront de prolonger notre réflexion.

LES INTÉRÊTS PÉDAGOGIQUES DU DESSIN HUMORISTIQUE

Des intérêts liés à l’environnement social et culturel de l’élève

Tout d’abord, il ne faut pas perdre de vue que l’image fait partie intégrante de notre culture et donc de la «cul- ture jeune». Dès la plus petite enfance, on apprend à lire l’image en même temps que l’on apprend à parler. Souvent, même, les images servent de support à l’apprentissage du langage. L’image est ainsi un des outils pédagogiques les plus attrayants, et un outil accessible au plus grand nombre. Dans cette pers- pective, l’image en général et le des- sin en particulier deviennent d’une utilisation aisée. D’abord par leur uni- versalité :l’image et le dessin ont le pouvoir de s’affranchir des barrières

socioculturelles qui, comme on le sait, peuvent être marquantes, voire même discriminatoires dans certaines classes. Ainsi ceux-ci facilitent la lecture de documents et leurs commen- taires. Notre pratique quotidienne nous montre, malheureusement trop souvent, que le recours, pourtant indispensable, par exemple au texte et au tableau peut être malaisé voire inaccessible pour certains élèves. Aussi, au moment où l’image a pris une telle importance dans notre société, il convient, nous semble-t-il, de reconsidérer le dessin humoris- tique comme un outil pédagogique avec ses forces et ses faiblesses. Concernant les intentions de l’auteur, elles sont bien évidemment nom- breuses. Elles ont été répertoriées et détaillées par Roman Jakobson (lin- 1 guiste américain) . Dans le cadre qui nous intéresse, nous ne retiendrons de la terminologie de Jakobson que les intentions polémiques et idéolo- giques. En effet, le dessin humoris- tique n’est pas un acte gratuit, il a une fonction conative (ou impres- sive). Par lui, l’auteur met l’accent sur un fléau, un travers ou un dys- fonctionnement de notre société.

DEES 114/ DÉCEMBRE1998 . 79